ORDINAIRE 5 B

« Jésus s’approcha, lui saisit la main et la fit lever »

(Marc 1, 29-39)

Jésus se déplace vers Jérusalem. Il passe par villes et villages. Il rencontre les gens et leur parle du Royaume de Dieu. Sa mission est claire : il annonce l’amour du Père, la présence du Règne dans nos vies et la communion possible dans l’Esprit Saint. Il le montre, le démontre et agit en conséquence. Il guérit les corps et les cœurs et répond aux attentes des croyants, des petits, des humbles. Les nantis le regardent de haut mais se laissent interpeller. St Mars étant l’Évangile le plus ancien, on peut percevoir les paroles du Christ et ses gestes de salut sans l’élaboration réflexive des autres Évangiles. Jésus apparaît comme un guérisseur, un libérateur. Il prie et ses gestes s’illuminent d’Esprit Saint. Il aime et ses paroles prennent une ampleur inégalée. En guérissant les malades, en libérant les possédés, il annonce cette présence mystérieuse mais vraie et efficace du Père au cœur des vies. Nous nous tournons vers Celui qui guérit et qui révèle, Celui qui est la présence et le reflet du Père, Celui qui transverse tout l’amour du Père par l’Esprit. L’Évangile de la vie est à notre portée.

  1. 1. Jésus guérit.

Voici une mission de Jésus quelque peu oubliée : non seulement il proclame l’Évangile, mais il guérit les maladies, physiques et spirituelles, les tourments, les inquiétudes. Il vient toucher les cœurs pour leur donner la paix et la joie. Il agit au plus profond de l’être pour y manifester la présence du Père dans l’Esprit qui souffle en nous. Le ministère de guérison du Christ est une réalité d’hier et pour aujourd’hui.

Guérison physique : on doit réaffirmer que les miracles existent et que la prière de l’Église est puissante pour guérir les corps. Dieu agit encore aujourd’hui. Chaque jour, on peut constater dans nos communautés l’intervention de Dieu par la puissance du Ressuscité. L’humble intercession de l’Église, de la Vierge Marie et des saints touche le cœur de Dieu et procure l’Esprit Saint. Dieu peut guérir par son Fils dans la force de l’Esprit et rétablir notre santé selon sa volonté. Notre confiance doit être totale. Sa gloire se manifeste par ces actes éclatants mais aussi par son intervention mystérieuse et silencieuse que seul le cœur perçoit.

Guérison spirituelle : on doit réaffirmer que la guérison spirituelle est possible. Elle passe par le pardon des péchés et s’épanouit dans une vie conséquente et sainte. Les malades spirituelles sont certainement les plus nombreuses car nous nous enfermons facilement dans l’esclavage, dans la dépendance, l’addiction, le doute, la perversion… Il nous faut la main de Dieu pour nous relever, nous en tirer et démolir nos carapaces ou nos barrières dorées. La guérison spirituelle nous donne la liberté des fils/filles, l’harmonie humaine et divine, la sérénité devant la vie et ses difficultés.

Guérison des cœurs : On doit réaffirmer que la guérison est aussi intérieure et qu’elle touche le cœur dans ses blessures et ses travers. Nous sommes tous perturbés par une chose ou l’autre. Nous avons été blessés par les circonstances, les autres et des aventures malheureuses. Jésus vient rétablir la paix et poser son baume sur ces blessures qui désormais se joignent aux siennes. Sait-on assez que le Christ a pris toutes nos blessures sur la croix ? Sait-on qu’il transperce nos vies et nos cœurs de son amour pascal lumineux ?

Guérison communautaire : on doit réaffirmer que nos communautés ont besoin de guérison pour ne pas sombrer dans les particularismes et l’intolérance. La vie communautaire est unité dans la diversité à l’image de la Trinité. L’uniformité n’est pas l’unité. La division ne forme pas la communauté. Nous avons besoin de guérison pour accepter l’autre tel qu’il est, pour l’aimer de l’amour du Père, pour voir en lui le frère sauvé par le Christ. Église, paroisses, mouvements, communautés diverses… tous nous cheminons vers la plénitude de la communion et nous avançons par la communion eucharistique, lumière pour nos vies et joies de nos cœurs.

L’Évangile est clair : Jésus guérit. Il accomplit des miracles mais il donne des signes. Il soigne les corps mais touche les cœurs. Il relève les malades mais pardonne les péchés. Nous sommes tout un : notre personne, formée de différents éléments, nécessite l’harmonie. Cette harmonie n’est possible qu’en la Trinité Sainte.

  1. 2. Jésus relève, il nous ressuscite.

L’épisode la belle-mère de Simon-Pierre est significatif. Il montre un chemin et aide notre ministère d’intercession et de guérison. Sans parole inutile, Jésus agit dans le silence de l’amour et la force de l’Esprit.

« On parla à Jésus de la malade. Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit se lever. La fièvre la quitta et elle les servait » (Marc 1, 30-31) : Intercession de l’Église, intervention de Jésus dans le silence, guérison de la malade relevé, service de la personne guérie. C’est remarquable de précisions et de directions. C’est imposant d’humilité et de sagesse.

Intercession de l’Église : nous devons prier pour les malades, pour ceux qui ont besoin de Dieu. Dieu entend et répond à sa manière.

Intervention de Dieu : Jésus agit au nom du Père, dans le silence de l’Esprit. Il nous saisit de sa main puissante et nous tient dans sa paume bénite. Ne sommes-nous pas « gravés dans la paume des mains » de Dieu ? (Isaïe 49, 16). Dieu nous tient dans l’existence par amour. Nous sommes entre ses mains.

Élévation : le verbe utilisé par Marc est un de ceux utilisés pour signifier  la Résurrection. Jésus relève, met debout, « ressuscite » la malade. Il accompagne de sa main cet acte de résurrection pour rendre la malade à la vie et aux siens.

Service : la malade se met au service de la communauté. Notre guérison est personnelle mais elle est témoignage de l’œuvre de Dieu pour son Peuple. On le voit dans l’Évangile, les personnes guéries suivent Jésus, louent le Seigneur et se mettent au service des autres.

  1. 3. Conclusion : l’amour nous fait vivre !

Le Christ est notre vrai guérisseur : il touche les corps et les cœurs, il apaise l’âme et illumine l’esprit. Sa guérison est totale car l’amour est total.

Le Christ nous tient en main et nous accompagne de son amour. Il nous relève pour nous présenter au Père et vivre de l’Esprit. Alors, donner sa vie comme Lui devient témoignage de la communion trinitaire. L’amour au cœur de nos vies comme la Trinité est amour.

Pere Francis

 

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