PAQUES 6 B

« Je vous appelle mes amis… »

(Jean 15, 9-17)

Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité. La joie envahit le cœur du croyant et déborde de sa vie. La Bonne Nouvelle nous fait vivre et exulter de joie. La joie anime la vie chrétienne et se communique par l’amour. La Résurrection est notre étendard, notre raison de vivre, notre joie. Qui peut retenir le croyant ? Qui peut s’interposer ?  Par le Christ ressuscité, le lien est rétabli, le pardon est accordé, la communion est possible. Nous contemplons le mystère d’amour et nous nous avançons vers la lumière. Passion, mort et Résurrection du Fils sont le Chemin qui mène vers le Père et la vérité de notre relation. Nous savons nos limites et notre capacité à faire le mal. Nous reconnaissons notre faiblesse et nous l’acceptons. Nous faisons confiance. En nous lançant vers le Père par le Fils dans l’Esprit Saint, nous exprimons notre filiation et nous goûtons à la communion. L’amour nous envahit comme la joie nous élève. Dès maintenant, nous pouvons vive de cette joie en aimant comme le Fils, en nous donnant, en ouvrant notre cœur à la vie trinitaire. « Demeurez dans mon amour » dit Jésus. C’est là que le Père se trouve et que l’Esprit est donné.

  1. 1. L’amour du Père.

Par la Résurrection du Christ, nous venons à connaître l’amour du Père. C’est par la vie toute terrestre de Jésus, par son amour, que l’amour paternel est révélé. Il n’y a pas d’autre chemin pour connaître Dieu ni pour lui rendre un culte en vérité. Il a clairement manifesté sa volonté en ressuscitant Jésus. Par Jésus Christ, nous connaissons, nous savons, nous aimons, nous partageons.

Volonté de relation : toute la Bible est un exemple de relation. Dieu essaie par tous les moyens d’établir le contact, de sceller une Alliance, de vivre une relation saine et vraie. On verra comment le Peuple de Dieu aura des difficultés à se séparer de ses images du divin, de ses idoles, de ses valeurs trop humaines. Il tentera même d’enfermer Dieu dans des objets ou dans le Temple. Mais Dieu est liberté. Il est au-delà de ce que l’on imagine ou pense, au-delà de nos schèmes, au-delà de notre raison. La pédagogie divine sera de répéter et d’éprouver le Peuple de Dieu pour que celui-ci sorte de ses structures mentales et de ses craintes pour entrer dans une relation de partenariat, une relation d’Alliance où chacun se retrouve selon ce qu’il est. Jésus va rétablir l’Alliance en son sang.

Volonté de salut : toute la Bible est un cri de salut. Dieu veut sauver son Peuple et le lui propose. Qu’il est difficile d’être libre et responsable ! Qu’il est difficile de vivre une humanité saine et joyeuse ! Il faudra bien des épreuves pour reconnaître son péché et ses limites et pour accepter la proposition de Dieu. Le salut est donné à qui reconnaît son péché et à qui fait confiance. Après bien des annonces, le salut vient de Dieu lui-même, incarné pour toucher notre être, mort pour nous plonger dans la vérité et ressuscité pour procurer grâce et lumière. Jésus est le Fils, Dieu parmi nous.

Volonté de partage : toute la Bible reflète ce désir divin de partager l’amour et de procurer le bonheur. Comme il est difficile de croire Dieu et de lui faire confiance. Nous pensons savoir les choses mieux que lui, prêts à lui donner des leçons quand les choses ne se passent pas comme on le voudrait. Mais n’est-il pas le Créateur, plus proche de nous que nous-mêmes ? Ne nous connaît-il pas mieux que quiconque ? Dieu manifeste son désir de partage à travers l’Alliance, renouvelée et répétée sans cesse, à travers son appel à choisir la vie, à travers le don de la lumière. Jésus est la vie et la lumière, c’est par lui que ce partage se fera désormais.

Volonté de diviniser : toute la Bible n’a qu’un but, nous plonger en Dieu. Pourquoi la révélation sinon pour partager la gloire divine ? Pourquoi l’Alliance sinon pour préparer à la rencontre ? Pourquoi l’adoration sinon pour nous rapprocher du divin ? Il y a ici une vérité fondamentale de la révélation biblique qui prendra toute sa dimension en Jésus-Christ : Dieu nous divinise. Il ne s’agit pas de nous fondre en lui ou de disparaître mais de partager par l’incarnation et la Résurrection du Fils la communion trinitaire. Unis au Christ en tant que Corps, nous pouvons vivre de la communion comme le Fils est un avec le Père et l’Esprit Saint.  Seul Jésus le Christ peut nous introduire dans le mystère merveilleux et dynamique de la communion trinitaire.

Quand Jésus annonce l’amour du Père, c’est par son amour que nous le connaissons. La venue du Christ a été le révélateur de la vérité de Dieu. Même si nous ne pouvons saisir toute la portée de son œuvre et de son enseignement, sa Mort et sa Résurrection nous plonge dans un mystère qui nous dépasse mais que nous pouvons contempler et partager : l’amour trinitaire.

  1. 2. L’amour procure la joie.

Jésus insiste sur la joie. La joie que procure l’amour, la joie de croire et de se savoir aimé. La joie du don de soi. La joie qui sourd de la Bienheureuse Trinité. N’est-ce pas la caractéristique du chrétien ? Un signe de la présence de l’Esprit Saint ? Le signe de la présence de la Trinité en nous !

Aimer c’est se donner : à la suite du Christ, il s’agit de se donner et d’aimer. Le service est essentiel. Il procure la joie du Maître car il identifie au Maître. Jésus est venu pour servir et ses amis suivent ce chemin. En servant, nous devenons vraiment ses frères et sœurs. L’amour anime le service car Dieu est amour et qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie.

Aimer c’est se recevoir : à la suite du Christ, il s’agit de se recevoir de Dieu. Donner et recevoir sont les deux faces de la même médaille. Donner c’est recevoir l’amour et donner l’amour. Donner c’est se découvrir et s’aimer. Donner c’est devenir soi-même. On devient homme ou femme dans l’acceptation de son identité et par le don de la filiation divine.

Aimer donne la joie : donner et recevoir dans l’amour est source de joie. On donne tant de titres à Dieu en oubliant celui-ci : Dieu est joie. Joie dans l’Esprit du Père et du Fils. Joie dans le partage de l’amour mutuel. Joie dans le don de soi. Joie de la communion. S’il y a communion, il y a égalité des Personnes, respect des différences, accueil de l’autre et amour. S’il y a communion, il y a joie de vivre et de partager, d’être ensemble et de louer. La joie est le don qui s’épanouit dans la liturgie, l’éthique, la spiritualité… joie de l’Église en fête. N’oublions pas que l’Eucharistie est action de grâce.

  1. 3. Conclusion : que l’amour demeure !

L’amour de Jésus a révélé l’amour du Père, son désir de salut, de relation, de partage. Il a indiqué la volonté divine de la communion et de la divinisation.

L’amour de Jésus a révélé le mystère intime de Dieu : l’amour circulant et dynamisant la Sainte Trinité.

L’amour de Jésus est joie car il nous plonge dans la communion trinitaire.

P. Francis

 

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