NOTRE DAME D’ARABIE

« La mère de mon Seigneur »

(Luc 1, 39-56)

 

Depuis quelques années, Marie, sous le vocable de Notre Dame d’Arabie, a été déclarée Patronne des pays du Golfe Persique et donc des deux Vicariats Apostoliques de la région. Elle est la mère et la protectrice des chrétiens expatriés mais aussi une bénédiction pour les autochtones. La statue originale, bénite par Pie XII, est située au Koweït dans une petite église qui est son sanctuaire actuel. Sa fête a été placée le samedi précédent le 2ème dimanche du Temps Ordinaire, et donc après les fêtes de Noël, mais est célébrée solennellement dans toutes les paroisses de la péninsule arabique.

La liturgie proposée pour cette fête est une liturgie joyeuse : Sophonie 3, 14-18 « Exulte de joie, fille de Sion » et Galates 4, 4-7 faisant référence à la plénitude des temps quand « Dieu envoya son Fils, né d’une femme… ». L’Evangile est celui de la Visitation, la rencontre entre deux femmes, bientôt mères, participantes du mystère du salut.

Marie, Mère du Seigneur.

Marie va trouver Elisabeth, enceinte de Jean le Baptiste. Cette rencontre est pleine de foi et d’Esprit Saint. Marie se rend-elle chez sa cousine simplement pour l’aider au terme de sa grossesse ? On loue le caractère généreux de Marie mais cette visite prend une dimension salvifique par sa révélation dans l’Esprit : voici la mère du Seigneur ! Marie porte le Fils de la promesse, Celui qui va sauver Israël, qui va nous introduire dans l’amour du Père, qui va aller jusqu’au bout de l’amour. Après l’Annonciation et avant la Naissance de Jésus à Bethléem, cette Visitation s’inscrit dans le processus de la Révélation de l’identité de l’enfant : en appelant Marie, « la mère de mon Seigneur », Elisabeth participe à l’identification de Jésus comme Fils de Dieu, comme Dieu-parmi-nous. Pouvait-elle, elle la femme du prêtre Zacharie supposée défendre l’authenticité de la foi d’Israël et de l’Alliance, profondément enracinée dans la tradition biblique, proclamer cette nouveauté sans l’inspiration de l’Esprit ? Elle donne à l’enfant à naître le titre de Seigneur, réservé à la majesté divine, au Dieu unique d’Israël. Elle ‘dépasse’ les limites de sa tradition et s’élance dans une profession de foi nouvelle, surprenante, audacieuse, prophétique. De même, l’enfant en elle, exulte de joie à la salutation de Marie. Il participe à cette profession de foi, dans la prolongation de l’Annonciation et du ‘fiat’ de Marie.

Marie, Arche d’Alliance

Dans la tradition orientale, on aime représenter Marie comme l’Arche d’Alliance ou même au milieu du Buisson Ardent du Sinaï. C’est pour expliciter sa participation pleine au mystère de salut, désignant et mettant en avant son fils Jésus. 2 Samuel 6, 11 fait allusion à l’Arche d’Alliance présente 3 mois (comme Marie chez Elisabeth) à Obed Edom. L’Arche contient les Tables de la Loi. Elle est signe de ce lien particulier entre Dieu et son Peuple. Elle accompagne le Peuple dans sa marche vers la Terre Promise puis sera installée dans le Temple de Jérusalem, lieu de rencontre par excellence. Mais voici que par Marie, le Sauveur entre dans le monde. Elle porte Celui qui se révélera le Fils du Très-Haut. Elle porte en elle la Loi de la Nouvelle Alliance, l’unique Intermédiaire entre Dieu et l’humanité, le Rédempteur qui est le Fils. Jésus le Christ est notre Loi, notre Temple, notre Sacrifice, le Chemin de rencontre du Père. Par Lui, le culte nouveau « en Esprit et vérité » est possible. Il donne l’Esprit qui nous introduit dans les relations trinitaires de communion. Ainsi, Marie devient l’Arche d’Alliance : elle ‘porte Celui qui porte tout’, elle protège puis éduquera et enfin laissera partir Celui qui l’a créée et sanctifiée. Elle soutiendra ce fils qui se révèle Fils. Elle assumera la foi d’Israël au moment crucial de la Crucifixion et se réjouira avec toute l’Eglise naissante au moment de la Résurrection et de la Pentecôte. Mère du Fils, elle est fille du Père et temple de l’Esprit. Elle porte tout le mystère trinitaire comme l’Arche portait toute la puissance du Dieu Unique.

Marie, notre Mère.

Sous le vocable de Notre-Dame d’Arabie, nous confions à Marie les millions de chrétiens du Golfe Persique et ses millions d’habitants. Nous demandons sa protection et son intercession pour vivre dans la fidélité et la joie chrétienne, témoins du salut obtenu et de l’amour vécu.

Alors que nous vivons des moments difficiles, nous sommes sûrs de sa présence maternelle.

Alors que nous vivons des restrictions, nous sommes convaincus de la liberté de l’Esprit.

Alors que nous sommes confrontés à l’adversité et à la pression religieuse, nous sommes plongés dans l’amour de la Trinité.

Marie veille sur nous, comme elle veillait sur Jésus. Elle nous protège et nous enseigne les chemins de la vie. Elle nous montre Jésus comme unique Chemin vers le Père dans la force de l’Esprit. Elle vient vers nous comme vers Elisabeth et nous porte son fils comme elle l’a porté au monde. Elle s’efface pour laisser agir Celui qui est Seigneur et Fils du Très haut. Sa présence n’en est que plus évidente.

Cette fête est une action de grâce. Elle nous relie à l’action de grâce éternelle des anges et des saints, des martyrs de ces pays-ci et de nos pays d’origine, des croyants qui se savent aimés et qui essayent, dans l’humilité et la vérité, d’être témoins du Ressuscité.

 

Notre-Dame d’Arabie

Veille sur nous, protège-nous

Sois source de grâce pour nous et les habitants de ces pays

Conduis-nous vers le Père, par le don de ton Fils, avec la puissance de l’Esprit

Que nous soyons témoins à ta suite de la vie donnée, du salut obtenu, de l’amour vécu

Que ta beauté soit notre beauté, ta grâce notre grâce, ton humilité notre humilité

Toi, la mère de notre Seigneur, Arche de l’Alliance Nouvelle, Porte du Ciel

Sanctuaire de la Très Sainte Trinité

 

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