PAQUES 4 C

« Personne ne peut les arracher de la main du Père »

(Jean 10, 27-30)

Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité. Il nous entraîne vers la gloire du Père dans la force de l’Esprit. Il se tient avec nous et nous porte vers le Père. Il est présent et rend présent le Père dans l’Esprit. On n’échappe pas à cet élan d’amour qui nous atteint et nous emporte. Ainsi notre vie spirituelle reçoit une dynamique sans fin qui donne communion. Notre vie éthique reçoit un dynamisme créatif dans le respect de la nature et de la liberté filiale. Notre vie ecclésiale reçoit une énergie qui fait de nous la lumière des nations. Nos relations reçoivent une vitalité qui procure amour et miséricorde dans la joie du pardon et de la fraternité. La vie nouvelle en Christ est commencée et s’épanouit dans  l’éternité. Le Royaume se construit ici et maintenant pour resplendir de beauté. Ce temps de Pâques est un temps de joie et de clarté car la Résurrection nous transporte dans la dimension divine. Le Bon berger nous y conduit.

  1. 1. Le Bon Berger.

Dieu est le Bon berger de son peuple Israël. Il l’a conduit et gardé. Il l’a nourri et soigné. Il lui a enseigné sa loi de vie et l’a aidé à l’intégrer. Ce titre glorieux est divin. Dieu a su se montrer miséricordieux et compréhensif. Avec patience, il a suivi son peuple et l’a mené vers le terre promise mais surtout vers les verts pâturages spirituels qui anticipent la vie éternelle. Jésus portera naturellement ce même titre quand la Résurrection révèlera sa divinité.

Dieu guide son peuple : on le voit dans tout l’Ancien Testament, Dieu ne cesse de se manifester et de donner une orientation vitale. Il ne cherche pas des esclaves mais des serviteurs et des partenaires. Ces serviteurs vont devenir ses amis pour enfin être appelés fils et filles de Dieu. Note-t-on assez l’évolution des appellations bibliques ? Note-t-on assez que Dieu se compromet et s’engage envers Israël d’abord puis toute l’humanité ensuite. Le Créateur choisit un peuple pour le représenter et annoncer aux nations la merveille du Dieu unique, sa bonté, son amour. Il faudra Jésus pour comprendre la pédagogie divine et la volonté complète du Père. La Résurrection révèle ce désir de communion pour tous.

Dieu protège son peuple : Dieu l’a protégé au cours de l’histoire, à travers les vicissitudes et les incompréhensions. Dieu ne s’est pas résigné devant le péché ni devant une liberté pervertie. Il a insisté pour montrer la voie du bonheur qui est aussi voie du salut. Protection contre les ennemis du peuple mais protection aussi contre les tentations mortifères du peuple. Les « ennemis intérieurs » sont sans doute les plus dangereux. Il faudra Jésus et sa mort en croix pour faire apparaître les affres du péché mais aussi pour nous accorder un pardon total sans condition sinon la liberté de choix et l’amour. La Résurrection révèle le pardon et la grâce.

Dieu alimente son peuple : Dieu a nourri son peuple au désert et au cours de sa vie. Chacun le remercie pour ses largesses et demande pardon pour le gaspillage et le pillage de la nature. Dieu a envoyé la manne, les cailles, le pain… Il a conduit son peuple sur « une terre ruisselant de lait et de miel ». On ne peut mieux sentir son amour et sa providence. Il faudra Jésus pour apporter un aliment de plus, le bien spirituel suprême, le Pain Eucharistique car Dieu se fait Pain pour nous et Boisson pour nos cœurs assoiffés. On ne vit pas seulement de pain mais de « toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mat 4, 4)et du « Pain de vie » (Jean 6, 35) qui communie à l’amour trinitaire. La Résurrection nous révèle l’amour d’un Dieu qui se laisse « consumer » pour mieux communier dans l’amour.

Dieu aime son peuple : finalement, n’est-ce pas l’amour qui s’est révélé à travers le Bon Berger ? Si Dieu ne veut pas d’esclaves mais des fils, si Dieu ne veut pas de vils serviteurs mais des partenaires, si Dieu n’exige pas plus sinon l’authenticité, n’est-il pas amour ? L’intuition a percé pour s’épanouir au matin de Pâques. Il faudra Jésus, « reflet de sa gloire et empreinte de sa personne » (Hébreux 1, 3), pour percer le secret de Dieu. La Résurrection révèle l’identité véritable du Dieu qui s’est manifesté et qui s’est incarné en Jésus-Christ. La conclusion de la Bible est surprenante : Dieu est amour et il nous prend avec lui (1 Jean 4, 8).

Dieu est le Bon Berger de son peuple. A travers Jésus, il résume son œuvre et son action. Il exprime sa volonté et son identité. Le Bon Berger s’est incarné pour paître son Peuple. Jésus, Fils de Dieu, est le Bon berger car avec le Père, il ne fait qu’un, dans l’Esprit (Jean 10, 11).

  1. 2. « Le Seigneur est mon berger » (Psaume 22)

A nous de concrétiser cet aspect dans notre vie spirituelle, personnelle et communautaire. Le Bon Berger nous convie et nous envoie. Il nous guide et nous exprime son amour. Ainsi, notre vie quotidienne devient rencontre et lieu de croissance. On se meut dans l’amour comme dans le milieu naturel de notre existence.

Écouter et suivre : en accueillant la Parole du Christ, c’est le Père qu’on accueille. Il y a un appel et une réponse. Ouvrir ses oreilles, c’est déjà ouvrir son cœur. Ouvrir son cœur, c’est recevoir un message de grâce. La grâce nous précède et nous conduit. On vit de la grâce et la Résurrection en est garante.

Connaître : en reconnaissant la Voix du Fils, c’est le Père qui nous parle. En connaissant le Fils, on connaît le Père dans l’Esprit. La vraie connaissance passe par le Fils et s’épanouir dans la lumière de Pâques. Tout va resplendir dans les feux de la Résurrection.

Vie éternelle : en fin de compte, écouter et suivre tout en connaissant le Fils, c’est recevoir le bien le plus grand, la vie éternelle qui est vie trinitaire et communion dans les Personnes Divines. On restera à jamais dans la main du Père, par la main du Fils, poser sur le Cœur de la Sainte Trinité.

  1. 3. Conclusion : unis en Dieu Un et Trine.

Dieu est le Bon Berger. Il nous l’a prouvé dans le passé, il le prouve encore à travers le Christ ressuscité.

Dieu est le Bon Berger. Il nous conduit vers la connaissance parfaite de son amour

Dieu est le Bon Berger. Il se manifeste par Jésus-Christ. Aimer le Christ, c’est aimer le Père. Suivre le Christ, c’est trouver le Père. Recevoir le Christ, c’est vivre du Père dans l’Esprit.

Jésus est le Bon Berger. Sa Résurrection a révélé sa divinité, son unité avec le Père, sa communion dans l’Esprit Saint. L’unité de Dieu est notre joie. La Trinité de Dieu est notre avenir.

P. Francis

 

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