AVENT 2 A

« Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu »

(Mat 3, 1-12)

Bien des personnages de l’Evangile vont nous accompagner durant l’Avent. Il s’agit des témoins de l’Agneau, précurseur et visionnaires, hommes et femmes, riches et pauvres. Marie, bien sûr, la première en chemin avec Joseph son époux, Zacharie et Elisabeth, des bergers et des anges… Il y a aussi Jean le Baptiste. Dès le sein de sa mère, il réagit à la rencontre. Sa vie sera toute orientée vers la prédication et la conversion. Il fait le passage entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance. Il reconnaîtra le Messie et s’effacera pour toujours. C’est « le plus grand » des enfants des hommes (Mat 11, 11) dira Jésus. Il a beaucoup à nous dire car il est vrai en sa foi, authentique en sa vie, fougueux en ses paroles. Il nous aide à être vrais nous-aussi et à rejeter les ténèbres pour accueillir la lumière du Messie. S’il baptise dans l’eau, c’est le Christ qui donne le pardon et l’Esprit Saint. Un feu est allumé en nous depuis notre baptême. Nous ne pouvons éteindre l’incendie de notre cœur  enflammé d’amour. De fait, c’est encore et toujours l’amour qui nous anime.

  1. 1. L’Avent comme conversion.

Si l’Avent est une préparation, à Noël et à la seconde venue du Christ en gloire, c’est aussi un temps de conversion. Nous devons nous convertir, changer de route, revenir au Christ, transformer notre mentalité et notre vie. Nous sommes contaminés par des idées contraires à l’Evangile, des influences néfastes, des orientations pernicieuses, des pulsions désordonnées. Notre vie spirituelle n’est pas toujours saine, sainte, claire. Le péché laisse ses traces ; ses conséquences sont dommageables. L’Avent cherche à nous rendre plus chrétiens, c’est-à-dire plus fils/filles du Père en Christ dans l’Esprit Saint.

Conversion du cœur : en aimant le Christ, nous aimerons le Père et vivrons de l’Esprit Saint. Ici se joue la vérité de la foi et le dynamisme de l’espérance. Connaître Dieu ou le Christ ne suffit pas. Il faut aimer Dieu, aimer le Christ, dans l’Esprit d’amour. Aimer c’est déjà connaître. Plus on aime, plus on veut connaître. Aimer signifie rencontrer, se tenir en présence de, espérer la prochaine rencontre. Aimer, c’est prier et prier c’est aimer. Ne restons pas au niveau de l’esprit et de la raison, descendons dans nos cœurs assoiffés d’amour.  Harmonisons l’esprit et le cœur, la raison et la foi, le matériel et le spirituel.

Conversion des idées : revenons au Christ et aux valeurs de l’Evangile. Trop d’entre nous se laissent entraîner vers des idées et des options contraires à l’Evangile. L’idéologie s’infiltre dans notre réflexion. Le doute nous paralyse. Les pressions nous immobilisent et nous détournent du vrai. Nous sommes comme contaminés par la perversité et le détournement des idées. S’insinuent alors des choses contraires à la vie divine, à la grâce, à la vérité. Ici, il y a danger. Un retour au Christ est nécessaire car sous d’apparentes harmonies se cachent une perversion de la vérité. Il s’agit alors de nous plonger dans l’amour trinitaire et de goûter à la vérité en Christ qui donne sens et lumière. La Tradition de l’Eglise nous aide en cela. Il y a une expérience et une réflexion séculaire qui guident nos pas et alimentent la réflexion actuelle. La prière et l’étude nous enracinent dans la vérité. Seul le Christ peut ouvrir notre esprit et notre raison au vrai, au beau et au bien.

Conversion des mœurs : quand le cœur est en amour avec Dieu, quand nous évitons les pièges des idées perverties, quand notre raison accueille le Christ comme son fondement, alors nous agirons en conséquence. Il est si triste de voir ces chrétiens de nom qui agissent en contradiction avec l’Evangile ou la loi naturelle. Il est douloureux de s’affronter pour des idées contradictoires. Il est amer de constater à quel point nous nous éloignons de la vérité. L’agir chrétien est un agir filial, qui a reconnu la vérité de sa vocation humaine à la vie divine. Il ne peut y avoir de contradiction entre la foi et la raison, entre la loi naturelle et la loi révélée, entre ma foi et mes actes. On peut comprendre que le temps est parfois nécessaire pour trouver l’équilibre ou que les pulsions sont trop fortes pour être contrôlée mais on ne peut faire fi de l’effort, du sacrifice et de la grâce divine. La vie spirituelle est un combat mais aussi une source d’équilibre et de joie dans l’Esprit Saint.

L’Avent est un temps de conversion qui touche nos idées et nos actes. La vie divine déposée en nos cœurs ouvre à l’amour. L’amour ouvre à la présence divine qui devient une source constante de recherche. Si le temps est nécessaire pour harmoniser nos vies avec l’Evangile, il nous reste l’humilité et la grâce du Ressuscité.

  1. 2. L’Avent comme rappel du baptême en Christ.

Le baptême de Jean le baptiste était un baptême de conversion et de repentance. Le baptême de Jésus Christ est un baptême de pardon, de transformation et de grâce. Il donne le pardon et l’Esprit Saint. Jean Baptiste appelle à la repentance. Le Christ donne le pardon. Jean Baptiste ouvre à une vie renouvelée. Le Christ donne la vie éternelle.

Don de l’Esprit Saint : le baptême chrétien donne l’Esprit Saint. L’Esprit répand en nous ses dons sacrés pour vivre quotidiennement en Dieu. Sommes-nous conscients de cette présence aimante et dynamique en nous ? Une présence aimante qui aime et prie, transforme et sanctifie. Une présence dynamique qui transfigure et harmonise, qui purifie et redresse. On ne fait pas assez cas de cette présence fondamentale qui nous pousse à la rencontre et qui donne la grâce. L’Esprit du Père et du Fils est Esprit de vérité. Il pourra rétablir en nous ce qui a été perverti. Il pourra préparer une digne demeure pour la Trinité.

Un feu qui brûle en nous : un feu est allumé en nous. Il brûle le cœur pour témoigner de la vérité et s’embrase pour Dieu. C’est ce feu qui est à l’origine de la mission, de l’évangélisation, du martyre. C’est ce feu qui purifie nos passions pour nous introduire dans la dynamique trinitaire. C’est ce feu qui détruit le péché et ravive l’option pour le Christ. Le feu de l’amour ne s’éteint pas car il puise aux sources de l’amour qu’est la Trinité.

  1. 3. Conclusion : un dynamisme spirituel dans l’amour.

L’Avent est un temps de conversion. Nous devons revenir à Dieu par le Christ et son Evangile. Loin de nous le péché et les fausses vérités. Loin de nous le déséquilibre et les illusions de liberté. Se convertir demande de changer de cœur, d’idée et de mœurs.

L’Avent ravive les promesses et les dons du baptême. Nous avons été plongés dans l’amour trinitaire. L’Esprit Saint vit en nous pour crier : Abba, Père. Il dynamise notre vie spirituelle. Il harmonise notre vie humaine. Il en fait un chemin vers la vie divine.

P. Francis

 

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