PAQUES 4 B

« Mes brebis me connaissent… »

(Jean 10, 11-18)

C’est la Pâque du Seigneur ! On n’en finit pas de se réjouir pour tant de bienveillance et de s’émerveiller pour tant d’amour. Comment comprendre Pâques sans se référer à l’amour ? Pâques est le signe merveilleux et perpétuel de l’œuvre de Dieu pour nous et de sa sollicitude paternelle. Il révèle un Dieu ‘tout tourné’ vers nous car ‘tout tourné’ vers l’Autre au cœur même de la Trinité Sainte. Si Dieu aime, il est Trinité. S’il est Trinité, il est communion de Personnes Divines. S’il est communion, il se communique et partage son amour. En peut-il être autrement ? Nous arrivons à cette vérité grâce à la mort du Christ en croix et à sa Résurrection glorieuse. Le mystère pascal donne pleine lumière sur Dieu et du coup sur notre vocation à l’amour. Il nous introduit dans un puits sans fond de bonheur et de gratitude, non pas pour nous y noyer mais pour nous y choyer. Le Bon Pasteur est celui qui donne sa vie pour ses brebis et nous l’avons reconnu en Jésus Christ, le Fils unique, vraie icône du Père et expression de son Être. Sa parole est Parole de Dieu et sa grâce est grâce divine, présence amoureuse qui transfigure nos vies pour les élever à la gloire. Jésus nous emmène avec lui à la rencontre de son Père et de notre Père pour vivre d’amour par les relations trinitaires, dans l’Esprit Saint. Ainsi, notre vocation est-elle bien spéciale et définie.

  1. 1. La Résurrection, vocation à l’amour.

Il arrive qu’on se demande le pourquoi de notre existence et qu’on s’interroge sur son sens. Bien des réponses sont données par les philosophies, les religions ou les penseurs. Chacun y va de sa théorie mais aucune n’est satisfaisante. Le christianisme n’a qu’une réponse : Jésus le Christ. C’est lui la réponse à nos questions et c’est par lui que nous avons accès à Dieu. Jésus nous a parlé de son Père et nous a introduits en sa présence. Il est mort pour nous obtenir le pardon et il est ressuscité nous obtenant la grâce filiale. Notre vie en est bouleversée et transformée. Tant d’amour nous a été démontré qu’en retour, beaucoup d’amour nous est demandé. L’amour est le centre de notre vie car Dieu est amour. Il est l’énergie vitale qui anime l’existence et donne sens à ce que nous vivons, de bien ou de moins bien. Ainsi donc, notre vocation, c’est d’aimer et de vivre en fils/filles du Père dans la force régénératrice de l’Esprit, à la suite du Fils.

Appelés à vivre : ceux qui accusent les chrétiens d’être morbides se trompent énormément. Nous ne sommes pas les dévots de la mort mais les disciples du Maître de la vie et ses frères/sœurs. Nous suivons le Christ qui marche vers son Père et donc vers la gloire. Ce chemin passe certes par la croix mais ne s’y arrête pas. Ce chemin est chemin de lumière et de grâce. De fait, le Fils est « le Chemin, la Vérité et la Vie » et qui croit en lui obtient la vie éternelle. La vie est un don, celle d’ici-bas et celle de l’au-delà. La vie est éternelle en la Trinité, source et mystère de vie communicante.

Appelés à l’harmonie : ceux qui accusent les chrétiens d’être partagés entre le Ciel et la Terre et donc en eux-mêmes, se trompent énormément. Il n’y a pas d’antinomie entre le Ciel et la Terre mais harmonie et continuité. Il n’y a pas de dichotomie entre le corps et l’âme mais harmonie et unité. Le Créateur est à l’origine de l’un et de l’autre et ne peut entretenir une tension insupportable. Il a établi une unité et une correspondance qui font que la personne humaine se trouve, se retrouve et se découvre. L’unité du divin et de l’humain en Jésus le Christ est chemin d’harmonisation pour l’humanité appelée à la divinité par la lumière de la Trinité.

Appelés à la filiation : ceux qui accusent les chrétiens d’esprits serviles ou de soumission aveugle se trompent énormément. Pâques a montré clairement le chemin, celui de la liberté et de la filiation. Libres pour aimer et construire un monde juste et humanisé ; fils/filles pour aimer et construire une civilisation fraternelle et accueillante. Ni soumis, ni esclaves, ni irresponsables, nous sommes enfants de lumière, vivant de la grâce et aimant de la force trinitaire. Jésus le Christ est bien le Fils et en lui, nous sommes fils/filles, héritiers du même Royaume.

Notre vocation est donc bien une vocation à aimer dans la reconnaissance de notre identité filiale obtenue en Christ et vécue dans l’Esprit. Cette vocation se multiplie en millions de vocations particulières dans l’unité de l’Esprit d’amour.

  1. 2. La Résurrection, la Parole avec nous.

Jésus est le Bon Berger qui mène ses brebis vers de verts pâturages. Nous écoutons sa voix, non pas comme une possibilité parmi d’autres mais comme la Parole divine, éternelle et vivifiante, cette Parole créatrice et libératrice, Parole performante et transfigurante, Parole qui touche et change les cœurs, Parole du Père qui génère et régénère. Ecouter cette Parole ouvre à la nouvelle Création et au Royaume, construit un troupeau unique et libre, suscite la vie.

Parole de vie : le Berger nous connaît. Il est unique et son troupeau est unique. Tous sont appelés à le rejoindre, librement et dans l’amour. Le berger protège et conduit son troupeau. Le Bon Berger sanctifie et dynamise son Troupeau, l’Eglise que nous sommes. Il est présent et donne vie et grâce. Certains membres du troupeau sont chargés de le conduire au nom du Fils et d’être signes de sa présence parmi nous. Vocation particulière illuminant la vocation de tous. Prions donc pour que le clergé soit signe du Ressuscité et joie de sa Présence parmi nous !

Parole d’amour : le Berger nous aime. Il nous connaît et nous le reconnaissons. Sa voie est unique et nous l’entendons résonner en nous comme Parole divine et éternelle. Sa voie est l’écho divin qui nous enivre d’amour et nous attire dans la communion trinitaire. Le berger est libre et c’est pourquoi, il se donne. Les brebis sont libres et c’est pourquoi elles s’abandonnent à Lui dans la confiance et la sérénité. Prions donc pour que tous nous entendions les mots d’amour du Père par la bouche bénie du Fils dans l’Esprit de vérité.

  1. 3. Conclusion : semblables à lui !

Pâques a découvert le cœur de Dieu. Ce Dieu n’est pas isolé dans son Ciel mais proche de nous. Il s’est fait proche par sa Parole. Il s’est fait l’un de nous par son Incarnation. Sa mort en croix a révélé ses intentions. Sa Résurrection a révélé son identité. Ce Dieu est Un et Trine. Il est donc amour.

Pâques a découvert notre vocation humaine. Nous sommes hommes ou femmes par création mais fils ou filles par recréation. Notre humanité trouve son épanouissement dans sa filiation. Etre homme, c’est être fils ! Vocation suprême car enracinée dans l’amour suprême. Joie suprême car partagée avec le bonheur suprême. « Lorsque le Fils paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jean 13, 2). Pâques, notre espérance et notre joie !

P. Francis

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