1er dimanche de l’Avent – Année A

« Veillez donc »

(Mat 24, 37-44)

Nous commençons un nouveau cycle liturgique. L’Évangile de Matthieu nous accompagnera durant cette l’année et nous permettra de mieux connaître l’identité et la mission de Jésus de Nazareth. Jésus est le Messie et par sa vie, sa mort et sa Résurrection nous entrons dans le mystère divin et du coup dans le mystère de l’humain. Méditer ses gestes de salut et ses paroles nous propulsent dans une réalité nouvelle mais surtout dans cette vie nouvelle promise et acquise, vie de grâce dans l’amour du Père, par le Fils dans l’Esprit Saint. Passer d’étape et étape nous permet de progresser lentement mais profondément dans la volonté de Dieu et la révélation de sa gloire en nous et sur le monde. Jésus certes mais aussi grâce à tous ces personnages bibliques qui ont préparé, annoncé, vécu et accompagné le Fils de l’Homme… c’est tout un peuple qui se met en route et qui attend l’avènement du salut et la réalisation du Royaume de Dieu. Mettons notre cœur à l’écoute et parcourons toutes ces étapes comme des moments de grâce et de fête, comme des instants de lumière, comme des signes d’un Dieu amour qui nous invite à la danse.

1. L’avènement du Seigneur

La fête du ‘Christ, Roi de l’univers’ nous avait invités à considérer la seigneurie du Christ à travers sa mort et sa Résurrection. Jésus est le roi de l’univers parce qu’il est le Fils de Dieu et son pouvoir s’étend sur le créé, visible et invisible. Il maîtrise le monde car il s’est donné au Père dans un acte d’offrande unique qui nous a obtenu la réconciliation et le pardon des péchés, qui nous a obtenu la vie éternelle dans la communion trinitaire. La croix a été le moment de sa glorification. Le Royaume est ouvert pour les élus, les croyants, les hommes et femmes libres qui s’ouvrent à la grâce. Il est intéressant que la liturgie du 1er dimanche de l’Avent nous parle de l’avènement du Christ à la fin des temps alors que nous préparons sa naissance dans notre monde. Y-a-t-il contradiction ou y-a-t-il une continuité qui nous sort du temps à partir du temps et qui nous livre à l’infini à partir de notre finitude ?

Dieu se manifeste : il aura fallu tous ces événements de l’Ancien testament, cette irruption de Dieu dans l’histoire humaine pour commencer à comprendre quelque chose du divin et le sens de notre vie. Pouvions-nous comprendre par nous-mêmes alors que nous sommes prompts à l’idolâtrie, à la religiosité, à la violence… C’est là au cœur de ce que nous sommes comme êtres humaines que Dieu intervient et manifeste sa gloire. Dans notre violence et notre péché mais aussi dans nos désirs et notre ouverture à la transcendance. Cette histoire commune devient l’Histoire Sainte, étonnante et surprenante, déroutante et réconfortante, Histoire de salut qui va changer notre existence et bientôt transformer notre chair.

Dieu promet : non seulement Dieu se manifeste mais il promet plus. Il promet un Messie, un Serviteur agissant en son Nom, un sauveur. Il promet surtout qu’il ne nous abandonnera jamais et « qu’éternel est son amour ». Il sera toujours là et nous retrouvera jusqu’aux lieux les plus isolés du monde et de notre vie. Cette promesse prendra toute sa dimension et son extraordinaire dans l’incarnation du Fils. Dieu a promis et il l’a fait : le Christ vient !

Dieu vient : nous aimons « faire mémoire » des actes de Dieu dans l’histoire et nous remémorer ses gestes de salut, ses actions éclatantes, ses victoires, sa tendresse. Il a promis, il est venu. Aurions-nous pu imaginer une venue plus mystérieuse et plus surprenante ? Qu’il se manifeste, oui. Qu’il prenne notre chair, non ! Voici la manifestation la plus grande de l’amour de Dieu. Il devient l’un de nous. Il se met à notre portée. Il prend notre chair ! Merveille des merveilles !

Dieu est là : si Dieu prend notre chair, c’est pour nous donner sa vie et sa grâce. Nous devenons ses fils et filles en Jésus Christ, sauvés par son sang et introduits dans la communion trinitaire. Nous partageons cette vérité divine avec notre chair ressuscitée. Il ne s’agit plus de tergiverser mais d’aimer et de communier. Dieu est là au cœur de nos vies par son Esprit de vérité et de lumière. Baptisés en Christ, nous vivons en Christ.

C’est tout cela que nous préparons et célébrons pendant l’Avent : l’avènement du Seigneur. Reconnaître sa gloire aurait suffi. L’adorer aurait suffi. Le servir aurait suffi. L’amour est allé plus loin et nous a pris de court. L’avènement historique du Christ nous plonge maintenant dans sa présence aimante et  éternelle, lumière de la Résurrection et prolongement ‘naturelle’ de son incarnation.

2. L’avènement du Royaume

Le Christ a pris chair et a sanctifié nos vies. Sa mort et Résurrection ont manifesté sa divinité et le succès de sa mission de salut. L’Esprit est donné à tous ceux qui le reconnaissent Seigneur et Maître. Le Royaume se manifeste comme le cœur même de la Trinité Sainte. Nous sommes les membres de son Corps et le Temple de l’Esprit. Entrons joyeux à sa présence.

D’un événement à l’autre : l’histoire se confond maintenant avec la gloire. La naissance du Christ a ouvert tant de possibilités et nous dépasse. L’œuvre du Christ a touché notre existence et notre être. La Lumière est donnée pour vivre en enfants de lumière. Ainsi, fêter l’avènement du Christ en notre chair, c’est fêter l’avènement du Royaume. La première venue du Christ dans le monde nous amène à sa seconde venue dans la gloire. La croix nous porte sur le trône céleste. Jésus le Christ est Seigneur, roi de l’univers.

Une même réalité : nous avons besoin d’étapes pour comprendre mais en Dieu le temps et l’espace n’existent pas. L’événement ‘Jésus de Nazareth’ est un événement de salut. Son incarnation, sa vie, sa passion, sa mort, sa résurrection, son ascension, le don de l’Esprit et la vie dans l’Esprit… sont la même grâce, la même gloire, la même mission : Dieu est amour, Trinité qui sauve et accueille. La Trinité immanente (en soi) est le Trinité économique (en action pour nous). L’amour éternel est cet amour donné en Christ par l’Esprit. Noël nous portera donc à la Parousie, la Victoire définitive et manifeste du Christ. Alpha et Oméga (Protos et Eschatos, diront les théologiens !), le Jésus de Bethleem, le Christ de Jérusalem, le Glorieux de l’Apocalypse… le même Fils unique Bien-aimé du Père !

3. Conclusion : un avent d’espérance

L’Avent prépare à Noël : un avènement attendu et surprenant, bouleversant de vérité.

L’Avent prépare à la venue définitive du Christ (Parousie) : un avènement que nous attendons dans la foi et l’espérance. Toutes les forces de notre amour sont mobilisées pour accueillir le Fils !

Père Francis

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