ORDINAIRE 3 B

« Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu »

(Marc 1, 14-20)

Depuis les fêtes de Noël, nous suivons Jésus pas-à-pas dans l’Évangile. Nous cherchons à comprendre ses paroles de vie et ses signes prophétiques. Son identité ayant été révélée dans les « événements » entourant sa naissance, Jésus va se dévoiler par sa vie et ses œuvres. De fait, il marche vers Jérusalem où tout sera accompli et où sa gloire va se manifester. Chemin faisant, il proclame l’Évangile, une bonne nouvelle pour tous, la présence du Royaume de Dieu, l’action de Dieu pour son peuple. Il peut paraître contradictoire de proclamer un Évangile non encore écrit mais c’est l’occasion de nous souvenir que l’Évangile, la Bonne Nouvelle, c’est le Christ lui-même. Il est Verbe divin, Parole de Dieu pour le monde. Il est le Don qui nous fait vivre et qui restaure notre dignité perdue. Il est la joie du Père qui se donne pour notre bonheur. Il est le Fils envoyé pour notre salut. Jésus proclame l’Évangile, c’est-à-dire qu’il nous annonce cette bonne nouvelle : Dieu est parmi nous, nous sommes conviés à partager son Royaume. Dieu est là, par son Fils incarné, vraie expression de son amour.

  1. 1. L’Évangile de Dieu

Dieu est présent dans sa création. Il nous tient dans l’existence. Il maintient l’univers dans sa main. Il se fait encore plus proche par sa révélation. Intervenant dans notre histoire, nous pouvons le reconnaître et faire sa volonté. Il faudra le Christ pour comprendre que Dieu s’incarne et se fait l’un de nous. Sa présence est explicite et visible : Dieu montre son visage par le visage du Christ. Sa beauté se reflète dans la beauté du Fils.

La Bonne Nouvelle : Jésus proclame une bonne nouvelle. Il annonce la merveille d’un Dieu si proche qu’il se fait l’un de nous. Certes les disciples ne pouvaient pas comprendre immédiatement cette parole mais elle s’illuminera à Pâques quand enfin leurs yeux verront et leurs cœurs comprendront. Cette Bonne Nouvelle nous projette dans la présence vivifiante de Dieu, dans une relation nouvelle, dans un dialogue de vie, dans la communion trinitaire. Oui, Dieu nous aime et nous a créés par amour. Son amour est la seule raison de la création et de notre existence. Dieu nous aime tant qu’il est prêt à tout pour nous le dire, nous le faire comprendre, nous le prouver. Sa gloire passe désormais par notre cœur car l’Homme vivant, c’est la gloire de Dieu. Si Dieu est présent, son Royaume se manifeste. Il est là, en nous, lieu de rencontre et de communion dans la vérité et l’amour.

Se repentir : encore faut-il s’ajuster à cette présence et se montrer digne de cette réalité. Se repentir, c’est se reconnaître faible et pécheur. Nous sommes faibles et nous avons besoin du soutien divin, de l’Esprit de force. La faiblesse humaine est naturelle mais peut nous entrainer à la paresse et au découragement, au désespoir et au péché.  Se reconnaître faible, c’est accepter ses limites et s’en remettre au Père. Le péché, quant à lui, est une décision libre et volontaire de rompre les liens vitaux qui nous unissent à Dieu ou aux autres. Décision ‘suicidaire’ qui éloigne la grâce et nous entraîne vers la mort. Se savoir faible, c’est se savoir homme limité. Se savoir pécheur, c’est se savoir capable du pire mais aussi capable du pardon de Dieu. Ainsi, accueillir la Bonne Nouvelle porte à accueillir le pardon qui nous plonge dans la miséricorde divine.

Croire à l’Évangile : il s’agit d’un acte de foi qui met toute sa confiance en Dieu. Nous sommes invités par Jésus à croire en sa parole, en l’amour du père et en la puissance de l’Esprit. La Bonne Nouvelle c’est que Dieu nous aime, qu’il est Père de miséricorde, qu’il est Sauveur par le Fils et qu’il est Force par l’Esprit. Il est Un et Trine : unique en nature et trine en personnes. Amour est son nom. Croire vraiment que Dieu envoie son Fils, que le Fils bouleverse les lois naturelles et raisonnables pour s’incarner et nous sauver, que l’Esprit nous identifie au Fils pour la gloire du Père. Croire que l’amour à le dernier mot car c’est toujours le mot de Dieu.

Jésus proclame l’Évangile de Dieu, la Bonne Nouvelle de sa présence et de son amour. Cette Bonne Nouvelle c’est l’incarnation du Verbe Divin qui va permettre la rédemption et la divinisation de l’humanité. Il nous reste à accueillir avec humilité cet amour qui nous met en communion avec la Trinité Sainte révélée en Christ.

  1. 2. L’Évangile de Dieu dans notre vie

L’Évangile n’est pas une théorie, une idée ou une illusion. Il est source de vie et lumière dans le quotidien. La Bonne Nouvelle transforme notre vie car elle nous touche. L’amour nous touche comme aussi cette vérité d’un Dieu d’amour. Quelle que soit la vocation qui est la nôtre, le même élan d’amour doit la caractériser. Au cœur de la vie, l’amour se manifeste et se fait connaître. Au cœur de nos vies, Dieu se tient et nous appelle.

Quand le quotidien est chemin de sanctification : nous n’avons pas peur de la réalité ni de notre matérialité. Nous avons la religion la plus ‘matérialiste’ car elle tient compte de la réalité et du concret. Elle nous plonge dans la pâte humaine car c’est là que le Christ s’est incarné. Notre humanité est notre chemin vers Dieu, une humanité transfigurée par la Résurrection, sanctifiée par l’Esprit de Pentecôte. Il y a à se détacher du matériel pour y trouver le spirituel. Matière et esprit se compénètrent car le même Dieu est à l’origine de l’un et de l’autre. Alors que le pur esprit s’incarne, la matière reçoit un surplus de grâce et de dignité.

Quand la vocation personnelle est lieu de rencontre : nous n’avons pas peur de répondre à l’appel de Dieu car Dieu a un plan pour chacun de nous. Ce plan s’enracine dans l’amour pour se réaliser dans l’amour. En étant là où nous devons être pour faire ce que nous avons à faire avec amour et humilité, nous répondons à notre vocation personnelle. L’appel du Père se réalise dans la vie du Fils par l’Esprit donné en abondance.  Quel que soit l’appel, c’est un appel à la vie, à la grâce, à l’amour. En y répondant, nous nous réalisons en tant qu’homme/femme et en tant que fils/fille du Père.

  1. 3. Conclusion : la présence du Royaume de Dieu

Jésus prêche le repentir : nous avons à nous réajuster à la Présence divine. La faiblesse nous tiraille mais le péché nous assassine.

Jésus prêche l’Évangile de Dieu : cet Évangile c’est la Bonne Nouvelle d’une présence qui est salut, joie et amour.

Jésus annonce le Royaume : nous sommes conviés à la rencontre et à la communion. Le Royaume se réalise dans le quotidien qui est lieu de sanctification. Enfin libres en Christ !

P. Francis

 

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