ASCENSION

« Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par des signes qui l’accompagnaient »

(Marc 16, 15-20)

Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité. Nous ne pouvons garder pour nous cette Bonne Nouvelle car elle transperce notre cœur et illumine notre esprit. Nous voulons partager cette joie qui nous envahit et annoncer au monde que la paix est possible, que la lumière nous éclaire, que la vie est belle, que l’amour est donné. La présence du Seigneur se fait plus vive et plus dynamique car elle dépasse notre espace-temps, notre condition limitée pour s’étendre à tous et partout. Alors que le Ressuscité rejoint son Père, il étend sa seigneurie à tout l’univers, à tout homme en tout temps et en tout lieu. Il est au cœur de la vie et au cœur des personnes. Il règne sur tous par la volonté du Père et pour le bien de tous car son Règne est amour et miséricorde comme il est aussi justice et vérité. Par son Ascension, Jésus disparait à nos yeux mais sa présence aimante n’en est que plus profonde, vive et encourageante. Son Corps ressuscité est auprès du Père dans l’Esprit. Nous sommes son Corps et donc nous sommes emportés avec lui dans la communion trinitaire. L’Ascension est l’espérance de la communion, du partage, de la filiation enfin explicitée. C’est l’espérance en l’amour manifesté dans nos vies et réalisé en Dieu. L’unité de la Trinité est notre unité. Voilà une Bonne Nouvelle à annoncer au monde et à partager avec toute la fougue de la foi et la créativité de l’amour.

  1. 1. Ascension : unité du Fils avec le Père dans l’Esprit.

« Je viens vers toi » dit Jésus (Jean 17, 11). Il retourne au Père. Son Incarnation a été un moment important de salut et de bénédiction pour le genre humain. Elle a porté Jésus au maximum du don de soi et à la révélation suprême de l’amour divin. Cette kénose n’a pas altéré sa divinité. Elle l’a cachée pour mieux la faire apparaître en sa Résurrection. L’humain et le divin en Jésus le Fils sont unis à un tel point que l’un et l’autre s’enrichissent et se fécondent. L’Ascension, c’est l’humain divinisé qui rejoint Dieu et qui resplendit de toute sa beauté.

Unité de la personne du Christ : Jésus vient de Dieu. Il est le Fils de Dieu. La Résurrection l’a révélé. Cette identité, cachée pendant un certain temps, se manifeste dans la lumière de Pâques qui, du coup, éclaire la vie, l’œuvre, les paroles de Jésus. Ce qu’il avait fait et dit étaient expressions de sa Personne divine. « Ce que nos yeux ont vu… ce que nos mains ont touché… du Verbe de Dieu » dira, émerveillé, Jean l’apôtre (1 Jean 1). Jésus est homme par sa naissance de la vierge Marie. Son corps humain et sa chair sont réels. Ce n’est pas une apparence. L’humain et le divin, en lui, s’harmonisent sans se dissoudre, sans s’altérer, sans se confondre. La communion de l’humain et du divin en Christ est source d’unité et possibilité d’harmonie pour nous aussi. L’Ascension éclaire ce mystère.

Unité trinitaire : Si Jésus est Dieu, qu’en est-il de l’unité divine ? Il n’y a pas trois dieux. Il n’y a pas trois formes par lesquelles Dieu s’exprime. Il n’y a pas de hiérarchie en Dieu. Il y a un seul Dieu et un seul Seigneur. Ce Dieu unique est Trinité, unité des Personnes Divines dans l’unique divinité. Comment cela est-il possible ? Comment ne pas retomber dans le polythéisme  ou dans l’adoration des triades antiques ? Seul l’amour peut expliquer ceci. Seul l’amour est digne de foi. Seul l’amour nous éclaire. Sachant que Dieu est amour et que l’amour demande la communion, l’unité divine est sauve. L’Ascension explicite le mystère trinitaire.

Unité humaine : la contemplation du mystère ne nous éloigne pas de la vérité de notre vie, du réalisme de nos limites, de l’espérance en l‘harmonie personnelle et communautaire. Il y a une voie pour l’unité du genre humaine au-delà des différences et des oppositions. Au-delà ou à cause de ces différences… On ne cherche pas l’unité malgré les différences mais il y a unité parce qu’il y a des différences. La Trinité nous aide en cela car son unité n’est pas en dépit des différences entre les Personnes Divines mais parce que les Personnes sont différentes. La communauté doit respecter les différences pour trouver son unité. Le monde ne sera uni que quand les différences seront assumées. La personne humaine ne pourra trouver la paix intérieure que quand elle acceptera d’être limitée et pleines de ressources, d’énergies, de contradictions… Jésus s’élevant vers le Père dans la force de l’Esprit nous le montre très clairement. Son corps ressuscité entre dans la gloire de Dieu. « Quelque chose de nous » entre en Dieu. Merveille époustouflante !

Par son Ascension, Jésus révèle sa divinité devenue explicite à sa Résurrection. On comprend que sa vie a été une suite de révélations qui a porté à cette manifestation ultime. Il rejoint le Père en tant que Fils. Il venait du Père et il retourne au Père. Il entre chez lui comme Maître du l’univers, ce qu’il était déjà, mais en nous portant avec lui. L’Ascension, c’est l’espérance de la communion en la Trinité.

  1. 2. Ascension : l’envoi des Apôtres.

Avant de disparaître à leurs yeux, Jésus envoie ses Apôtres proclamer la Bonne Nouvelle au monde. Ascension et mission sont liées. Le mandat de Jésus est clair et impératif. Il s’agit de partager cette joie de la Résurrection et d’inviter, par la foi, à la gloire de l’éternité.

Proclamer : l’Évangile doit être proclamé. A la messe comme dans nos rencontres privées, il s’agit d’une proclamation. C’est dire la solennité du moment et la vérité de la Parole annoncée. La Parole nous dépasse et fait son chemin dans les cœurs. Proclamer l’Évangile demande de l’audace et du courage car il faut de l’audace pour sauver son prochain et du courage pour affronter son scepticisme.

Inviter : l’Évangile invite à la foi et à la gloire par l’amour du Ressuscité. La vérité sourd de l’intérieur car la Parole est efficace et percutante. Elle va droit au cœur et suscite la foi, l’espérance puis l’amour de Dieu. Il s’agit d’inviter à la communion, après conversion et pardon des péchés.

Condamner : l’Évangile condamne l’erreur et l’idolâtrie, le mensonge et le péché, la perversion et l’exploitation… Il s’agit de s’ajuster à la vérité, à la justice, au respect, aux droits et devoirs de chacun, à l’amour. Est condamné celui qui le veut bien, qui refuse la vérité, qui s’entête dans son mensonge… Il doit donc assumer ses choix jusqu’en sa destinée finale. L’Église, si elle s’adapte aux temps et aux lieux, ne peut accepter ce qui est contraire à l’Évangile et à la Parole explicite du Christ. Le Christ est vérité et c’est en lui qu’on trouvera le chemin vers la plénitude.

  1. 3. Conclusion : Présence amoureuse.

L’Ascension explicite l’identité du Christ, vrai Dieu et vrai Homme et éclaire son œuvre.

L’Ascension révèle l’unité trinitaire en sa communion harmonieuse et glorieuse

L’Ascension éclaire notre vocation à la joie, à la vérité et à l’amour. La Présence du Christ est amour.

P. Francis

 

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