AVENT 2 C

« La parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean »

(Luc 3, 1-6)

Notre marche vers Noël se précise et se fait insistante. Nous voulons préparer la fête de la Nativité qui a bouleversé l’histoire des hommes et a rendu espérance à l’humanité. Noël n’est pas une simple commémoration ou un anniversaire. Il fait état de l’amour de Dieu pour sa création et ses créatures en leur envoyant son Fils unique. Le Fils prend chair et sanctifie notre humanité et notre réalité. Par un mystérieux échange, notre chair est assumée par Dieu et Dieu partage sa divinité. Il est merveilleux de pouvoir s’approcher de Dieu de cette façon-là, non pas par des efforts surhumains ou une ascèse excessive mais par la communion dans l’amour. Notre chair est préparée à la rencontre et notre vie est le lieu de l’expérience spirituelle. A nous de nous convertir car il y a bien des obstacles sur la route et le péché nous assaille. Partons au désert rencontrer le Seigneur qui vient.

  1. 1. Préparez les voies du Seigneur.

Jean Baptiste nous accompagne sur le chemin de Noël. Sa vie et son œuvre peuvent nous inspirer. Il s’agit de se donner totalement à Dieu par une vie cohérente et apaisée. Il a préparé le chemin afin que Jésus puisse grandir et lui disparaître. Jésus a su reconnaître en Jean un homme selon le cœur de Dieu et Jean a reconnu en Jésus le messie et plus encore, l’Agneau de Dieu, la présence divine. Nous-aussi, nous devons préparer la route au Seigneur afin qu’il règne en nous et sur le monde. Il y a bien du travail à accomplir pour que le Seigneur puisse venir en majesté.

Combler les ravins : il y a des ravins en nous et dans nos relations. Le ravin symbolise ces distances que nous mettons entre Dieu et nous, entre nous et les autres. Il y a des peurs légitimes et des angoisses mais il y a aussi des rencontres à faire et les autres à découvrir. Spirituellement, il y a à combler la distance entre Dieu et nous par une meilleure connaissance réciproque et une prière constante. Parfois, c’est le péché qui creuse l’écart. Seul le pardon peut nous permettre de sauter l’obstacle et de redécouvrir la bonté du Père sur la face du Fils dans l’Esprit Saint.

Abaisser les montagnes : il y a des montagnes qui obstruent nos routes et ces montagnes sont de toutes sortes, intellectuelles, morales, philosophiques, sociales, spirituelles. Il y a des histoires personnelles ou familiales qui font obstacles. Il y a des orientations sociales qui s’éloignent de l’Évangile. Il y a des doutes qui tenaillent notre foi. L’Avent vient abaisser ces montagnes en accueillant humblement l’Enfant de Bethléem. A travers la raisons, la recherche, la réflexion et en faisant le saut dans la foi, nous pouvons outrepasser ces montagnes et même les abaisser pour rencontrer le Seigneur à Noël. La Bible fait même de la montagne un lieu de rencontre. Les obstacles peuvent ainsi nous rapprocher de Dieu. La lumière de l’Esprit Saint éclaire notre esprit et comble notre âme.

Rendre droit les chemins tortueux : il y a bien des chemins tortueux que nous avons pris, volontairement ou non. Il y a des voies sans issue qui ne nous mènent nulle part. Le discernement et la réflexion peuvent nous éclairer sur ces impasses qui tourmentent nos vies. La conversion ou le retour vers Dieu est la voie qui peut nous mener vers le chemin droit, la voie lumineuse, la route orientée. Nos impasses, expériences humaines profondes peut-être, restent limitées. Seul le Seigneur peut indiquer le chemin du bonheur et de l’harmonie, ce chemin qui va droit vers son Cœur tout en respectant notre condition humaine et ses aspirations au bonheur et à l’amour. Pendant l’Avent, il est bon de reconnaître ces impasses et de repartir sur un chemin plus sûr.

Aplanir la route : il y a bien des choses compliquées dans nos vies. Nous sommes parfois victimes de nos pulsions et de nos passions mais aussi responsables de nos choix et de l’orientation de nos vies. Notre liberté est totale et nos choix s’en ressentent. Nos orientations sont choisies et nous portent vers des vies plus ou moins équilibrées. Le Seigneur vient apaiser nos doutes et réparer nos erreurs. Il pardonne nos péchés et réoriente nos vies. Il nous insuffle son Esprit Saint pour choisir selon notre nature et notre liberté. Il nous couvre de grâce pour transformer notre être en fils/fille du Père dans la force de l’Esprit. L’Avent est le temps idéal pour revenir de nos erreurs et fausses orientations et revenir à lui dans la joie d’un cœur comblé d’amour.

Jean le Baptiste nous avait prévenus. Il faut préparer la route et se ‘retourner intérieurement’, revenir vers celui qui veut notre bien et qui nous comble de sa miséricorde. Un Noël de vérité est à ce prix !

  1. 2. Se convertir

Se convertir est le maître mot de cette période de l’année. Il y a deux mots dans l’Évangile pour parler de conversion. Cela nous éclaire dans notre démarche de l’Avent.

Se convertir (epistréfo) ou se retourner vers : il s’agit de revenir vers Dieu, de retrouver le chemin de la foi, de la pratique religieuse, de la relation avec Dieu. Elle peut être spectaculaire comme toute intérieure.  Dans nos cas, c’est un retour à la prière personnelle et familiale, au jeûne, à la charité, à la simplicité. C’est prendre au sérieux notre nom de catholique avec toutes ses conséquences spirituelles, communautaires et sociales. C’est redécouvrir le grand amour de Dieu dans la messe célébrée chaque semaine et plus si possible. C’est redécouvrir la miséricorde de Dieu dans le sacrement de confession. C’est aimer de tout cœur son Seigneur et ses frères et sœurs.

Se convertir (metanoéo) ou changer de mentalité : il s’agit de convertir nos mœurs afin qu’elles correspondent à notre foi. En se fixant sur le Christ qui vient, nous devons changer de pensée et de mentalité pour nous en rapprocher le plus possible. La vie fait qu’on s’éloigne facilement des valeurs évangéliques et  qu’on s’attiédit dans son élan spirituel. Revenir au Seigneur signifie donc changer de comportement et s’ajuster dans l’amour à la volonté divine. Il faudra bien toute une vie pour y arriver mais chaque pas est important. Pénitence et charité nous y aident. Prière et adoration nous y encouragent. Amour et grâce nous y poussent.

  1. 3. Conclusion : la Miséricorde se fait chair.

L’Avent est un temps de bouleversement car Noël est un bouleversement. Tout obstacle doit être contourné ou déplacé. Il y a bien du travail en nous mais la grâce nous y aide.

L’Avent est un temps de conversion car Noël a ‘retourné’ le monde vers Dieu. Revenir vers l’amour, c’est recevoir la miséricorde et partager le divin dans notre chair.

L’Avent est un temps de vérité car Noël est la vérité d’un Dieu qui s’incarne pour nous sauver et nous emporter dans son amour. Laissons-nous transformer par l’Esprit pour recevoir le Fils, joie du Père.

P. Francis

 

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