ORDINAIRE 3 A

« Une lumière s’est levée »

(Mat 4, 12-23)

Jésus, après son baptême par Jean Baptiste, part en mission. Consacré par L’Esprit, il est envoyé proclamer la Bonne Nouvelle au peuple d’Israël d’abord puis à toutes les nations. Si sa naissance a été préparée dans un peuple particulier, son action sera bénéfique pour tous les peuples. Il apporte la lumière à toutes les cultures et le salut à tout homme, toute femme, ouvert à l’œuvre de Dieu. De ce petit bout de terre, part désormais la Bonne Nouvelle du salut. Par le Christ, Verbe de Dieu, Dieu se fait entendre et agit au cœur de la vie. Par sa mort et sa Résurrection, Dieu nous adopte comme fils/filles et nous attire à lui pour vivre, maintenant et pour toujours, de l’amour trinitaire. La Bonne Nouvelle, c’est l’amour du Père qui se manifeste par le Christ dans l’Esprit. En cela, Jésus-Christ est Bonne Nouvelle. Fils de Dieu, il transforme notre humanité. Fils de l’homme, il est transfiguré. Notre itinéraire spirituel ne fait que commencer : il part de notre réalité humaine et s’épanouit dans notre vocation filiale. Conversion, transformation et proclamation se succèdent pour notre plus grande joie.

  1. 1. Proclamer la Bonne Nouvelle par la parole.

A recevoir une bonne nouvelle, peut-on rester silencieux ? Ne nous tient-il à cœur de partager ce qui nous fait vibrer et ce qui nous réjouit ? On voudrait que tous entendent nos cris de joie et nos acclamations de bonheur. Quand bien plus quand il s’agit de la Bonne Nouvelle ! Elle nous vient directement du Ciel et rejoint nos cœurs en liesse. La beauté de la création, la merveille de l’Incarnation, la surprise de la rédemption, la grâce de la Résurrection, le prodige de la filiation divine… autant de moments à partager et à enrichir. Ce que nous avons reçu ne peut s’illuminer qu’en le partageant et en le proposant. La mission n’est pas prosélytisme mais partage de bienfaits et désir du bonheur des autres.

Dire que le Christ est Seigneur : c’est l’annonce initiale, le kérygme de l’Eglise de toujours. Depuis le matin de Pâques, tout s’est éclairé d’une lumière nouvelle. L’Ancien Testament en est illuminé. On comprend mieux le pourquoi des choses et les si nombreux moments de tensions et d’Alliance. On saisit mieux les appels de Dieu et ses dons foisonnants. On appréhende mieux la Loi divine et les Commandements de vie. Le Christ est Seigneur ! Envoyé par Dieu, il accomplit les Ecritures et nous ouvre la voie vers le Royaume. Messie, il est aussi prophète et roi. Christ, il est Fils unique de Dieu. Par lui, Dieu se fait présent et sanctifie notre chair. Sa mort nous accorde le pardon et sa résurrection, une vie nouvelle de fils/filles ouverts à la grâce de l’Esprit. Pouvons-nous taire cette Bonne Nouvelle alors que nous en vivons ?

Dire que Dieu est Père : si le Christ est le Fils, Dieu est Père. La venue du Christ a changé radicalement notre conception de Dieu et notre perception de l’au-delà. Non plus crainte et frayeur mais sérénité et émerveillement devant tant de beauté et de bonté, tant de grâce et de bénédictions. Dieu est Père, Notre Père, celui qui aime et pardonne, celui qui accueille et encourage, celui qui donne et reçoit. L’amour paternel est déversé sur nous et nous l’accueillons dans une filiation partagée avec le Fils. Si Dieu est Père, le Père du Fils et notre Père, alors, par l’Esprit Saint, amour du Père et du Fils, nous touchons son cœur et atteignons son Être. Pouvons-nous taire cette Bonne Nouvelle alors que nous la goûtons à chaque instant ?

Dire que notre Dieu est Trinité : le Christ appelle Dieu son Père et nous ouvre les portes du Ciel. L’Esprit nous a consacrés et nous introduit à la présence de Dieu. Convertis, pardonnés, aimés, nous voici appelés à pénétrer l’intimité divine et à partager les relations vécues entre les personnes Divines. C’est possible parce que nous sommes le Corps du Christ et que le Christ est le Fils, en éternel dialogue d’amour avec le Père dans l’Esprit. Unis à lui, nous entrons dans ces relations éternelles de communion. Pouvons-nous taire cette Bonne Nouvelle alors qu’elle est proposée à tous ?

  1. 2. Proclamer la Bonne Nouvelle par sa vie.

L’histoire de l’Eglise nous enseigne la sagesse et la simplicité, la modération et le courage. Il y a des temps pour tout et nous devons savoir discerner les temps de parole et les temps de silence, la proclamation et l’approfondissement. Il reste que vivre la Bonne Nouvelle est de chaque instant et cela, même la prudence, ne peut l’empêcher.

Vivre la Bonne Nouvelle : peut-on rester un chrétien du dimanche ou des jours de fêtes ? La lumière donnée au baptême et la semence ensemencée en nos cœurs ne demandent qu’à croître et à s’épanouir. L’Esprit irradie toute notre vie et tous les aspects de la vie. Il n’y a pas de zone ‘réservée’ ou obscure qui restent loin de l’action de l’Esprit. Tout doit être ‘christianisé’, ‘sanctifié’, ‘converti’ et renouvelé. Corps, âme et esprit sont concernés. Vie personnelle et sociale sont concernées. Foi et raison sont unies pour accomplir la merveille de la joie pascale en nous

Vivre de la Bonne Nouvelle : peut-on se contenter d’une religion au rabais ou d’un culte sans âme ni enthousiasme ? La grâce filiale se répand dans nos veines comme le sang purificateur qui nous renouvelle chaque jour. Elle vient filialiser la prière et la foi, le sacrifice et la pénitence, les temps de joie spirituelle et les temps d’aridité spirituelle, les hauts et les bas de la vie. Elle vient filialiser nos relations à Dieu et nos relations fraternelles. Elle vient filialiser notre éthique et notre condition sociale. Elle devrait filialiser nos sociétés et notre univers.

Cette Bonne Nouvelle vécue aujourd’hui est soutenue par les Sacrements et la vie ecclésiale. Elle se nourrit de la Parole et de l’Eucharistie. Elle n’est vraie que dans l’amour authentique, celui qui vient de Dieu et porte à la communion trinitaire.

  1. 3. Conclusion : l’unité comme signe de la Trinité

Jésus est passé parmi nous en proclamant la Bonne Nouvelle. Par ses gestes prophétiques et sa simple vie humaine, il était lui-même la Bonne Nouvelle : présence de Dieu dans notre monde et beauté divine sur notre terre.

Jésus est mort pour nous et est ressuscité pour nous. Il est Bonne Nouvelle : action de Dieu en notre faveur et appel à la communion. Sa relation particulière à Dieu, manifestement filiale et existentielle, est chemin spirituel pour nous, ses disciples et frères. Appelés par lui et comme lui à la communion, nous nous efforçons de vivre dès maintenant dans l’unité et la concorde, signe tangible pour notre monde de l’unité dans l’amour de la Sainte Trinité.

P. Francis

 

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