AVENT 2 C

« Préparez le chemin du Seigneur »

(Luc 3, 1-6)

Pendant l’Avent, on ne peut omettre la figure charismatique de Jean Baptiste. C’est le précurseur et le révélateur des desseins de Dieu. On l’aime ou on l’évite, tant il est entier et provocateur. Il provoque à la vérité et à l’authenticité, dans le respect de la Loi de Dieu et de l’Alliance. Il est entier dans son approche religieuse et morale. Il est exigeant quant à l’engagement et à la droiture, à la simplicité et même à l’austérité. Il appelle à la conversion, au changement intérieur radical s’exprimant dans une attitude extérieure conséquence et équilibrée. De fait, il a sa place pendant ce temps de l’Avent comme il aura sa place au début du ministère public de Jésus. Il indique la voie et dévoile l’Agneau de Dieu. L’Avent est bien cette période de conversion qui prépare la venue du Messie et son accueil sans condition, sans fioriture, sans compromis. L’Avent est aussi un temps de joie qui plonge dans le mystère et se poursuit dans l’amour trinitaire. De fait, l’Incarnation du Fils est aussi le début de notre divinisation car la chair et l’esprit s’unissent, par la Personne Unique du Fils, pour la communion véritable. Ils sont créés, sanctifiés, assumés par le Fils pour être consacrés, transfigurés et divinisés. L’Incarnation fêtée à Noël, est la porte du Ciel. La Résurrection, fêtée à Pâques, est l’entrée joyeuse dans la sphère divine définitive. Laissons-nous guidés mais surtout laissons Dieu agir en nous et nous sauver.

  1. 1. Avent de conversion.

Nous avons tous besoin de conversion, certes. Qui peut prétendre être ‘parfait’ ou mieux être ‘saint’ ? Ceci est un idéal mais doit se concrétiser dans le quotidien. On a peur de la sainteté car elle remet en cause nos vies et nos attitudes. Elle nous dirige vers la vérité et vers une conséquence de vie qui nous dérange un peu. On se sait faible et pécheur mais on s’y plaît parfois et cela nous évite effort et conversion. Jean Baptiste décèle ces attitudes paresseuses, ils les débusquent et les dénoncent. Notre vie devrait être harmonie et lumière, intégrité et humilité. La faiblesse est un chemin de conversion et d’humble accueil de la grâce. Dieu se fait proche en Christ et nous donne l’Esprit de vie.

Conversion religieuse : sommes-nous vraiment chrétiens ou sommes-nous seulement des personnes religieuses ? Avoir de la religion ne suffit pas. Être croyant ne suffit pas. Pratiquer ne suffit pas. Voyez les invectives de Jésus dans l’Evangile contre les Pharisiens et les scribes ! Encore faut-il faire partie de ces ‘pauvres de Dieu’ qui attendent les signes de sa présence et accueillent sa grâce. Encore faut-il reconnaître le Fils et s’unir à son Incarnation par la force de sa Résurrection. Encore faut-il vivre dans l’Esprit filial qui nous a régénérés. Etre chrétien, c’est être enfant de Dieu et vivre l’Alliance comme une démarche filiale qui ouvre le Ciel et unit à la Trinité. Pendant l’Avent, notre conversion est indispensable : elle demande un changement radical de perspective religieuse, car l’Incarnation change tout, la présence de Dieu se fait Présence dans la chair et le monde.

Conversion morale : sommes-nous vraiment chrétiens dans nos attitudes et nos choix ou sommes-nous simplement de bonnes personnes ? Être croyant se signifie pas seulement être une bonne personne, respectant la morale générale ou se contentant de respecter la loi ou les lois. Voyez Jésus se désolant des bonnes personnes incapables de sortir de leur schème de pensée ou de leurs bonnes intentions. Encore faut-il vivre en enfant de lumière et rayonner la vie, la grâce, la sérénité par la paix, la justice et la solidarité dans l’amour. Encore faut-il avoir une éthique filiale qui se concrétise dans une morale de fils/filles vivant dans la liberté et la lumière de l’Esprit. Pendant l’Avent, insuffler de la vie et de l’amour dans nos attitudes est indispensable : cela demande de vivre en enfants de Dieu dans la liberté choisie et assumée, sous les mentions de l’Esprit, pour la gloire du Père.

Conversion intellectuelle : sommes-nous vraiment chrétiens dans nos façons de penser et de décider, de voir le monde et de construire la société ? Être un bon citoyen ne suffit pas. Penser ‘politiquement correct’ ne suffit pas. Se contenter des modes et des influences ne suffit pas. Encore faut-il convertir notre pensée, nos références, nos décisions. L’Esprit nous unit au Père par le Christ. L’amour est la référence suprême car Dieu est amour. En quoi l’Incarnation change-t-elle la vie ? En quoi la Passion et la Croix transforment-elle notre vision du monde ? En quoi la Résurrection modifie-t-elle notre approche des choses et des gens, procurant lumière et donnant sens ?  Pendant l’Avent, nous faisons état de notre recherche intellectuelle et sapientielle et nous tentons de nous ouvrir au Souffle divin qui vient « aplanir nos routes, combler les ravins, abaisser les collines pour rendre droit les chemins tortueux et les routes déformées » afin de « cheminer en sécurité dans la gloire de Dieu. » (Bar 5)

  1. 2. Avent de communion joyeuse

L’Avent est une attente joyeuse qui n’épargne pas de se réformer et de convertir ses pensées et ses mœurs dans « la tendresse du Christ Jésus. » (Phi 1, 4-11) Il y a vraiment de quoi se réjouir car l’amour se présente à nous avec sa force et son chant de victoire. L’amour est au premier plan du dessein de Dieu pour l’humanité et l’univers. Nous ne sommes pas orphelins ni perdus dans l’immensité du cosmos. Nous sommes aimés et appelés à la communion. L’Incarnation nous y prépare et la Résurrection nous y plonge. Joie et sérénité dans le cœur de la Trinité.

Joie d’être fils et filles : notre identité se dévoile enfin : fils et filles dans le Fils Unique ! Enfants de lumière dans la Lumière Unique. Libres dans la liberté de l’Esprit ! Immortels dans l’Eternité de Dieu ! Heureux dans la béatitude trinitaire ! Unis dans l’Unité de la Trinité ! Ô bienheureuse communion qui fait de nous des êtres choyés, invités au banquet éternel !

Joie d’être appelé à la communion : notre avenir se dévoile enfin : l’Incarnation a ouvert la porte de la consécration ! La croix nous a obtenu le pardon. La Résurrection nous déploie la grâce nécessaire. La Pentecôte nous donne Esprit et vitalité. La Parousie sera notre glorification. La communion est possible dans la communion trinitaire. Ô bienheureuse communion qui ouvre le cœur de Dieu et nous unit à cet élan éternel d’amour !

  1. 3. Conclusion : le salut pour tous.

L’Avent est conversion : changeons donc nos attitudes, nos références et notre style de vie religieuse, personnelle et sociale. Ouvrons nos cœurs à la nouveauté de l’Esprit par le Fils pour la gloire du Père.

L’Avent est un temps de joie : changeons donc nos esprits maussades et inquiets pour une attente joyeuse et engagée. Ouvrons nos cœurs à la dynamique de l’Esprit qui par le Fils insuffle la grâce pour la gloire du Père et notre glorification en Lui.

L’Avent est un temps de communion, préparant à la communion trinitaire dans l’amour.

P. Francis

 

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