30e Dimanche Temps Ordinaire C

« Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes, et qui méprisaient les autres. »

Le pharisien, debout, priait ainsi en lui–même : « O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou encore comme ce collecteur des taxes : je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. » Le deuxième dit : « Mon Dieu prends pitié du pécheur que je suis ! » Ce publicain se tenait à distance et n’osait pas même lever les yeux vers le ciel. Mais il se frappait la poitrine ! Le pharisien est tellement rempli de lui-même qu’il n’y a plus aucun besoin en lui, aucune place pour ce que Dieu pourrait lui accorder. Son « je » peut croire qu’il peut sauver les autres, leur faire du bien à leur place. Son merci à Dieu donne l’impression qu’il est une façon de dire, « Merci, j’ai déjà tout. » Il s’adresse à Dieu pour se confirmer qu’il est juste, qu’il fait tout ce qu’il faut, qu’il n’a rien à changer. Il se justifie lui-même, gagne lui-même son salut. Il est normal, il est achevé. Il est mort avant d’être descendus au tombeau, étouffé par son trop plein de lui-même. Le collecteur d’impôt trouve grâce aux yeux de Jésus parce qu’il se reconnaît pécheur, il se dit que ça ne va pas. Il prie en se mettant à l’écart, devant Dieu dont il s’inquiète du regard, puisqu’il n’ose à peine regarder. Il sait qu’il a besoin de lui, qu’il doit bouger, qu’il doit avancer. Cette parole manifeste l’humilité de notre vie, la prière traduit ce que nous vivons. Cette attitude de pauvre « touche » le cœur de Dieu. Le Psalmiste s’exprime ainsi : Dieu ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé, il ne méprise pas la supplication de l’orphelin ni la plainte répétée de la veuve.

“Eh bien, je vous le dis, c’est celui–ci qui redescendit chez lui justifié, plutôt que celui–là.” Ce pharisien est content de ne pas être comme les voleurs, les injustes, les adultères, il met le collecteur d’impôt avec les pécheurs, sans le connaître. Il est rempli de lui-même, rempli de son « je, » ne regardant les autres que pour les juger, en dire du mal et revenir à lui-même. Il n’a pas besoin des autres, mais il n’a pas besoin de Dieu non plus. C’est lui qui se fait lui-même son propre salut grâce à sa prière, son jeûne, sa dîme. Ce mépris, nous le retrouvons aujourd’hui encore ! Que de cris des pauvres dans nos villages qui nous concernent. Dieu attend que nous prenions soin les uns des autres. Le pauvre dans le froid, dans la nuit, la pauvre veuve, l’opprimé, l’orphelin, continuent à crier à nos portes. La communauté chrétienne, à la suite de son Maitre, vient au secours du pauvre. Nous voulons rester attentifs à l’humanité qui a besoin de moi, c’est là qu’il me faut être présent.

“Car quiconque s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé.” Nous demandons la grâce de reconnaître ceux qui sont dans le besoin. Dieu a besoin que nous fassions le premier pas, de nous reconnaître dans le besoin afin de nous aider à faire les pas suivants pour repartir avec lui vers les pauvres. Nous qui étions en bas, nous pourrons monter vers nos frères et vers le ciel. Nous pouvons aller vers Dieu et l’atteindre en allant vers les autres qui nous conduisent vers Dieu. Dieu nous accompagne quand nous lui adressons notre prière : Père, aie pitié de moi, je suis pécheur. Il y a tellement de misères et de pauvretés dans le monde que nous n’en venons pas à bout. A la suite de Jésus nous pouvons nous offrir avec lui. Nous laissons notre cœur ouvert à l’œuvre de Dieu. Prière et action envers les pauvres sont liées, nous rendons grâce à Dieu pour ses merveilles. Dans l’humilité, nous rendons grâce à Dieu et nous prions sans cesse.

Nous demandons la grâce de demeurer dans l’humilité devant Dieu qui est l’ami des hommes.

P. Gilbert Adam

(source : http://www.pere-gilbert-adam.org/30eme-dimanche-du-temps-ordinaire-annee-C.html)

 

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