FETE-DIEU

« Donnez-leur vous-même à manger »

(Luc 9, 11-17)

La Fête-Dieu est une de ces fêtes qui nous touche le cœur. On se souvient comme il était beau de partir en procession dans les rues de nos villages et de nos villes et comme on rivalisait pour préparer les plus beaux reposoirs des quartiers, comme on se préparait et s’habiller ‘en dimanche’ pour accompagner le Saint Sacrement. C’était la fête des enfants de Dieu qui accompagnaient leur Seigneur de par les sentiers quotidiens. Dieu s’est fait l’un de nous. Il vit avec nous. Il est l’un de nous et c’est comme si nous voulions lui montrer notre vie et le faire passer sur nos pas, le faire entrer dans nos maisons, le rencontrer au coin de la rue. De fait, le Christ s’est rendu présent par le pain et le vin consacrés. Il est parmi nous jusqu’à la fin du monde. Certes, sa Résurrection l’a rendu présent au plus profond des âmes, dans le plus grand comme le plus petit. Certes, il assume l’univers par sa force pascale. Certes, il emporte avec lui tout homme en le transformant de l’intérieur. Il reste qu’on aime le retrouver dans la Présence Réelle et le recevoir en nous pour accueillir pardon, grâce et amour. La Résurrection a permis cela et nous a ouvert les fleuves de grâce qui sortent du Cœur Sacré du Christ et nous immergent dans l’amour du Père par l’Esprit. L’Eucharistie nous fait toucher le mystère et nos yeux restent éblouis par cette lumière éternelle qui entre dans nos vies. Entrons dans ce mystère et recueillons dans l’intimité du Christ qui nous porte au Père. Célébrons la victoire du Ressuscité et notre victoire en lui.

  1. 1. L’Église fait l’Eucharistie.

Le Christ nous a laissé sa Parole et les Signes de sa présence, sacrements et Église. Nous le percevons désormais par ces intermédiaires qui respectent notre nature humaine, nos sens et notre désir de voir et de toucher. Il se fait présent concrètement et visiblement par les Signes Sacrés qui nous emportent dans un mystère plus grand, celui de l’amour. Le mystère qui nous plonge dans les relations éternelles entre le Père, le Fils et l’Esprit. Si le Fils s’est incarné, c’est pour nous donner accès au monde de Dieu tout en usant de notre nature comme chemin vers l’infini. L’Eucharistie, après le baptême, est peut-être le sacrement qui nous transforme le plus puisque nous communions au vrai Corps et Sang du Ressuscité.

L’Eglise, Corps du Christ : nous sommes ressuscités avec le Christ et nous formons son Corps mystique. Nous sommes si unis à lui que rien ne nous séparera de cette communion. La Résurrection nous a transfigurés et transformés. Nous reluisons de cette lumière pascale qui nous irradie d’amour et de grâce. Ainsi, unis au Fils par son Incarnation, nous ressuscitons avec lui au matin de Pâques pour être emportés avec lui en son Ascension dans la force de l’Esprit de Pentecôte. C’est le Christ qui vit en nous et c’est l’Esprit qui prie et dit : « Abba ». C’est la Résurrection qui nous a ouvert les portes du Ciel et le Ciel, c’est le Cœur du Père qui bat pour son Fils et ses fils/filles sanctifiés dans l’Esprit. Ainsi, le Corps du Christ que nous partageons exprime notre identité véritable.

L’Église, Sacrement du Christ : nous vivons certes dans le monde et non dans les nuages ni dans les illusions et encore moins dans l’utopie. Ce monde est le nôtre et nous devons le transformer par une vie dans l’amour, soutenue par une éthique filiale et une spiritualité de communion. La sainteté de nos vies se reflètera dans la transformation du monde et de l’univers. Nous devenons les signes du Christ Vivant et nous achevons son Œuvre de salut et de Rédemption. Alors que le Christ a laissé des Signes de sa présence, nous devenons nous-mêmes les signes du Christ ressuscité. Notre vie fraternelle, ecclésiale, de communion pour l’unité du genre humain nous engage vers une exemplarité qui transforme et relève. ‘Autre christs’, nous devenons expressions de l’amour comme le Christ est expression de l’Être du Père parmi nous.

L’Église, nourrie de l’Eucharistie : le Pain et le Vin consacrés sont le trésor le plus beau et le plus grand de l’Église. Elle y tient. Elle entoure sa célébration de rites et de symboles pour mieux percer le Mystère. Elle jalouse sa conservation comme la prunelle de l’œil. Elle adore ce qu’elle célèbre et célèbre Celui qu’elle adore. Comment pourrions-nous vivre sans cette nourriture céleste ? Comment pouvons-nous nous éloigner de cette grâce offerte ? Comment ne pas s’approcher en tremblant devant une Présence vivante et dynamique, Présence d’amour qui nous perce le cœur ? L’Église ne pourrait survivre un instant sans le Pain du Ciel et la Coupe du salut.

Le Ressuscité est avec nous. Il l’a promis. Il le fait. En recevant son Corps sacré, nous touchons la force divine et entrons dans une relation d’amour qui nous met en présence de la Trinité elle-même.

  1. 2. L’Eucharistie fait l’Église.

Si le Christ nous a laissé le Signe de sa Présence vivante que l’Église conserve et célèbre, il a voulu construire le Royaume par cette même Eucharistie. Eucharistie signifie ‘action de grâce’, remerciement pour tant de grâce et d’amour. Célébrer, c’est vivre dans la louange. Consacrer, c’est actualiser l’unique Sacrifice du Christ. Communier, c’est, par le Christ, atteindre le Père dans l’Esprit Saint. Ainsi, le mystère trinitaire se rend présent et nous emporte dans ses relations d’amour. Nous devenons véritablement Église, assemblée de frères et sœurs  convoquée, sauvée et sanctifiée.

Église eucharistique : nous recevons ce que nous sommes, le Corps du Christ. Nous vivons ce que nous sommes, le Peuple de Dieu en marche qui loue son Seigneur et atteint le Royaume promis. Nous communions déjà à la joie éternelle par la Présence du Ressuscité qui nous entraine dans une louange éternelle, dans le face-à-face qui donne vie dans l’amour. Comme l’Eucharistie, notre vie personnelle et communautaire est action de grâce pour tant de grâces.

Église trinitaire : nous goûtons déjà aux promesses et recevons dès à présent les prémices du Royaume. Héritiers avec le Fils, nous devenons ce que nous recevons et vivons ce que nous sommes. Vie filiale et vie de communion sont les sources de notre spiritualité et de notre agir mais aussi l’anticipation de la vie éternelle dans la filiation et la communion trinitaire. L’Eucharistie est une louange mais aussi une identification, une transfiguration, une anticipation de la vie de grâce trinitaire. Toute la grâce de la Résurrection glorieuse s’imprime dans notre existence et illumine le monde par nous. Cette célébration sur l’univers est sacrement de la vie trinitaire, immanente et transformante. Vie d’amour, dans l’amour et par l’amour…

  1. 3. Conclusion : mystère d’amour.

Nous recevons l’Eucharistie comme un don pour vivre de la grâce pascale.

Nous  communions par l’Eucharistie à la vie ecclésiale, reflet de la vie trinitaire.

Nous entrons alors dans l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, Dieu unique, Dieu trine.

P. Francis

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TRES SAINTE TRINITE

« Tout ce qui appartient au Père est à moi »

(Jean 16, 12-15)

Il aura bien fallu s’attarder longuement sur la Résurrection du Christ, son Ascension et la Pentecôte pour pouvoir entrevoir de célébrer le mystère de tous les mystères, la merveille de toutes les merveilles, l’incroyable et le surprenant, l’étonnant et l’enthousiasmant, la beauté de toutes beautés… la Sainte Trinité. Cette fête conclut l’octave de la Pentecôte, comme le résultat logique de la révélation : si Jésus de Nazareth est le Fils, s’il appelle Dieu son Père et s’il promet puis donne l’Esprit, Dieu n’est pas un roc solitaire ou un monolithe éternel, une bienheureuse solitude. Dieu est relation et donc communion. Il est « Père, Fils et Esprit Saint » dans l’unité de la nature divine et la différence des Personnes. Sans l’Incarnation du Fils, sans sa mort rédemptrice et sa Résurrection glorieuse, il n’y aurait jamais eu cette révélation ultime, sublime et époustouflante de la Trinité. Au-delà des calculs arithmétiques, des essais théoriques, des constructions intellectuelles et même des réminiscences des triades mythologiques, on ne peut atteindre ce mystère ou toucher un tant soit peu la réalité trinitaire sans écouter Jésus, sans contempler le Christ, sans adorer le Fils. Si le christianisme affirme haut et fort le Dieu trinitaire, c’est à la suite du Christ mort et ressuscité. Tout autre chemin est voué à l’échec. Seule une fort expérience du Ressuscité nous emportera dans le cœur de la Trinité pour y goûter les joies de la communion et l’allégresse de l’amour. Trinité bienheureuse qui partage son existence et qui nous entraîne dans l’amour éternel.

  1. 1. La grâce du Seigneur Jésus-Christ.

Jésus est notre chemin. Il est impossible d’expliquer la Sainte Trinité sans avoir recours au Christ, sans l’accueillir comme le Rédempteur, sans reconnaître sa lumière de Résurrection. Il avait donné des indications durant sa vie. Elles seront toutes maintenues et reconnues au matin de Pâques.

Les indices : les Évangiles nous indiquent la voie à suivre. Peu-à-peu, Jésus se révèle. Ses paroles interpellent. Il annonce un Dieu Père et proche de tous. Il ne considère pas le Dieu d’Israël comme un Dieu lointain mais vient corroborer le Dieu de l’Alliance. En faisant Alliance, Dieu s’engage et se dépouille. Il sort de lui-même. Il s’approche des hommes. En Jésus, l’Alliance devient définitive et concrète car Dieu s’incarne. Tous les titres donnés à Jésus durant sa vie essaient de ‘dire quelque chose’ du mystère de cet homme exceptionnel, de cet envoyé qui appelle, de ce prophète qui dépasse la Loi, de ce membre de la tribu de David qui est roi selon le cœur de Dieu. C’est bien par la personne de Jésus qu’on atteint un sommet de révélation, d’abord mystérieuse puis inquiétante pour enfin devenir salvifique. Reconnaître le mystère de cet homme exprime bien la vérité de l’incarnation et nous dérange bien dans nos conceptions toutes faites de Dieu. Même sa mort parle d’elle-même. Il faudra cependant la Résurrection pour enfin comprendre, clarifier, glorifier. Les prêtres juifs du temple ne se sont pas trompés : ils ont compris la ‘prétention’ de Jésus, non seulement de ‘changer’ la religion mais de se faire l’égal de Dieu. En le faisant condamner par le pouvoir politique, ils l’entraînent sur un autre terrain. Ce terrain n’est pas le sien. Son terrain, c’est la relation filiale avec un Dieu Père qui donne ses dons en abondance par l’Esprit.

L’Abba de Jésus : le meilleur indice indiquant un changement radical dans la religion d’Israël, c’est cette appellation : « Abba ». Seul Jésus l’utilise. Seul Jésus peut l’utiliser. Non pas comme une mode ou une façon de se distinguer mais comme une révélation qui nous concerne tous. Le Père de Jésus est ‘notre Père’ à tous. Nous entrons dans une relation nouvelle avec Dieu en nous éloignant des craintes ancestrales, des peurs irraisonnées, des mythes construits, des illusions paralysantes, des projections rassurantes. Jésus peut dire « Abba » parce qu’il est le Fils. Comme Fils, il est Dieu et comme Fils, il nous donne de dire « Abba » nous-aussi. Nous devenons en lui fils et filles du Père ! Seul Jésus le Christ pouvait faire cela !

  1. 2. L’amour de Dieu le Père

Le Dieu de Jésus est Père : Il est tourné vers le Fils comme le Fils est tourné vers lui. C’est la grande nouvelle que l’histoire du salut, l’incarnation et la mort/Résurrection de Jésus nous ont apportée. C’est la Bonne Nouvelle. Sauvés et sanctifiés, nous pouvons recevoir en vérité cet amour dont Dieu nous aime depuis toujours, depuis le premier moment de la Création, depuis l’élaboration de son dessein dans l’éternité (peut-on parler de dessein dans l’éternité ? Comment parler de l’éternité avec nos pauvres mots humains ?) : Bonne Nouvelle de l’amour paternel, Bonne Nouvelle de la communion possible en lui par le Fils dans l’Esprit, Bonne Nouvelle d’un partage sans condition.

Notre Dieu est Père : Quelle joie de se savoir aimé et non pas épiés, de se savoir choyés et non pas rabroués, de se savoir voulus et attendus et non châtiés et condamnés ! Quel changement dans nos relations avec le sacré, le prochain et Dieu ! Quel programme de vie, de morale, de spiritualité quand l’amour est origine, fin et don ! Dieu est Père, il n’est que Père. Sa paternité nous entoure de beauté et de bonté, de sagesse et de croissance. Certes, il peut en bon père, nous mettre à l’épreuve mais toujours selon nos forces et selon une pédagogie qui construit, édifie, élève, sanctifie. Seul l’amour peut faire de nous des hommes/ des femmes selon la vérité. Seul l’amour peut faire de nous des fils/ des filles dans la clarté de notre vocation humaine. L’homme est fils d’abord. Il est homme parce que fils. Les relations filiales fondent son humanité. Elles s’enracinent dans l’amour. Elles s’épanouissent dans la fraternité.

  1. 3. La communion de l’Esprit Saint

Le Père et le Fils spirent l’Esprit : leur amour engendre l’Esprit Saint, Personne Divine véritable qui est unité du divin et communion d’amour. Le face-à-face éternel engendre l’Esprit. Selon une tradition patristique, l’Esprit est comme le baiser du Père et du Fils et ce baiser produit la communion qui va susciter la Création. Au-delà des images limitées que nous utilisons (clarté, colombe, feu, flammes…), la Personne de l’Esprit est amour du Père et du Fils, beauté de l’amour, lumière d’existence, pureté des relations, sainteté des Personnes. L’Esprit est, comme le Père est, comme le Fils est.

L’Esprit produit la communion : cette communion existe en Dieu et elle se répercute dans le monde créé, dans le cœur de l’homme spécialement. S’il est Créateur, l’Esprit est aussi Sanctificateur. Il prépare et anime. Il purifie et élève. Il identifie. Unité du Père et du Fils, il est unité de l’univers et du genre humain. Son œuvre a été manifeste en Jésus et le matin de Pâques, il s’est déployé en force. A la Pentecôte, il s’est déployé de force dans la violence de l’amour et la grâce de la vie donnée. Il œuvre dans nos cœurs pour en faire la maison de la Trinité, la Demeure du Père et du Fils.

Ô Trinité Sainte, fais de nous ta Demeure pour brûler d’amour et briller de ta lumière !

 

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Thirteenth Sunday in Ordinary Time – C

Readings: 1 Kgs 19:16b, 19-21; Gal 5:1, 13-18; Lk 9: 51-62

Are we ready to follow Jesus with a single-minded devotion!

There are several films on Jesus. Each movie has its own take on the life and message of Jesus as narrated by the Gospels and, sometimes also, using extra-biblical sources. One of my own favorite films on Jesus is Jesus of Nazareth, directed by Franco Zeffirelli, and produced by Rai-Uno, the Italian TV Channel. In fact, it was originally produced as a TV serial in 1977, and later distributed in film form in different languages.

There is one particular scene in that film, that is worth recalling here in the context of the gospel text of today. “A picture is worth a thousand words,” they say. Even with the limitation of words in comparison to image, let me attempt to describe the scene: one evening, Jesus and his first disciples are settling down to sleep under some trees. The lighting is dim and rather contemplative. As the disciples prepare their meagre beddings, which are just some pieces of linen, Jesus himself is seen seated leaning his back against the trunk of a tree, and having his feet out-stretched. Jesus’ posture suggests that he is actually praying.

From behind Jesus, there comes a young man – neatly dressed, handsome and confident. He bends over the shoulders of Jesus and says something to this sense: “Rabbi! I am not like some of your disciples here, my father took me to school. I speak Hebrew, Greek and Latin. And I can manage some accounting as well. May be you need someone like me!” Jesus who had turned towards the young man all the while, now looks at him sternly and says, “A tree is known by its fruits. Stay with us.” You might have already guessed who this was. Judas Iscariot! An interesting portrayal of the call of the man who would be His betrayer!

The Scheme of the Gospel of Luke

In the Gospel of Luke, from chapter 4 until chapter 9, Jesus has been basically ministering in Galilee, around the Northern districts of Palestine. Luke 9:51 states: “Now it happened that as the time drew near for him to be taken up, he resolutely turned his face towards Jerusalem…” This grand journey will culminate with the triumphant entry into Jerusalem in Luke 19. Lukan writing has an agenda: in the Gospel of Luke, the Good News that is proclaimed for the first time in Nazareth (Lk 4) travels to Jerusalem, the capital of the Jewish world (Lk 20 to 24). In the Acts of the Apostles, after the Pentecost, the Good News that is proclaimed in Jerusalem travels to the capital of the known world then, Rome. The Good News is always on the way. In fact, in the Acts of the Apostles, Luke refers to the Christians as, “the followers of the Way” (Acts 9:2; 18:25; 19:9).

Back to the Gospel, as Jesus is on his way towards Jerusalem, a crowd of disciples begin to rally behind him. From time to time, Jesus would turn around and offer some thoughts on discipleship, and remind them very plainly of what is going to happen at the end of the journey. For instance, in Lk 9:22, “The Son of man is destined to suffer grievously, to be rejected by the elders and chief priests and scribes and to be put to death, and to be raised up on the third day.” And again elsewhere, “he is destined to suffer grievously and be rejected by this generation” (Lk 17:25).

Against this backdrop, in the gospel text of today we have three examples, which, in my opinion, add up to present two major themes about discipleship.

I will follow you wherever you go (Lk 9:57): It is God who initiates a vocation.

As they travelled along they met a man on the road who said to him, ‘I will follow you wherever you go’” (Lk 9:57). The situation is much like that which was portrayed by Zeffirelli about the call of Judas Iscariot. How can a human being send himself to follow God/Jesus? Vocation is God-given. It is God who takes the first step. Of course, God does not force the human person to follow him. God patiently waits for the human decision to follow… but it is God who initiates the process. When Jesus heard the proposal of the man in the gospel of today, he must have been laughing to himself: does this guy really know where I am going? So Jesus reminds him of the consequences, in a sense, Jesus discourages him, “’Foxes have holes and the birds of the air have nests, but the Son of man has nowhere to lay his head” (verse 58).
The third man in the story also takes the initiative to express his desire to follow Jesus, but he has a condition – more realistic perhaps! “Another said, ‘I will follow you, sir, but first let me go and say good-bye to my people at home.’” May be the man got the idea to follow Jesus in the spur of the moment and wanted to express it to Jesus, so that Jesus could wait for him. It might become too difficult to catch up on the Way! Again Jesus warns this guy, “Once the hand is laid on the plough, no one who looks back is fit for the kingdom of God.” Jesus wants us to have a single-minded devotion on the Way.

Luke does not tell us what the reaction of the men was: did they go on to take up the challenge and follow Jesus? Maybe not. What is the moral of the story for us? We need to recognize that it is not we who chose to follow God/Jesus, but it is he who prompted a call within us, and we decided to follow him. So no one can boast about his vocation of being a Christian – a follower of Jesus. It was just a gratuitous gift that God in his goodness has offered us. Secondly, once we have responded to the call of God, we need to be resolute in that call. We need to have a single-minded devotion!

Follow me! Follow the Kingdom with a single-minded devotion

These two stories are sandwiched by another story of Jesus calling a man: “Follow me” (Lk 9:59). The man does not really say, no. But his implied yes is conditional: “Let me go and bury my father first.” It is interesting to pay attention to details here. This does not mean that the father has already died and they are making funeral arrangements. Let us remember that in the Semitic cultures, as in many traditional cultures, the dead are buried on the same day, so if the father is already dead this man would not be on the street to be met by Jesus. What he is saying is, he will remain with the father until he is dead, and then he would fulfil his duty as a son, and then he will follow Jesus. Fair enough, from the human perspective. But, from the divine perspective, it seems not good enough.

Jesus seems to be inhuman in his reply, “Leave the dead to bury their dead; your duty is to go and spread the news of the kingdom of God.” God in Jesus is worthy of more devotion than what is due to even one’s own parents. Seems counter-cultural, but that is the challenge that Jesus throws to us. Later in the Gospel of Luke Jesus would say, “Anyone who comes to me without hating father, mother, wife, children, brothers, sisters, yes and his own life too, cannot be my disciple” (Lk 14:26). This is very much unlike Luke, Matthew has it in a milder way (Mt 10:37). Usually Luke presents Jesus as being very compassionate and kind. But when it comes to discipleship, Luke does not mince his words. Yes, Jesus does not mince his words about discipleship.

Are we ready to follow Jesus with a single-minded devotion!



Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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The Solemnity of the Most Holy Body and Blood of Christ – C

Readings: Gen 14:18-20; Ps 110:1, 2, 3, 4; 1 Cor 11:23-26; Lk 9:11b-17

How generously Jesus has given Himself to us in the Eucharist

The Blood Transfusion

Shortly after undergoing major surgery, a woman decided to put her thoughts in writing. She wrote: ‘When someone said that when Jesus referred to the Passover wine as his blood, and then shared it with his disciples, he was being cannibalistic, I could not help thinking of the modern practice of giving blood transfusion. While it isn’t eaten, the blood is definitely taken into the body in a life-giving way. After surgery I had a vivid experience of this type of life-receiving from a blood transfusion. All day in the recovery room, my only conscious feeling was the awful coldness, in the middle of summer. Nothing seemed to bring warmth to my body. I was inert and completely uninterested in anything going on around me. I was finally aware of a timing of two hours which seemed to be the time taken for the careful dripping of this blood into my veins. Suddenly, I felt warmth pour over me right to my fingertips and to the end of my toes. I seemed to come up from the bottom of the sea. I felt like smiling and greeting someone. I opened my eyes. The first thing I did was to find a clock. I was amazed that it was nearly midnight and I was elated to think I was alive and warm and happy. Then I saw the doctor and I couldn’t help joking with him about keeping such awful hours. I heard him say, ‘Now you can go home,’ so everything was all right. Later, I felt I would give anything I own ‘anything’ – to find the stranger whose blood had brought this warmth, this life to me. Now I walk the streets, grateful to some unknown person whose very blood flows in my veins and contributes to my daily joy. This is a debt I can never repay.’

Luke places the multiplication scene at the climax of Jesus’ Galilee ministry. Luke as well as all the evangelists highlight the Eucharistic dimension of the multiplication. Whereas on Holy Thursday we celebrated the origin of the Eucharist, today’s feast is a celebration of and an act of faith in the presence of the Risen Christ in our midst in this sacrament. As we have seen, all the three readings today are about meals – Abram’s victory meal, the Last Supper, and the feeding of the multitude. All refer to a ‘meal’ that goes beyond people’s hunger for material food, to spiritual nourishment.  
 
May the Eucharist make us a sharing people, caring for others!

St. Mother Theresa chose to cater to the needs of a miserable beggar on the roadside rather than go and meet the Holy Father with whom she had a prior appointment. When asked by she did not choose to meet the Vicar of Christ, the Mother replied, “I met Christ on the way, i did not feel the need to meet the Vicar of Christ.”

Mother Theresa could see and touch the living body and blood of Jesus in the dying and the destitute because of the generosity of her heart to love the poorest of the poor. Today’s feast of Corpus Christi reveals to us how generously Jesus has given himself for the salvation of the world and invites us to reflect on our own approach to generosity. The readings provide us with three approaches to which we add one more approach adopted by our Savior:

1. Generosity with RESPECT: the 1st reading tells us that Melchizedek, the priest of God, offered bread and wine, and blessed Abraham after he rescued Lot from the hands of his enemies. Abraham too offered him the tithe of his income. In both the offerings there is a real sense of respect for the recipients of the offering. Such an act of generosity becomes more meaningful than an act of generosity out of duty or fear.

2. Generosity with FELLOWSHIP: St. Paul shares with the Corinthians what was revealed to him by the Lord. It is out of the sense of fellowship with his brethren that St. Paul urges them to partake of the great mystery of the Holy Eucharist. Such an act of generosity leads to prosperity of the community and helps to build the mystical body of Christ, namely, the Church.

3. Generosity with COMPASSION: In the Gospel we hear of the miracle of the multiplication of the loaves by Jesus. The Gospel parallel of this passage in Matthew 14:14 states, ‘He had compassion on them and he healed many of them.’ This compassion is seen in Jesus’ act of a) asking the disciples to give them something to eat, b) making the people sit in groups of fifty, c) blessing the food, d) giving the food to the disciples to be distributed to the crowd, and finally e) collecting the left-over. Such an act of generosity is not lavish spending of the resources available but dispensing them as a steward for the well-being of a wider community.

4. Generosity with SELF-SACRIFICE: the feast of the Body and Blood of Christ unfolds the noblest aspect of generosity. Jesus went to the extreme of breaking his body and shedding his blood for the well-being of the whole human race. This act of generosity with self-sacrifice sees only the good of the others at the cost of a price to be paid by oneself. Here we do not adore the sacred species alone but the Lord who has left a visible sign of his love and self-sacrifice.

Let us always receive the Body and Blood of Jesus with great love, respect and faith. He gave us His body and blood because He loves us till the end. The little that I and you can do is to receive Him well. While we receive the precious Body and Blood of Jesus Christ, we use our whole being and senses:

We come to receive Him because we have listened to his invitation.
We look (eyes, sight)
We respond (mouth, sound)
We receive (hand or mouth, touch)
We eat (taste)

Thus the Lord comes to us wholly in our Thoughts, Being and Body and Heart.
– Look up to Jesus
– Say Amen with faith and love
– Receive him well on our tongue or on the palm of our hand

Today, Jesus comes to each one of us through the Body and Blood through the hands of the Priest, let us pray for each priest in the world who bring Jesus to us daily. Let us pray that there may be more vocations to this priestly life, so that Jesus will ever be present in the world. Let us also pray for all the Extra ordinary ministers of distribution of Holy Communion; who assist the priest in giving us Jesus here in the Church and to all our home bound.


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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Solemnity of the Most Holy Trinity – C

Readings: Prv 8:22-31; Ps 8:4-5, 6-7, 8-9; Rom 5:1-5; Jn 16:12-15

Three Persons in One: The God of Relationship

Social scientists these days are pointing out the increase of spirituality in the contemporary world, a spirituality that is not only distinct but often separate from institutional religion. According to one author, spirituality refers to individual and personal experiences that are related to “a search for meaning, for unity, for connectedness, for transcendence, and for the highest of human potential.” This spirituality may or may not include belief in a personal God. Some of the people, who follow this path of spirituality-outside-religion, consider ‘god’ in terms of an energy or a universal soul. What could be lacking in such a position is the belief in God who is a person!

The feast of today, once again reminds us that the God we believe in as Christians is a person. And therefore we are even able to refer to Him, as ‘He’. Going beyond the Trinity as a mere article of faith, what does this belief imply for our lives lived in the light of faith? We will focus just on two aspects of the implications of this belief: (a) God wants to relate, (b) because God is relationship.

God, the Person who wants to relate

One weakness of the belief in a god who is conceived in terms of energy or as an abstract being is that it (that god) may not be a personal God with whom we can build a relationship. This could be the god of the philosophers and scientists. The God of Christians, on the other hand, is a God with whom we can build a relationship.
One of the major themes in the Hebrew Scriptures is the covenant. God takes initiative to walk among humans, even when they tend to reject Him (Gen 3). He constantly seeks them out, renews His covenant with them – with us, sets up systems to remind us of that covenant: the Law, the Scriptures, the community, the leaders.

Right at the beginning of the Book of Genesis, the Lord God makes a covenant with Noah:
“I am now establishing my covenant with you and with your descendants to come, and with every living creature that was with you…; everything that came out of the ark, every living thing on earth. And I shall maintain my covenant with you…” (Gen 9:9-11). The rainbow becomes the symbol of this all-pervading relationship.

With Abraham this covenant is taken one step further. The symbol of the covenant will be part of the body of man himself – in circumcision (Gen 17:1-13). The Lord God declares: “My covenant must be marked in your flesh as a covenant in perpetuity” (verse 13). Recently, students of theology visited the synagogue in town. And one of them was recounting to me their interaction with the Chief Rabbi during that visit. The students were discussing with the Rabbi about the meaning of circumcision. The Rabbi seems to have said that the symbol of the covenant in your flesh is something persistently with you; you cannot simply forget the mark in a sensitive part of the body; it constantly reminds you of the covenant.

The act of creation and the establishment of the covenant are the beginnings of the revelation of the Triune God. However, some time in human history, God shares in the human form and existence. This marks the beginning of the revelation of the second person of the Trinity: He was made visible in Jesus of Nazareth. Again, Jesus’ mission, in his own words, was “to seek out and save what was lost” (Lk 19:10). In other words, he came to re-establish the covenantal relationship. Moreover, Jesus would refer to God as his Father, and would teach us to address the Creator-God as “Our Father” (Mt 6:9). Thus the relationship between human beings and God becomes even more intimate. This is not all. Jesus would also introduce us more tangibly to the third person of the Trinity. He would leave the Spirit as his parting gift – the Spirit of the Risen Christ who proceeds from the relationship that exists between the Father and the Son. The Spirit would strengthen us, enlighten our minds and hearts, and draw us into union with God, the Trinity.

In short, to me, our belief in the Trinity reminds us that our God is capable of intimacy and invites us into that intimacy. This is even deeper when we see the Trinity as three persons who are mutually in love.

God, the Three who are intimate with each other

The mutual intimacy between the three persons of the Trinity is best captured in the classical icon by Andrei Rublev (c.1360-1430). And I wish to center the second part of the reflection around this icon. The original title for the icon is, “Three angels at Mamre.” Early Christian writers saw the story of Abraham welcoming the three angels under the tree at Mamre (Gen 18:1-15) as the precursor to the revelation of the Trinity. It is interesting to note that though the story begins with the mention of three men, actually Abraham speaks to ‘them’ as if to the Lord God – Yahweh; and in the course of the story the number also changes from the plural to the singular. In any case, the reference of the icon to the story of Abraham welcoming Yahweh, reminds us that our belief in the Trinity is about hospitality which calls for faith and personal sacrifice.

The second aspect to focus on in the icon is that the three figures are enclosed within a perfect circle, the center of the circle falls where the two fingers of the central figure lay on the table. Representation of the Trinity in a circle, rather than as a triangle or the leaf of the shamrock, is very interesting. The unbroken band of a ring, without beginning or end, is the perfect symbol of the love that exists between the persons of the Trinity. In a sense, we ourselves cannot grasp the mystery of the Trinity without entering into that circle of love.

Among the three figures, our attention first falls on the figure on the right of the icon – the Holy Spirit – dressed in blue and green: the symbols of water and vegetation – the symbols of life. The inclining posture of the Holy Spirit moves our attention to the two others in the icon. That is the action of the Spirit: He directs us and draws us to the Father and the Son in a dynamic yet graceful movement.

The second figure, seated in the middle, dominates the center of the icon. His voluminous robes – covered in royal blue – gives Him an irresistible prominence among the figures. The second person of the Trinity has His two fingers at the center of the circle suggesting the two natures of Christ, the divine and the human. Yes, without incarnation there would be no human knowledge of the Trinity. The two fingers might also suggest the two roles of the Messiah: the priest and the king. Yet, despite his majestic posture the glance of the Son are so tenderly and intimately focused on the Father. Christ the king is our mediator and the way to the Father.

The Father is seated in a receptive, welcoming posture, as if accepting the attention of the other two persons. However, the father is not cast in the role of an authoritative figure but as an anxious Dad who waits and longs for our home coming. One cannot avoid being reminded of the father in the story of the lost son (Lk 15:20).

At the foreground of the picture, there is an empty stool. A space that is crying out to be filled. Now if you had a second look at the three persons, you might notice that somehow the three persons are also expectantly looking at that empty space. The more one sits meditatively before the icon the more one feels attracted to occupy that empty place at table and be part of the communion of and with God. This then is the depth of the mystery that we contemplate today: God, who is a communion of three persons, invites me to be part of that communion. Am I ready to take that seat?


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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Pentecost Sunday – C

Readings: Acts 2:1-11; 1 Cor. 12:3-7,12-13; Jn 20:19-23

Receive the Holy Spirit

In the recent years I have been travelling and living in different cultural contexts. The question, “Where do you come from,” has become so difficult for me to answer. I am sure, these days many people are in similar situation, thanks to the opportunities that the contemporary world offers. I am grateful to God for the variety of cross-cultural experiences that I have had, and I feel I am a citizen of the world. One thing that has made this possible, easy, and enjoyable, is the fact that I am a Christian, and a Catholic! Catholicism stands for universality.

Today we celebrate the birthday of this Church – the universal church. We celebrate the presence of the Spirit in this believing community today, just as it was present among the community in Jerusalem. In some countries this day is celebrated as the feast of the laity. It is the feast of every believer. The liturgy of the Word on this day suggests the theme of unity of the Church.

I would like to develop this reflection focusing on three possible meanings of this feast, exploring also what the Spirit – the Holy Spirit – and his presence can mean for us today.

The Holy Spirit is the Spirit of the Risen Lord

Evangelist Luke considers the event of the resurrection (Easter) and the decent of the Holy Spirit (Pentecost) as two significant events, not necessarily as separate events. As the resurrection of the Lord is associated with the Jewish feast of the Passover, Luke considers it meaningful to situate the coming of the Holy Spirit within the Jewish feast of the Pentecost – a harvest festival that was celebrated fifty days after the Passover. Strongly prejudiced by this Lukan tradition we tend to consider the Pentecost as a separate feast, and the descent of the Holy Spirit also as a dramatic event always and fail to see that no other Gospel has this separate narration. On the other hand, according to the Gospel of John – as we heard it read in today’s gospel text (Jn 20:19-23), the descent of the Holy Spirit is on the day of the resurrection of the Lord. It reads: “In the evening of that same day, the first day of the week… Jesus came and stood among them… he said to them: ‘Peace be with you…’. After saying this he breathed on them and said: ‘Receive the Holy Spirit’!

Therefore, the Holy Spirit cannot be separated from the Risen Lord. Pentecost cannot be separated from Easter! Holy Spirit could be considered as the continued presence of the Risen Lord. Jesus, after his resurrection is not present with us as he was present for 33 years in his incarnate form – as Jesus of Nazareth. But He is alive, and the Spirit completes His work.

Unity in Diversity

One of the works of the Holy Spirit is to bring people together. In the final discourse of Jesus during the last supper, He prayed: “Father that they may be one” (Jn 17:21-22). That prayer of Jesus is realized today in our believing community by the presence of the Holy Spirit even through our own cooperation.

In the first reading of today we hear that one of the first signs of the descent of the Holy Spirit was that the Christian message, the Gospel – the Good News – was proclaimed in different languages. The same message in different languages! And people of different backgrounds – Parthians, Medes, Elamites, people from Mesopotamia, Judea… heard the message in their own native language. They were brought together under the umbrella of the one experience of the Risen Lord. This is the miracle of the Holy Spirit!

Unity, however, does not mean uniformity. If we are Catholics it does not mean we need to become Romans and we need to pray in Latin. No far from it! We need to learn from history. The exaggeration of the role of Rome is what led to the Reformations in Europe! But how will we express unity in diversity? How will we celebrate our differences?

The Church in Corinth faced a similar question, hardly 25 years after the first Pentecost. Being a port city it was truly a metropolitan. The Church there had its difficulties and differences. Therefore, Paul would write to them – as we heard in the 2nd reading of today (1Cor 12:3-6): “Nobody is able to say, ‘Jesus is Lord’ except in the Holy Spirit. There are many different gifts, but it is always the same Spirit; there are many different ways of serving, but it is always the same Lord. There are many different forms of activity, but in everybody it is the same God who is at work in them all.”

Of course, he will also talk about ordering and discernment of the gifts of the Spirit (1Cor 12: 27-31). Later in Chapter 13, St Paul would speak of love as the highest and the best gift of the Holy Spirit. Our prayer for ourselves today is that we be given this gift!

Variety even in the Descent of the Holy Spirit

One of the problems of the Church in some parts of the world is the Holy Spirit itself. How does the Spirit manifest himself? It is easy, but misleading, to identify the Spirit with miracles: deliverance and healing. We need to understand that the Holy Spirit can descend in powerful ways – tongues of fire, and powerful wind from heaven, with noise, as described by Luke in Acts 2:1. However, the other day I was intrigued by what I came across in Acts 8:5-17. This text says that the apostle Philip went to preach among the Samaritans. His preaching was accompanied by signs: “Unclean spirits came shrieking out of many who were possessed, and several paralytics and cripples were cured. As a result there was great rejoicing in that town” (Acts 8: 6-7). But the Holy Spirit is mentioned only later in the text (Acts 8:14-17): “When the apostles in Jerusalem heard that Samaria had accepted the word of God, they sent Peter and John to them, and they went down there and prayed for them to receive the Holy Spirit, for as yet he had not come down on any of them: they had only been baptized in the name of the Lord Jesus. Then they laid hands on them, and they received the Holy Spirit.”

What this text surprises me with is that signs may be distinct from the presence of the Holy Spirit. This takes us back to the gospel passage of today. The Holy Spirit can also descend as a gentle breath (John 20:22). Both these manners are valid. As Jesus said to Nicodemus (Jn 3:8), “The wind blows where it pleases.” Today, the Spirit is present in a priest who is able to preach in a powerful way – may be accompanied by the gift of knowledge and healing. The same Spirit is also powerfully present when an elderly priest prays over the altar with a very feeble voice: “Lord, send forth your spirit.” The fact is Jesus is risen; therefore He is alive; and when we recognize that at the depth of ourselves, the Holy Spirit is active in us.

On this important day, then, we want to allow the Spirit to work in us. In His own way! That we may be one! Let the Eucharistic celebration mediate an experience of the Spirit of the Risen Lord for each one of us.


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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PENTECOTE C

« L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom »

(Jean 14, 15-16. 23-26)

Déjà 50 jours depuis la fête de Pâques. 50 jours pendant lesquels nous nous sommes nourris de la Bonne Nouvelle et de l’amour révélé en la Résurrection. Période d’action de grâce et de reconnaissance pour tant de grâces et tant de beauté. Le Fils ressuscité nous a introduits dans le mystère du Dieu Vivant et dans les relations d’amour qui existent entre les Personnes Divines. Il aura fallu la mort du Fils pour croire en la gratuité du don et sa Résurrection pour accéder au Cœur de Dieu révélé Sainte Trinité. C’est l’Esprit qui dirige le monde comme il a dirigé Jésus. C’est l’Eprit qui consacre le monde comme il a consacré jésus. C’est l’Esprit qui met en relation comme il a maintenu Jésus en relation avec son Père. L’Incarnation n’a pas éloigné le Fils de l’amour du Père. Elle l’a façonné pour en faire un homme selon la volonté divine. Elle a permis de prendre conscience que nous sommes aimés en tout ce que nous sommes car Dieu ne méprise pas sa créature ni aucun aspect de son humanité. Au contraire, en acceptant d’être  humain avec ses forces et ses faiblesses et en s’ouvrant à l’Esprit, nous atteignons la perfection de la nature humaine dans la filiation acceptée et vécue. Le mystère vécu en Dieu se vit en nous. L’amour des relations divines se vit dans nos relations humaines. Nous sommes en effet créés à l‘image de Dieu et cela prend toute sa pertinence dans la grâce filiale, fruit de la Résurrection du Christ.

  1. 1. Le Souffle du Père et du Fils

L’histoire biblique nous a montré l’action de l’Esprit Saint. On avait pensé à une énergie émanant de Dieu ou à son ‘esprit’ comme volonté ou idée mais on en est arrivé, par Jésus, à le considérer comme Personne à part entière. L’Esprit est vie et force. Il est relation et communion. Il est lumière et grâce. Amour du Père et du Fils, il agit et s’étend sur l’univers. Il crée et sanctifie. Il est le lien entre le Ciel et la Terre en Jésus le Fils pour la gloire du Père.

L’Esprit comme force créatrice : l’Esprit planait sur les eaux primordiales. Il a «séparé les eaux », c’est dire qu’il a mis de l’ordre, de l’harmonie. Il a fait émerger la vie et l’a rendue possible. N’est-ce pas, en fait, son rôle original, celui de séparer, de mettre en relation, en face-à-face pour que l’amour soit possible, non pas dans la confusion mais dans la communion ? Ce qu’il fait pour la Création est ce qu’il accomplit en Dieu : il met en lien dans la communion. La communion n’est pas une fusion dans laquelle les partenaires disparaissent mais bien l’unité dans la différence respectée. La communion trinitaire est parfaite. Elle se reflète dans la Création et devrait l’être dans les relations humaines. Ce lien d’unité en Dieu permet la Création qui sort du cœur amoureux d’un Dieu qui veut partager sa vie et sa divinité.

L’Esprit comme force relationnelle : l’Esprit met en lien les hommes entre eux, les hommes et les femmes dans la différence, l’homme et le monde et enfin, l’homme et Dieu. C’est cet élan que suscite l’Esprit, cette force intérieure et mystérieuse qui pousse à la relation, à la fraternité, à la consécration conjugale, à l’ouverture transcendantale. L’Esprit pousse vers le haut mais aussi vers l’intériorité, vers le désir d’unité et de communion. Alors qu’il est le ‘baiser’ du Père et du Fils dans l’éternité, il est le lien entre les hommes dans le temps et sera ce lien entre les hommes et Dieu pour toujours dans l’amour. Il permet l’unité en faisant exister le particulier ou le personnel, en faisant apparaître  la différence.

L’Esprit comme force amoureuse : l‘Esprit est amour. Il est force d’amour en nos vies comme en Dieu. Il est ‘spiré’ par l’amour du Père et du Fils et donc lien circulaire entre les Personnes Divines. De même, il est énergie amoureuse dans le cœur de l’homme qui le pousse à s’unir en vérité et non pas à ‘investir pour détruire’ ou à ‘dévorer pour faire disparaître’. Il est respect de l’autre dans l’amour authentique. Il est élan vers l’autre dans la vérité des relations. Il est amour qui suscite la vie et le beau, la bonté et la lumière. Il n’y pas de confusion sinon une harmonie qui fait symphonie. Si cela est vrai en Dieu, c’est vrai en nous et c’est vrai pour tout l’univers. Le chant du cosmos se répercute dans le microcosme que nous sommes. Nous devenons alors reflet du divin.

L’Esprit est une Personne Divine. Il est amour du Père et du Fils. Il est répandu dans l’univers pour l’attirer vers Dieu. Il est abondant dans nos cœurs pour nous unir à Dieu. La grâce filiale en Jésus le Fils est possible par l’Esprit divin. Beauté et vérité s’harmonisent pour laisser émerger la vie divine.

  1. 2. Le Souffle dans nos vies.

Jésus a su mettre en lumière la paternité de Dieu mais aussi mettre en évidence l’action de l’Esprit. Il n’en parle pas seulement comme d’une force d’en haut, il en parle comme un don de l’amour, comme une grâce du Père qui accède aux requêtes du Fils, comme une Présence qui parle et prie en nous. C’est dire que l’Esprit vit en nous et nous guide vers l’amour du Père et du Fils.

L’Esprit nous guide : alors qu’il a guidé Jésus dans sa vie terrestre comme il ‘oriente’ le Fils vers le Père dans l’éternité, l’Esprit nous guide vers la vérité toute entière. Si Jésus a révélé par sa vie et sa mort/Résurrection le visage du Père, l’Esprit peaufine la révélation et la porte à sa plus belle et grande expression. Il travaille ainsi le cœur de l’Eglise pour lui communiquer les profondeurs de l’amour divin et les conséquences spirituelles de sa foi. De même, si l’Esprit guide l’Eglise, il nous guide dans l’Eglise pour parfaire la communion et nous entraîner vers l’unité. Il nous guide dans le quotidien pour en faire le lieu de l’expérience spirituelle. C’est donc là, en nous, que tout se passe. Nous sommes la demeure de Dieu, le lieu de la Présence trinitaire, le Temple sacré dans lequel l’Esprit dit: »Abba ».

L’Esprit nous parle : alors que la Parole s’est révélée et que le Verbe s’est fait chair, l’Esprit nous unit au Verbe Eternel et répercute son énergie dans nos vies et nos consciences. La Parole n’est pas limitée au Livre Saint, elle est Personne, le Christ Verbe divin. L’Esprit parle ainsi en nous et nous révèle l’amour, nous dit une parole d’amour, reflet de la Parole Eternelle. Notre vie devient une écoute féconde de la Parole qui nous relie au Ciel, nous anime, nous éclaire, nous transforme. L’Esprit est la Voix du Fils dans nos cœurs et cette Voix nous parle de l’amour du Père. La Voix dirige et transfigure nos vies en faisant éclater la vie et la grâce.

  1. 3. Conclusion : l’amour en œuvre.

L’Esprit donne du souffle : il oriente vers la beauté comme il est la beauté du Père et du Fils, l’amour des deux qui font des trois le Dieu unique.

L’Esprit donne du souffle : il insuffle la vie dans nos  existences et dynamise notre quotidien si banal mais lieu d’expérience et de rencontre de la Trinité. C’est l’Esprit du Père et du Fils en nos cœurs  ouverts et aimants. Qu’il vienne donc et établisse en nous la demeure du Très-Haut.

P. Francis

 

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PAQUES 7 C

« Je leur ai fait connaître ton nom »

(Jean 17, 20-26)

Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité !

La Résurrection a rendu le Christ présent et proche de tout homme. Elle l’a placé au cœur de la vie, divine et humaine. Révélation, elle est aussi réalité nouvelle qui nourrit et dynamise. Elle n’est pas une simple victoire, elle est vie et grâce. Elle n’est pas un petit événement, elle est force d’attraction et de vitalité. Jésus le Christ est le Fils de Dieu, la Résurrection nous le rappelle. Jésus le Christ est Dieu parmi nous, sa vie en a été l’illustration. Jésus nous a sauvés par son sang versé et par sa mort salvifique. La Résurrection couronne cette vie toute donnée au Père, qui vient du Père et qui retourne au Père. Retournant au Père par son Ascension, le Christ entre dans la gloire divine en nous portant avec lui. Sa présence se fait Présence aimante au cœur de la vie, reflet désormais de l’amour du cœur de la Trinité. La vie divine circule : la Trinité vit d’amour, est Amour ; l’humanité se reconnaît dans l’amour, vit d’amour. L’humanité s’unit à Dieu par le Christ incarné et transfiguré. Nous entrons dans une relation nouvelle que seul l’Esprit d’amour peut révéler à nos cœurs en attente. Nous attendons la venue de l’Esprit, cet Esprit présent au monde dès sa création mais donné de façon explicite par le Christ en croix et déployé à la Pentecôte. Laissons-nous façonner par l’attente !

  1. 1. L’attente de l’Esprit.

Il est remarquable que les disciples soient envoyés témoigner de la Résurrection, non pas pendant la période post pascal immédiate mais après l’Ascension. Alors que le Ressuscité est avec eux, ils vivent de sa présence et jouissent de son enseignement et de sa gloire. Après son Ascension, ils iront de par le monde annoncer la Bonne Nouvelle. Fallait-il que le Christ parte pour qu’ils partent à leur tour ? L’absence les lance à l’aventure. Cette absence est présence nouvelle au cœur de l’être et de l’âme. Désormais, leur vie devient le lieu du témoignage. Ils ne seront crédibles que par l’amour fraternel, signe visible de leur amour du Père en Christ.

Témoins du Ressuscité : les disciples sont d’abord témoins. Ils sont consacrés dans l’amour pour témoigner de l’amour. Ils  témoignent par leur vie et leur cohérence. Jésus passera par eux dorénavant. Alors qu’il aurait pu se manifester de façon éclatante au matin de Pâques, le voilà qu’il se met ‘entre les mains’ de pécheurs, d’hommes faibles, d’hommes graciés et pardonnés. Il se remet entre les mains d’hommes fragiles qui porteront un message d’éternité au risque du contre-témoignage. Nous sommes ces êtres fragiles portant la grâce de par le monde !

Annonceurs du Ressuscité : les disciples annoncent un message de vie qui les dépasse. Ils témoignent par leur vie et annoncent par leur amour et l’enthousiasme de leur foi. Cette ‘contamination’ se propagera parce que les témoins sont crédibles et sincères. Il est étonnant de constater que la vérité de vie, la cohérence des mœurs, l’expression sincère de la foi, la vitalité de l’espérance accompagnant une parole vont toucher le cœur des écoutants pour en faire des croyants. Il n’y pas d’annonce sans intermédiaires sincères. L’Évangile ne peut se faire connaître que par les croyants que nous sommes. Exigence certes mais beauté de la médiation humaine dans l’annonce de la vie éternelle. Nous sommes ces annonceurs de la Bonne Nouvelle !

Frères et sœurs du Ressuscité : les disciples annoncent une nouvelle incroyable : Dieu nous aime, il a envoyé son Fils. Ce Fils est allé au bout de l’amour. Mort, il a été ressuscité pour nous accorder la grâce filiale. Tous, nous sommes appelés à la vie nouvelle par la foi, dans l’amour. Nous sommes fils et filles mais aussi frères et sœurs. L’amour est au cœur de la vie humaine, tant spirituelle que relationnelle. La fraternité est un élément essentiel de notre vie quotidienne. Elle reflète la vérité du message et la profondeur des relations nouvelles en Christ. C’est lui qui est au cœur de l’être car, créateur, il est le recréateur en l’Esprit Saint. S’étendent en nous les vertiges de l’amour et les prémisses de l’éternité. Nous sommes les frères et sœurs du Ressuscité vivant d’amour et de grâce.

On le voit, l’Ascension n’a pas éloigné Jésus. Au contraire, elle l’a rendu présent de façon mystérieuse mais véritable et nous en sommes les témoins. C’est par nous, par notre amour fraternel et filial, que le message passe et se répand. L’attente de l’Esprit est une préparation à la mission.

  1. 2. L’attente aimante dans l’unité

Comme les disciples, nous attendons le Consolateur, Celui qui nous dira tout et nous emportera dans le cœur du mystère. Doux hôte de nos âmes, l’Esprit fait sa demeure en nous et établit y son temple. La Sainte Trinité vient y faire sa demeure pour y vivre d’amour et nous inviter à la fête. L’Esprit du Père et du Fils est l’Esprit d’unité qui fait unité et permet la communion. Dans l’amour, l’attente se fait pressante et profonde. Elle creuse le désir de la vérité et la joie de la rencontre.

Unité du Père et du Fils : il est merveilleux que l’unité divine ne neutralise pas la différence des Personnes Divines. C’est justement parce qu’il y a de la différence qu’il y a unité. L’uniformité n’est pas l’unité. L’Esprit est l’amour du Père et du Fils et cette unité de nature permet la différence des Personnes. « Comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi » dit Jésus (Jn 17, 20-21). L’unité divine n’est possible que dans l’amour. Ainsi, la communion devient une relation vitale dans laquelle la vie circule et se partage. Cette unité trinitaire est notre modèle et notre référent principal.

Unité des fils/filles : il est merveilleux que l’unité du genre humain prenne sa source en Dieu pour retourner à Dieu. S’il y a unité de nature, il y a surtout unité de vocation dans la filiation et l’amour. La filiation est la vraie vocation des hommes car elle retrouve son humanité véritable dans le face-à-face avec son créateur, révélé Père dans l’Esprit du Fils. « Qu’ils soient un en nous, eux aussi » dit Jésus dans sa prière (Jn 17, 20-21). L’unité fraternelle tire sa source et sa vitalité de l’unité trinitaire. Elle devient exemplarité parce qu’elle est nourrie du divin qui l’a créée et renouvelée en la Résurrection. « Pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé  et que moi aussi je sois en eux » (Jn 17, 26). L’amour, au début, pendant et après… L’amour comme source et fin. L’amour trinitaire !

  1. 3. Conclusion : « L’étoile resplendissante du matin » (Ap 22, 12-17)

La Résurrection /Ascension du Fils a transformé l’univers et bouleversé nos cœurs. La vie est possible. L’amour est donné. La joie éclate. C’est l’Esprit qui va faire le lien comme il le fait en la Sainte Trinité.

La Résurrection/Ascension du Fils a indiqué le chemin à suivre. Il conduit au cœur de la Sainte Trinité. Là est notre demeure car là nous recevons l’amour dans une relation nouvelle et éternelle.

La Résurrection/Ascension du Fils a creusé en nous un désir que comble une attente aimante. Nous attendons l’Esprit du Père et du Fils qui fera de nous les témoins de l’amour dans une fraternité renouvelée et véritable, témoins de « l’étoile resplendissante du matin » de Pâques.

P. Francis

 

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Solemnity of the Ascension of the Lord – C

Readings: Acts 1:1-11; Ps 47:2-3, 6-7, 8-9; Eph 1:17-23; Lk 24:46-53

Eyes Fixed on Heaven and Feet Firm on the Earth

Luke tells us in the Acts of the Apostles (Acts 1:3) that Jesus was seen in his risen form for forty days. After those forty days, Jesus was no more seen in his risen body. The feast of today marks this stage of transition in the story of incarnation and resurrection – that Jesus is not visible in his earthly body as such. Luke describes this “withdrawal” of Jesus (Lk 24:51) in terms of being “lifted up” (Acts 1:9). And Mark describes it in terms of “being taken up into heaven” (Mk 16:19). Hence, “the ascension” of the Lord! However, with our modern familiarity with rocket science, we shouldn’t be led to think of the feast of today in terms of a count down and then Jesus being shot up to heaven! That would deny this feast of its depth. Therefore, my reflection is not going to be on the hydraulics or aerodynamics of the feast of today!

In my reflection, I would like to focus on two phrases from the first reading of today which capture two important dimensions of our Christian life, namely, we have our eyes fixed on heaven but at the same time we have our feet firm on the ground.

Eyes Fixed on Heaven: “He was lifted up while they looked on” (Acts 1:9)

There is a funny story about a man, who when he was in his twenties, walking along a city street, had found a hundred-dollar bill. Since that day, the man decided to always look down expectantly as he walked on the streets. By the time he reached the age of seventy, he had gathered quite a lot of stuff: he had found hundreds of wallets with credit cards and IDs; the money that he had collected would have amounted to thousands of dollars. If he had collected pins and bottle-tops they would have filled truck loads. From time to time he gathered some valuable stuff: he had picked up at least ten mobile phones and i-pods, and such things. But above all, he also ended up having a hunch-back!

The feast of today invites us to look up. To have our eyes fixed on heaven – this is the first aspect. Luke tells us in the gospel: “Then he took them out as far as the outskirts of Bethany, and raising his hands he blessed them. Now as he blessed them, he withdrew from them and was carried up to heaven” (Lk 24:50-51). He goes on to add in the Acts of the Apostles, as we heard in the first reading of today, “As he said this he was lifted up while they looked on, and a cloud took him from their sight” (Acts 1:9). What does this really mean?

This description of Luke reminds us of what happened in the Hebrew Scriptures. The Second Book of the Kings (2King 2:9-15) tells us how one day Elijah was with his disciple Elisha near the river Jordan. Suddenly there appeared a chariot of fire drawn by horses of fire. Elijah was taken up in a whirlwind as Elisha looked up to heaven. From that time Elisha received the spirit of his master and was empowered to continue his mission in the world. In fact, from then on Elisha was able to perform the same deeds as his master.

Luke reminds us, through his own narration in the readings of today, that we will be empowered by the Spirit to do the same things that our Lord and master Jesus performed. In similar words, St Paul, writing to the Colossians, assures them – and us: “Since you have been raised up to be with Christ, you must look for the things that are above, where Christ is, sitting at God’s right hand. Let your thoughts be on things above, not on the things that are on the earth, because you have died, and now the life you have is hidden with Christ in God. But when Christ is revealed…, you too will be revealed with him in glory” (Col 3:1-4). That is why, in the gospel of today, Luke tells us that after the parting of Jesus his disciples “went back to Jerusalem full of joy” (Lk 24:52).

This first dimension of the feast of today is very well captured in the opening prayer of the liturgy of today, that we have prayed:

Gladden us with holy joys, almighty God,
And make us rejoice with devout thanksgiving,
For the Ascension of Christ your Son is our exaltation,
And where the Head (Christ) has gone before in glory,
The Body (we the church) is called to follow in hope!
Feet Firm on the Earth: “Why are you standing here looking into the sky?” (Acts 1:11)

Looking up to heaven is not to be an escapism from life. The disciples are told in the Acts of the Apostles, “Why are you Galileans standing here looking into the sky? This Jesus who has been taken up from you into heaven will come back in the same way as you have seen him go to heaven” (Acts 1:11). They can’t possibly be “witnesses not only in Jerusalem but throughout Judaea and Samaria, and indeed to earth’s remotest end” (Acts 1:8), if they kept standing there just gazing at the sky. The disciples’ belief in the Risen Lord, the power of the Spirit, and their hope in the second coming of Jesus have to be expressed in their commitment to transforming the world. Yes, they need to have their feet firm on the earth.

Elsewhere Jesus had told us: Blessed are those servants that the Lord, on his return, will find busy at work serving their brothers and sisters (Lk 12:35-48). And during the transfiguration of the Lord, when Peter wanted to pitch tents on the mountain-top lost in the clouds, Jesus brought them down the mountain, back to the humdrum of daily life (Lk 9:28-37). Moments of looking up to heaven, being on the mountain-top, experiences of being elated are necessary and important in our lives. They are moments of grace. However, the fruits of those moments are truly expressed in the plains of daily life. People of faith also have their feet firm of the earth.

Once I was sharing with my Jesuit spiritual director, how I want to avoid administrative jobs and responsible positions in my religious order. But he said, this may not be a sign of holiness, after all. He went on to add how efficient administrators were most of the founders of religious orders. For instance, Ignatius of Loyola, for all his deep spirituality was also an efficient organiser and planner. I know, this was true of my founder Don Bosco – how practical a person he was. More recently, we have seen people like Blessed Mother Teresa of Calcutta, who were able to combine their spirituality and the practicalities of founding institutions.

Of course, as Christians we are not lost in the narrow confines of this world. We have a sense of upward and forward looking hope. At the same time, we are ‘not lost in the clouds’. At the end of the day we have to pay our bills. Yes, genuine holiness consists in the meaningful integration of the spiritual and mundane aspects of our daily life.

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REFLECTION 2

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As Jesus ascended into heaven, an angel approached Jesus and asked Him: ‘Did you convey to your ABBA the good news?’ ‘Not fully, but in a way. I have given the good news to the 12 men on earth. Majority of them are simple fishermen, one a tax collector, a zealot…’ Hearing this from Jesus, the angel laughed and went away, wondering how this good news will spread.

Jesus; He does not call the qualified, but qualifies the called. His trust in each one of us is immeasurable. His faith in us is tremendous.

Looking up is sometime very tiresome. This happens to me very often while watching the sky or high rise building. Looking down later on gives me comfort to look ahead and carry on with my work and walk.
The feast of the Ascension is where the disciples were looking up. However later on they were told to go and carry on their mission (look down). Thus we can say; Looking up is Ascension and looking down is mission.

Keep our eyes fixed on the Lord (Heaven); but our feet on His mission (for this we need the Holy Spirit).
The disciples followed the Lord Ascending into Heaven with their eyes since they could not with their feet, and although human vision failed to catch the savior, nonetheless faith’s devotion did not fail.

When we are in a dense forest and look up, we are not able to see anything above. However as we climb up the forest we are able to see full view and want to continue to be there. Later on we have to leave to go back to base, but now a happier feeling that it is not just forest around, but there is something brighter and beautiful up there; and this gives us energy to continue to work below.

Leonardo da Vinci while working on a canvas painting he left the work incomplete and asked his students to complete the same. They were not ready from their part to touch the great painting already started by their master. Da Vinci said to them, “Will not what I have done inspire you to do your Best?”
The feast of the Ascension is like this, where Christ who began His Father’s mission here on earth has given us to complete the same in the best way we can. Our humble task is to carry on the task given by Jesus to each of us. Christina vocation is to spread the Good News. It is like the baton we need to later on hand over to others, like it is done in a relay race, so as later on to achieve the goal. Ascension is our ultimate destiny; to be with God. Jesus is the one who has shown us the way (I am the way, the truth and the life).

The Holy mass that we celebrate, we affirm this tenant of faith while we say the creed. Let us make a conscious effort to pronounce it. We get the strength from the Holy Eucharist. Jesus is always present with us, guiding us, instructing us, motivating us, to complete and do our best, and finally to be where He is.
We do not have to look up, He is here with us, on the altar, in our hearts and in our brothers and sisters, strengthening our feet to carry on our Christian vocation.


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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ASCENSION

« C’est vous qui en êtes les témoins »

(Luc 24, 46-53)

Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité !

Nous contemplons le Christ qui s’élève et qui rejoint le Père. La fête de l’Ascension ne nous laisse pas orphelins, elle nous laisse témoins de la vérité et de la grâce. La Résurrection nous a plongés dans le mystère de l’identité du Christ et du coup de sa mission et de son œuvre de salut. Elle nous introduit dans le secret de Dieu et l’intimité des relations trinitaires. Ce Christ mort et ressuscité, c’est le Fils de Dieu. Dieu est Père et nous donne ce Fils pour notre joie et notre transfiguration. L’Esprit vient agir en nous et fait de nous les fils /filles du Très-Haut à la suite du Christ. Dieu est Un et Trine car il est amour. Dieu est Père et Fils et Esprit Saint. En s’élevant du tombeau, le Christ a fait éclater sa gloire filiale. En s’élevant au Ciel, il fait éclater la gloire de sa divinité et nous précède sur le Trône de gloire. ’Quelque chose de nous’, de notre terre, de notre humanité s’unit à Dieu et se transforme par grâce. L’Ascension est une fête d’unité et de participation.

  1. 1. « Il fallait… » (Luc 24, 46)

On se demande parfois si Dieu ne pouvait pas agir autrement, s’il ne pouvait pas éviter au Christ cette mort infâme. On aurait voulu une autre forme de rédemption… Et pourtant ! Il fallait que le Christ souffrît pour nous obtenir la pardon et nous donner la grâce filiale. De fait, le péché originel n’était pas une petite affaire de désobéissance innocente. Il s’élevait contre Dieu, revendiquait une égalité impossible, refusait les limites humaines, s’opposait à la volonté divine. Il a rompu le lien d’amour mais non le lien existentiel entre Dieu et les hommes. Il fallait que le Christ rétablît ce lien.

Le pardon obtenu : la croix donne le pardon et prépare à la grâce. Le péché était si profond qu’il a nécessité le don du Fils lui-même. On se rend compte ici que le péché est un vrai problème de relation, qu’il tue le lien et qu’il isole le pécheur de sa source. Il est mortel quand il détruit notre vie, spirituelle et corporelle. Le pardon était nécessaire. Le sang du Christ nous a lavés et a relevé la nature humaine d’une déchéance inexorable. Le pardon obtenu a transformé les liens conflictuels en liens filiaux. L’amour est passé par là !

Le lien rétabli : alors qu’on s’éloignait, qu’on dépérissait, qu’on s’affolait… le Christ nous a obtenu la lumière et la paix. On devrait voir la Croix comme le trône du Christ et sa Résurrection comme le resplendissement de sa divinité. Ce qui était perdu se retrouve et le pécheur est gracié. Le pécheur devient un fils/une fille par la force de la vérité, la joie du pardon et le dynamisme de l’amour. Il peut désormais s’adresser à son Père et le regarder dans les yeux. Il peut lui dire : « Abba » en toute vérité et gratuité. Le lien rompu est rétabli pour entrer dans une Alliance Nouvelle, une relation véridique, un dynamisme éternel. Ce lien va le plonger dans un mystère qui le dépasse. Ce qu’Adam, voulait ravir par orgueil, il va l’obtenir par pure grâce. L’amour est passé par là !

La grâce obtenue : le lien ne se contente pas de restaurer une relation, il obtient bien plus. La relation dont l’homme bénéficie désormais, est une relation existentielle d’amour et de divinisation. Il s’agit de plonger dans les relations trinitaires et d’y participer dans le dynamisme de l’amour. On ne perd pas sa personnalité ni sa nature humaine. On la transcende pour la sublimer dans la divinité et devenir ainsi un en Dieu. L’unité ne détruit pas la différence. La communion respecte les originalités mais les dépasse par l’amour. La grâce obtenue est une grâce filiale qui nous fait gouter à la joie de vivre en Dieu, à l’audace de dire Père, à la communion du Corps mystique, à la vie dans l’Esprit Saint. Il n’y a pas plus grand que de s’unir dans l’amour à la Trinité. L’amour est passé par là !

L’Ascension rappelle tout cela et l’illustre de façon éminente. Elle ramène le Fils dans sa gloire divine, quelle que peu estompée par son incarnation, mais toujours aussi vivace et vivante. Le Christ nous ‘prépare’ la voie de la communion éternelle, stade ultime de la communion actuelle. L’Ascension est l’espérance de s’établir définitivement en Dieu, de par notre nature restaurée et la grâce filiale. L’amour encore et toujours !

  1. 2. Une Présence aimante.

Ne nous sentons pas abandonnés car il n’en est rien. Ne regrettons pas le temps terrestre du Christ car il est passé. Ne nous affolons pas de l’avenir car il nous sera donné. Vivons aujourd’hui de la grâce filiale par la force de l’Esprit du Ressuscité qui nous conduit au Père. L’Ascension nous promet une force vivifiante et un quotidien fécond. « Pourquoi restez-vous là  à regarder vers le Ciel… » (Actes 1, 11).

La force de l’amour en nous : Nous ne sommes pas seuls, l’Esprit nous guide dans les pas du Christ pour vivre de l’amour du Père. Notre vie spirituelle, personnelle et communautaire, reflète de cette force d’amour qui nous anime. Le Christ était limité dans l’espace et le temps par son incarnation. La Résurrection l’a placé dans une dimension nouvelle, hors du temps et de l’espace, touchant tout être partout, en tout lieu et en tout temps. L’Ascension le rend présent à chaque être de façon mystérieuse que seul l’amour sait reconnaître.

La présence divine en nous : Nous ne naviguons pas seuls, le Père et le Fils vivent en nous, là où ils ont établi leur demeure dans et par l’Esprit Saint. Cet amour des Trois vit en nos cœurs et nos âmes et resplendit en nos corps pour s’exprimer par notre pratique et notre agir. C’est l’amour qui rejaillit de notre communion en la Trinité qui a fait de nous son Temple. Nous devrions avoir conscience de cette présence, dynamique et atypique, une présence vivante et joyeuse, une Présence aimante. Nous vivons désormais de la relation nouvelle, relation filiale et fraternelle. Cette relation est communion en la communion trinitaire qui est déjà en nous. L’Ascension nous garantit cette présence car elle fait entrer le Christ dans le Ciel et le Ciel désormais, c’est le cœur de l’homme. Les injonctions de Jésus à aimer étaient préparations et partages. Il voulait restaurer le temple de Dieu, son Corps. Son Corps, c’est l’humanité rétablie, sauvée, transformée, sanctifiée, aimée.

  1. 3. Conclusion : témoins du Ressuscité.

L’Ascension couronne la mission de Jésus : il a obtenu la grâce par le pardon et le don de soi. Il a rétabli les relations mais en a fait des relations de communion dans le respect des personnes, divines et humaines. Il a plongé l’humanité dans le mystère trinitaire qui fait d’elle l’humanité selon la volonté de Dieu. Humanité aimée et choyée, humanité sanctifiée et divinisée dans l’amour.

L’Ascension porte la présence divine dans le cœur de l’humanité. Il n’y a pas d’autre lieu si ce n’est le cœur des hommes et leur existence. C’est là que se vit la communion, qui prépare à la communion trinitaire éternelle. L’homme/la femme est le vrai Temple du Dieu d’amour. La Trinité Sainte en a fait sa demeure et sa gloire. L’amour est passé par là !

P. Francis

 

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PAQUES 6 C

« Je m’en vais et je reviens vers vous »

(Jean 14, 23-29)

Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité.

La Résurrection est bien une révélation. Elle a bouleversé notre perception du religieux et de toutes ses composantes. Elle a surtout bouleversé notre relation avec Dieu et avec les autres. Plus rien n’est comme avant. La révélation biblique progressive nous avait habitués à la nouveauté, à l’irruption du divin dans la vie et le quotidien, au dérangement des habitudes. Elle nous a préparés à percevoir l’appel de Dieu, à approfondir l’Alliance et à adorer en vérité de cœur. Voici que la Résurrection entre dans cette grande pédagogie car elle renverse les valeurs et renouvelle nos perceptions et notre engagement. Dieu fait irruption, à nouveau, dans notre histoire mais non pas cette fois-ci par une intervention ponctuelle mais par un acte majeur de son amour. Il ressuscite celui qui avait été rejeté et rétablit son honneur en révélant son identité véritable : Jésus de Nazareth est le Fils de Dieu ! Incroyable nouvelle ! Incroyable Bonne Nouvelle ! Dieu est communion d’amour et ce Fils bien aimé révèle sa paternité. Le Ressuscité est Maître et Seigneur, de même nature que le Père, spirant avec lui l’Esprit Saint. On ne peut recevoir cette révélation si on ne croit pas à l’amour ou si on ne croit pas que l’amour est au cœur du divin comme il est au cœur de notre nature humaine. Amour et donc relation, communion. Dieu est UN et TRINE. Pas de contradiction mais une unité profonde qui suppose la différence des Personnes Divines. Ce Dieu Trinité vient habiter parmi nous, dans nos cœurs, dans les tréfonds de nos âmes, dans les profondeurs de notre être, dans les contours de nos corps. Son temple, c’est l’homme/la femme, c’est nous !

  1. 1. L’inhabitation trinitaire.

Il aura fallu le Christ, son Incarnation et sa mort/Résurrection pour comprendre la présence divine dans l’humanité. On avait beau vouloir reléguer Dieu dans son Ciel, dans son temple, dans des endroits choisis et même dans des personnes, il n’est pas resté dans les enclos que nous avons construits au cours de l’histoire. Le Dieu qui est ne peut être enfermé, contrôlé, encadré ni même et surtout pas, limité. L’homme créé à l’image de Dieu est le véritable reflet de sa gloire. Et cela est possible parce que le Christ l’a restauré, rétabli, racheté. Le Christ en a fait un fils/une fille par la grâce de sa Résurrection. Sa demeure véritable est donc révélée pour notre plus grande joie.

Aimer le Christ : tout est question d’amour. Celui qui aime le Christ est membre de son Corps et s’unit à lui. Il fait partie de Lui. Il est un avec lui. Notre vie est une quête sans fin de l’amour et cet amour est proposé par le Christ, est possible en Christ. Jésus a été le révélateur de l’amour et l’a mis au centre de sa vie comme de notre vie. On avait bien senti cette importance avec les prophètes derniers mais on n’était pas allé au bout. Le Christ, lui, l’a fait. L’aimer est chemin vers le Père.

Aimés par le Père : tout est question d’amour. Le Père aime celui qui aime, en particulier celui qui aime son Fils. L’Évangile est clair. S’il n’y a pas de haine en Dieu, il y a cette préférence pour ce qui est « comme lui », pour celui qui aime comme lui et qui s’ouvre à cet amour. Dieu le Père aime son Fils et cet amour engendre l’Esprit mais il engendre aussi les fils et filles de l’Alliance nouvelle et éternelle. Nouvelle car elle s’enracine dans l’Ancienne Alliance et transfigure le passé, le présent et le futur. Éternelle car elle est définitive en Dieu, en son Cœur, étant arrivé au bout du processus de révélation. Aimer le Fils, c’est aimer son Père mais vouloir aimer le Père, c’est nécessairement aimer le Fils qui l‘a révélé et qui reflète son Visage. Celui qui ne reconnaît pas le Fils ne peut atteindre véritablement le Père. Il restera à un culte intérieur mais non existentiel. Il ne pourra pénétrer le cœur du Père en vérité ni même y entrer. Le Christ est la vraie Porte et le vrai Chemin qui permet d’atteindre le Cœur du Père et du coup, de la Trinité.

Père et Fils en nous par l’Esprit : tout est question d’amour. Celui qui aime le Fils est aimé par le Père et ainsi le Père et le Fils viennent demeurer en lui. L’amour accueille cette merveille de la Présence divine mais aussi se laisse interpeler, transformer, sanctifier par la communion d’amour des Personnes Divines. Cette unité parfaite dans la différence des Personnes vient s’établir en lui. Il devient le Temple véritable du Divin, la Demeure de Dieu, la joie de la Trinité. Marie, mère de Jésus, en a été le plus bel exemple car elle a su s’ouvrir à la grâce et à l’amour de façon exemplaire. C’est l’Esprit qui prépare, sanctifie, purifie le Demeure du Très-Haut. Ainsi le Père et le Fils s’aiment dans le cœur de l’homme qui y participe par son propre amour transfiguré par la Résurrection. La paix alors s’installe dans son cœur et dans sa vie.

L’amour n’est pas une option ou une voie médiane ni encore moins un gadget. Il est le Nom de Dieu et donc notre voie pour l’atteindre. Aimer le Christ est la gloire du Père. Le Père aime son Fils en nous.

  1. 2. L’Esprit d’amour.

L’Esprit Saint est cet agent qui permet tout. Il est l’amour du Père et du Fils et donc à l’origine de notre salut. Même s’il ne peut être séparé du Père et du Fils, il est l’Envoyé, le Créateur, le Défenseur, l’Hôte très pur de nos âmes. Il est l’Esprit d’amour, l’amour en nous. On n’a pas fini de le recevoir et de se laisser transformer. C’est lui qui unit et qui propulse dans la vie trinitaire.

L’Esprit à l’œuvre en Dieu : amour du Père et du Fils, l’Esprit est Personne. Laissons de côté toutes les images habituelles qui le réduisent à une belle colombe innocente et sans danger. Il est Force divine et énergie trinitaire. Il est le Feu qui enflamme le Père et le Fils.  Il est la Lumière qui illumine le visible et l’invisible. C’est l’Esprit qui agit pour la Trinité et qui rend possible la création et la recréation en Christ.

L’Esprit à l’œuvre en nous : l’Esprit a permis l’Incarnation mais aussi la Rédemption en se répandant sur le monde et en protégeant Jésus. Il est donné par le Père pour que Jésus agisse en vérité. Il unit le cœur du Fils incarné avec son Père éternel. Il agit en nous pour faire de nous d’autres christs, de vrais enfants de lumière, les fils et filles du Père en Christ. C’est l’amour qui agit et qui permet cela. Préparés dès maintenant et ouverts à la transcendance, nous entrons dans cette énergie amoureuse avec tout ce que nous sommes.

  1. 3. Conclusion : la paix intérieure !

Quand on vit d’amour, on rejoint le Ciel. Dieu est amour et nous communions à cet amour éternel dans une relation vraie et cohérente. La Trinité vient alors faire sa demeure en nous.

Quand on vit d’amour, on s’unit au Ciel. La vie devient un tremplin vers le Cœur immense du Père, du Fils et de l’Esprit. La Présence devient paix et joie car l’amour apaise au-delà de la douleur, des souffrances, des questions. Qui pourra nous séparer de l’amour et de la joie du Christ ?

P. Francis

 

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Sixth Sunday of Easter – C

Readings: Readings: Acts 15:1-2, 22-29; Ps 67:2-3, 5-6, 8; Rev 21:10-14, 22-23; Jn 14:23-29

Friendship with Christ brings Interior Peace

Jesus has given us His all:
– Soul to His Father
– Body to Joseph of Arimathea
– Clothes to the soldiers
– Mother to John
– PEACE to his disciples

He gave them the best and the most needed: His Peace!
Opposite of Peace is war, hatred…

To resolve conflicts,
– the best way is by clinging on to Jesus
– to remain in His love and to love one another.

The former President of India, A P J Abdul Kalam while inaugurating the 160th year celebration of St Joseph College Trichy, Tamil Nadu in India (20 Dec 2003), he had spent 35 minutes talking to students on various topics. In the end he made the entire gathering stand up and repeat the prayer: “Lord, make me an instrument of your peace!”

There is so much of violence, hatred, wars that is going on all around us. The vocation of a Christian amidst all this is to bring peace. Why is it so? Because Christ has offered his followers his own peace. “Peace I leave you, my own peace I give you.”

Once an author was watching some children at play. He asked them what they were playing and they said ‘we are playing WAR’. He asked them Why? It is such a horrible thing! Why don’t you play peace sometimes?’ They discussed and after long silence, one boy asked the author, “Mister, how do we play Peace?”

The greatest gift of the Risen Lord is His Peace, he came for peace. One such man who played peace was St Francis of Assisi. The canticle of Bro Sun sister Moon; Make me an instrument of your peace, where there is hatred let me sow Peace.

We cannot play peace, unless we ourselves are at Peace with God and self.
Peace can come to us, only if we cling on to Christ. Receive His Peace and let Him abide in us.

The Eucharist is this great occasion and moment in our life, where we constantly not just receive the Peace of Christ…but His very nature. Let us as we receive the Prince of Peace in holy communion, let our prayer be like St Francis of Assisi:

The Prayer of St. Francis

Lord, make me an instrument of your peace,
Where there is hatred, let me sow love;
Where there is injury, pardon;
Where there is doubt, faith;
Where there is dispair, hope;
Where there is darkness, light;
Where there is sadness, joy;

O Divine Master,
Grant that I may not so much seek
To be consoled as to console;
To be understood as to understand;
To be loved as to love.
For it is in giving that we receive;
It is in pardoning that we are pardoned;
And it is in dying that we are born to eternal life.

A few years ago the Vietnamese Cardinal Joseph Xavier van Thuan died in Rome, exiled from his homeland.

Everyone who knew him during the last years of his life was impressed by his interior peace and joy.

He was someone who had found Christ’s peace, the stability that comes from discovering and clinging to the deeper truths.

• Before his exile he was serving as Archbishop of Saigon.
• After the Vietnam War, when the communists took over both North and South Vietnam, he was arrested by the communist authorities.
• He spent the next 13 years in prison, as the communists tried unsuccessfully to destroy the Catholic Church in that country.
• Nine of those years were spent in solitary confinement, in gruesome conditions and horrible privations.
• At first the authorities decided to have only two guards watch over the Archbishop, so as not to risk contaminating too many young soldiers with the Archbishop’s Catholic ideas.
• But after a month, Bishop van Thuan had made friends with both of them and taught them some Christian hymns and prayers.
• The officials were forced to rotate guards every week in order to avoid such embarrassing conversions.
• But the rotation strategy backfired. The holy bishop radiated Christ’s goodness so powerfully, even in the midst of his emotional and physical suffering, that he would win over his guards without even trying, sparking their curiosity and interest in his “secret” – that is, his faith.
• In the end, they went back to assigning two permanent guards. It was better to lose two than twenty.

That’s the kind of interior strength and peace of mind that Christ wants to give us.

Oceans and trees give secret to peace.

We have all heard the proverb, still waters run deep.
• It’s true for lakes and oceans, but it’s also true for the spiritual life.
• The deeper our friendship with Christ, the more stable our lives become.
• Even when storms come and make waves on the surface of the ocean, the depths remain calm.
• Christ wants us to learn to live a deep spiritual life, so that we can experience profound interior peace.

There is a similar analogy with trees.

Pine trees are notoriously unstable.

• This is because their roots spread out horizontally, just barely under the surface of the ground.
• This type of root system helps pine trees survive in their native higher elevations, where there is only a thin layer of soil over the rocky ground.
• But it makes the trees vulnerable.
• When high winds blow or storms break, they are easily uprooted.

Oak trees, on the other hand, are famous for their sturdiness.

• They stand tall and strong while storms and wind wreak havoc with the other trees around them.
• White Oak trees consistently resist even tornados.
• Why? Their root system is different.
• They put down a deep tap root – a single, thick root that goes straight down into the soil and serves as an anchor.
• If you plant a White Oak tree acorn, it will grow its tap root down into the soil for almost an entire year before you see even a tiny sprout on the surface.

When our lives are deeply grounded in the soil of Christ’s love, mercy, and mission, they become strong and fruitful.

The tap root of friendship with Christ brings interior peace even in the midst of life’s biggest storms.



Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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Fifth Sunday of Easter – C

Readings: Acts 14:21-27; Ps 145:8-13; Rev 21:1-5; Jn 13:31-35

LOVE: a Sign of Christian Discipleship

WWJD = LOVE; GOD IS LOVE

When we read the earlier passage of the gospel of John, prior to this Sunday reading [Jn 13], Jesus expresses his love in two ways:
– Washing of the feet. This is a symbol of BAPTISM
– Giving them a morsel to each. This is a symbol of EUCHARIST.

Easter is a symbol of Baptism and Eucharist; both a sign and way of God’s love.

However the disciples of Jesus did not understand this. Thus we have Peter who will deny, Judas who will betray and the others will just leave Jesus. And yet we find Jesus who commits to them his unconditional love.

Prior to Jn 13, Jesus gives Judas the morsel to eat and tells him to hurry in what he is supposed to do. Judas leaves and it is night.

Today’s passage: Judas goes out in the night; to betray; and here is Jesus who cries out in triumph:
– God will be glorifies and
– To draw all people to God has come very soon.

It is in this situation that Jesus turns to his disciples; one who will betray, deny and others who will run away and says: “My Little children..”:
– I shall not be longer with you [his passion and death are approaching near]
– So I give you a new commandment = Love.

To make Jesus known to the world is to match to his love. Thus Jesus says: “As I love you, You love each other.
Love unconditionally.
Unconditional love is :
CARE [washing of the feet and Morsel] + SELF GIFT [to go the cross and lay downs one’s life].

This command to Love: will be a sign of discipleship. A sign and commandment to Love. A new way of being. This command is our symbol and only message that we have to do all our life.

Love not what the world thinks, do and believe in. Christianity exists where God rules and His rule is LOVE. Love to lay down one’s life, because you care.

In the 3rd century Tertullian said the Romans referred to early Christians and would often say: “See how they love each other.” This is our great power, this is our great privilege.

Once Cardinal Hume, told the following story about a Nazi concentration camp during the World War II
– The line leading to the gas chamber was long. The faces of the people waiting to enter reflected a welter of emotions. Some of them shocked, anger on their faces, sense of disbelief, fear, crying to mention a few.
– A little girl was standing in that line, holding a doll in her hand. She was crying.
– One of the guard saw her, and some forgotten corner of his heart came to life. But what could he do? He was only one man against a 1000 armed machine guns and soldiers watching him. He did the only thing he could do.
– He joined her in the line, and, holding her hand, walked with her into the gas chamber to die together.

This is what Christ did for us on the Cross. He laid down his life. This is the way Jesus loves us. And this is the way we area called to love each other. Love is a Christian name tag.

This is a commandment!!! Not a request or suggestion given to us by Jesus. We have to fulfill it.

In The Eucharist Jesus shows the way and how it can be done. Eucharist a place of Pure Love of care and self-gift. We continue to receive the same daily… to strengthen us and to go out to love as Jesus loves and thus fulfil this command of Jesus: to love our sisters and brothers as Jesus loves us.

Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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PAQUES 5 C

« Dieu est glorifié en lui »

Jean 13,31-33a.34-35.

Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité.

Il n’y a pas de plus grand signe que la Résurrection. C’est par elle et en elle que nous sommes chrétiens. C’est par elle et en elle que nous devenons des fils/filles du Très Haut. C’est en elle et par elle, que Dieu se révèle Trinité et donc amour. La Résurrection est notre signe de ralliement mais aussi notre force spirituelle et notre dynamisme missionnaire. Elle féconde nos vies pour y faire clore l’éternité. Elle sanctifie nos corps pour les inviter à la gloire. Elle divinise pour voir Dieu et communier à l’amour trinitaire. La Résurrection est promesse et avenir, joie et paix, grâce et gloire. Par elle, nous entrons dans la présence divine et goûtons à l’amour trinitaire. Cet amour éternel, qui vit et fructifie entre le Père et le Fils et spire l’Esprit nous est proposé. Il est à l’origine de tout mais surtout le but et l’objectif de toute chose, de toute personne humaine. Cet amour se vit dès maintenant, dans le temps par notre engagement fraternel et notre solidarité communautaire. Il est ici-bas le reflet de l’amour d’en haut, de l’amour trinitaire qui se partage et se donne. Notre vie personnelle et communautaire devrait refléter cet amour, devrait vivre de cet amour pour la gloire de Dieu et le salut du monde. C’est dans l’amour que tout prend sens et dynamisme !

  1. 1. Pâques, la glorification du Fils.

Le Père est glorifié par le Fils, par sa vie de Fils mais aussi par son Incarnation, sa mort et Résurrection. La gloire du Père est de toujours par l’amour du Fils. Cette vérité immanente s’extériorise par la vie du Fils incarné. Cette même gloire éternelle est vécue dans le temporel de l’Incarnation. Jésus le Christ est bien le Fils qui glorifie son Père dans sa chair sanctifiée et glorifiée. Voit-on assez que la gloire du Père est indiquée par la vie humaine du Fils, par notre vie humaine ?

Le Christ glorifie le Père : toute la vie du Fils est une glorification car le Christ est tourné vers le Père et don au Père. Il veut faire sa volonté. Il réalise la volonté divine. Il s’est donné jusqu’au sang. Mais de quelle volonté s’agit-il ? Dieu a-t-il besoin de notre adoration ? La volonté du Père est de nous sanctifier et par notre transfiguration en Christ, de nous diviniser. Il nous veut avec lui, en lui. Ainsi le Christ accomplit cette volonté par son obéissance et le don de soi dans l’amour. Il ira jusqu’à la mort et par sa mort, détruira les liens de l’enfer, les cicatrices du péché, la distance amorcée par le péché originel. La gloire du Fils est la gloire du Père.

Le Père glorifie le Fils : tout l’amour du Père se déverse en son Fils. Comprend-on que cet homme, Jésus de Nazareth, reconnu comme Messie, est vraiment le Fils de Dieu ? Non pas son enfant au sens naturel du terme car Dieu ne peut avoir un enfant mais son Fils, son semblable, son vis-à-vis dans l’éternité où le dynamisme divin n’a rien à voir avec nos entreprises humaines ? La Résurrection révèle le Fils et du coup, le Père et donc l’Esprit. Elle est révélation trinitaire puisque la Trinité s’est rendue visible par le Visage humain du Christ. C’est pourquoi elle est glorification. Elle exalte le Fils pour le retourner au Père mais ce ‘retour’ est un retour avec un corps glorifié. Ce corps glorifié, c’est l’humanité dans toute sa grandeur rétablie. Le Père accueille le Fils et lui donne sa place sur le trône, celle qu’il occupait de toute éternité et qui désormais est préparé pour les élus, ceux qui servent l’Agneau et qui aiment en son nom. La gloire du Père est la gloire du Fils.

L’Esprit, gloire du Père et du Fils : toute vie est pleine de cet Esprit qui va et vient, qui dynamise, qui insuffle énergie et grâce. L’Esprit, amour du Père et du Fils, est celui qui préside la Création et la Recréation. Il est donné pour permettre l’Incarnation et dirigera le Christ sur le chemin de sa mission salvifique. Il est donné par le Christ en croix comme au matin du monde. Il ressuscite Jésus et lui donne le nom au-dessus de tout nom. L’Esprit de Pentecôte poursuit l’œuvre du Christ par l’Église, Corps du Christ et Temple de l’Esprit. Il est la gloire du Père et du Fils car il est leur amour. Il est unité de la Trinité et du coup, de l’Église. Il unifie nos vies et les unit au Père par le Christ. On n’échappe pas à son dynamisme et à son amour. Il est la gloire du Père et du Fils.

On ne peut séparer le Père et le Fils. L’apparente séparation durant la vie terrestre du Fils n’en est que plus explicite sur cette unité ontologique et vitale. On comprend mieux le drame du Christ en croix mourant presque désespéré mais confiant. On comprend la profondeur de l’Incarnation qui touche nos entrailles et notre être pour les porter au cœur de la Trinité par la vraie humanité du Christ. Mystère insondable que la Résurrection a révélé et approfondi !

  1. 2. Pâques, la glorification par l’amour.

Cette glorification pourrait être une belle théorie ou une idée théologique s’il n’y avait l’appel à aimer. Cet appel est fondamental pour ne pas en rester aux idées, aussi belles soient-elles, ou peut-être à quelques illusions spirituelles. L’amour du prochain est concret et nous remet sur les rails de la vie quotidienne. C’est dire que le banal de nos vies, surélevé par l’amour, devient le levier pour nous hisser jusqu’au Ciel, pour atteindre l’amour trinitaire.

Aimer l’autre : l’amour du prochain nous remet les pieds sur terre. L’amour de l’autre est difficile mais fondamental car il éprouve notre ténacité et nos convictions. La façon d’aimer est signe de la présence divine. C’est un témoignage et une vérité spirituelle. Témoignage car nous sommes témoins de l’amour du Christ dans la rencontre de l’autre avec ses hauts et ses bas, ses résistances, ses conflits, ses tensions mais aussi ses joies, ses ouvertures, ses conversions, ses guérisons… L’amour nous met en contact avec la réalité mais aussi la vérité de la foi. La Cité Sainte (Ap 21, 1-5) se vit dès maintenant.

Aimer Dieu : l’amour de Dieu n’est pas un sentiment ou une émotion. Il est don de soi jusqu’au sang, jusqu’au martyre. On aime par l’amour du Christ pour le Père. On aime par l’amour du Père pour le Fils. On aime par la force de l’Esprit du Père et du Fils. Cet amour est dynamique et véridique. Il ne se targue pas d’idées. Il se construit dans les choix quotidiens et le marasme de nos vies perturbées et en devenir. Aimer Dieu demande du courage et de la persévérance, de la ténacité et de l’engagement. Cela demande de la vérité en soi, de l’harmonie, de la cohérence.

  1. 3. Conclusion : le signe parmi les nations

Le commandement nouveau n’est nouveau que dans l’imitation du Christ. Aimer comme il a aimé ! De la façon qu’il a aimé le Père quand il était parmi nous et de la façon dont il aime le Père depuis toute éternité. C’est une invitation à se dépasser mais surtout à tout remettre entre ses mains et à aimer en lui, par lui, pour lui, de lui. L’amour du Christ rejoint notre amour si fragile mais si précieux.

Et pour être reconnus ses disciples, « c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » Voici donc une mission bien plus importante que toutes nos agitations. Rejoindre la Trinité par l’amour vécu, l’amour donné, l’amour reçu. L’amour est le Saint Nom de Dieu !

P. Francis

 

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PAQUES 4 C

« Le Bon pasteur »

(Jean 10, 27-30)

Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité !

Nous entrons progressivement dans toute la grandeur de ce mystère. La Résurrection est le centre de notre foi et la base de toute notre pratique et de notre spiritualité. La vie nouvelle, la grâce filiale, la lumière de l’Esprit, de don du Père, la réalité de l’amour… Tout est accordé par le Christ ressuscité dans l’Esprit saint pour la gloire du Père. Nous entreprenons un parcours nouveau dans la foi et la force de l’Esprit et ce parcours se dirige vers le cœur même de la Trinité. De la création à la recréation en passant par l’Incarnation et la Croix, nous avançons joyeux dans la lumière de la révélation. Mystère insondable et si grand qu’on ne peut l’épuiser ! Mystère incroyable et si lumineux qu’on ne peut l’affaiblir. Mystère bouleversant d’un Dieu qui fait tout pour nous et qui se donne dans l’amour ! La Résurrection est notre guide. Elle éclaire l’Écriture et la Tradition. Elle illumine la vie quotidienne en y déployant l’extraordinaire de l’amour. Elle nous révèle l’identité du Christ et du coup, le mystère de communion de Dieu. La Résurrection comme Révélation trinitaire et comme ouverture à la communion éternelle. Il n’y a pas d’autre voie de salut que d’accueillir la Vérité, la Vie et la Lumière, le Christ vainqueur, Fils du Père, notre Seigneur !

  1. 1. « Le Père et moi nous sommes UN ».

Cela peut paraître étrange mais la mission du Fils est d’abord de révéler le Père. Dans cette révélation suprême, non seulement nous connaissons le Père dans l’Esprit, mais nous obtenons pardon et grâce, vie et lumière, force pour le quotidien et joie de vivre en fils/fille. L’Incarnation est la sanctification de l’humain par la divinité du Christ. La Résurrection est la glorification de l’humain par la filiation divine du Christ. Le Christ, Homme et Dieu, est le Chemin vers Dieu, car il est l’Homme selon la volonté du Père et il est Dieu, donc de la même nature que le Père et son égal en divinité. Mystère inconcevable sans la Résurrection, impossible sans l’amour !

La Résurrection révèle le Fils : les « prétentions » de Jésus étaient fondées. Il se disait Fils de Dieu et « se faisant ainsi l’égal de Dieu ». Les prêtres juifs avaient saisi les conséquences de cette prétention et ne pouvaient l’admettre. Manipulant le pouvoir politique, ils font condamner Jésus. C’est vraiment le rejet de la divinité du Fils. Mais le matin de Pâques, Dieu ressuscite Jésus, le Messie et le déclare son Fils, non pas comme un adopté mais comme venant de lui, de toute éternité. « Au commencement était le Verbe, le Verbe était auprès de Dieu, le Verbe était Dieu » (Jn 1).  Ainsi, Jésus, celui de l’histoire, est vraiment le Fils, celui de l’éternité !

La Résurrection révèle le Père : le Dieu d’Israël, insistant si longtemps sur son unité, se laisse voir comme communion. Si le Christ est le Fils, Dieu est son Père. Le Père et le Fils ne sont qu’Un en divinité dans l’amour. On risque quelque fois de sombrer dans le polythéisme ou le trithéisme mais cela n’est pas la Tradition chrétienne. Ce sont souvent des accusations faites aux Chrétiens de mettre en cause le monothéisme pur. Il n’y a pas trace de polythéisme dans l’amour. Un seul Dieu. Un seul Seigneur. Dieu Un qui se révèle Trine. La Trinité qui est Dieu unique. Dieu est donc notre Père et notre relation à lui change radicalement : on se tourne désormais vers un Père et non un maître, un tyran, un Être Suprême lointain.

La Résurrection révèle l’Esprit : on savait Dieu agissant dans l’histoire et dans la vie. On avait compris la présence de son Souffle mais parfois, on faisant de son Esprit comme une émanation spirituelle. Par la Résurrection, on comprend que Dieu est Esprit, qu’il agit, qu’il sanctifie, qu’il purifie. C’est lui par la force de son Esprit. L’Esprit est Dieu et unit la Trinité dans l’amour. Amour du Père et du Fils, il assure l’unité et la relation. L’Esprit a couvert Marie de son ombre. Il a guidé Jésus. Il est donné du haut de la Croix. Il ressuscite Jésus d’entre les morts. Il est donné à la Pentecôte comme force et vitalité. La force divine accompagne l’Église et assure son unité. Le Bon berger peut guider ses brebis par lui.

L’événement pascal est un événement majeur : non seulement il donne le pardon mais il dévoile le mystère de la communion en Dieu. Il donne la grâce d’y participer et invite à en vivre dans le quotidien, dans la banalité, dans la faiblesse, dans nos passions et désirs… dans ce que nous sommes en tant qu’homme ou femme, appelé-e à l’amour.

  1. 2. « Je leur donne la vie éternelle »

Jésus se présente comme le Bon berger, celui qui conduit et prend soin de son troupeau. Le Bon berger veille sur chacune des brebis et les connaît par leur nom. Il s’agit non pas d’un troupeau informe mais d’une assemblée nominative qui se sait aimée et guidée. Bon, le berger donne sa vie pour elles. Lumineux, le berger montre le chemin vers la lumière. Exigent, le berger n’en reste pas moins aimant et attentif.

Jésus nous guide : nous avons certes besoin de guide dans les méandres de la vie et la complexité du réel. Nous sommes prêts à suivre une étoile et ainsi à lever les yeux vers le haut. Jésus est cette étoile matinale qui indique la route, cette étoile du soir qui restaure nos forces, cette étoile du berger qui illumine la nuit et nous rassure dans les ténèbres. Suivre le Christ, c’est avancer vers la Lumière et la Vérité. Sa vie est la preuve de sa cohérence. Sa mort est la preuve de son amour. Sa Résurrection est la preuve de sa divinité.

Jésus nous porte à la vie : nous avons besoin de valeurs et de conseils, de critères moraux et de signification. Le sens de la vie nous entraine vers un engagement véritable. L’ouverture au transcendant nous fait apprécier l’immanent. Le regard vers le haut affute le regard vers le bas. Déjà la gloire se manifeste dans notre vie, dans notre chair, dans nos esprits. Déjà, l’amour trinitaire se vit dans notre cœur et notre conscience. Déjà, nous goûtons à l’éternité dans le limité et le contingent. C’est le rôle du Bon pasteur que de nous faire comprendre que l’humain est chemin vers le divin, que la chair est glorifiée en Dieu et qu’elle ressuscitera, que la banalité est source d’éternité, que le quotidien est notre voie d’accès au Ciel. Le Bon pasteur détruit nos illusions mais suscite l’espérance et la vérité du présent. La vie éternelle est déjà commencée !

  1. 3. Conclusion : la présence du Berger !

Pâques est révélation : qui aurait pu imaginer un Dieu unique dans la communion des Personnes Divines ? Seule la Lumière du Ressuscité a pu ouvrir nos yeux. L’amour a fait le reste.

Pâques est espérance : qui aurait pu imaginer que notre quotidien était la condition de notre éternité ? Seule la bonté du Bon pasteur a pu nous renvoyer au réel pour y puiser l’éternel.

Pâques, c’est l’amour qui prend la première place car c’est le Saint Nom de Dieu.

P. Francis

 

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PAQUES 3 C

« C’est le Seigneur ! »

(Jean 21, 1-19)

Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité.

Nous sommes chrétiens par la Résurrection du Christ. La mort en croix a été un drame mais la Résurrection a transformé cet échec, cette humiliation, ce moment dramatique en victoire, en source de salut, en gloire. La croix n’est plus un instrument de torture mais un signe de salut et pardon, le signe de l’amour du Père, le trône du Fils, le don de l’Esprit. Alors que tout semblait perdu et que l’avenir sombrait dans les ténèbres, Dieu a renversé la situation et, de signe d’ignominie, la croix devient signe de victoire. C’est la lumière de Pâques qui éclaire la croix et du coup, toute la vie de Jésus et même la volonté de Dieu exprimée dans l’Histoire du salut. Cet éclairage nouveau est essentiel pour comprendre, discerner, valoriser et pénétrer la vérité de Dieu et de l’humanité. Nous baignons donc dans cette atmosphère pascale qui vient teinter toute notre vie et dynamiser nos relations aux autres, au monde et à Dieu. La Résurrection est la source de toute inspiration et de toute relation. Elle est force de salut mais aussi force intérieure qui emporte vers la lumière et l’amour, qui porte au cœur de la Trinité même. Désormais, c’est notre amour qui est le signe de la Présence réelle du Dieu d’amour, communication et communion, Trinité Sainte.

  1. 1. Le Seigneur dans la communauté

Alors que la Résurrection éclaire toute notre vie spirituelle mais aussi notre vie personnelle, sociale et relationnelle, il est vrai qu’on se demande comment elle peut se concrétiser, comment elle pénètre le monde et les cœurs, comment elle se reflète en nous. Nous vivons de la vie du Ressuscité. Parce que baptisés et confirmés dans la mort et Résurrection du Christ, nourris par sa Chair, nous ne pouvons nous séparer de lui. Il est le centre de notre existence. Sa Résurrection n’est pas une réanimation ou le réveil d’un homme endormi. Elle est un événement cosmique et spirituel qui emporte le matériel, l’histoire et le temps dans la Présence divine. Tout est assumé, emporté, présenté à Dieu comme don. Tout est transformé, transfiguré et sanctifié par l’Esprit. Cet événement spirituel est aussi historique car le Christ Fils de dieu est aussi le Jésus de l’histoire. Désormais, nous sommes témoins de cet événement, nous sommes les témoins de Pâques, enfants de lumière, hommes et femmes nouveaux, héritiers des promesses, participants de la communion trinitaire.

La communauté des témoins : on pourrait s’en tenir à une théorie ou à un haut niveau spirituel en affirmant la Résurrection. Il n’en est pas ainsi. Cette réalité nouvelle est à annoncer, à proclamer, à partager. La vie nouvelle est pour tous : pour la création qui se recrée en Christ, pour l’humanité qui renait en Lui, pour l’univers qui se transforme en Lui. Le Ciel et la Terre ne forment qu’un comme le Père et le fils ne font qu’un dans l’Esprit Saint. Sans renoncer aux différences, conditions de l’authentique unité, nous proclamons l’unité fondamentale qui régit l’univers, qui préside à l’humanité, qui se vit en Dieu même. Notre vie communautaire, ecclésiale, chrétienne reflète cette unité dans le respect des différences et la joie de l’amour. La Trinité Sainte est notre modèle !

La communauté des frères et sœurs : on pourrait s’en tenir à une théorisation ou à une illusion quant à la possibilité d’une authentique fraternité. L’histoire nous en montre bien la difficulté mais le genre humain est unique, créé de la même matière, répondant aux mêmes lois naturelles, aspirant aux mêmes valeurs enracinées en son cœur. La fraternité n’est pas une utopie mais demande le respect du singulier pour accueillir le commun. La Résurrection a fait de nous des frères et sœurs dans l’unique filiation adoptive. Si nous accueillons cette filiation véritable, nous entrons dans un mouvement de fraternité qui fait de chaque homme, chaque femme, un frère/une sœur à aimer et respecter. Notre vie ecclésiale fraternelle dans l’amour est le reflet de notre conviction intérieure et du dynamisme de l’Esprit. Vie chrétienne signifie vie fraternelle. Le Christ est notre modèle !

La communauté en communion : on pourrait s’en tenir à une conviction sans concrétisation dans le réel ou le quotidien. Il est vrai qu’on a mis souvent en avant la loi, le droit, l’institution, l’organisation, les structures. Il n’en reste pas moins vrai que la communion est la vraie nature de l’Église. L’Église est d’abord communion dans la vérité des relations. Elle vit de l’Esprit du Ressuscité et se meut sous l’action de l’Esprit Saint pour répondre à sa vocation universelle de Sacrement du Christ. Si nous avons besoin de structures, c’est pour soutenir la mission primordiale et témoigner de « l’Agneau immolé » (Ap 5, 11-14). L’Esprit Saint est notre modèle.

  1. 2. Le Seigneur par l’amour

La Résurrection est une réalité qui nous emporte dans le cœur de la Trinité mais aussi une vérité qui alimente notre quotidien. Quotidien spirituel car tout est différent maintenant mais aussi quotidien bien concret fait de choix personnels et sociaux. Saurons-nous mettre l’amour au cœur de la vie, de la société dans ses composantes économiques et politiques ? Le « M’aimes-tu ? » de Jésus adressé à Pierre nous va droit au cœur.

L’amour-agapé comme source de vie : Jésus ne demande pas à Pierre s’il l’aime comme un copain, un ami ou même un membre de sa famille. Il lui demande un amour total et englobant, l’amour qui donne sa vie jusqu’au sang, l’amour qui vient de Dieu. Ce même amour divin est celui qui nous est proposé dans le quotidien comme aussi dans notre relation au Père. L’amour est Dieu. Il se déverse en nous par la Résurrection du Christ et nous transforme par l’Esprit pour la gloire du Père.

L’amour agapé comme source de choix : Jésus ne demande pas à Pierre une heure par jour ou par semaine, il lui demande de se blottir en lui, de s’en remettre entre ses mains, de tout donner par amour. Notre choix fondamental est percutant et vibrant, il désigne l’authenticité de l’amour, même s’il demande du temps à se révéler. Le « M’aimes-tu ?» de Jésus retentit dans nos cœurs à chaque instant comme un appel à plus, à la vérité, à la vie. Cet amour rejoint l’amour de la Trinité. Il résonne en nous comme il résonne dans l’univers. L’amour au cœur de Dieu et au cœur de l’humanité !

  1. 3. Conclusion : le don de soi.

La Résurrection est un événement : historique car il concerne le Jésus de l’histoire et l’humanité, spirituel car il propulse le Christ dans la Présence divine, théologique car il révèle Jésus comme le Fils de Dieu, cosmique car il transforme l’univers par l’Esprit Saint, trinitaire car il révèle le cœur de la Trinité immanente,  christique car il ouvre à la communion éternelle. Dieu est amour !

La Résurrection est exprimée par la vie communautaire : personnellement, nous vivons du dynamisme pascal mais ensemble, nous déployons tout le dynamisme trinitaire.  Les choix ecclésiaux comme les choix sociaux devraient être les signes de la vérité, de la vie et de la lumière du Ressuscité. Nous sommes, nous chrétiens, les témoins de cela par l’authenticité de l’amour vécu et donné.

P. Francis

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PAQUES 2 C

« La paix soit avec vous »

(Jean 20, 19-31)

Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !

Ces paroles vont résonner dans nos églises et dans nos cœurs pendant 50 jours. Tout ce temps pascal est un temps de fête et de reconnaissance. Dieu a relevé Jésus qu’on avait crucifié. Il lui a donné le Nom au-dessus de tous les noms. Il l’a placé sur le trône sacré et lui a donné les clés du Ciel. Jésus est le Fils de Dieu, le Vivant (Ap 1, 9), le Seigneur de l’univers. Avec toute l’Église, nous nous réjouissons, nous exultons, nous proclamons la merveille de l’amour. Le Fils incarné a sanctifié notre chair et l’a transfigurée pour lui donner accès à la sphère divine. Il a ouvert notre cœur pour le remplir de l’amour éternel. Il a comblé nos désirs et nos attentes en nous proposant la communion trinitaire. Que demander de plus ?  Le Divin est accessible par le Christ. La Trinité est communion dans le Fils. L’éternité est amour éternel. Maintenant déjà, nous pouvons y goûter. Les Sacrements sont signes de la présence de Dieu. L’Église est Sacrement du Christ. L’amour est notre milieu et notre vie. Le Ressuscité a ouvert la porte de la foi. L’amour se déverse dans nos cœurs. Laissons-nous aimer et aimons de toutes nos forces car origine, l’amour est notre fin et notre objectif en la Trinité.

  1. 1. L’amour se laisse voir.

La Résurrection a révélé non seulement la Volonté divine mais aussi le Cœur de Dieu. Elle a dévoilé ce que les hommes cherchaient depuis toujours. Elle a ouvert les yeux sur l’invisible. Elle a permis de toucher l’Invisible avec le cœur mais aussi avec nos mains. Il aura fallu le drame de la mort ignominieuse du Christ pour dévoiler l’amour incommensurable du Père et l’œuvre de l’Esprit. Comment comprendre ce drame et cette victoire sans l’amour qui s’exprime ? Comment entrevoir le Cœur de Dieu sans l’amour qui se laisse toucher ? Nous sommes les privilégiés d’une révélation qui nous dépasse mais qui nous importe avec elle jusqu’au sein de la Trinité. Oui, de fait, c’est toute la Trinité qui œuvre pour nous et qui aime.

L’amour du Fils : c’est le plus accessible car le Fils s’est incarné. On l’a connu sous le nom de Jésus. Verbe éternel, il devient chair. Il marche avec nous et pédagogiquement, nous enseigne les secrets du Père. Le Fils a su nous parler avec force et conviction, autorité et respect. On accueille sa Parole comme on accueille la Vie et la Lumière. Parole divine, elle vient bouleverser nos vies et laisse éclater la lumière en nous. Le Fils nous a aimés jusqu’à mourir. La Croix est sa plus belle victoire car Dieu a retourné la situation et en a fait l’instrument de sa glorification. La Résurrection a révélé la stratégie divine mais surtout l’amour qui préside à toute volonté du Ciel. Mystère immense de l’amour !

L’amour du Père : par le Fils, on a accès au Père. On savait bien, par l’Ancien Testament, que Dieu agissait par amour et affection. Les choses n’étaient pas toujours claires car le paganisme a pu interférer dans les perceptions du peuple de Dieu. Mais voici que le Dieu unique se révèle par son Fils dans l’Esprit. L’Unique est trine car l’amour est sa nature. L’Incarnation aboutit à cette ‘logique’ incroyable : Dieu est le Père, l’ « abba » de Jésus, la Source de toute chose. La Résurrection, tout en dévoilant la divinité du Fils, déploie la paternité de Dieu, son amour  pour l’humanité à travers le Fils. Mystère immense de l’amour !

L’amour de l’Esprit Saint : on le savait actif, à l’œuvre, mais voici qu’il est plus qu’actif, il est Dieu en action. L’Esprit parcourt toute l’Écriture et se laisse apercevoir dans les actions éclatantes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Souffle divin, il crée et donne vie. Présence divine, il ouvre l’esprit et convertit les cœurs. Force divine, il ouvre la mer et procure la liberté aux hommes et femmes du Peuple choisi et par eux à l’humanité en attente ; Lumière divine, il permet l’Incarnation, la transfiguration. Gloire divine, il est donné par le Christ en croix et relève le Fils d’entre les morts. L’Esprit Saint est l’amour du Père et du Fils, la force amoureuse de Dieu, l’unité de la Trinité. La Résurrection a dévoilé sa présence comme Présence qui œuvre et qui unifie. Amour de la Trinité en action. Mystère immense de l’amour !

A Thomas étonné et apeuré, Jésus demande de mettre son doigt dans ses plaies. C’est le signe de la véracité de la Résurrection car Jésus n’est pas un fantôme ou un esprit. Il ressuscite avec son corps et sa chair lumineuse en est la preuve. C’est le signe aussi qu’on peut toucher le mystère, qu’on peut voir l’invisible, qu’on peut entrer dans le monde divin. On peut vraiment vivre de cette réalité nouvelle en étant un être nouveau dans la lumière pascale. Par les plaies sacrées de Jésus, la Trinité exprime son amour et nous invite à l’amour !

  1. 2. La Miséricorde est donnée

Dans le concret de nos vies, la Résurrection agit car l’amour agit. Nous sommes les gens de Pâques et non du seul Vendredi Saint. Le mystère de la mort et de la Résurrection est unique. Il dévoile le même amour du Père par le Fils dans l’Esprit Saint. Nous reflétons cet amour dans le quotidien par une participation vraie à l’amour trinitaire. Non seulement nous exprimons l’amour de Dieu mais nous aimons de l’amour de Dieu, Celui qui a fait de notre cœur sa demeure. Aimer Dieu et aimer son prochain deviennent le même geste de lumière et exprime le même Esprit du Père et du Fils.

Miséricorde divine : l’amour se concrétise par la miséricorde car Jésus est miséricorde pour le monde. Il a exprimé tout l’amour de Dieu et l’a rendu tangible et plausible. La miséricorde est début et fin de toute l’œuvre divine car elle puise dans ses forces de l’amour trinitaire. Elle montre le mouvement intérieur en Dieu car l’Écriture parle des « entrailles de Dieu » qui s’émeuvent à la vue du malheur de l’homme. Par les plaies sacrées de Jésus, la miséricorde se déploie et guérit les cœurs meurtris, les corps souffrants, les esprits apeurés. Miséricorde qui nous retourne au Père par Jésus.

Notre miséricorde : l’amour concret dans notre vie et dans notre action. La misère émeut nos cœurs et nous pousse à agir. Agir signifie trouver les causes mais aussi remédier. Agie signifie transformer ce qui est contraire à l’Évangile et qui ruine la vie humaine. Agir signifie prier et en appeler à l’Esprit. Agir signifie aimer de cet amour qui renverse les montagnes et qui déploie les torrents de Miséricorde divine sur le monde.

  1. 3. Conclusion : la paix du cœur !

La Ressuscité donne sa paix lors de l’apparition pascale. Il laisse un baume de fraicheur aux disciples tristes et incrédules. Il pardonne de sa miséricorde infinie. La Paix est donc possible aux croyants.

Le Ressuscité se laisse voir et toucher. Il est désormais l’unique intermédiaire entre le Ciel et la Terre, entre l’Invisible et le visible, entre Dieu et l’Homme. Unique amour partageant l’unique amour.

Bon temps pascal.

P. Francis

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Second Sunday of Easter – C (Divine Mercy Sunday)

Readings: Acts 5:12-16; Ps 118:2-4,13-15, 22-24; Rev 1:9-13,17-19; Jn 20:19-31

GOD’S DIVINE MERCY

Deep down, we need to be loved. We need to feel that there is someone who truly understands us, values us and cares for us. Yet for many people there is a problem. We are so burdened with feelings of shame, of guilt, of our inability to overcome our failings, that we cannot believe that there is anyone who could love us in that way. We cannot believe, in our hearts, that someone could forgive us for all that has gone wrong in our lives.

Jesus spent much of his ministry in the company of sinners and outcasts. He wanted to convey to them the truth that God loves them and longs for them to turn to him for forgiveness. And he therefore told them the parable of the prodigal son to illustrate to them the amazing depth of the Father’s love and compassion. As we all know, it is a parable (Lk.15:11-32) that, if read with open hearts and minds, can have a deep and lasting effect on our lives. A psychiatrist was once asked whether he read the Bible. ‘I not only read it but study it,’ he said. ‘If people would only absorb its message, many of us psychiatrists could close our offices and go fishing. If many patients plagued by guilty feelings took to heart the parable of the prodigal son, they could be healed overnight.’

The message Jesus brings is that the mercy of God is overwhelming. It is beyond any love that we can concieve. It can transform lives. It changes the prodigal son from a fearful beggar, starving and excluded, into a beloved son who can join the feast inside his father’s house. He was outside, but he is enabled to come in. But the only way in is through acceptance of God’s mercy. The elder son, proud of his own loyalty and convinced that he is in the right, is scandalized and unable to accept God’s mercy. In his pride he excludes himself from the feast and is left on the outside.

The father’s joy expresses at a human level God’s delight in repentance. The arms of God are thrown wide to invite back the sinner. He calls each or us, however unworthy we may feel, to return to our Father’s house and receive his loving embrace and mercy.

Today as we celebrate Divine Mercy Sunday, let us find some time to read and reflect on the parable of the prodigal son in Lk.15:11-32 where the father embraces the son no matter what he has done because he decided to go and reconcile with the father. Let us then put ourselves in the place of that son and understand that we are the ones forgiven and rejoice that we have received God’s mercy and love through sincere repentance for our sins.

Jesus, I trust in You.

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DIVINE MERCY SUNDAY
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“Be Merciful as your Heavenly Father is Merciful”

Today is Divine Mercy Sunday, the 8th day of the Feast of Easter in which Blessed Pope John Paul II said that we receive the Easter Gift. And what is this very special Easter Gift? It is the special gift of the total forgiveness of all sins and punishment that the Catholic Church offers in the form of a plenary indulgence today.

But, why today? What sets this day apart from any other day? Today is the Octave Day of Easter; the world’s greatest feast. And shouldn’t the world’s greatest feast offer the world’s greatest gift; the total forgiveness of all sins and punishment, or in other words, “a straight ticket to Heaven” if we should die today in this perfect state of sanctifying grace? And what is Divine Mercy?

The word “Divine” means “given by God” or “like God”. The word “Mercy” means “the refraining from harming or punishing offenders”. So simply put, Divine Mercy is “God refraining from harming or punishing offenders”. How did this feast come to be established in the Catholic Church?

In the Jubilee Year 2000, Blessed Pope John Paul II established this new feast indicating that he had fulfilled the will of Christ. He must have said this because he believed that our Church needed to re-emphasize the tremendous gift of Divine Mercy that the Lord wants to pour out on each and every one of us. In the Old Testament, God told Moses to celebrate their most important feast called the Day of Atonement, once a year, and to prepare for that feast, they were to afflict themselves and offer up animal blood sacrifices. On the last day, God would forgive their sins. It was for them, an annual preparation for the Judgment. The Jews of today still celebrate this feast, which they call “Yom Kippur”. This is the Jews’ biggest feast and it lasts for a full ten days. In fact, most of the important feasts in the Old Testament lasted for 7 or more days. Even weddings would last for a whole week or more. So why shouldn’t we celebrate Easter for at least a full 8 days? So this Feast of Divine Mercy (Divine Mercy Sunday) is like our modern day fulfillment of the “Day of Atonement”.

An annual preparation for the Judgment, an annual feast to get perfectly right with God. Are we now starting to understand how important this feast is for us, today? Ok, let’s take it a little further. What is the last instruction that Jesus gave His Church before He died and what is the first instruction He gave His Church after He came to life again? The very last instruction was the Sacrament of Holy Communion, the Eucharist, at the Last Supper. The very first instruction, after His Resurrection from the dead, was the institution of the Sacrament of Confession. These 2 sacraments comprise the Fount of Divine Mercy. The 2 sacraments needed to receive the total forgiveness of sins and punishment on this feastday. Recall what Jesus said to His Apostles in the Gospel today: “Receive the Holy Spirit, whose sins you forgive are forgiven them, and whose sins you retain are retained”. This happened on the very night of the Resurrection when the Apostles were hiding from fear of the Jews. Also, recall that St. Thomas wasn’t there on that Sunday, but was actually there on the following Sunday. Could this be God’s Providence to set up this feast associated with trust in Jesus? Now let’s look at the Divine Mercy Image.

Why would Jesus want this image to be blessed and venerated on this day? Aren’t the Sacraments of Holy Communion and Confession displayed in this image? By Jesus’ own words, the rays indicate the Blood and Water that gushed from His heart when it was pierced on the Cross. The Catholic Church teaches that the Blood and Water that gushed out from Jesus on the Cross are the Sacraments of the Church. Jesus said that the Water is what makes souls righteous and the Blood is the life of souls. So we can see that the Water washes away our sins, just like in Baptism or Confession and that the Blood gives us life, just like in Holy Communion. Remember when Jesus said, “Amen, amen, I say to you, unless you eat the flesh of the Son of Man and drink His blood, you do not have life within you. Whoever eats My flesh and drinks My blood has eternal life, and I will raise him on the last day. For My flesh is true food, and My blood is true drink. Whoever eats My flesh and drinks My blood remains in Me and I in him. Just as the living Father sent Me and I have life because of the Father, so also the one who feeds on Me will have life because of Me.” In the Divine Mercy image, Jesus is moving towards us and asking us to trust in Him. He is asking us not to be afraid to approach him and to ask him for his mercy in the Sacrament of Confession. He is calling us to wash away our sins and to receive Holy Communion without stain of sin, because he wants to give us the absolute greatest gift possible today. For Holy Communion to be miraculous, we have to be completely clean from any sin or desire to sin.

Don’t ever be afraid to approach Jesus, waiting for you in the Confessional. Jesus told Saint Faustina that every time we approach the Confessional, that he himself is waiting there for us. That he is only hidden by the priest and that the priest is, for him, only a screen. So, if you haven’t had a chance to make your yearly Confession in preparation for your Easter Communion, don’t miss out on this incredible opportunity today to have all of your sins and punishment forgiven. The Catholic Church allows about 20 days for Confession, before or after Divine Mercy Sunday, to gain the special plenary indulgence that is being offered today. If you think that you are in the state of serious or mortal sin, the Church teaches that you must go to Confession before receiving Holy Communion.

If you have gone to Confession but have fallen back into venial sin, you should make a perfect Act of Contrition before receiving Holy Communion. The Church teaches that missing Sunday Mass, without good reason, may be a serious sin. So if you have been missing Sunday Mass, why not get a brand new start in life? Don’t miss out on this excellent opportunity to be prepared for the Second Coming of Christ. We never know when he will call on us. We always have to be ready to stand before him. Today is the day that the Lord has made, let us rejoice and be glad in it!


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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Easter Sunday – C

Readings: Acts 10:34a, 37-43; Ps 118:1-2, 16-17, 22-23; Col 3:1-4 or 1 Cor 5:6b-8; Jn 20:1-9 or Lk 24:1-12

THE GREAT TRIUMPH OF GOD’S LOVE

Our faith is rooted firmly and solidly in the soil of human history. The mystery of Jesus’ resurrection is a real event, historically verified and testified to by the New Testament writers. Jesus’ resurrection from the dead is the crowning truth of our faith. It is the central plank, the cornerstone, the very foundation of the living tradition of faith handed down to us from the apostles, as these words from St. Paul make clear: ‘I delivered to you as of first importance what I also received, that Christ died for our sins in accordance with the scriptures, and that he was buried, that he was raised on the third day in accordance with the scriptures, and that he appeared to Cephas, then to the twelve’ (1 Cor.15:3-4).

St. John holds out to us the empty tomb as the sign of the resurrection. However, and for sure, an empty tomb in and of itself is not direct proof that Jesus rose from the dead – the absence of the body could be otherwise explained. The empty tomb is a sign inviting us to enter into the mystery of the risen Lord. John leads us into this mystery of faith by recording his own reaction on entering the tomb: when he discovered the linen cloths lying there, he saw and believed.

What are we to conclude from this eyewitness account? We are to conclude that on entering the tomb John realized immediately that Jesus had risen from the dead and we too are invited to believe, based on his witness. He doesn’t say what made him know instinctively that the absence of Jesus’ body could not have been by human doing or even that Jesus had not simply returned to earthly life (resuscitated and not resurrected, so to speak).

Jesus’ resurrection testifies to the promise of a new humanity, a new creation, radiating and resplendent with the glory, power and beauty of God. The basis of Easter rejoicing and happiness is that through the grace of our baptism we are immersed into Jesus’ death and resurrection and become partakers in his divine life, the life of the resurrection.

Jesus Christ is risen today!! Alleluia! Alleluia!

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FETE DE PAQUES

« Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau »

(Jean 20, 1-9)

C’est aujourd’hui la fête de Pâques. Après 40 jours de préparation et une Semaine Sainte éprouvante, nous voici dans la lumière de la Résurrection. Il est ressuscité ! La nouvelle a fait le tour de la terre et s’est répandue dans l’univers : le Fils bien aimé, obéissant jusqu’à la mort, a été ressuscité, il est vivant pour toujours, il est le Vivant. Son Père a accueilli son offrande, a accepté ses souffrances dans le silence de l’amour compatissant, a renversé la situation scandaleuse pour en faire une victoire lumineuse. Oui, l’amour triomphe ! L’amour a eu le dernier mot ! L’amour aura toujours le dernier mot ! La Résurrection du Christ est un événement : historique car l’Histoire en est bouleversée, cosmique car l’univers est concerné, spirituel car l’Esprit est donné, humain car la chair et l’esprit sont transfigurés, trinitaire car Dieu se révèle et se donne. La Résurrection est la réponse du Père à la folie du monde et la joie du Fils dans la démesure humaine. Elle est la force divine dans l’Esprit d’amour. Le Fils ressuscite pour faire de nous des fils/filles dans la grâce et l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit. Événement trinitaire puisque la Trinité s’est donnée, révélée et partagée. Nous ressuscitons avec le Christ pour la gloire du Père dans la puissance de l’Esprit Saint.

  1. 1. Il est vraiment ressuscité !

La mort et la Résurrection du Christ sont le kérygme d’origine, la première annonce, le bouleversement initial. Les Apôtres proclament la merveille et donnent leur témoignage. Ils en sont témoins, ils en mourront s’il le faut. L’Eglise primitive reçoit cette Annonce et la répand dans l’univers. Nos assemblées si colorées en sont le plus beau témoignage : l’Annonce a été faite ; elle est faite et le sera pour toujours, jusqu’à ce que Dieu rassemble tous ses enfants dans son Royaume. La vie triomphe, l’espérance est donnée, la foi se communique. Appelés aujourd’hui à transmettre le message, nous devons trouver les instruments d’aujourd’hui pour le faire.

Le Christ est Vivant : quel bouleversement ! La mort est vaincue par la vie, la mort ne s’oppose pas à la vie. Elle devient un passage. Elle est une porte sur l’invisible et une entrée dans le cœur de Dieu. Le Christ a rompu les verrous de la haine et de la peur, il nous entraîne vers le Royaume. Ce Royaume déjà présent et  pourtant à construire. Ainsi, ce Royaume est d’aujourd’hui, dans notre quotidien. Parce que la vie triomphe, la vie est à préserver, à choyer, à défendre. La vie est la vie en Dieu, une vie d’amour en la Trinité.

Le Christ est le Fils : quel bouleversement ! Dieu a un Fils, un vis-à-vis. Non pas fils à notre manière humaine mais Fils dans l’éternité des relations et la profondeur de l’amour. Non pas fils généré ou créé à la manière humaine mais engendré dans l’éternité et un avec le Père dans l’Esprit. Non pas fils par une quelconque action charnelle mais Fils dans une relation éternelle d’amour de laquelle procède l’Esprit. Oui, le Christ est le Fils, la Résurrection nous le donne à voir, à toucher, à vivre. Ce Fils illumine l’humanité par son incarnation véritable, sa solidarité, sa communion. Homme et Dieu, « sans fusion ni confusion » mais dans le respect des natures et l’unité de la Personne.

Le Christ est Dieu : quel bouleversement ! Le Christ est Dieu, notre Dieu. La Résurrection dévoile son identité : parce qu’il est le Fils, il est un avec le Père et spire l’Esprit. Fils de Dieu, il est Dieu. L’adoration est possible car en adorant le Fils, on adore le Père et on adore l’Esprit. Nous adorons la Trinité Sainte et rendons un culte au Père par le Fils dans l’Esprit. Cette approche trinitaire est le fondement de la foi chrétienne car le Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie. Il est la Lumière et la Résurrection. Il n’y a pas de christianisme sans le Christ-Dieu et pas de culte sans le Christ-Fils qui donne l’Esprit. L’amour du Père et du Fils est le lieu de notre repos, de notre héritage, de notre vitalité. Il est le Royaume dont parlait Jésus. Il est la force des croyants qui témoignent et se donnent par l’Esprit.

La Résurrection a bouleversé nos esprits, nos philosophies, notre anthropologie, nos structures, notre théologie. Elle a bouleversé notre organisation sociale, politique et économique. Elle a bouleversé notre conception de l’univers, de la nature, de la personne.  Elle a bouleversé notre relation au divin, à l’invisible, à Dieu. Elle a éclairé notre conscience, notre esprit et notre âme. Elle éclaire notre vie et nos relations. Elle met l’amour au cœur de la vie et de la personne humaine puisque l’amour est au cœur des relations divines, au cœur de la communion trinitaire. Dieu est Amour ! L’homme est à l’image de Dieu !

  1. 2. Nous sommes vraiment ressuscités !

Le Christ est ressuscité et nous ressuscitons avec lui. Nous participons de ce bouleversement cosmique et spirituel, nous partageons sa victoire par l’Esprit et entrons avec lui dans le Cœur du Père. Tout désormais reflète cette vie nouvelle et l’amour au cœur du processus. Nous sommes les témoins vivants du Christ vivant, son amour se répand par notre amour, la vie se répand par nos mains.

Ressuscités par les Sacrements : ils nous mettent en présence de la Présence. Ils nous font toucher l’éternité. Ils nous introduisent dans les relations trinitaires. Ils communiquent la vie divine. Ils préparent à la rencontre. Baptisés dans la mort et la Résurrection du Fils, nous recevons l’Esprit pour rendre gloire au Père et lui rendre le culte véritable. Confirmés dans l’Esprit du Ressuscité, nous nous nourrissons de son Corps et de son Sang sacrés pour être son Corps mystique. Nous savons demander pardon pour nous réconcilier et vivre dans l’amour. Notre engagement personnel, mariage ou ordination, est témoignage ea la vie de ressuscités du Royaume déjà là. Nous sommes accueillants de la force de Résurrection dans les petits, les malades et les faibles car c’est Lui qui règne et dirige le monde comme il dirige nos vies ouvertes à son amour.

Ressuscités en Église : fils/filles de la Résurrection, nous sommes les gens de Pâques, vivant d’amour et de l’Esprit dans la force de la Lumière. L’Église est le Temple de l’Esprit, le Corps du Christ, le Peuple de Dieu. Institution pour affronter les lois du monde, elle est communion des croyants et reflet de la communion trinitaire. Elle est expression de l’amour de la Trinité. Si elle s’éloigne de sa vocation, elle perd sa force. Si elle se rapproche de son Modèle céleste, elle renfonce son amour pour le salut du monde et devient alors  Sacrement du Christ dans l’agitation du monde.

  1. 3. Conclusion : la vie nouvelle des fils et filles du Père en Christ.

La Résurrection nous concerne : Christ est vivant et se révèle Fils du Père dans l’Esprit. Nous partageons cette révélation et nous laissons bouleverser par cette Bonne Nouvelle.

La Résurrection nous concerne : Christ est au cœur de nos vies et comme il est au cœur de la Trinité. Nous entrons dans des relations nouvelles par lui. Notre vie est lumière trinitaire par le Fils, dans l’Esprit, pour la plus grande gloire du Père.

JOYEUSES PÂQUES.

P. Francis

 

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SAMEDI SAINT

« Le premier jour de la semaine, de bon matin… »  (Luc 24, 1-12)

Mais quelle est cette nuit ? Nuit de la Résurrection !

Le Christ sort libre et vainqueur du tombeau ; il rejoint ses disciples apeurés, sa mère en attente, la création cherchant souffle et renouveau, le Ciel ouvert désormais à tous, le Père qui ouvre ses bras.

Le Christ sort libre et vainqueur du tombeau; il a obtenu le pardon, ouvert l’espérance, touché les cœurs, sanctifié la chair, illuminé l’esprit. Son Père est tourné vers lui et le reçoit dans l’amour.

Le Christ sort libre et vainqueur du tombeau ; il a rénové la vie, embelli le monde, donné la paix, proclamé la justice, permis l’unité. Son Père et lui sont Un dans le dynamisme de l’amour.

 

Mais quelle est cette nuit ? Nuit de la Création !

Le Créateur a donné son Souffle, lancé la vie, organisé le monde, inscrit l’amour en son cœur.

Le Créateur a rêvé l’humanité, modelé l’humanité, pétri l’humain, aimé l’humain.

Le Créateur a tout donné, un monde à choyer, un cœur à ouvrir, des frères à aimer, un Dieu à adorer.

 

Mais quelle est cette nuit ? Nuit de la libération !

Le Seigneur a guidé son peuple, affronté pharaon, touché les cœurs, proposé la liberté.

Le Seigneur a donné son Nom, a redit sa volonté, a réclamé son dû, a appelé son peuple.

Le Seigneur a sorti son peuple de l’esclavage, ouvert la mer, entraîné son peuple vers la liberté.

 

Mais quelle est cette nuit ? Nuit de Lumière !

La Création est renouvelée : elle reçoit la lumière pour relancer l’univers dans l’amour.

La libération est annoncée : elle est donnée à tous ceux qui accueillent le Fils dans l’Esprit.

La Résurrection est révélée : elle englobe l’univers, sanctifie l’humanité, entraîne vers le Ciel.

Nuit de Résurrection, de Recréation, de Libération, de Lumière

Nuit du Fils vivant par l’amour du Père dans l’Esprit pour le salut de l’humanité

Notre Nuit  lumineuse en la Sainte Trinité

 

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VENDREDI SAINT

« Je vous l’ai dit : c’est moi ! »

(Jean 18 et 19)

Ce jour est singulier. Il est ressenti du dedans et tout chrétien le vit de façon particulière. On jeûne, on prie, on se rassemble dans la gravité en évitant chants, fleurs et musique. On sait qu’il se passe quelque chose de spécial. On ressent dans son être le moment particulier de cet événement. Que des innocents sont condamnés injustement est malheureusement très commun dans notre histoire, passée et actuelle. Mais ici, il s’agit du Christ, envoyé par Dieu pour redire l’amour du Père, pour appeler à la justice et à la communion, pour inviter au pardon et à l’éternité. Il s’agit du Fils, reconnu comme tel à Pâques certes, mais dont la divinité effleure, dont la filiation transpire. Il s’agit de Dieu lui-même cloué par sa créature à qui il promettait la vie éternelle, le partage de sa divinité, la possibilité d’une communion dans le mystère unitaire de la Trinité. On sent la gravité du moment mais aussi de l’importance de cette croix, instrument de torture mais aussi objet de révélation et de glorification. En touchant la croix, on veut s’approcher de Jésus et lui redire notre attachement, notre amour, notre engagement à sa suite à défendre la vie et la justice, la possibilité d’aimer. Vendredi Saint est un jour de ténèbres mais aussi une lueur d’espérance car celui qui meurt met tout son amour à nous sauver, à nous redire un amour qui nous dépasse.

  1. 1. La Croix, révélation du Fils

Peut-on dire que la croix était la destinée de sa vie ? Sa mission était de nous sauver en nous parlant d’amour. La croix devient rédemptrice car elle exprime tout l’amour du Fils pour le Père et pour l’humanité. Cet instrument honni devient un instrument de révélation et de salut. Elle éclaire la vie de Jésus et le présente comme le Fils dans l’Esprit donné.

L’incarnation du Fils : Il prit notre chair pour la sanctifier et la préparer à la rencontre. C’est une vraie transfiguration qui reflète la beauté de l’humain mais aussi sa fragilité. Le Christ s’incarne pour nous mener au Père, au-delà des limites et de la contingence. Puisqu’il se fait petit et humble, la croix va l’exalter et montrer sa grandeur. Le Christ est grand par son humanité souffrante et expiatrice mais aussi par sa divinité respectueuse de  l’humanité. Le Christ de l’incarnation est là sur la croix : unité de l’Homme-Dieu qui sauve le monde.

La mission du Fils : il vint pour nous parler du Père et nous inviter à partager son Royaume. Sa mission est de nous ramener au Père par la force de l’amour. Cet amour nous ouvre la possibilité de la communion et cette communion est trinitaire. Nous sommes invités à entrer dans ses relations éternelles dans l’amour. Cette mission passera par la croix pour crédibiliser la proposition mais aussi pour nous pardonner et nous obtenir la grâce, pour nous prouver, s’il le fallait, la vérité. La croix révèle la profondeur de l’amour du Fils pour le Père et du Père pour le Fils, la grandeur de l’amour donné dans l’Esprit Saint, la vérité de l’amour trinitaire. La mission du Fils a dû passer par la Croix.

L’identité du Fils : on pensait voir le messie et même un excellent prophète, on voit un Fils tout orienté vers son Père. Du haut de la croix, on peut dire : « celui-ci était le Fils de Dieu », on peut professer la foi en sa divinité, on peut partager cette divinité. La croix nous montre la réalité humaine du Christ mais entrevoit son identité divine. Sous cette apparence défigurée, il y a le visage de Dieu. Son la laideur d’un torturé, il y a la beauté de Dieu. Sous la souffrance d’un crucifié, il y a la paix de Dieu. Difficile conjoncture, tentation de spiritualisation et même du déni… il y a pourtant un homme qui se révèle Dieu. Il faudra toute la lumière de Pâques pour le voir et l’accepter.

La communion du Fils : peut-on parler de la croix sans parler du Père ? Le Fils qui meurt en criant et qui s’en remet à Dieu, est bien ce Fils du Père éternel qui le reçoit dans l’Esprit. Comment concevoir que cet homme soit le Fils « auprès de Dieu depuis toute éternité ? », soit le « Bien-aimé » en qui le Père se complaît ? qu’il soit le « Verbe de vie » ? Peut-on accepter que le Père le laisse torturer et mourir ? Certains l’ont refusé, l’ont dénoncé, ont combattu l’idée. Le chrétien accueille cette vérité dans l’humilité et la confiance, sachant que l’amour est plus fort que la mort et que le Père est plus grand que nos insipides tergiversations, plus grand que nos limites raisonnables et affectives… et pourtant, seul l’amour peut expliquer, si on le peut, cette réalité apparemment contradictoire. Une chose est certaine, le Fils de la communion éternelle est le même qui meurt en croix et si cette communion éternelle est vécue dans l’amour, c’est l’amour qui s’exprime aussi sur la croix. Toute la Trinité est là !

  1. 2. La Croix, révélation de l’amour

Peut-on vivre cette journée, ce drame, ce scandale sans nous incliner devant l’amour qui se laisse voir ? La révolte, si légitime en soit, laisse place à la contemplation et devient engagement pour les autres, pour un monde meilleur, pour donner sa juste place à Dieu dans nos vies, nos communautés, nos sociétés. Elle devient salvifique. Seul l’amour est digne de foi, en ce Vendredi Saint et le dimanche de Pâques. Seul l’amour est vérité et lumière pour nous entraîner dans cet événement humain mais cosmique et même divin.

L’amour du Fils : Jésus le Christ accepte ce moment difficile dans la confiance et l’obéissance. Il ne retient rien, ne met pas de conditions, de discute pas. Ceci s’explique par son amour inconditionnel pour le Père. Ce même amour éternel s’explicite dans son amour humain. La relation éternelle se reflète dans sa relation humaine et spirituelle au Père. Jésus le Christ est bien le Fils Unique de Dieu, « auprès de lui depuis toute éternité » et maintenant retournant à lui après cette mission de salut et de divinisation. La croix est le signe de cet amour !

L’amour de la Trinité : le Fils est le Fils du Père de qui il est engendré et qu’il aime. Le Père engendre et aime le Fils. Cet amour est l’Esprit Saint, Personne divine, unité du Père et du Fils. Cette vérité va se révéler sur la croix et s’illuminer à Pâques. La Trinité est amour, relation d’amour, communion dans l’amour. L’amour ad intra va s’exprimer ad extra. Ainsi, la croix est révélatrice des relations trinitaires et de l’identité de la Trinité. On ne peut donner aucune autre explication que celle de l’amour trinitaire pour ‘supporter’ le drame de la croix. Ce drame humain devient le drame divin.  L’amour divin va s’exprimer par l’amour humain du Christ. La croix est le signe de cet amour.

  1. 3. Conclusion : le Trône de gloire

L’iconographie chrétienne a tenté de montrer le drame de la croix : paisiblement avec un Christ victorieux et régnant, habillé en roi ou en prêtre ; dramatiquement avec un Christ souffrant et torturé, couvert de sang et d’hématomes ; symboliquement en le montrant absent ou détaché… Chaque époque a fait son choix, réaliste ou symbolique. Une autre tradition montre le Christ en croix porté par son Père, dans la présence de l’Esprit : c’est le Trône de gloire. Toute le Trinité est là, aimant, se soutenant, vivant en relation… Trinité qui sauve, qui relève l’homme par le Christ aimé.

P. Francis

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JEUDI SAINT

« Afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous »

(Jean 13, 1-15)

Par cette célébration, nous entrons dans le Triduum pascal. Trois jours intenses et difficiles mais pleins de significations et de profondeurs. Il s’agit avant tout de suivre Jésus, pas-à-pas, de l’accompagner dans sa souffrance et sa marche vers la croix, de l’assister au moment de sa mort, de veiller près de son tombeau et finalement, de se relever avec lui. Nous mourons pendant ces trois jours saints pour ressusciter à la vie nouvelle. Moments d’un drame humain et spirituel intense. Moments d’un drame divin étonnant. Moments où le Ciel et la Terre se joignent pour laisser éclater la vérité dans la mort du Christ et la lumière dans sa Résurrection. C’est pénétrer le mystère que de suivre Jésus, mystère d’un amour immense et d’une grâce particulière, mystère du Dieu qui aime jusqu’à donner son Fils et à accepter sa mort sur le Croix. En s’agenouillant devant ses disciples, Jésus donne le sens de sa vie mais aussi de son sacrifice. Il invite au service et à la solidarité : il se donne aux autres comme il se donne dans l’Eucharistie. Le Jeudi Saint est le jour du don, du service, de l’adoration véritable. L’Eucharistie nous restera comme mémorial ; le service restera le critère de la vérité de notre adoration. Suivons Jésus au Cénacle puis au Jardin des Olivers et jusqu’en sa Passion.

  1. 1. L’Eucharistie, mémoire du Seigneur

L’Eucharistie est le culte chrétien par excellent, le « sommet de la vie chrétienne ». Elle rejoint la dernière Cène et l’actualise pour toujours. L’unique sacrifice de Jésus se vit à ce moment-là par la puissance de l’Esprit. C’est une mémoire et non un souvenir. De quelle mémoire s’agit-il ?

Mémoire du sacrifice : Jésus s’est donné. Il a offert sa vie. Sa vie, nul ne la prend mais c’est lui qui la donne. Alors qu’on pense l’avoir condamné, même injustement, qu’on le conduit à la mort, qu’on le fixe en croix, c’est lui qui s’avance, qui juge le péché du monde, qui s’étend sur la croix. Il est l’agneau du sacrifice pascal et il devient l’Agneau de Dieu. Il est le condamné et il devient le Victorieux. Il est le Maître et Seigneur, jusqu’en sa Passion et en sa mort. L’Eucharistie fait mémoire de ce moment particulier et intense du don du Christ, qui, versant son sang, verse son amour et pardonne nos péchés.

Mémoire de la mort : Jésus meurt en croix. Il ne fait pas semblant. Personne ne meurt à sa place. Il ira jusqu’au bout de la volonté de Dieu, cette volonté qui veut sauver, pardonner, accueillir, donner vie et grâce. Difficile de comprendre qu’il faille passer par la mort et la mort en croix, mais possibilité de comprendre quand on se penche sur le Cœur de Dieu et qu’on y côtoie son amour. Cette mort est expiatoire, sacrificielle tout en étant scandaleuse et dramatique. Paradoxalement, la mort du Christ est source de pardon et de bénédiction car il s’agit du Fils de Dieu. L’Eucharistie fait mémoire de cette mort et nous y associe car elle est la condition de la nouvelle vie en Christ. Mourir avec le Christ pour revivre par lui, avec lui et en lui.

Mémoire de la Résurrection : Jésus ressuscite. Il ne se réveille pas d’un sommeil de trois jours, il revient à la vie en englobant l’univers et en assumant l’Histoire et la Création. C’est un événement cosmique et surnaturel, ontologique et divin. Par la Résurrection, le Christ touche toute chose et toute personne. Il féconde de grâce la Création et l’humanité, il rétablit la Création dans son origine, il rend l’homme à la volonté divine. Il est l’homme selon le désir de Dieu. L’Eucharistie fait mémoire de la Résurrection. Pas d’Eucharistie sans la Résurrection. La Résurrection rend possible l’Eucharistie car le Christ est vivant, l’Esprit agit et le Père est glorifié. La puissance du Ressuscité est à l’œuvre et se déploie dans l’univers, dans le cœur de l’homme ; Elle porte à la communion trinitaire. C’est cette puissance qui propulse celui qui communie dans la Présence Divine et qui unit pour toujours l’Humain et le Divin dans l’Amour.

On le voit, l’Eucharistie est le vrai culte rendu au Père par le Christ dans l’Esprit. Le Fils se donne en vérité, actualisation de son unique Sacrifice. L’Esprit rend présent le sacrifice du Christ et consacre les oblats. Le Père accueille ce sacrifice comme l’adoration véritable dans laquelle s’unissent les hommes et la Trinité Sainte. Quel mystère étonnant ! Quel mystère merveilleux ! L’Homme-Dieu, le Christ, a rétabli les liens rompus et les a portés à leur maximum : la communion trinitaire éternelle est ouverte à la communion de tous !

  1. 2. Le service, mémoire du Seigneur

Si l’Eucharistie est mémoire de la dernière Cène, elle est le mémorial de la vie de service du Christ. Sa vie a été ouverture aux autres, don de soi, guérison, service. Il s’est fait « esclave »  de tous et n’a pas revendiqué son origine divine (Phil 2, 6-11). C’est pour nous un exemple. Et plus qu’un exemple, une voie spirituelle qui rejoint nos racines humaines. Personne, certes, ne veut être esclave mais tous nous sommes appelés à servir, à mettre l’amour des autres et de Dieu à la première place. Car de fait, servir c’est aimer.

Servir pour l’amour de Dieu : nous sommes serviteurs du Très-Haut et ce service est filial. Dieu a fait de nous ses fils/filles par le Christ. En l’aimant, nous devenons nous-mêmes, nous devenons fils/filles et cela rejoint notre humanité et notre vocation d’homme /de femme. L’amour de Dieu fait de nous des êtres aimés car l’amour est réciproque. Il se partage et ouvre à la communion.

Servir pour l’amour des Hommes : nous sommes au service les uns des autres. Comment aimer Dieu qu’on ne voit pas et haïr son frère qu’on voit ? L’amour se déploie dans nos cœurs car il vient de Dieu et rejoint nos fibres et nos gènes. Créés dans l’amour, nous ne pouvons qu’aimer pour vivre heureux et ainsi être qui nous sommes. Jésus l’a montré par sa vie, ses paroles, son sacrifice. Aller jusqu’au bout de l’amour demande une claire vision de notre vocation humaine et une ouverture à la volonté divine. C’est être fils que d’agir en fils et donc d’aimer. Le service fraternel est le critère de vérité et d’authenticité. L’Eucharistie nous porte à l’amour du Ciel en passant par l’amour des autres.

  1. 3. Conclusion : la table du Seigneur et la table des pauvres

Dans la tradition chrétienne, on parle des deux tables : la table de l’Eucharistie où se manifeste le mystère de la mort et Résurrection du Fils pour la gloire du Père dans l’Esprit et la table des pauvres où se manifeste par notre amour tout l’amour du Père par le Fils dans l’Esprit. Il n’y a pas de contradiction : le même Seigneur exalté et aimé dans l’Eucharistie est exalté et aimé dans le service quotidien des pauvres et des petits. C’est le même Seigneur que l’on sert à l’autel et chez les autres.

On pourra dire que le culte chrétien, c’est le service qui se déploie dans la messe avec toute sa solennité et dans l’amour des autres avec toute sa profondeur. On sert Dieu par amour et dans l’amour. Aimer communier au Corps du Christ c’est aussi aimer son Corps mystique, communion et institution, présent dans l’Histoire et déjà au Ciel, souffrant mais se sanctifiant.

P. Francis

 

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Palm Sunday – C

Readings: Is 50:4-7; Ps 22:8-9, 17-20, 23-24; Phil 2:6-11; Lk 19:28-40

The King on a Pony en route to Die

(Before the Procession)

Today we begin the week of weeks in the liturgical calendar: the Holy Week. Today we begin the commemoration of the high points in the history of salvation: the passion, death and resurrection of Jesus – the Paschal Mystery. Today we accompany Jesus on his solemn entry into Jerusalem where he will suffer, die and rise again. Yet, this day is a day of contradictions.

The King on a Donkey’s Back

In the gospel of Luke Jesus is on this single, long journey that he started from the little village of Nazareth (Lk 4:42-44) to the capital of the Jewish world – Jerusalem.  Now he is almost there nearing his destiny. It is going to be a solemn entry, almost as a King is about to enter to take possession of his capital. And the procession begins at the Mount of Olives – the mount that is be the stage for the ultimate Day of the Lord (according to Zechariah 14:3-4), the day of judgement. Perhaps the people have some insight into what is happening. They throw their cloaks on the road as a sign of their surrender to the king. And they sing in acclamation. The lines they sing are partly borrowed from Psalm 118 (verse 26) that celebrates the kingship of the Lord.

But here is a contradiction: the Lord rides on a donkey, and not on a horse. The horse could indicate a military, violent entry. So he has purposefully chosen a donkey, he makes a humble entry. As the prophet Zechariah once again reminds us, “Rejoice heart and soul, daughter of Zion! Shout for joy, daughter of Jerusalem! Look, your king is approaching, he is vindicated and victorious, humble and riding on a donkey, on a colt, the foal of a donkey” (Zechariah 9:9).

Solemn Journey to Death

This tumultuous celebration is not going to last long. We know from history what is going to happen. Perhaps Jesus knows too: after all, he has made a choice to be the suffering servant (Lk 4:1-12). Today, he makes a solemn entry into the city. Towards the end of this week, he will make a shameful exit to be hanged on a cross. Yet, that will not be his end. This week is going to quite eventful for Jesus, and for us too.

My dear friends, let us live through these paradoxes during the coming week, together with Jesus. It is in living through the paradoxes is our salvation.

Let us feel as he felt. Let us think as he thought. Let us pray as he prayed. It is in being united with him in his suffering, death, and resurrection is our own victory.

[2 reflection]

Being in every way like a human being

What are we like? If we role-play the scene of the Gospel what would be our characters? I am reminded of the unscripted sermon of Pope Francis on Palm Sunday some years back. This would serve as food for thought for the entire week. He raises the compelling question of what are we as human being?

Am I like Judas? A traitor who feigns the loved and then kisses the Master to hand him over, to betray him?

Am I like the disciples? Who understood nothing and fell asleep while the Lord was suffering. Has my life fallen asleep? Or like the ones who did not understand what it is to be betrayed? Or pulls his sword to settle the score?

Am I like Pilate? When I see that the situation is difficult, do I wash my hands and dodge my responsibility, allowing people to be condemned- or condemning them myself?

Am I like those in Power, who hastily summons the tribunal and seeks false witnesses? Am I like the crowd that was not sure whether they were at a religious meeting, or trial or a circus, and then chose Barabbas? For them, it was all the same: it was more entertaining to humiliate Jesus. Am I like the soldiers who strike the Lord, spit on him, insult him, who find entertainment in humiliating him? Am I like the Cyrenean, who was returning from work, weary, yet was good enough to help the Lord carry his cross? Am I like those who walked by the cross and mocked Jesus? “He was so courageous! Let him come down from the cross and then we will believe in him.” Am I like those fearless women, and the mother of Jesus, who were there, and who suffered in silence? Am I like Joseph, the hidden disciple, who loving carries the body of Jesus to give it burial? Am I like the two Mary’s, who remained at the Tomb, weeping and praying? Am I like those leaders who went the next day to Pilate and said, “Look, this man said that he was going to rise again, and we cannot let another fraud take place? And who block life, who block the tomb, in order to maintain doctrine, lest life come forth?

The above questions should accompany us in the Holy Week. We hear of many names in the gospel to today. WHO AM I LIKE?

[3 Reflection]

The Symbolism of the Donkey

This victory is symbolized by the donkey that Christ rode into Jerusalem on the first Palm Sunday.

The first symbolic meaning of the donkey shows us how Christ won his victory over sin and evil: through humility.

A donkey is a useful beast of burden, but not a glorious and impressive one.

And that’s exactly like the Christian virtue of humility, by which we lower ourselves in order to help raise up others, to serve them.

And this is what Jesus did, as St. Paul tells us in today’s Second Reading:

“…he emptied himself, taking the form of a slave, coming in human likeness… he humbled himself, becoming obedient to the point of death, even death on a cross. God becoming man and taking up residence in this sinful world is the ultimate act of humility.”

Just as Jesus rides the humble donkey into the city of Jerusalem, so he rides the virtue of humility through this sinful world in order to blaze a path for us into heaven.

He humbles himself to save us out of love.

The second symbolic meaning is more directly connected to Christ’s victory.

In ancient times, military commanders who were engaged in battle and conquest would ride on the most efficient beasts for war: strong, fast, powerful warhorses.

But after a battle was won, the victorious general would parade into the city riding on – you guessed it – a donkey.

That is why the people shouted out when they saw Jesus riding into Jerusalem on a donkey.

It was a sign for them; it meant that Jesus had conquered and was bringing the peace of his Kingdom (though they didn’t yet understand what kind of kingdom it was).

Everything in today’s liturgy – even the humble donkey – shines brilliantly with the aura of Christ’s amazing victory over evil and original sin.


[4 reflection]

Which Victory Are We Celebrating?

Today we hold in our hands palm branches.

In the ancient world, palm branches were the symbol of victory. 

For the Israelites in the Old Testament, the elegance, strength, and simplicity of this tree became a symbol of the just man or woman, the one in whom God’s law triumphed.

It also symbolized victory for the Romans.

Palm trees were not native to Italy.

And so, when the Romans started conquering other nations in the Mediterranean, the generals brought palm trees back to Rome as souvenirs of their victories.
 
So the crowds waving palm branches as Jesus entered Jerusalem were declaring his victory. 

Today, we echo them, we join them, and we declare and celebrate Christ’s victory.
But what victory is it? And how did Christ win it?

It is the victory over original sin. 
Original sin was mankind’s disobedience to God and obedience to the devil.

It shattered God’s plan, let loose the scourge of evil, and gave the devil a certain power over earthly society.

Jesus, through his passion, death, and resurrection, reversed the disobedience of original sin by obeying his Father’s will in spite of all the devil’s attempts to thwart him:

The betrayal of Judas, the abandonment of his apostles, the false accusations, the condemnation, the humiliation, the scourging and crowing with thorns, the torture of crucifixion – all of these sufferings were the devil’s attempts to get Jesus to say “no” to his Father, just as he had gotten Adam and Eve to say “no”.

But Jesus defeated the devil. He continued to love, forgive, and obey through it all. And so he, unlike Adam, unlike every other person in history, can say, “I have not rebelled” [first reading at the Mass].

His obedience establishes a beachhead in this world that is under the devil’s sway: Jesus’ Passion is D-Day for the devil, and liberation for us.

This is the victory we celebrate.


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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Fifth Sunday of Lent – C

Readings: Is 43:16-21; Ps 126:1-6; Phil 3:8-14; Jn 8:1-11

Grace and truth have come through Jesus Christ

Sometime back, I was participating in a training in Spiritual Accompaniment. During the days of training we also had ample time for personal prayer and reflection. One of the meaningful discoveries that I made during that week was to pray by just doodling. After every period of prayer, I would make some pencil drawings to relive my moment of prayer. I realised that these ‘childish’ drawings helped me a great deal in deepening the feelings that I had experienced during prayer. I discovered that, perhaps, doodling could be a non-verbal expression of the process of integrating our thoughts and feelings.

In the gospel passage of today we see Jesus writing on the ground, in a manner that could be considered very similar to doodling. I would like to centre my reflection around this sentence from the gospel text of today – the 5th Sunday in Lent: “But Jesus bent down and started writing on the ground with his finger” (Jn 8:6). We would try to answer two possible questions: what could that gesture of bending down and writing on the ground signify? And what could have been the likely content of that writing? This is not meant to be a scholarly analysis of the sentence, but only an analogical reflection, to evoke a certain feeling in us. May be, this will help us get in touch with the deeper meaning of the text.

Jesus bent down and started writing on the ground (Jn 8:6)

In the whole Gospel of John, we see Jesus visiting the temple of Jerusalem three times, coinciding with the three years of his public ministry. The event narrated in today’s gospel text forms part of his second visit to Jerusalem for the feast of the shelters or booths (Jn 7:2,10). In the middle of the festival (Jn 7:14), Jesus goes to the temple and begins to ‘teach’. The leaders of the Jews wonder, “How did he learn to read? He has not been educated” (Jn 7:15). Jesus claims that it is God Himself who taught him. There follows an argument, and the Law of Moses becomes the bone of contention. The Pharisees are infuriated, they want to arrest Jesus. And it is “Nicodemus – the same man who had come to Jesus earlier – said to them, ‘But surely our Law does not allow us to pass judgement on anyone without first giving him a hearing and discovering what he is doing?” (Jn 7:50-51). Then they all go home. Jesus himself retires to the Mount of Olives. This mount was seen, in the Old Testament (Zech 14:3-4), as the scene for the last judgement.

Early next morning, at daybreak, Jesus appears in the temple, he sits down (‘ex cathedra’) and again begins to teach (Jn 8:2). Meanwhile, perhaps at night, a woman had been caught in the act of adultery. As per the Mosaic Law (Lev 20:10; Deut 22:21), she is to be stoned to death. However, during the time of Jesus, the Romans were attempting to impose their rule of law on Israel, withdrawing the authority of the Sanhedrin to inflict capital punishment. So the leaders of the Jews bring the woman to Jesus. Jesus is nominated as the judge. But it is also a trap. Jesus, proactive as he is, uses this trap to teach a powerful message to them then – as He does to us now.

He “bent down and started writing on the ground with his finger” (Jn 8:6). Perhaps, he is mimicking a Judge. May be, he is reminding them that, just as the finger of God wrote the ten commandments on the tablets of stone, he, as the Son of God is rewriting the Law. In any case, against the background of my own experience of doodling during prayer, I would like to suggest that Jesus was doing something more symbolic. Jesus bent down – bending down could be a symbol of humility; and doodling, as I said, is an act of integrating our thoughts and feelings. Therefore, I would like to think that Jesus was inviting the scribes and the Pharisees towards an act of introspection, a process of soul searching. Jesus is inviting the accused woman to do the same. Yes, on this 5th Sunday in Lent, Jesus is inviting us to humbly bend before our God and do a soul-searching.

Law was given through Moses, grace and truth have come through Jesus Christ (Jn 1:17)

What was Jesus writing on the ground? There are many suggestions: most traditionalists think that Jesus was writing the sins of those men who stood at the scene with stones in their hand. Some feminists might suggest that Jesus actually wrote a question on the ground: “Where is the man?” Because, the same texts of the Law (Dt 20:22; Lev 20:20) that speak about stoning the woman caught in adultery also say that a man caught in adultery with the wife of another man, deserves the same punishment. However, against the background of the Gospel of John, I would like to think that Jesus wrote two words on the ground: Grace and Truth.

The evangelist John, in his prologue to the Gospel, which is like an overture to a musical, says, “For the Law was given through Moses, grace and truth have come through Jesus Christ (Jn 1:17). To me, this is one of the central themes of our Christian faith – a theme that has been so powerfully demonstrated in the gospel-story of today. The scribes and the Pharisees want to condemn the woman using the Law of Moses, but God in Jesus wants to embrace the woman in his Grace and Truth. In a sense, Jesus invites the Jews to look at the core of the Law, as they were reminded earlier by Nicodemus (Jn 7:50-51). Jesus offers also the leaders of the Jews a possibility to experience this Grace and Truth: “Let the one among you who is guiltless be the first to throw a stone at her” (Jn 8:7). This invitation to experience the Grace of God comes as a moment of Truth to those men: “When they heard this they went away one by one, beginning with the eldest” (v.9). The light that enlightens the path of some also exposes the shame of others. The presence of Jesus, the Light (Jn 8:12), makes those who justify themselves to become ashamed and unable to respond to the grace of God; the same light becomes a moment of embracing grace for the condemned.

Earlier in the Gospel of John when Jesus talks to Nicodemus, He says, “For God sent his Son into the world not to condemn the world, but so that through him the world might be saved” (Jn 3:17). This becomes so true for the accused woman, in the gospel story of today. Jesus asks her, “Woman, where are they? Has no one condemned you” (v.10)? Then Jesus invites her to experience Grace and Truth (v.11): “Neither do I condemn you” (Grace); “Go away, and from this moment sin no more” (Truth). She, who was brought to Jesus as to a Judge, finds in Him a Saviour. She, who was at the verge of death, receives a new lease of Life. She, who perhaps was a victim, now has to take responsibility for her own choices.

This is what our Lenten journey is about. It is a moment to experience the Grace of God. It is a time to rejoice in the saving justice of God (Rom 8:33-34). It is moment to look at the Truth about ourselves. It is a time of soul-searching. As St Paul tells us in the 2nd reading of today, “All I can say is that I forget the past and I strain ahead for what is still to come; I am racing for the finish, for the prize to which God calls us upwards to receive in Christ Jesus” (Phil 3:13-14).


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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RAMEAUX C

« Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse mais la tienne »

(Luc 19, 28-40 ; Luc 22, 14 – 23, 56)

Le carême touche à sa fin. Un long temps de préparation pour arriver à cette semaine particulière que l’on qualifie de ‘sainte’ car elle nous plonge dans le mystère de l’amour de Dieu. On a pu préparer son cœur par le jeûne, la prière et le partage. Nous entrons maintenant tous ensemble dans cette semaine qui a changé le cours de l’histoire et touché le fond de l’existence. Dieu s’est incarné et le voilà qui se donne jusqu’au bout. Il a parlé, a pardonné, a semé dans les cœurs le désir de la vie, de la paix et de l’éternité. Cette semaine révèle tout de l’homme mais aussi tout de Dieu. Elle révèle ce dont l’homme est capable de plus beau et de plus laid. Elle révèle ce jusqu’où Dieu peut aller pour montrer sa miséricorde et donc son amour. Il vient à notre rencontre et ne se fatigue pas de nous appeler, de nous inviter, de nous aimer. Il va souffrir pour nous pardonner. Il va se dépouiller pour nous enrichir. Il va mourir pour nous donner la vie. Tout cela prend sens le matin de Pâques. L’amour éclate et illumine l’univers, la grâce transforme les cœurs et traverse les âmes. Déjà le Christ en croix est signe de la victoire de l’amour. Il trône comme un roi, le seul Roi de l’univers. L’homme des douleurs est reflet de la beauté de Dieu. Mystère insondable, incroyable, intenable ! L’amour s’exprime maintenant, sans trompette ni fanfare mais dans la simplicité d’un condamné, aimé de Dieu, Fils du Père dans l’unité de l’Esprit Saint.

  1. 1. Le Roi de gloire

Jésus entre à Jérusalem comme le messie attendu, le roi consacré, le héraut de la promesse. N’est-ce pas la ville sainte ? Là se trouvent le Temple et les Tables de la Loi, le siège de la royauté et de la légitimité, le culte et les signes de l’Alliance. Dieu a choisi cette ville pour être lieu de paix et témoin de son unicité et de son amour universel. Il est le Roi d’Israël malgré les aléas de l’histoire, les péchés du peuple, les compromis des responsables. Il est le Maître parce qu’il a donné sa Loi de vie et a fait de ce ‘non-peuple’  son peuple chéri. Jésus va s’identifier à ce Dieu. Il l’appelle ‘Père’, il en prend les attributs au risque de paraître prétentieux ou blasphémateur. Sa croix sera le moment de vérité. Sa Résurrection sera le moment de la Vérité.

Le Christ Maître : en quoi Jésus est-il le maître ? Certes, il est maître spirituel car il dirige ses disciples vers la clarté et la communion. Il est maître car il enseigne et interprète la Loi et les prophètes. Sa parole porte et touche les cœurs. Cependant sa parole se révèle efficace, percutante, profonde. Elle traverse l’âme et rejoint la chambre secrète. Elle sait relever, éclairer et transformer. Ainsi, Jésus rejoint le lieu que seule la Parole de Dieu peut pénétrer. Comment fait-il donc ? Pourquoi sa parole est-elle pardon, vie, lumière ? Pourquoi sa parole est-elle un écho de la Parole Éternelle ? Il faudra Pâques pour comprendre : il est le Verbe de Dieu, la Parole de sagesse et de vérité, la Lumière. Jésus n’est pas un maître parmi d’autres, un parmi les enseignants ou prêcheurs d’Israël. Il est le Maître. Il EST ! Vérité incontournable pour le chrétien, vérité donnant vie pour le pécheur, vérité donnant accès à la Vérité toute entière. Il peut maintenant entrer à Jérusalem assis sur un âne comme le messie, l’humble serviteur, le révélateur du dessein divin. Son  humilité est garante de sa vérité.

Le Christ Seigneur : en quoi Jésus est-il le Seigneur ? Étonnante appellation pour un prophète ou un simple maître en Israël. Elle rejoint la seigneurie de Dieu, sa souveraineté, sa puissance. Comment résister à cette seigneurie, cette autorité suprême ? Jésus souffrira de s’être laissé appeler ‘Seigneur’ car ce titre prétend une égalité avec Dieu, un rang supérieur, un dépassement. Peut-il même prétendre à ce titre ? Voici donc une autre vérité incontournable pour qui croit au Christ ressuscité : cet homme est Fils de Dieu. Il est Dieu parmi nous. Il EST. Il peut maintenant entrer dans Jérusalem comme le Seigneur des lieux, le Maître de l’univers, la Présence du temple, la Loi.

Le Christ Roi : en quoi Jésus est-il le roi ? Les disciples osent proclamer : « Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur ». Ont-ils perdu la tête ou revendiquent-ils une idée politique ? Peut-on se mettre à dos les Romains et César, les collaborateurs et le clergé ? Voici une appellation religieuse d’une grave prétention politique et Jésus sera accusé de s’élever contre l’autorité politique, seule raison crédible pour le faire crucifier ‘légalement’. Et pourtant, Jésus est roi. Il est même le Roi de l’univers, le Seigneur des mondes, le Créateur. Il EST. Sa royauté est réelle mais ne se confond pas avec nos piètres royaumes ou nos prétendues démocraties. Elle touche le Ciel et rejoint la Terre, elle atteint les limites du cosmos et entre dans l’éternité, elle est de toujours et pour toujours car c’est le Royaume de Dieu. C’est bien le vrai Roi qui entre à Jérusalem et prend possession de son trône.

  1. 2. Le Roi des douleurs

Le Maître et Seigneur ne tardera pas à affronter les forces hostiles. Ceux qui sont supposés le reconnaître vont le rejeter, trop enfermés dans leurs certitudes et leurs traditions, trop apeurés de perdre une autorité de polichinelle, trop compromis pour accepter la nouveauté, la vérité, la beauté, trop occupés pour accueillir l’amour. Ils rejetteront l’Envoyé, le Messie, le Roi. Cette ‘Semaine Sainte’ va nous montrer tous les méandres du cœur humain et son péché, son orgueil, sa bassesse. C’est une leçon de vie mais aussi une leçon de sagesse car, de fait, cette ‘Semaine Sainte’ va surtout nous montrer la miséricorde divine et la vérité de son amour.

Homme des douleurs : le Roi s’avance vers son trône mais son trône est une croix. Trône dérisoire mais combien symbolique. Trône de douleur mais combien salvifique. Trône de gloire mais combien véridique. Alors que nous nous rebutons devant la douleur, cette douleur insupportable et inhumaine, voilà qu’elle nous est présentée comme un passage obligé, un moment de vérité, un pas dans la confiance. La beauté humaine se laisse percevoir à travers ce moment dramatique !

Beauté du Fils : le Fils en croix est le ‘plus beau des enfants des hommes’, la vérité suprême, la force divine, la victoire de l’amour. Est-ce possible de voir le Beau dans cet homme en souffrance ? Le même qui a été transfiguré sur la Montagne, le voici reluisant de vérité sur la croix. C’est le même Seigneur, le Maître, le Roi : « Jésus de Nazareth, roi des juifs » (Mat 27, 37 ; Luc 23, 38). Saurons-nous dépasser la dramatique de ce moment pour rejoindre son âme, percevoir son être et toucher le divin ? La Beauté est là, devant nous, c’est le Fils du Dieu d’amour, lumineux d’Esprit Saint.

  1. 3. Conclusion : une semaine pour entrer dans le mystère.

Les Rameaux sont difficiles à vivre : de la joie suivie de la douleur. Une lecture joyeuse suivie d’une lecture dramatique de la Passion. Le Roi entre à Jérusalem pour rejoindre son trône, la croix !

Les Rameaux nous introduisent dans le mystère du Fils, sa beauté toute divine, sa profondeur toute humaine, son existence tout amour. Ils présentent le drame du Père par le don du Fils dans la force de l’Esprit. Cette dramatique humaine devient le drame divin, l’Œuvre de la Très Sainte Trinité, le plus beau témoignage de l’amour trinitaire. Entrons donc dans ce mystère d’amour.

P. Francis

 

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Fourth Sunday of Lent – C

Readings: Jos 5:9-12; Ps 34:2-7; 2 Cor 5:17-21; Lk 15:1-3, 11-32

The Good Boy and the Bad Boy

Today is one of those days, when I feel, a homily might steal the gospel reading of its depth. The parable that we heard read is a much-quoted story and we are all too familiar with it. Perhaps I might just challenge that familiarity, so that the Word of God may become alive in us today.

Usually in stories and movies, there are three types of main characters: the hero and/or the heroin – the protagonist, around whom the story revolves; there is the anti-hero – the antagonist who creates a conflict which the hero attempts to resolve; and the supporting characters, who contribute to the events that lead up to the conflict. There would also be the minor characters (like the servants), and ‘the extras’.

The story of two boys

In the parable of today, there are clearly three main characters: the elder son, the younger son, and the father. Who do you think is the hero, who is the anti-hero, and who is the supporting character? Often this story is called the parable of ‘the prodigal son,’ creating the impression that the younger son, who “left for a distant country” (Lk 15:13), is the hero of the story. Some suggest that this story be called, the parable of “the prodigal father” or “the parable of the good boy and the bad boy”. These seem meaningful. Most versions of the Bible entitle this story as “the parable of the lost son” (GNB, NIV) – suggesting that even the elder boy could be the lost son. To resolve this dilemma, I think, we should look at the whole chapter 15 of the Gospel of Luke.

The chapter begins this way (Luke 15:1-3): “The tax collectors and the sinners were all seeking the company of Jesus to hear what he had to say, and the Pharisees and scribes complained, ‘This man’, they said, ‘welcomes sinners and eats with them.’

So he spoke this parable to them.” Though it is not explicit, we can assume that Jesus spoke this parable to the Pharisees and scribes. Jesus is with sinners because they sought his company; now Jesus tries to seek also the company of the Pharisees and scribes, as he tells them this parable. Actually Jesus tells them three parables: the story of the lost sheep (Lk 15:4-7), the story of the lost coin (Lk 15:8-10), and the story of the lost son (Lk 15:11-32). In the case of the first two stories the heroes are clear: the man who lost his sheep, and the woman who lost her silver coin. It follows then that the hero of the third story is the father.

My reflection today, however, is about the anti-hero. Who is the anti-hero in this story? It is important not to lose the final twist in Luke’s stories. We can easily think that it is the younger son, the so-called ‘prodigal son’, who is the anti-hero. I don’t think so, because he was lost but was found. He is like the sinners, in the beginning of the chapter, who sought Jesus. On the other hand, the elder son – the dutiful son – is the one who is still outside the home, out of the celebration, unable to respond to the love of the father.

The lost son

The father goes out searching for the dutiful son (Lk 15:28), just as he went out to welcome the prodigal son (Lk 15:20). But the response of each son is quite different. It is comparable to the “Two men [who] went up to the Temple to pray, one a Pharisee, the other a tax collector” (Lk 18:10-14). It is similar to the parable of the story of two sons in Matthew (21:28-31): “A man had two sons. He went and said to the first, “My boy, go and work in the vineyard today.” He answered, “I will not go,” but afterwards thought better of it and went. The man then went and said the same thing to the second who answered, “Certainly, sir,” but did not go.”

It is interesting to contrast the lines uttered by the two sons to their father, who went out to meet them, in the gospel of today. The prodigal son opens his lines with the word, “Father!” But the dutiful son says, “Look!” The younger feels he is not worthy to be a son (Lk 15:21), but the other has always been a slave, and wants to be so (Lk 15:29). There are two other things that are important to look at in the words of the elder son: “Look, all these years I have slaved for you and never once disobeyed any orders of yours, yet you never offered me so much as a kid for me to celebrate with my friends. But, for this son of yours, when he comes back after swallowing up your property — he and his loose women — you kill the calf we had been fattening” (vv.29-30).

First of all, he thought being good means just obeying rules. Poor guy, he never enjoyed life. He thought life is about slaving for his father. He was in the house of the father, but never made it his home. He was near the father, yet so far away from him. Secondly, by distancing himself from the father, he has also distanced himself from his brother. He refers to his brother as, “this son of yours”. He passes judgement on his brother – supposing that he swallowed up all the property with loose women – prostitutes. But that is not what the narrator (Lk 15:13) says in the beginning: “he squandered his money on a life of debauchery” (‘debauchery’ means extreme indulgence) and other translations render the same expression as -“in reckless living” (GNB), or “in wild living” (NIV). So the idea of ‘prostitutes’ comes from the elder son (Lk 15:30).

Perhaps the Word of God today invites us to look at ourselves – we, who are gathered here for this Sunday celebration, in obedience to a church law, feeling proud that we are not like the rest of them outside the church. Do I obey God or do I love him? Do I feel I am a son or a slave?

Some years ago, I was on home leave. I decided to go to participate in a youth retreat. On the first day I sat on one of those old steal chairs listening to testimonies. People came up to say things like, “I was a drug addict two years ago I came for the retreat here. Jesus touched me. And my life completely changed.” “I was a drunkard… I was a womaniser… I was confused about life… Whatever I put my hand on ended up in a failure, etc. etc…”

I was tired of hearing those stories. They were not my stories. After all, I was not a drunkard, nor a drug addict, nor a womaniser. How could this retreat help me? I thought I was really at the wrong place. As days went by that week I knew I was the lost son. Thursday evening that week was my moment of home-coming. That is a matter for another homily. But in short, God invited me to experience Him in His Son, Jesus. And I can only say my life has never been the same. That retreat taught me that conversion is not merely a bad person becoming good, but any person experiencing the love of God, The Father!

Luke does not tell us what actually happened at the end of the story in today’s gospel. Did the elder son actually go in to join his brother and celebrate? Or did he decide to go on with his life, fulfilling ‘duties’? In the Gospels, celebration is also a symbol of the Kingdom of God- ‘heaven’! Would I be willing to share in the celebration thrown open by the Heavenly Father, even if that would mean, I will find myself in the company of those who squandered their time in loose living?


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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CAREME 5 C

« Va, désormais, ne pèche plus »

(Jean 8, 1-11)

Déjà, l’atmosphère des fêtes pascales se fait sentir. On prépare la Semaine Sainte et on se réjouit pour Pâques. Le carême pourtant nous conduit dans les profondeurs de l’être humain, de son existence, de son identité et de sa faiblesse. Assaillis de tentations destructrices, nous fixons notre regard sur le Christ transfiguré de la montagne sainte. Sa divinité nous est promise. Sa luminosité nous est acquise. Sa beauté nous est partagée. Encore faut-il rejeter le mal et s’inscrire dans une histoire d’amour. Encore faut-il se reconnaître fils/fille et vivre de cette dignité. Nous avons beau tenter notre possible pour ressembler au Fils, il faut maintenant voir la réalité en face, affronter les méandres du péché en nous, rejeter tout compromis et vivre dans l’Esprit. On ne peut aspirer à l’infini si nous emplissons le fini de lourdeur. Être fini et limité, l’homme est grand par la force de Dieu. Le péché vient le défigurer et le dénaturer. Le pardon vient le relever et lui redonner dignité et beauté. Pensons donc à demander pardon, à nous réconcilier et à briller de l’amour trinitaire.

  1. 1. La réalité du péché.

Certains voient le péché partout, d’autres ne le voient nulle part. Certains en sont obsédés, d’autres vivent dans le déni. Certains y voient la cause de tous les maux, d’autres y voient un effort de liberté. Il semble donc qu’on doive mettre de l’ordre dans cette notion, grave en soi et très particulière.

Le péché, se couper de Dieu : le péché est un acte de désobéissance. Il renie l’origine et la dépendance. Il se veut sa propre origine et sa propre source normative. C’est donc un acte de séparation et une rupture de lien. Les relations d’origine et de dépendance envers le Créateur sont simplement niées et brouillées. On décide donc de se séparer en toute connaissance de cause et librement. Comme le prodigue de la parabole, on croit trouver la liberté mais on s’achemine vers le néant et le vide intérieur. On va toucher les tréfonds de l’âme insatisfaite et de l’esprit en émois.

Le péché, refus d’aimer : le péché est un refus ou une erreur de jugement. On refuse l’amour et on choisit la haine ou l’indifférence. On entre en compromis avec le mal, ses promesses et ses conséquences. Se couper de la source, c’est aussi se couper de la lumière et donc de l’éclairage nécessaire à notre vie de recherche et d’équilibre. Même si parfois, on ne refuse pas d’aimer, on s’engage dans des amours douteuses et déséquilibrées, des amours matérielles qui masquent l’horizon spirituel, des amours  sans lendemain et sans avenir. Bien souvent, nous voulons aimer mais on se trompe d’objet ou de sujet, on aime bien mal. L’amour qui porte au vide, à l’avilissement, à l’anéantissement peut-il être appelé ‘amour’ ? Certaines amours peuvent-elles nous mettre en contradiction avec l’Amour ? L’erreur nous laisse dans l’illusion et le désespoir.

Le péché, acte de mort : en se coupant de l’Origine de tout, en revendiquant une autonomie excessive, en refusant d’aimer ou en se trompant sur l’amour, ne nous acheminons-nous pas vers la mort ? De fait, le péché est un acte mortifère, suicidaire, destructeur. Il fait éclater les relations vitales et enferme dans des chaînes, belles et dorées parfois, annihilantes toutefois. La lente progression vers l’esclavage est une descente en enfer. On ne dira jamais assez combien le péché est destructeur et combien il compromet notre personne dans ses relations aux autres et à Dieu, dans l’estime de soi et la beauté. On ne peut que s’en désoler mais Dieu ne nous y abandonne jamais. Il vient nous chercher dans ce marasme pour nous conduire vers la lumière. Son pardon relève !

Ainsi donc le péché est un acte humain qui met en jeu la liberté et la responsabilité, la connaissance et la volonté. Il est véniel quand il n’a pas de conséquences catastrophiques mais il est mortel quand il nous coupe de la source de vie et qu’il nous projette dans la nuit, les ténèbres et la mort. Faisant mauvais usage de la liberté, il se trompe d’amour et perturbe la limpidité de la conscience. Il embrouille le jeu de la vie et affère de ses griffes le plus malin. Il ment pour mieux détruire. Seul l’amour du Père peut nous sortir de cette impasse et par le Fils, nous conduire vers la liberté des fils.

  1. 2. L’horizon du pardon.

La liturgie du jour ne nous parle que de pardon et d’horizons nouveaux (Isaïe 43, 16-21 ; Phi 3, 8-14). Le passé est le passé. Il est passé et même si nous y revenons souvent, il ne devrait pas nous enfermer dans la nostalgie ni dans la culpabilité. Son souvenir est source de sagesse. C’est le pardon qui ouvre l’avenir et rétablit les relations. Il restaure ce qui a été détruit. Il répare les conséquences catastrophiques de nos actes mortifères. Il insuffle l’amour et donc la joie dans la vérité.

Le pardon, acte d’amour : Dieu pardonne parce qu’il aime. Sa miséricorde entrevoit nos erreurs et tient compte de nos faiblesses. Elle vient redresser pour mieux élever. La femme adultère de l’Evangile a bien fauté, Jésus ne le nie pas, mais elle est rétablie dans la vérité face à son acte et dans la possibilité d’un avenir nouveau. Seul le pardon pourra lui donner dignité et donc possibilité d’un nouveau départ.

Le pardon, acte créateur : Dieu pardonne parce qu’il est Père. La mort du Fils a ‘payé’ nos dettes mais sa Résurrection a octroyé la grâce de devenir fils/filles en lui. Au-delà du péché, il y a possibilité d’une recréation, d’une vie nouvelle et plus belle. Même si nous restons fragiles et faibles, nous devenons forts et brillants en Celui qui aime, qui se donne, qui sanctifie. Si le péché a vicié les relations avec le Père, le pardon par le Fils a rendu possible des relations véritables dans le respect des autonomies et l’Alliance. L’Esprit vient ainsi ‘parler au cœur’ et prier en nous, crier « Abba » (Rom 8, 16), construire le Temple véritable, lieu de rencontre entre Dieu et sa créature, désormais appelée ‘fils bien-aimé’.

Si Jésus ne condamne pas, il n‘en est pas moins conscient des lourdeurs du péché. Il ne condamne pas le pécheur mais le péché. Il laisse une chance au pécheur en l’entourant d’amour et de miséricorde. Par son cœur vont passer les fleuves d’eau vive qui le mèneront vers le Cœur de la Trinité, communion d’amour. Pardonnés, nous sommes appelés au même engagement et à la même vitalité envers nos frères et sœurs.

  1. 3. Conclusion : fixer son regard sur le Christ

Le péché détruit. Il mène à la mort. Il brouille l’horizon. Il écarte des vraies relations. Il coupe le lien vital d’origine et de dépendance. Il fait croire à une fausse liberté.

Le péché rend responsable de ses actes. Il entraîne vers une décision dramatique mais libre. Il ne nous rend pas heureux pour autant car il entraîne vers le bas, vers la mort.

En fixant son regard sur Jésus, on peut percevoir l’amour du Père. Il responsabilise et réintroduit dans la dignité des fils. L’amour renouvelle le miracle de la création par la recréation pascale.

P. Francis

 

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CAREME 4 C

« Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi »

(Luc 15, 1-3. 11-32)

Le carême avance à grand pas. On se dirige vers Pâques avec foi et espérance, exprimant par nos sacrifices, nos prières et nos œuvres, tout l’amour dont nous sommes capables. Le carême est passager. Pâques est le lieu de notre salut et le milieu de notre vie. Il nous illumine de ses feux et nous plonge dans le mystère : mystère du Dieu qui nous aime, mystère de notre identité véritable par l’identité véritable du Christ. On résiste aux tentations destructrices, on monte la montagne de la rencontre pour prendre force et lumière, on se convertit pour approcher le plus possible de la vérité et de l’harmonie. Il nous faut prendre conscience de l’objectif pour avancer avec courage. Il nous faut renoncer aux appels de mort pour entendre les appels à la vie et à l’amour. La parabole du ‘fils prodigue’ est un bel exemple de conversion, de retournement, de vérité. Les deux fils ont besoin de comprendre et d’accueillir l’amour de leur père. Ils doivent recentrer leurs convictions et retrouver la vérité. Fils prodigue ou fils prodigues ? Les deux fils sont invités à une filiation véritable et à la gratuité, à la liberté et à la vie. Le Christ est celui qui le mieux nous fait comprendre combien nous sommes aimés et attendus, combien nos pensées et actions sont loin de l’amour mais combien aussi nous avons les moyens de nous rapprocher du Père, par Lui dans l’Esprit.

  1. 1. Le fils cadet : une vie loin du Père.

On aime s’attarder sur le fils cadet. Ses frasques nous inspirent et nous mettent en garde. Il abuse de son père pour vivre sa vie. Il ne trouvera que le vide et la déchéance. Il n’a rien contre son père si ce n’est qu’il veut naviguer tout seul. Il est vrai qu’on le comprend un peu, même si les moyens employés nous rebutent. Qu’est-ce donc que la vie ? Qu’est-ce que le lien familiale et l’amitié ? Par incompréhension, nous pouvons nous éloigner du père et voguer à notre perte.

L’origine : le fils cadet revit le drame d’Adam. Il veut être sa propre origine, masqué par un désir certainement sincère de liberté mais il se trompe. Il prend les devants et ‘enterre’ déjà son père en demandant sa part d’héritage. Les conséquences en seront dramatiques mais la conscience de l’origine sera sa planche de salut. Il reviendra. On n’est pas seul au monde. On a les ‘siens’ qui nous ont lancé dans la vie. Le Père est notre origine, s’éloigner de lui nous enfonce dans les ténèbres et dans une aventure sans futur. Une fausse liberté nous aveugle.

Le sens de la vie : le fils cadet veut vivre sa vie sans y mettre du sens. Il dilapide l’héritage de façon futile et se retrouvera seul. Il nous semble parfois avoir bien réfléchi mais nous avons construit sur du sable. Nous sommes sans racine et sans consistance. Nos actes en subiront les conséquences et notre vie n’en sera que plus fragile et instable. Le Père donne le sens des choses car origine, il est aussi le but de l’existence. Lui-seul peut consolider, renforcer, passionner. Il établit sur le roc pour faire face aux tempêtes inévitables de l’existence.

Les choix de vie : le fils cadet semblent heureux de sa nouvelle liberté. Il veut être lui-même et se construire mais cela ne sera que déchéance et désinvolture. Pourquoi donc sa nouvelle liberté ne lui donne-t-il pas le bonheur ? Pourquoi ses choix libres sont-ils porteurs de mort ? Il n’a pas conscience que la liberté est exigeante et que ‘faire ce que l’on veut’ n’a jamais porté quelqu’un à la plénitude de sa personnalité, à la relation véritable, à la communion du cœur. Le Père seul peut donner la vraie liberté car il nous demande d’agir en fonction de ce que nous sommes en tant qu’êtres humains mais aussi en tant que ses fils/filles. L’humain rejoint le divin. L’humain communie au divin, sinon il y a discordance et donc division et rupture.

La vie ou la mort ? Le fils cadet a le choix. Il fait le mauvais choix même si on peut laisser le doute sur ses intentions. Ses choix portent à la mort, c’est dire que le péché n’est pas absent de sa vie. Non seulement le péché moral que ses actes démontrent mais aussi un péché fondamentale, profond, intérieur : il refuse la vie, l’amour, la liberté. Il croit être en vie, aimer et libre. Son départ a été faussé, les conséquences sont le péché et donc la mort. En se coupant du père, il s’autodétruit. Le Père donne la vie, celle qui maintient dans l’existence et qui nous plonge dans l’éternité. Il nous entoure d’amour, celui qui vient de son Cœur, de sa relation éternelle en la Trinité. Il produit la liberté qui s’harmonise avec notre humanité et rejoint la liberté divine. La mort spirituelle  n’est pas de Dieu. La vie éternelle vient de Dieu. La vie tout-court est un don divin.

Finalement, malgré ses intentions de liberté et d’autonomie, le fils cadet se trompe. Son point de départ est faussé. Il en tirera malheureusement toutes les conséquences et s’enfoncera dans une vie de misère et de désespoir. Le soubresaut sera salutaire. Une flamme brille malgré tout dans son cœur : le souvenir de l’amour et de la tendresse. Il peut alors se mettre en route vers son père.

  1. 2. Le fils aîné : une fausse image du Père.

Le fils aîné n’est pas en reste. Il ressemble un peu à son frère. Il fait des choix différents qui n’en sont pas moins discutables. Il ne s’agit pas de jalousie ou même d’indignation. Il s’agit d’une fausse image de son père. Il ne connaît pas son père, l’affuble de faux sentiments ou de faiblesse. L’histoire de son frère mettra en lumière son propre péché, ses erreurs de jugement, sa crainte du père.

Père ou dictateur ? En refusant d’entrer dans la maison, il se construit une image faussée de son père. Il le prend pour un dictateur, pour un maître, pour un puissant. Il n’a pas confiance et se laisse guider comme un faible, comme un irresponsable. Toutes ses années à obéir servilement sans reconnaître sa position privilégiée de fils, d’héritier, d’être aimé. Il ne peut alors admettre le pardon et encore moins de resituer son frère à sa place originelle dans la famille. Il a besoin lui-aussi de conversion et de pardon, d’authenticité et de vérité, d’un regard vrai sur son père.

Amour ou crainte ? En refusant d’aimer son frère, il révèle qu’il n’aime pas son père. Son indignation est légitime mais son amour du père est faible et minoré. Finalement, ses relations au père ne sont pas de communion et de paix, elles sont larvées et captives. Elles expriment une crainte qui n’a rien à voir avec l’amour du père mais relève du fantasme. Il a besoin lui-aussi de conversion, de passer de la crainte et la révolte à l’amour authentique et profond. La miséricorde du père est pour lui aussi .

  1. 3. Conclusion : tous fils du Père.

Le carême nous aide à bien nous situer par rapport à Dieu : sommes-nous en recherche d’une liberté mortifère ? Sommes-nous des enfants serviles qui ne disent rien mais n’en pensent pas moins ? Nous sommes les enfants du Père miséricordieux à la manière du Fils par la force de l’Esprit.

Le carême exige une liberté authentique et pertinente, celle qui est donnée par l’Esprit Saint et qui nous identifie au Christ. Non pas crainte servile ni révolte déstructurante, mais l’amour simple des enfants de Dieu, dans le respect des autonomies et la vérité des relations.

 

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Third Sunday of Lent – C

Readings: Ex 3:1-8,13-15; Ps 103:1-4, 6-8, 11; 1 Cor 10:1-6, 10-12; Lk 13:1-9

THE GOD WHO OFFERS ME A SECOND CHANCE

Is the God you believe in, a coach or a referee? What does a coach do, for instance, in the context of football? He trains his team before the match. He is there during the struggle of his team. He may not play the game, but he encourages, gives directions. He may shout at the players, but only for their own good. Generally, the coach is concerned with the quality of the game and how well individuals and the team have played it.

On the other hand, the referee expects you to know the rules of the game and just to obey. He is not concerned with the results of the game. For him, a good team is that which has obeyed the rules – blindly.

Do you feel your God is a referee who just wants you to obey rules? Does he blow a whistle on your attempts to enjoy life? Does he produce a yellow card when he is fed up, and does he show you a red card when things have gone out of control, in an attempt to keep you out of the game?

How do I relate to God? As to a referee – with fear, hiding, arguing, constantly defending myself? Or as to a coach, ready to learn, with respect and admiration, yes, to obey him because it is good for me, it is good for the team!

The image of God that emerges in the Liturgy of the Word on this 3rd Sunday of Lent is one of a ‘coach’. (We know we are talking about God here in an analogical sense, in fact, as we always do.) Just as God called Moses and walked by his side training him to be a great leader (1st reading of today), and just as God guided the people of Israel in the form of fire by night and cloud by day (2nd reading of today), God walks with us as a mentor.

In the Gospel of today, we see Jesus on this Lukan grand journey to Jerusalem – a journey that he started soon after the experience of transfiguration (Lk 9:51; the gospel reading of last Sunday), he will reach Jerusalem only by Chapter 19 of Luke, and a journey that will culminate with his death and resurrection. On this journey, Jesus is told about a cruel happening in Jerusalem: Pilate had killed some of the Galileans who were offering sacrifice there. Jesus uses this occasion to make a point about the nature of God – His father – and about our own response to Him.

There are, at least, two meaningful insights about God that come out from the gospel of this Sunday:

(a) Our suffering is not a result of our sins, though suffering could be pedagogical, that is, it teaches us something about human nature.
(b) And despite our own failures and indifference, God always offers us a second chance.

What can we learn from human suffering?

One easy way of explaining the problem of evil and the question of why human suffering, is to attribute it to our own sins. But how do we explain that when an innocent person suffers? Hinduism and Buddhism try to attribute it to the sins of the same person in the previous birth. Clever! Early Judaism attributed the suffering of innocent person to the sins of their forefathers. But already in the later parts of the Old Testament, this is questioned: as in the book of Job and in some parts of the prophets. For instance, in prophet Jeremiah, the Lord God says: “In those days people will no longer say: “The fathers have eaten unripe grapes; the children’s teeth are set on edge” (Jer 31:29; also Eze 18:2). This has been the consistent message of Jesus and Christianity. To me, trying to find a rational cause of human suffering is an expression of pride and an inability to accept the mystery of our human condition. Often, the spontaneous reaction to suffering is, why? Why me? This ‘why’, is not looking for a rational answer, but just a sense of wonder at the mystery of life itself.

In any case, Jesus often refers to suffering as pedagogical, that we can learn something from it – not necessarily the one who suffers but even those who witness it (See, Jn 9:1-3), and share in it. And in the gospel of today, Jesus says (Lk 13:2-3): “Do you suppose that these Galileans were worse sinners than any others that this [calamity] should have happened to them? They were not, I tell you. No; but unless you repent you will all perish as they did.” In other words, Jesus is saying human suffering and death, makes us aware of our own frail nature, our shortness of life, and our creaturely-ness. And this awareness invites us to live more meaningful lives. On the other hand…

God is ready to offer us a second chance!

I remember, learning to use the computer in the 1980’s. Those were the days when we worked with DOS (Disk Operating System), we did not yet have access to the Windows. One day, I made a mistake of deleting the contents of a whole hard disk, and didn’t know how to ‘Undo’, causing such a havoc to our school computer department that was only in its infancy; moreover, the computer I was working on was the only one with a hard disk! Those of us who work with computers these days, I am sure, appreciate the ‘Undo’ icon, which offers us a possibility to reverse the consequences of our own decisions and actions – at least to some extent.

Today’s gospel tells us that God, in his infinite goodness, offers us that possibility: to reverse the consequences of our previous decisions. God offers a second chance. The farmer, in today’s gospel, goes to his fig-tree to find some fruits but there is nothing yet. This is the third year that he has done this. Some scripture scholars think that this reference to ‘three years’ (Lk 13:7) might refer to Jesus’ years of public ministry and his visit to Jerusalem these years (Jn 9:3). But the owner of the vineyard is ready to wait one more year. Meanwhile he is going to offer better opportunity to the tree by digging round it and providing manure. Yes, God is patient to wait one more year. He has given us one more season of Lent. How do we want to respond to this?

Allow me to conclude with a poem attributed to Kathleen Wheeler:

He came to my desk with quivering lip –
The lesson was done.
“Dear teacher, I want a new leaf,” he said,
“I have spoiled this one.”
I took the old leaf, stained and blotted,
And gave him a new one, all unspotted,
And into his sad eyes smiled:
“Do better now, my child.”

I went to the Throne with a quivering soul –
The old year was done.
“Dear Father, has thou a new leaf for me?
I have spoiled this one.”
He took the old leaf, stained and blotted,
And gave me a new one, all unspotted,
And into my sad heart smiled:
“Do better now, my child.”


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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CAREME 3 C

« Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir ?»

(Luc 13, 1-9)

Le carême est un cheminement de conversion et de transfiguration. Les Tentations de Jésus au désert (Lc 4, 1-13) nous ont mis en garde contre les dangers de la violence, de la dénégation du Père et de la désobéissance. Ces tentations nous guettent quand nous nous éloignons de la source de la vie et que nous cherchons des raisons de vivre et d’agir en dehors de la Vérité. La Transfiguration de Jésus sur la montagne (Lc 9, 28-36) nous a révélé la divinité du Fils et toute sa beauté, la glorification du Fils et toute sa grandeur, la relation du Fils et l’amour trinitaire. La Transfiguration nous concerne car nous partageons la gloire du Fils et vivrons éternellement dans l’amour du Père par l’Esprit. Le carême nous purifie et nous permet de faire confiance, de lâcher prise, de revenir, de nous ‘retourner’ (convertir). La vie se charge de nous mettre à l’épreuve et nos limites peuvent devenir des occasions de désespérer, de nous questionner, de faire des choix. La violence menace la société mais nous menace de l’intérieur. Elle est le chemin contraire de l’amour, le chemin rejeté par le Christ, la voie vers la rupture. Violence intérieure qui mine les relations, violence sociale qui détruit le lien fraternel. Revenons à la foi, à l’espérance et à la charité, vertus théologales qui rétablissent le lien avec Dieu et concrétisent notre filiation adoptive.

  1. 1. Ballotés par la vie !

Peut-on tout maîtriser ? Peut-on tout prévoir ? Peut-on tout planifier ? On le voudrait mais ce n’est pas le cas. Est-ce même souhaitable ? La vie nous échappe, nous entraîne et nous ballotte. Nous sommes souvent comme sur un bateau à la dérive, au gré des vagues et des courants. Nous avons rejeté, certes, l’idée séculaire des forces obscures qui nous tyrannisent mais nous avons gardé inconsciemment le sentiment que quelqu’un, quelque chose nous dirige. Ambiguïté que de rejeter l’inconnu ou le superstitieux et de croire à une force supérieure.  Retour au paganisme ou équilibre chrétien ? Jésus prend des exemples et rétablit la vérité.

La nature : on l’aime mais elle nous fait peur. On veut la maîtriser mais elle nous échappe. On craint ses colères et sa vengeance. Elle fait irruption dans notre quotidien et suit ses lois immuables. Le retour du bâton est terrible quand nous avons cherché à changer son cours naturel. Dieu ne l’a-t-il pas créée avec sagesse et exactitude ? Sommes-nous des demi-dieux pour vouloir bouleverser son harmonie ? Créée, la Création est autonome et évolue selon son rythme. La Providence vient compléter la nature par une intervention respectueuse et amoureuse.

La société : on aime vivre en communauté mais on subit les lois du plus fort. Les regroupements humains ne sont pas toujours heureux et les équilibres se font sur la violence et la domination. Violence physique quand on en vient aux mains. Violence psychologique quand on manipule. Violence pratique quand l’argent ou la force écrase le prochain. Sommes-nous des esclaves du marché, des pouvoirs, de la politique ? Créés libres par le Père céleste, nous sommes aimés et appelés à la fraternité. Quand l’amour n’a plus le dernier mot, quand il est dénaturé ou ridiculisé, quand, nous offensons le pauvre et le petit… nous nous éloignons de notre humanité et donc de notre vocation filiale. Et pourtant, égaux par nature, nous devrions construire une humanité fraternelle basée sur le droit naturel et le droit révélé, sur la raison et la foi, sur l’amour.

Nous-mêmes : on cherche la liberté et on s’enchaîne. On revendique ses droits et on rabaisse ceux des autres. On parle d’amour et on produit l’incompréhension. On marche vers l’équilibre et on s’enferme. On a bien du mal à se comprendre entre tendances, passions, pulsions, psychoaffectivité ébranlée, sentiments, vertus, idées, espérance…  On minimise le péché. On dévalorise notre relation à Dieu. On accueille le Verbe comme une parole parmi d’autres. Créés dans l’amour et recréés par amour, nous sommes pourtant les bien-aimés du Père. L’Esprit a été donné en abondance en la Résurrection du Fils.

Le carême est donc une croisée de chemin, un test de vérité, une expérience de rencontre, une plongée dans la confiance et une remise de soi dans l’amour. La vie nous ballotte certes mais les bras du Père sont grand ouverts, à l’image des bras ouverts du Fils en croix et de la Nuée céleste qui nous couvre de son ombre protectrice et amoureuse. Donner du fruit dépend donc de notre conversion.

  1. 2. Bercés par l’Esprit !

Jésus vient rétablir la vérité. Vérité de la relation à Dieu, vérité de l’équilibre naturelle, vérité du vivre-ensemble dans l’amour. Le chrétien est avant tout un fils/une fille, qui se sait aimé/ aimée du Père et qui agit dans l’Esprit du Fils. La Création est un don à respecter. La société est anticipation du Royaume à construire. La vie spirituelle vivifie la vie matérielle. La communion trinitaire est une réalité déjà présente qui donne l’éternité.

Dieu EST : « Je suis celui qui suis » dit Dieu à Moïse (Ex 3, 14). Les « Je suis » de Jésus en sont un écho si fort et si évident que par lui, nous touchons le divin. Ce ‘être’ est source d’équilibre. L’Être de Dieu est protestation contre les idoles mortifères, contre l’exploitation, la violence. Il est joie dans la peur, grâce dans le doute, force dans la faiblesse. L’Être est notre origine.

Dieu AIME : « Dieu est amour » conclut avec foi et émotion Jean l’Evangéliste (1 Jn 4). Tout est dit. Non seulement Être, Origine, Source, Dieu est relation, communion, participation, don. L’amour rétablit la vérité des relations humaines puisqu’il préside à la Trinité, qu’il est la Trinité. On comprend mieux le « Je suis » de Jésus qui introduit dans une relation nouvelle par la grâce de sa Résurrection.

Dieu est TRINITE : « le Père et moi nous sommes un » dit Jésus dans l’Esprit (Jn 10, 30). Cette affirmation, pour surprenant qu’elle soit, est notre liberté, notre créativité, notre avenir. En elle, la foi se reçoit et grandit, l’espérance s’enracine et ouvre le Ciel, l’amour est communion et atteint le Cœur de Dieu. Parce que Dieu est Trinité, nous sommes libres dans l’amour.

  1. 3. Conclusion : grandir dans l’amour

Jésus appelle à la conversion : rétablir les liens de vérité avec le Père en rejetant toute superstition, tout déséquilibre, toute crainte irraisonnée.

Jésus appelle à la conversion : vivre dans l’amour concrètement, en famille, en communauté, en Eglise, en société, en rejetant la violence, fruit du péché.

Jésus appelle à la conversion : nous donnerons du fruit si nous émondons en nous toute branche morte, tout sentiment non-évangélique, toute pensée loin de l’amour, de la communion, de la vie.

Le carême est là pour nous purifier et nous garantir les grâces de la Trinité, notre vraie Demeure !

P. Francis

 

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CAREME 2 C

« Son visage apparut tout autre »

(Luc 9, 28-36)

Les tentations de Jésus ont été un moment de grande intensité. Face au diable, le diviseur et le menteur, Jésus a pu réaffirmer son identité, approfondir sa relation au Père et suivre sa mission. Il devra désormais convaincre par la douceur, se faire connaître par l’amour et sauver l’humanité dans l’obéissance libre. Le carême nous aide à réaffirmer les mêmes convictions et à en vivre. Au milieu de ce combat ‘ontologique’ et des tentations cherchant à nous détourner de l’amour du Père, il y a toujours une lumière, une espérance, un signe divin. Il y a un appel à se dépasser dans l’Esprit Saint. Il y a le Visage du Christ et sa beauté qui nous plonge dans la beauté divine. Ce visage humain reflète la gloire de Dieu. Cette humanité transfigurée nous porte au cœur de la Trinité. Ainsi, le Christ est Fils, le Fis du Père qui sauve dans l’Esprit et qui nous glorifie par sa Résurrection. Ce moment évangélique de la Transfiguration est une oasis dans notre désert, une fraicheur bienheureuse dans les amertumes de la vie, une caresse divine dans la violence du monde. La beauté se fait voir. Elle est divine. Elle est trinitaire.

  1. 1. La beauté du Fils

On l’avait bien compris à Noël : Jésus est le messie, le Fils du Très-Haut. On nous l’avait répété au Baptême du Jourdain : « Tu es mon Fils, le Bien aimé » (Lc 3, 22). Le démon lui-même avait repris ce titre au moment des tentations (Lc 4, 1-13). Cette filiation va se laisser voir dans toute sa splendeur. La gloire du Fils va toucher les apôtres et resplendir sur la montagne. Le Ciel et la Terre, à nouveau, se rejoignent et Jésus le Fils est au cœur de cette rencontre. De fait, homme et Dieu, il est notre « Chemin » (Jn 14, 6), notre point de rencontre, notre accès au Père. En lui, l’humain et le divin se touchent, se rencontrent, s’unissent, s’aiment. Sa Personne est notre vie et notre lumière. Eclate alors toute la joie céleste et toute la beauté divine qui transfigurent la beauté humaine.

Beauté de l’identité : le Christ est beauté. Il est le Fils, vraie expression du Père et joie de l’Esprit Saint. Sa vie sera toute orientée vers le Père afin de nous partager cette vie éternelle dont il jouit en tant que Dieu et qu’il partage en tant que Fils. En regardant le Christ, nous voyons Dieu (Jn 14, 6). Son visage est accès au visage du Père. Ses gestes sont des gestes de salut. Sa Personne reluit de la vie divine. Il est le Fils et donc icône du Père pour nous (Col 1, 15), qui ne saurions regarder Dieu en face sans mourir (Ex 33, 20). Même en croix, dans ces circonstances extrêmes de détresse et d’agonie, la beauté divine se laisse apercevoir et nous plonge dans le mystère. L’Orient a su nous laisser ses mosaïques et icônes de lumière. L’Occident a su nous laisser son architecture et sa statuaire de glorification. Beauté !

Beauté de la communion : le Christ est beauté. Il est en communion avec le Père dans l’Esprit Saint. Un en divinité, il est engendré par le Père dans l’éternité et leur relation sont des relations d’amour. Loin de nous l’idée d’un polythéisme larvé ou d’un adoptianisme théorique. L’Incarnation est vraie. L’humanité du Christ n’est pas une illusion. Sa divinité est réelle. Sa Résurrection n’est pas une fiction. Cette unité en Christ du divin et de l’humain reflète l’unité de la Trinité et nous introduit dans la communion des Personnes Divines. L’Orient nous a laissé une théologie descendante. L’Occident a préféré une théologie ascendante. Beauté !

Beauté de la mission : le Christ est beauté. Il a été envoyé pour exprimer l’amour du Père et donner l’Esprit. Sa mission a une valeur salvifique à cause du péché originel et de l’endurcissement de nos cœurs. Elle a surtout une saveur de gratitude et de communion. La mission du Christ est avant tout une mission de réconciliation et d’unification. Elle nous mène au cœur du mystère trinitaire, elle nous donne accès aux relations trinitaires, elle nous partage la beauté trinitaire. L’Orient a su refléter cette beauté dans une ecclésiologie de communion. L’Occident a su la refléter dans une ecclésiologie de service et de charité. Beauté !

Toute la gloire du Fils se manifeste à la Transfiguration. Anticipation de la gloire de la Résurrection, avant-goût de la glorification en son Ascension, elle nous aidera à dépasser le traumatisme de la croix pour y voir là aussi la pure beauté de Dieu émergeant de nos fantaisies et de nos laideurs. Cette même transfiguration nous est proposée car fils/filles dans le Fils, nous reflétons nous-aussi la gloire divine et sa beauté.

  1. 2. La beauté des fils

Loin d’une anthropologie à quatre sous, l’anthropologie chrétienne est une conséquence de cette glorification, de la Résurrection et donc de la Révélation. Le Christ est notre chemin quand nous parlons de l’homme. Homme selon la volonté de Dieu, loin des compromis douteux qui nous caractérisent, ‘antithèse’ au péché qui nous défigure, la Personne du Verbe nous précède dans la réflexion et nous élève à son niveau. Beauté reflétant la Beauté, il nous la communique afin de resplendir comme lui et de dégager sa ‘bonne odeur’ par tous les pores de notre existence.

Beaux par Création : nous sommes voulus par Dieu. Non pas électrons lancés dans l’univers sans origine ni but, nous sommes aimés. Dieu peut-il haïr sa Création ? Il aime ce qu’il a créé et particulièrement ceux qu’il a créés. Créatures, nous sommes préparés à plus, à plus grand dans l’amour et la liberté, au saut sans la transcendance.

Beaux par Recréation : nous sommes adoptés par Dieu. Non pas esclaves d’un dieu tyrannique ou jaloux, arbitraire ou violent, nous sommes fils/filles d’un Dieu d’amour et de communion. Frères et sœurs du Christ, nous partageons sa filiation dans la lumière de sa Résurrection qui nous a transfigurés et emportés au Ciel par l’Esprit Saint.

Beaux en la Trinité : nous sommes participants de l’amour divin. L’humain ne devient effectivement homme ou femme qu’en devenant fils ou fille du Père. L’humain a été préparé, il peut devenir lui-même par le Fils dans l’Esprit. Il resplendit de toute sa beauté dans la beauté du Fils, la joie de l’Esprit et l’amour du Père. La beauté de la Trinité se manifeste en nous. Nous la partageons en vérité.

  1. 3. Conclusion : enracinés dans l’amour

A la Transfiguration, le Christ révèle son identité : il est Fils de Dieu, Dieu parmi nous, dans l’amour du Père. Sa Parole est celle du Père et sa beauté reflète la Beauté divine.

A la Transfiguration, le Christ révèle sa mission : il fera de nous des fils/filles à la suite des prophètes et par volonté divine. Il ira jusqu’à la croix par amour. Il ressuscitera dans l’amour pour nous introduire dans l’amour trinitaire.

A la Transfiguration, nous resplendissons en Christ de toute la beauté divine, beauté de la Trinité.

P. Francis

 

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Second Sunday of Lent – C

Readings: Gen 15:5-12, 17-18; Ps 27:1,7-9, 13-14; Phil 3:17-4:1; Lk 9:28-36

Towards an experience of Jesus

Mountains are seen as locations of God-experience in many traditional cultures, and in many of the world religions. It is not by chance then that one of the classical works of St John of the Cross is called, The Ascent of Mount Carmel (1579); and more recently, Thomas Merton entitles his autobiography as, The Seven-Storey Mountain (1948).

The gospel readings of the first two Sundays of Lent follow a certain pattern in all the three year cycles. The first Sunday of Lent we always meditate on the temptations of Jesus, and on the 2nd Sunday, like today, on the transfiguration of the Lord. The focal point of the event of transfiguration is a mountain. The narration from Luke describing the transfiguration clearly has three parts:

1. Going up the mountain
2. The moment of grace on top of the mountain
3. Coming down the mountain with the fruits of that experience

Let us reflect on these three aspects of the gospel story and see what they could mean for us today, particularly in our preparation towards Easter.

1. Going up the mountain: the stage of preparation

The gospel reading of Ash Wednesday, proposed a programme for the spiritual journey of the season of Lent: fasting, prayer and almsgiving. These three ‘strategies’ are relevant not only for the season of Lent, but throughout our Christian life. The season of Lent is but an intense way of living out our Christian life. Therefore fasting, prayer and almsgiving are ways to go beyond ourselves, extend our hearts to God (vertical dimension – in prayer), and to stretch out our hands to our neighbours (the horizontal dimension – in charity). These two dimensions of our Christian life journey are like going up the mountain and coming down it.

What does the gospel text of today tell us about going up the mountain, more precisely, about Christian prayer? At least three things become clear to me: Firstly, it is Jesus who “took with him Peter, John and James and went up the mountain to pray.” It is God himself who enables us to seek him in prayer. Just as it was God who invited Abram to enter into a covenant with Him, as we heard in the first reading of today (Gen 15:5-12, 17-18), just like it was God who invited Moses to the mountain (Ex 24:12-18; 34:2), just as it was God who invited Elijah to the mountain-top (1Kings 19:11-13), it is God who invites us to enter into a relationship with Him in prayer. Secondly, in contrast to the Old Testament accounts of the encounter of God with individuals like Abram, Moses and Elijah, in the New Testament, Jesus takes three of his apostles with him. There is a community on top of the mountain. Even if God invites us personally to encounter him, it is often in the context of the community. And thirdly, it is up to us to respond to the invitation of God. Peter and John and James respond to the invitation of Jesus to go up the mountain.

2. On the mountain-top: an experience of the uniqueness of Jesus

On top of the mountain the three disciples are privileged to witness a theophany despite their own inability to be present to God. Luke tells us, “Peter and his companions were heavy with sleep…” (Lk 9:32). They see Jesus in the company of two great men in the history of Israel: Moses and Elijah. Moses stands for the Law and Elijah for the Prophets, thus showing that Jesus is the fulfilment of the Old Testament. The subject of the conversation between Jesus and the two great personages is “his passing which he was to accomplish in Jerusalem” (Lk 19:31). This ‘passing’, or as in some other translations, the ‘departure’ of Jesus could refer to his being taken up to heaven, because Moses and Elijah were taken up to heaven. It could also refer to the ‘Passover’ – which would be associated with the paschal mystery of the crucifixion and death of Jesus.

The reaction of Peter to this theophany is “confusion” and an inability to comprehend the depth of the event. “Master, it is wonderful for us to be here; so let us make three shelters, one for you, one for Moses and one for Elijah” (Lk 19:33), Peter suggests. He equates Jesus to Moses and Elijah. What follows then is a clearer demonstration of who Jesus really is: “a cloud came and covered them with shadow” (v.34); from the tradition of the book of Exodus, ‘cloud’ is a powerful symbol of the presence of God. As if this was not enough, “And a voice came from the cloud saying, ‘This is my Son, the Chosen One. Listen to him” (v.35)! This was for the disciples an experience God in the person of Jesus.

Going up the mountain is our choice of will, in responding to the invitation of God. But what actually happens on the mountain-top is the Grace of God. It is not up to us control it. The experience of God may be transient. We are not able to hold on to it. We are not able to pitch our tents on the mountain-top. But its after-effect is what we carry forward to our daily encounters.

3. Coming down the mountain: contemplating and reaching out

How does this happen? Firstly, through silence and contemplation. Luke tells us in today’s gospel: “The disciples kept silence and, at that time, told no one what they had seen” (Lk 9:36b). God experience invites us to silence and contemplation, so that the effects of the experience could be deepened.

Secondly, this silence is not necessarily a permanent isolation from the world. It is also something that is carried forward to the market place, to our daily life, to our homes, to the place of work and study. The Lukan narrative continues (Lk 9:37): “Now it happened that on the following day when they were coming down from the mountain a large crowd came to meet him.”

The spiritual exercises of the Lenten season are meant to offer us, my dear friends, the possibility of experiencing God more deeply, and to carry that experience to our encounter with people. Let us pray that we may be open to this possibility in the coming days.


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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CAREME 1 C

« Il fut conduit par l’Esprit à travers le désert »

(Luc 4, 1-13)

Le carême est de retour. Il va durer 40 jours et nous conduira à la Semaine Sainte puis à Pâques. C’est un temps particulier pour le chrétien qui se met sur les traces de Jésus et le suit au désert. C’est un temps particulier pour nous catholiques avec nos traditions de carême et ses pratiques de pénitence et de charité. Pénitence pour ressembler au Fils. Charité pour ouvrir son cœur à la misère des autres et donc à la Présence divine. On peut vivre avec ‘une face de carême’ ou se « parfumer la tête » (Mat 6, 17) pour retrouver le sens de nos vies et la joie de la foi. Ces 40 jours sont une grâce pour la vie spirituelle. Ils permettent de faire le point et de repartir avec plus d’entrain et de vigueur, de s’arrêter et de se lancer à nouveau dans les méandres de la vie, de reprendre force et de se battre pour la vie et la justice. Temps de grâce car nous avons besoin de nous arrêter et de retrouver le Seigneur au cœur de notre existence. Temps de grâce car nous avons besoin de goûter l’amour trinitaire et harmoniser cette existence avec la volonté divine. Temps de grâce car le désert est propice à la réflexion, à la purification, à l’engagement, à la beauté. Le désert est un endroit de vérité mais aussi un endroit de tentation car tous nos atours ne nous servent de rien et nos masques se désintègrent. Il nous reste la beauté d’être fils/fille avec les risques de l’abus, de l’excès et du dévoiement. Le carême nous ramène à la raison et à la communion.

  1. 1. Le Carême, temps de lutte

Jésus est mené au désert « par l’Esprit » juste après son baptême au cours duquel le Père l’a reconnu et lui a redit tout son amour. Jésus était donc fort de cette reconnaissance et prêt à la lutte. La tentation n’en est que plus forte et l’équilibre, plus que nécessaire. La fragilité nous guette mais elle peut être le lieu de la rencontre et de l’expérience de l’Esprit. Etre fragile, c’est tout remettre au Père et attendre sa grâce pour avancer dans le désert de nos vies et les tentations quotidiennes. La lutte n’en est que plus forte.

Lutter contre le désespoir : ne vivons-nous pas des moments où le désespoir nous submerge ? Nous désespérons de nous-même dans la progression spirituelle mais aussi de l’Eglise et de ses déviances. Le risque est de tout laisser tomber et de se créer un cocon douillet pour survivre avec nos convictions. Le risque est de se conformer aux principes sans en tirer le dynamisme inhérent. On se questionne sur la profondeur des convictions, sur leur véracité et même sur l’existence de Dieu. Voilà une tentation bien réelle et pertinente. Le silence de Dieu n’est-il pas plein de sa Présence ? Son amour nous entraîne au-delà du désert vers des pâturages de bonheur et de félicité. Voyez Jésus dans l’Evangile !

Lutter contre la facilité : ne vivons-nous pas des moments où tout nous semble compliqué ? Nous ne faisons plus l’effort de la recherche, de la raison, de la nuance, du sens profond des choses. Le risque est de s’enfermer dans des réponses simplistes ou émotives ou de suivre la mode et ses frasques. Le risque est de vivre ‘comme tout le monde’ dans une existence sans saveur et sans avenir. Voilà une tentation bien réelle qui nous assaille constamment. Dieu n’est pas compliqué, certes, mais se laisse trouver dans l’émoi, dans la fragilité, dans la conscience, au cœur de nos vies. Son amour nous entraîne vers l’harmonie et l’équilibre des forces en nous. Voyez Jésus dans l’Evangile !

Lutter contre la perversion de la religion : ne vivons-nous pas des moments où nous utilisons la religion à nos propres fins ? Nous assommons les autres de bons conseils et de moralité, nous essayons d’attirer l’autre à notre propre vision. Le risque est grand de mettre ses convictions  au-dessus de la foi ou ses traditions à la place de la foi. Le risque est grand d’imposer plus que de proposer dans la liberté de l’Esprit. Voilà une tentation bien réelle et même quelque peu perverse car elle use et abuse de choses saintes pour son intérêt. La foi est un trésor à partager, à transmettre. Elle est une expérience dont on témoigne avec simplicité et engagement. Elle est expression de notre intériorité et partage de notre intimité. Elle dit l’amour du Père par le Fils dans l’Esprit. Lieu de liberté par excellence, elle se propage à notre insu par la force de sa vérité et l’harmonie de sa vie. Voyez Jésus dans l’Evangile !

Lutter contre l’avoir et le pouvoir : ne vivons-nous pas dans l’espoir d’avoir plus et de dominer plus ? Nous savons que la vie sociale et professionnelle est une lutte acharnée et un combat à mort. Nous entrons dans le jeu et nous nous  battons pour des illusions ou des avantages temporaires. On doit certes être professionnel dans son domaine mais doit-on suivre les méthodes non évangéliques ? Ce monde se construira-t-il de cette façon ou devons-nous porter la lumière de la Bonne Nouvelle, de la Résurrection dans nos lieux de vie ? La tentation est réelle et même bien ancrée. Elle touche nos convictions et nos désirs légitimes, elle colore nos luttes et oriente nos choix. Le droit et une réelle charité ne peuvent-ils pas être source de nos actions ? Voyez Jésus dans l’Evangile !

Ce temps au désert nous met en mouvement. Il replace les choses dans le silence de nos cœurs et l’agitation de nos consciences. Il purifie et remet en route vers le Père.

  1. 2. Le carême, temps de grâce

Si le carême est un temps de lutte, il est surtout un temps de grâce. Grâce de vivre, de grandir, de se jeter dans les bras du Père, à la suite du Fils et la force de l’Esprit. Bien des moyens nous sont proposés mais c’est l’amour qui doit motiver nos actions

Prier : revenir au Père par la prière du cœur et la vérité de nos existences. Prier c’est se mettre en relation, c’est être en communion, en harmonie du cœur, en attente. C’est s’unir au Fils pour voir le Père, c’est écouter l’Esprit prier en nous. C’est aimer !

Jeûner : rétablir l’équilibre perdu et contrôler sa vie. Jeûner c’est affirmer fort ses convictions et ne pas se laisser entraîner vers le néant. Jeûner de nourriture mais aussi de tout ce qui nous enchaîne.

Donner : ouvrir ses mains et son cœur aux autres. Donner c’est ouvrir des horizons, construire des relations, bâtir un monde meilleur. C’est recevoir ce que l’on a. C’est apprécier la vie et la partager.

Prière continue, adoration, méditation… jeûne, sacrifices, efforts… partage, visite, accueil, donations … tout ce que l’amour invente de beau se vit dans la grâce du salut obtenu et la lumière de Pâques qui, déjà, pointe. De fait, le carême s’arrête en la nuit très sainte de la Résurrection.

  1. 3. Conclusion : à la suite du Fils

Jésus au désert nous ouvre le chemin. Ses tentations sont les nôtres. Il les dépasse dans l’amour.

Jésus lutte pour rester pur dans ses convictions et sa relation au Père. Nous-aussi nous luttons pour cela. La lutte dure un temps mais la grâce donnée nous entraîne au cœur de la Sainte Trinité.

P. Francis

 

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First Sunday of Lent – C

Readings: Deut 26:4-10; Ps 91:1-2,10-15; Rom 10:8-13; Lk 4:1-13

The Three Ps: Pleasure, Possessions, Power!

We say the Season of Lent lasts forty days, as the Latin word, ‘Quadragesima” suggests. When I was a young seminarian – skeptical as I was – I took the calendar and wanted to make sure for myself if there were indeed 40 days from Ash Wednesday to Easter Sunday. To my surprise, I found there are actually 47 days. I had reasons to be skeptical, after all! So I had a question for the teacher of liturgy, who, of course, was taken by surprise. Later he came up with a meaningful explanation: even on Sundays in Lent, we celebrate the Resurrection of the Lord, as we do every Sunday; and hence they are not counted as days of fasting and penance. So Lent does have forty weekdays of fasting and penance!

‘Forty’ is symbolic of a generation, a lifetime. The people of Israel walked in the wilderness for forty years (Dt 8:2). Practically, it was a new generation that entered ‘the Promised Land’ (Num 32:13). The number forty symbolizes a time of prayer, as the duration that Moses spent in communion with God on Mount Sinai (Ex 24:17-18; 34-28). It symbolizes every person’s journey to the mount of God as Elijah “walked for forty days and forty nights until he reached Horeb, God’s mountain” (1Kings 19:8). It is this journey that the Season of Lent reminds us of! It is the nature of this journey that the gospel reading of today narrates to us from the life of Jesus.

Every year on the first Sunday of Lent the liturgy of the word invites us to meditate on the temptations of Jesus. The synoptic gospels (Mk, Mt, Lk) capture at the beginning of the public of ministry of Jesus what John narrates as a lifetime of discernment of the will of the Father (read Jn 6:15, 30-31; 7:3). The narrative of the temptations of Jesus in the synoptic gospels resembles those of the people of Israel in the wilderness. On another level, in Jesus “we have one who in every respect has been tested as we are, yet without sin” (Heb 4:15). Therefore, the temptations of Jesus are also our own. The gospel of today reminds us that the journey of our life is often marked by trials and temptations, even as the Spirit leads us forward.

“Man does not live on bread alone”: The pleasure that goes beyond that of the body!

The first test for the people of Israel in the wilderness was hunger (Dt 8:3). This was soon after their miraculous crossing of the Red Sea (Ex 16). When they experienced hunger their temptation was to go back to Egypt, where, they said, “we used to sit round the flesh pots and could eat to our heart’s content!” (Ex 16:3). Their perception of the traps is reversed. They see the freedom of being in the presence of God as a trap! The Lord God reminds them that he is capable of giving them bread from heaven, but man does not live on bread alone.

Faced with hunger, Jesus does not give into grumbling, nor use his powers to satisfy himself. He is more than just the body. And hunger is more than just that of the body. By resisting the hunger of the body, Jesus is open to the Word of God – the will of God.

Today, we live in a world of KFCs and McDonalds. Our high streets are full of body-shops! Our culture is one of exposure. It is so physical. It revolves around the body. It exaggerates the role of PLEASURE! This season of Lent reminds us that we are not just the body. Our hunger is not just that of the body. Our hearts yearn for the beyond. “Our hearts are restless, till they rest you.” Therefore, we do not live on bread/pleasure alone! We need to feed our souls too!

“Worship the Lord your God, and serve only him”: The possession that is beyond the world.

The Lord God desired to lead the people of Israel to the Promised Lord – which was a symbol of the covenant between the Lord God and the people. The Promised Land was a symbol of total communion with God. The people focused on a physical land, which was not yet in view (even to this day)! It seemed a mirage. Even as Moses was on Mt Sinai, the people of Israel turned aside from the way the Lord had led them through. They worshiped a golden calf (Ex 32:8). The Lord God reminds them, I am the Lord your God, and you shall “bow down in the sight of the Lord your God” (Dt 26:10) – as we heard read in the first reading of today.

When faced with a similar situation, Jesus chooses to worship the Father, not any other substitute! Despite the promise of possession of “all the kingdoms of the world”, Jesus prefers to be simple. He invites us to worship that to which our heart is ultimately directed: God alone!

It is interesting to note that at the financial district in New York (Wallstreet) stands a charging bull! The bull is the golden calf of today’s culture which is centred around money-profit-possessions! The temptation to worship other gods is so strong in our contemporary culture. I hear many smart young people boast about their investments in stocks! I hear my fellow priests talk about their money lending and borrowing (supposedly for the sake of the Kingdom!). The bull! The golden calf! In this context, this season of Lent invites me to focus on God, and only HIM!

“Do not put the Lord your God to the test”: The Power that is beyond magic.

Having been fed with the manna, the people of Israel presumed that they had the right to demand from the Lord God whatever they wanted. They demanded that God prove that he cared for them by meeting all their needs. Faced with thirst, they demanded water. And when the problem was not immediately solved, they question: “Is the Lord among us or not?”(Ex 17:7). And Moses reminds them, “Do not put the Lord your God to the test, as you tested him at Massah” (Dt 6:16).
Often we hear preachers say, “Faith is taking a blind leap!” Is that so? Is Jesus’ unwilling to take that leap from the pinnacle of the temple the lack of trust in his Father or is it the ultimate expression of faith? God does not have to show he cares for me just through magical powers. I do not have to condition God even with my faith. I do not have to put the Lord to test.

Today there is a tendency in some churches towards an exaggeration of magic and miracles. And the desire to exert power in the name of faith. Preachers become billionaires forcing people to offer their tithes to ‘god’ in exchange for miracles. Absence of miracle is taken to be lack of faith or the effect of sin.

The season of Lent invites me to sing:

I believe in the sun
even when it is not shining
And I believe in love
even when there’s no one there
And I believe in God
even when He is silent.

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Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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Seventh Sunday in Ordinary Time – C

Readings: 1 Sam 26:2, 7–9, 12–13, 22–23; Ps 103:1–13; 1 Cor 15:45–49; Lk 6:27–38

Measure for Measure

Introduction

As Christians, we are called to be different. Different not necessarily in our dressing, or in our food habits, but different in the way we live our lives. Our lives should be governed by love. Love that is manifested in the way we reach out to others in their difficulties, in our forgiveness, in our generosity, patience and understanding. Jesus challenges us to be merciful as our heavenly father is merciful. Our Righteousness should supersede those of others. For the times we have failed in our commitment to love others, let us ask God to forgive us.

Reflection

A holy monk was travelling through the forest. He met some devotees who were also travelling. They all sat under the shade of a tree, to rest for a little while. “O! Holy Sage”, inquired the devotees,” could you please tell us the difference between good and bad?” The Sage smiled and said, “the difference between good and bad is just like the difference between a Sandalwood tree and an Axe”. The devotees were baffled and said, “O! Sage could you please explain?” the sage explained, “ Like all good things the Sandalwood tree gives freely of its fragrance, and like all bad things, the Axe only knows how to cut and destroy. Even when the axe cuts the Sandalwood tree, the Sandalwood gives freely of its fragrance, making everyone happy”.

“Is that not unfair?” queried the devotees. “It may appear unfair,” said the Sage, “but the chopped pieces of Sandalwood are rubbed to make a paste and this paste is applied on the forehead. The Axe, blunt after having cut the tree is put into the fire till red hot and beaten to make it sharp again. We are very often dissuaded from the good path, because of the injury, we sustain at the hands of those who are bad. But as the sage explained so beautifully, the good never stops giving freely of their fragrant action, even though the bad hurt them. But then good is always rewarded. And the bad are always punished.

This is precisely what the scriptures are challenging us to do. Irrespective of the type of reaction or response we receive from others, we are to constantly spread the fragrance of the good. In the first reading, Saul is jealous of David and can’t bear his popularity. He wants to destroy him. So, he goes with 3000 men to kill him. It so happens that David providentially gets an opportunity to kill Saul. But he does not do so. On the contrary, he spares him. He does not pay evil for evil. Here we find an example of fragrance of a good act, just like the fragrance of the Sandalwood tree.

What is characteristic of Christian ethics is not mere “Love” but love for the enemies. Christian love is a universal love, which excludes on one. It is similar to the love of the heavenly father. The word “enemy” used by Jesus is very forceful and may very easily be misunderstood. We hear some people say, “I have no enemies”. My enemies are those who accuse me, hate me, speak evil of me, even those towards whom I have an aversion. Jesus wants our interior attitudes to be expressed by our external deeds. Love for the enemies must be shown by positive action, like showing the other cheek, giving your coat, being generous to the beggars and thieves.

As disciples of Jesus, as Christians, we have to be different. What should differentiate Christians from others? The call to love those who do not love you. Jesus wants our love to go beyond all our natural communities- our family, our nation, our race, our caste. Christian love has no boundaries. Jesus says those who love their enemies will be rewarded, just like the sandalwood tree, which gives off its fragrance freely, it finds its place on the forehead. We will be called sons and daughters of God.

Do we live according to the Gospel? Do we love our enemies? Do we have the strength to bear with the evil, to do good to those who hate us? Jesus not only promises, “You will be sons and daughters of the Most High”, but also gives us the strength to accomplish it. If we follow what Jesus is telling us, we can hope for a better world, a world with God, a life filled with the Spirit of love, goodness, joy and peace. The Eucharist we celebrate is an invitation to share in this very life of Christ who taught us to love even our enemies and do good to those who hate us. May the Eucharistic Lord strengthen us to do the same in our lives.

Today’s first reading from the Book of Samuel tells us the dramatic story of Saul and David. David loved his father-in-law Saul but Saul was given to melancholy and depression and was jealous of the capabilities and bravery of David in battle, so Saul sought to kill David who was on the run. Yet in spite of being exiled and hunted everywhere David still loved Saul and never sought to harm him. In today’s reading David steals into Saul’s tent and finds him asleep, his spear struck in the ground besides him. David’s companion offers to kill Saul with his own spear. But David commands him to leave the Lord’s anointed in peace. David takes the spear and the pitcher of water from besides Saul’s head. Their absence he hopes will speak its own message. Saul is puzzled and surprised by David’s loyalty and his refusal to treat him as an enemy.

Like David we are constantly confronted in daily life by people whose bad behavior tempts us to retaliate in the same measure. The one thing today is measure for measure. Show them that two can play the game! Bring them down a peg or two and make them realize that the shoe is on the wrong foot. If you found out that your neighbor was blatantly telling lies about you, not to one but to many; not once or twice but often, not in small matters but in matters that affect your livelihood, what would you do’ Confront your neighbor’ Retaliate’ Take your neighbor to court’ What is the Christian called to do’

Betrayed Yet Forgiven

Corrie Ten Boom was a Christian Jew living in Holland during the Nazi occupation of that country. In one of her books she tells the story of what happened to her and her family. One night a man came to their door in great panic and terror. He told them that he himself and his family were going to be taken away by the Nazis. The only hope that he had was that he might be able to bribe the police, and they might be left unharmed. He begged for some valuable object to effect the bribe. He was given whatever they could possibly give, and then he left. It was a trick because he went straight to the Nazi police and reported them for assisting in his proposed escape. Corrie and all her family were arrested, and they ended up in a German concentration camp. All her family died there, and she was the only survivor. Later when she returned home, she spent a considerable length of time tracking down the man who had betrayed them. She eventually did so. Her only reason for wanting to meet him was that for her own peace of mind, she needed to forgive him. She felt that it was only through forgiveness, and not through resentment, that she could continue to live in freedom. [Jack McArdle in ‘And that’s the Gospel truth’]

In the second reading Paul presents before us the choice we have to make of choosing between two Adams. Just as the first Adam is the source of natural life, so the second Adam, the risen Christ, is the source and also the model of spiritual life. We all know that both these personalities are struggling in us. If we live purely natural lives, if we prefer to act according to worldly standards then we can’t aspire to the Christian life. Jesus is not just alive like the first Adam but the life-giving source for all who believe in him.

In today’s gospel of Luke, Jesus issues four commands: “Love your enemies; do good to those who hate you; bless those who curse you; pray for those who maltreat you.” Jesus rejects a culture of violence characterized by a tit for tat mentality and proposes instead a strategy of breaking the cycle of evil by doing good. We know that Jesus not only proclaimed these ideals but lived them in his own life. Jesus ate with and reached out to the Pharisees who opposed him and gave himself to those who begged for healing and forgiveness. Only in Luke does Jesus, at the moment of his arrest, heal the wounded servant of the high priest, while calling for an end to any violent resistance; the dying Jesus prays, “Father forgive them for they know not what they do.”

Jesus does not ask his followers to fall in love with their enemies ‘that would be wholly unrealistic. The followers of Jesus are challenged to be determined about their enemies welfare, to be stubbornly gracious and to refuse to pay back violence with violence. Hatred can only be defeated by love; injury can only be healed by forgiveness; evil can only be controlled by goodness. Unfortunately, these are qualities relegated to the margin of Christianity. In 1927 Mahatma Gandhi, addressing a Christian group said: “If I had to face only the Sermon on the Mount and my own interpretation of it, I should not hesitate to say, “Oh yes, I am a Christian”‘ But negatively I can tell you that much of what passes as Christianity is a negation of the Sermon on the Mount.” It is a sad indictment of Christianity. Christianity has often fallen victim to the temper of its time and circumstances, because it is so often difficult to overcome difference with kindness, and even the Church chose instead (for purity of faith) for centuries to ostracize, excommunicate, imprison, torture and execute. John Paul XXIII once said “Opposed with benevolence, often, errors vanish as quickly as they rise, like fog before the sun”

Some may be surprised that the Golden Rule is the heart piece of other religions too. Buddhism says “Hurt not others in ways that you yourself would find hurtful” (Udhana Varga 5, 18) Confucius the Chinese philosopher, about 500 years before Christ said, “Do not to others what you would not have them do to you” (Anaclets 15, 23). Hinduism says, “do naught to others which would cause you pain if done to you” (Mahabharata 5, 1517). Taoism says, “Regard your neighbor’s gain as your own, and your neighbor’s loss as your own loss” (Tai Shang Kan Ying P’ien). Islam says “No one of you is a believer until he desires for his brother that which he desires for himself” (Sunnah) The Jewish Talmud says “What is hateful to you, do not to your fellow man” (Shabbat 32id). But Jesus is unique in teaching that ‘others’ includes everyone created by God including enemies.”

Today’s excerpt ends on the note of forgiveness. “Do not judge and you will not be judged; do not condemn and you will not be condemned. Forgive and you will be forgiven.” Perhaps forgiveness is one of the most difficult teachings of the Lord that we find hard to practice in our lives. Yet there is great power in forgiveness. The one who forgives has the greatest strength. Not to forgive is to allow someone to have power over me. The Lord who commands us to forgive also gives us the strength to forgive if we ask him.

As God forgives you I forgive you!

Before the Stalin takeover, the Nazis had their Jewish holocaust in Rumania. In talking with a Nazi soldier, Richard Wurmbrand, a Christian convert and Lutheran minister learned that this was the very man who killed his Jewish wife Sabrina’s entire family. Sabrina was now a Christian. This Nazi did not believe in either guilt or forgiveness. So Richard brought his wife Sabrina to this man and told her what he had done to her family. Sabrina embraced the Nazi, kissed him and said: “As God forgives you, I forgive you.” Sabrina could do what seems impossible to us because she believed in Christ’s words in today’s gospel: ‘Love your enemies and do good to those who hate you.’ Her own husband was unfaithful to her at one time. Although she condemned his infidelity, she would not condemn him. The Nazi soldier had killed her parents, three brothers and two sisters. To his utter amazement, Sabrina did not demand revenge. Instead she disarmed him with her forgiveness. Sabrina wanted nothing but the best for her husband Richard and for the soldier, their reconciliation and healing, a new vision and direction and a place in God’s kingdom. [Albert Cylwicki in ‘His Word Resounds’]

May we be witnesses of his forgiving love to all who hurt us!



Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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Sixth Sunday in Ordinary Time – C

Readings: Jer 17:5–8; Ps 1:1–4, 6; 1 Cor 15:12, 16–20; Lk 6:17, 20–26

BLESSED ARE YOU…

Following the story of Jesus now in the gospel of Luke, we find out that Jesus is now not on His own. After his presentation of his mission in the temple, a few opposition, he now calls his disciples, they are to spread the message of the kingdom by their words and deeds. Immediately prior to the reading, Jesus goes up the mountain to pray and he does that whole night. Prayer is very important to Jesus, which he does so prior to any of his major activity. Then he knights his apostles (sent ones), future missionaries. The same happens in Acts 2, after the outpouring of the Holy Spirit, they went out to bear witness to the Passion, Death and Resurrection of Jesus, their master.

Then he comes down the mountain with the apostles, from his close encounter with God, his Father. Comes down the mountain to a level place and there he is in contact with many people. People who are longing to hear the words of Jesus. These people are from all over from Israel and from out. To both Jews and Gentiles. He is not alone, but now with his new missionaries. With his eyes fixed on his disciples he starts the beatitudes. The disciples now have to hear and listen to these words so that they will go out to teach others. He preaches first to his disciples; looks at them with great interest and hope. Fixing his eyes on them, also indicates the seriousness of his preaching to them, so that they will keep it in their heart, the new order that He was going to give them in his first sermon.

The beatitudes are very familiar, but in Luke these are found in a different style: 3 Beatitudes which later on follow with 3 woes (Alas, Alas, Alas). Mathew we have the normal, which we are familiar with, however in Luke the pattern is changed with blessed and followed by woes. In Mathew Jesus goes up the mountain and gives the sermon. Whereas in Luke, Jesus, comes down after praying and appointing his apostles, to a level ground. Jesus comes to a level ground, because he wants to challenge them to rise to the challenges that will lift them up to God. To go out to preach to Gentiles and Jews (Judea, Jerusalem, Tyre and Sidon); to preach to the poor, common people on the plain. Those at the plain, were common people, sick and wanting to hear and touch him.

In today’s gospel, Luke gives us first the three blessed. Blessed are the POOR, Blessed you who are HUNGRY now, Blessed you who are WEEPING now. He stresses on these in comparison to the three Alas (Woes): Alas for you are RICH, as you have the consolation now; alas for you have PLENTY to eat now; Alas for you are LAUGHING now.

Blessed (happy): the poor, hungry and weep will receive true happiness. For us happiness is measure by our success and what we have. But for Jesus, for those who are rich, satisfaction and laughter; they already have the kingdom. Jesus is concerned of the poor, hunger and weeping, for these have very little to defend the establishment. There is something revolutionary in the teaching of the beatitudes. They are in dissatisfaction they are open to the new order that Jesus brings. The poor have the kingdom of God, the hungry will be satisfied, and weep will laugh. The powerful that direct this establish order, cannot do anything for the new order and so they are condemned. Thus Jesus says; Alas….. This is challenging and he puts this new order. Jesus condemnation is to all those who have everything now and not in the new order. The new order is in control with God.

The poor has four meanings: a) Those without wealth, b) those without wealth and thus without influence and power, so helpless and without influence. C) Thus they were also often oppressed and exploited, d) because of all the above, they were the ones who placed their trust in God. Thus the beatitudes or blessed in this new order, is the need to depend on God and not just on material happiness. Jesus fixes his eyes on the people (us) too. He will speak to us. What does he speak? Does it makes us happy, NOW?

The Crucifix in our bedroom gives us a message too. It helps to understand the Sermon on the Mount, which Jesus Christ fulfills on the mount of Calvary. Jesus who is perfect and led a perfect life, fulfills his mission only through suffering. Jesus was poor, rejected, misunderstood in his life. These are things he said will make us blessed. He lived the Sermon on the Mount first.

In the Bedroom, why? Because it is a place of rest and reflection, we start and end our day. A place that symbolize earth and not heaven, but only a road to heaven.
To keep this new order of things and to cope with sickness, betrayal, poverty, hunger… we need faith. These makes us more like Jesus, who saved us by suffering all these things in himself.

What Jesus wants: He came to earth to give us this Blessedness. Now he wants us to be blessed/ Happy. This blessedness only God can give, as He wants us “to be happy with Him forever”.

The holy Eucharist is from where the strength for the beatitude comes. In Holy Communion his heart nourishes our heart. It is also in the various moments of our visit to the Blessed Sacrament that gives us additional strength and unites us spiritually too. Let us come to the blessed Lord and ask him to make us blessed in all our circumstances of life so as to be happy now and in life eternal.

The measure of joy is in giving to others.



Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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Fifth Sunday in Ordinary Time – C

Readings:Is 6:1-8; Ps 138:1-5, 7-8; 1 Cor 15:1-11; Lk 5:1-11

DUC IN ALTUM (CAST INTO THE DEEP)

Put into the deep:
– Do not be happy with the minimum (Christianity is not for the mediocre life).
– Christianity is not just maintaining what is done, but to go out to do much more and take up new ventures
– To go far out to seek the lost
– To go to far of places, unknown places to do God’s work.
– Duc in altum… cast into the deep; go beyond our comfort zone.
– When Peter caught lots of fish (success) he realized he is unworthy of this catch. He realized it was not his work but that of Jesus’
– Put out into the deep with trust in God’s Word and miracles will take place.
– Peter called others to help- collaboration in doing God’s work- never alone but with the community.
– Collaborators also felt the sense of unworthiness for this big tasks and the way the Lord worked in them.

No task is so big for God…it can all be taken care of – we need to only put our trust in Him.

Do not be afraid. This is the greatest assurance we can ever get not just from a friend or family member, but from GOD Himself:
– We have the assurance
– We get encouragement to carry on our work even in midst of failure of any kind.

At your Word… His words are powerful:
– Any tasks given to us by the Lord with His assurance will multiply our success.
– Not just fishes, but in our life too
– We will be able to venture out into the deep, the unknown, new paths, new lands, new missions, to find the lost, those far away and who need help to be brought to the shores of the kingdom

Sense of unworthiness :
– When God enters into our lives, especially our brokenness, our disappointments, our tiredness and the different failures that we experience and transforms it for us, we have to feel the sense of unworthiness, especially the feeling that I can do all things and do not need His grace and blessings in our life.

They followed Him:
– When we place all our trust in Him and in all that He tells us to do, even the un-thinkable, miracles will follow and the best of miracles that can ever take place in our lives is: we will surely follow not just His instruction…but HIM.

A French monk Dom Chaitard use to say: to make any effort without union with God was largely futile. The disciples today discovered the truth of Dom insight. They have been laboring the whole of the night, with the best of their fishing skills, and had caught nothing. They were experts. They had been fishing the same waters for years and years. They knew every pattern of the little fish who inhabited the lake. They were aware of the best moments of temperature and time to make their casts. They still caught nothing. They had labored by themselves, without Jesus.

When Jesus came long later in the morning, a terrible time to fish, and suggested that they make another cast, they must have thought him to be terribly naïve. Reluctantly they put out their nets, in obedience to Jesus, and are surprised beyond their wildest dreams.
Isn’t it amazing what we can do when we are in union with Christ?

In today’s gospel, Jesus transformed failure into a booming success in the professional lives of the disciples. When Jesus enters the scene they had a bumper catch. In the experience of the disciples from failure to success, there are three phases:

The Disciples experienced Failure:
– They experienced this in their professional life.
– Failure is part of human growth, we achieve because of failures.
– We fail completely only when we fail to try again

The Disciples experienced Delay in the Divine Help:
– Jesus did not help the frustrated disciples immediately.
– They had already washed their nets.
– Jesus fist gets into the boat and begins to teach the people and only then address Peter and his friend’s problem. This attitude of Jesus teaches us two lessons:
– To witness any miracles we need to first listen or Hear the teachings of Jesus.
– God works at His own pace. We cannot expect or force God to work at our pace. In His time, at His convenience, He will succor us.

The Disciples Obeyed Jesus’ Command:
– Peter obeyed: Put out into the deep water and let your nets for a catch. Peter as a professional fisherman knew more than Jesus (carpenter), that it was useless to go for fishing in the morning…..
– Peter does not go by his professional experience; instead he listens to Jesus and obeys Him. He said to Jesus: “Nevertheless at Your Word, I will let down the nets”.
– That morning, obeying Jesus’ command made the difference between failure and success in Peter and all around him.
– The disciples worked hard, but they failed. When they obeyed Jesus’ word they succeeded beyond expectations.
– With Jesus the impossible becomes HIMpossible

When we work we need to keep our hearts close to the Lord and Listen to His voice calling us- tired or not, beaten or not beaten before, and do as He bids us- “Put out into the deep water, and we shall not toil in vain.”

As Christian we are called not to be at the shores of our lives (comfort zones, happiness or even at our failures in life), but to go out into the deep.
A ship was not meant to be at the shores but into the deep sea to be guided by the captain.

REFLECTION 2: THOUGH UNWORTHY, HERE I COME LORD!

Today’s first reading from Isaiah speaks of the call of the prophet and has all the elements of a Christian vocation: an experience of God, the awareness of one’s unworthiness, God’s reassuring action, the commission for a task and the individual’s acceptance. Every calling begins with God revealing himself to us and that experience leaves us with a sense of awe and reverence. “Holy, Holy, Holy, is the Lord God of hosts, the whole earth is full of your glory! Together with this sense of awe is the accompanying awareness of one’s unworthiness. Isaiah was overwhelmed by his personal unworthiness. “Woe is me! I am lost, for I am a man of unclean lips, yet my eyes have seen the Lord of hosts!” On confessing unworthiness, God takes the initiative and sends one of his seraphs to take the coal burning at the altar to cleanse Isaiah’s lips, thus Isaiah was symbolically purified to be worthy of his calling. It is only then that the Lord asks: “Whom shall I send?” and Isaiah generously responds, “Here I am send me!” Have we answered God’s call?

Is God calling us?

“And I said who me? And He said you. And I said, but I’m not ready yet, and there is company coming. And I can’t leave the kids. And you know there is no one to take my place. And he said you’re stalling. And the Lord said go. And I said but I don’t want to. And He said I didn’t ask if you wanted to. And I said, Listen I’m not the person to get involved in controversy, besides my father won’t like it, and what will my neighbours think? And he said baloney. And a third time the Lord said go. And I said do I have to go? And He said do you love me? And I said, Look, I’m scared people are going to hate me and cut me up in small pieces. I can’t take it all by myself. And He said where do you think I’ll be? And the Lord said go. And I sighed Here I am, send me.” Fond du Lac, Wis. – From Marriage Encounter

In the second reading we have a second story of a vocation. Paul acknowledges the basis of his calling as an apostle of Christ Jesus. “Last of all, as to one untimely born, Christ appeared to me.” As in the case of Isaiah, Paul, when he is called, is acutely aware of his unworthiness. “For I am the least of the apostles, unfit to be called an apostle, because I persecuted the church of God.” But Paul is certain of the mercy and grace of God and his power transforming him. “But by the grace of God I am what I am, and his grace towards me has not been in vain.” It is because of God’s calling that he is ready to proclaim the good news of Jesus Christ.

In today’s gospel passage from Luke, we read of another story of the vocation of Peter and the apostles and we see how no two vocation stories are the same; God calls different people in different ways. Whereas Isaiah encountered God and received his calling in the temple, Peter encounters the Lord in a different setting. We are told that Peter and his companions had returned after a night of futile fishing and are washing their nets. Jesus was there by the lakeside and requested permission to use their boat as a platform for his preaching. After preaching he asked Peter to launch out into the deep. Peter had several reasons not to do so. He was the fishing expert while Jesus was the preacher. He knew the lake like the back of his hand; Jesus was a mere carpenter. He had spent the whole night and caught nothing; there were no fish to catch. He and his companions had laboured the whole night and they were tired and now Jesus was asking them to launch out again. He could have said, “Not now, some other time!” But Peter said, “If you say so, I will let down the nets.” And they caught so many fish that their nets were about to break.

In spite of having every reasonable reason not to do so Peter obeyed the command of the Lord and was rewarded with a miracle. He immediately recognized that this was not normal, this was not a chance happening, a fluke; this was the hand of God at work. We could apply several insights from this episode to ourselves. As He came into the life of Peter, God often comes into our lives while we are caught up in the midst of our routine humdrum thankless tasks of daily life. We don’t have to necessarily go to the Church to find God; often it is God who comes to us. Secondly, just when we feel that our day has been fruitless or work has been futile and we are ready to give up, we may be on the verge of meeting our God if we persevere and continue. It is not multiplying our efforts that guarantees success but doing what the Lord asks of us. “If you say so, if this is what you want, I am ready and willing.” God often speaks to us through people who, we may feel do not have the knowledge, the experience and the expertise that we have. We may believe that we know better but God knows best and works in all things to our advantage if we are ready to let him take charge. Faith is not doing what is reasonable, but doing what He wants.

The Gospel tells us that the moment Peter experienced the extraordinary catch of fish he immediately realized that he was in the presence of the Lord. While acknowledging the Lord he also was aware of his own sinfulness. He fell at Jesus’ knees saying, “Go away from me, Lord, for I am a sinful man!” It requires faith to see the hand of God in the events of daily life. Sometimes we can get so used to the gifts that God showers on us that we either take them for granted or come to believe that we deserve them or have a hand in their happening in our life. “I got this promotion because I worked hard for it and deserved it.” ” Mine is not a chance success, I have been planning for it and working towards it.” The person of faith is able to see God’s hand at work even in the routine events of daily life and feels everything is a blessing and a gift. For the faith-filled person miracles happen everywhere, to those who do not believe, no miracles are possible.

The last part of today’s gospel tells us that after Peter acknowledges his sinfulness and unworthiness Jesus affirms his special mission. “Do not be afraid; from now on you will be a fisher of men.” Each encounter with God only confirms God’s goodness and our unworthiness. The Good News is that while we are bothered by our past, God is concerned with our future. While we are caught up with our failures, God sees the potential of success that is ours with his help. All that is required is the acknowledgment of our sinfulness for the Lord to take over our lives. Unfortunately, we interpret God’s word to suit us rather than transform us.

By Duccio – The Yorck Project: 10.000 Meisterwerke der Malerei. DVD-ROM, 2002. ISBN 3936122202. Distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH., Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=150337


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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ORDINAIRE 5 C

« Avance au large »

(Luc 5, 1-11)

En découvrant l’identité du Christ, on peut se pencher sur sa mission. La mission de Jésus est expression de son être profond et de sa relation particulière au Père. Il agit dans l’Esprit Saint et accorde aux fidèles les dons sacrés de l’Esprit qui est l’amour du Père et du Fils. Cette démarche ‘descendante’ (de l’identité à la mission) peut être compléter par une démarche ‘ascendante’ (de la mission à la découverte de l’identité). En effet, on découvre Jésus par ses gestes, sa parole, son œuvre, son engagement. Les disciples ont dû passer du temps avec lui pour le connaître vraiment, pour entrevoir ‘un quelque chose’ de son intimité, pour lever le voile de son identité. Il faudra cependant toute la lumière de Pâques, la force de l’Esprit Saint pour comprendre, accepter, croire et s’engouffrer dans le mystère d’amour révélé. La lumière pascale vient éclairer les intuitions, les impressions et les appels du cœur. C’est bien de l’aide divine dont il s’agit. Sommes-nous capables, seuls, d’appréhender le divin, de percevoir une Présence, de comprendre la Volonté du Père et la Mission du Fils ? Sommes-nous même capables d’imaginer l’unicité du Dieu trine ou la Trinité du Dieu unique? C’est toute la mission du Fils que de lever le voile, de proposer l’amour et d’inviter à la communion. Jésus va s’employer à révéler mais aussi à partager. Nous sommes conviés aux « noces de l’Agneau » pour vivre éternellement de l’amour trinitaire.

  1. 1. La mission du Fils

En invitant les pêcheurs à jeter leur filet « au large », Jésus ne se contente pas d’un miracle, aussi spectaculaire soit-il. Il invite à un déplacement, à une avancée, au courage, à la confiance, à l’accueil de la nouveauté. Il emmène les disciples vers l’inconnu mais l’aventure n’en sera que plus exaltante et passionnante. Pierre, Jacques et Jean, puis les autres, pouvaient-ils imaginer chose plus extraordinaire ? Ils seront les nouveaux prophètes du Messie et les disciples de la Nouvelle Alliance, les frères du Fils, les enfants de la lumière plongés dans l’amour de l’Esprit. Jésus va s’employer à les former, les modeler, les transformer. Sa mission est de transfigurer le monde, de faire de nous des fils/filles, de nous introduire dans le mystère d’amour.

A la suite des prophètes : Jésus s’inscrit dans la continuité de la révélation biblique. Il performe les prophéties, il accomplit les promesses, il ouvre le temple et le culte à tous. Il apporte cependant la nouveauté de l’Esprit Saint en dépassant la Loi et en renouvelant l’Alliance. Continuité et nouveauté ! Continuité dans la ligne d’Abraham et de Moïse. Nouveauté dans la perception du divin, de notre relation à Dieu, de notre participation. Il vient ‘accomplir’ c’est-à-dire éclairer et perfectionner. Tout l’Ancien Testament est éclairé par sa Parole et son Œuvre.  Tout est élevé vers la perfection.

Transformer le monde : Jésus, s’il est vraiment le Fils, ne peut qu’envelopper la création de sa lumière. C’est son œuvre première, son premier geste d’amour. Sa beauté n’en est que plus lumineuse, sa grandeur n’en est que plus exaltée.  L’univers participe de la nouveauté. Le monde est transformé par la grâce. Tout est disponible au modelage divin, à la touche du Créateur. De l’atome aux galaxies les plus éloignées, l’harmonie et la perfection sont proclamées, l’amour est annoncé. Nous baignons dans un univers de sens et d’harmonie voulu par Celui qui aime et nous y a préparés.

Transfigurer l’humanité : Jésus vient sauver, restaurer, réparer. La liberté humaine ayant perverti les relations et dégradé la perception de l’amour, il fallait l’intervention de Dieu. Cette intervention est rédemptrice à cause du péché mais aussi ouverture au plus de la filiation. L’humanité, par la Croix et la Résurrection, par l’action de l’Esprit, est appelée à la rencontre du Père et à l’éternité au sein de la Trinité. Réparer, oui il le fallait. Plus encore, donner la filiation. Ouvrir à la communion, voilà la mission réelle du Fils ! Et cela est possible dans la clarté de l’Esprit Saint.

Ouvrir le Ciel : Jésus a pu ouvrir le Ciel à l’humanité transfigurée. Son Incarnation a touché les fibres de notre être et y a déposé les germes d’éternité. Sa Parole a préparé les cœurs à la nouveauté et à cette incroyable possibilité d’une relation filiale. Sa Croix a éliminé le péché et a obtenu le pardon, ouverture à l’amour. Sa Résurrection a déchiré les limites du temps et de l’espace, a éliminé les distances entre le divin et l’humain, a permis la communion des impossibles, a fait éclater l’amour à la face de l’univers. Elle a ouvert le cœur de l’homme à l’amour divin !

Jésus le Christ est le Fils de Dieu. Il est Dieu né du vrai Dieu, Lumière née de la Lumière. Un avec le Père et l’Esprit en la divinité, Fils unique au sein de la Trinité, Personne Divine qui s’est incarnée pour notre salut et de la possible communion. Sa mission est rédemptrice et transformatrice.

  1. 2. La mission du disciple

Cette mission divine est certes difficile à expliciter s’il n’y a pas de traces visibles, d’engagement concret. Tout pourrait rester de la théorie ou être taxé d’imagination et d’illusion. Le Fils va expliciter cela et les disciples vont l’illustrer par leur vie, par leur témoignage.

A la suite du Fils : Jésus s’entoure de disciples. Il les choisit en fonction du cœur et de leur ouverture. Ils seront les témoins mais aussi les annonciateurs des œuvres de salut. Ils s’inscrivent dans la lignée biblique et seront aptes à y desceller les annonces et les prophéties, à éclairer les consciences, à toucher les cœurs en attente, jusqu’au don de leur sang comme martyrs, témoins de la vérité. Ils marcheront sur les traces de Jésus, le Maître et Seigneur. Le Ciel s’est ouvert comme leur cœur, l’Esprit y est descendu pour y faire sa demeure. Le Père les a pris sous son ombre pour qu’ils soient féconds et portent les fruits de grâce sur le monde.

Témoins de l’amour : Jésus en a fait des pêcheurs d’hommes. Ils jettent leur filet au large, comme leur esprit a pris le large et comme leur cœur est large aux dimensions du monde. Prendre le large, c’est passer le cap de l’espérance,  c’est naviguer avec foi, c’est atteindre les rives de la vérité, c’est aborder la terre nouvelle de l’amour. Au large, la conscience s’éclaire et l’esprit s’affermit, le cœur  comprend et entraine le corps.  Au large de l’amour, la personne humaine s’élève à la dignité de la filiation, à la communion, à l’éternité dans le Cœur de la Trinité. La mission des disciples, notre mission, rejoint celle du Fils : annonce de la Bonne Nouvelle, appel à l’amour, construction du Royaume, reconnaissance filiale et communion éternelle. Quoi de plus beau ? Quoi de plus exaltant ?

  1. 3. Conclusion : annoncer l’amour trinitaire

Jésus appelle ses disciples et les initie à son message. Il ouvre leur cœur et leur révèle les secrets du Père. Il ira jusqu’au bout de l’obéissance, de la logique du Père, de l’harmonie de la relation.

Jésus envoie ses disciples et leur confie sa propre mission : se donner en vérité, œuvrer dans l’espérance, provoquer la foi, être témoins de la lumière, de l’amour, de la joie en la Trinité.

P. Francis

 

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ORDINAIRE 4 C

« Le message de grâce qui sortait de sa bouche »

(Luc 4, 21-30)

Un silence suit la lecture du prophète Isaïe dans la synagogue de Nazareth. Jésus a déposé le rouleau et on attend sa parole. Ce silence est plein d’attente. Silence respectueux qui attend un mot de confort, de bénédiction, de compassion…de grâce. Silence agressif qui attend le dérapage, la contradiction, une raison pour s’affronter. Le silence est généreux mais peut être aussi pesant et lourd de conséquences. Alors Jésus parle. Sa parole porte. Elle touche par sa précision et sa vérité. Elle conforte et éclaire mais aussi met le doigt sur les inconséquences des auditeurs. On accepte ou on refuse. On accueille la vérité ou on la rejette. On reconnaît l’orateur ou on le renie. Ainsi en est-il de Jésus tout au long de sa vie. Sa parole est grâce pour les cœurs ouverts à l’amour, à la lumière. Elle est glaive pour ceux qui veulent battre le fer, qui se ferment ou se renferment dans leurs certitudes. Jésus est par lui-même Parole de Dieu, Verbe éternel. Sa parole est Parole et ne laisse donc pas indifférent. Sa parole devient grâce car la Parole de Dieu est Grâce. Nous aussi, nous nous mettons à l’écoute. Souvent, nous accueillons pacifiquement ces mots de grâce et de lumière. Parfois, nous nous fermons à la Parole et donc à la grâce venant d’en-haut, jusqu’à la violence. Une attente sereine et confiante est la meilleure attitude. La Parole fait son chemin en nos cœurs. La grâce est donnée. Avec elle, vie et vérité, lumière et beauté, paix et justice. Jésus le Fils est grâce pour le monde.

  1. 1. Quand la grâce pacifie

Ne sommes-nous pas en recherche d’une parole de vérité ou du moins d’une parole donnant du sens à nos existences ? Dans la confusion des mots vides et des discours creux, nous reconnaissons que certains ont une parole qui porte et qui illumine nos vies. Ces personnes sont les prophètes, les spirituels, les saints, les sages. Mais il y a surtout Celui qui est à l’origine de tout et qui sonde nos cœurs et nos reins, qui touche nos cœurs et notre être, qui sait et qui communique, qui se communique. Dieu est Logos et donc Parole. Son Fils est le Verbe qui crée, harmonise, donne sens et consacre. Par son Incarnation, le Fils a rejoint notre réalité : le Verbe s’est donc incarné. Par sa Croix, le Fils a tranché dans le vif : le Verbe a détruit le péché et la mort. Par sa Résurrection, le Fils a transfiguré l’univers et a fait de nous des fils/filles : le Verbe nous a introduits dans la communion trinitaire. La Parole est Grâce.

La Parole rejoint nos cœurs : parce que Créateur, Dieu connaît la nature humaine. Il sait ce dont nous avons besoin parce que sa volonté est claire et créative. Quand Jésus parle, il exprime l’amour du Père et suscite l’Esprit en nous. Il nous rejoint car il connaît le cœur de l’homme. Il sait que plus que les besoins matériels, ce sont les aspirations spirituelles qui nous occupent, c’est l’amour que nous recherchons, c’est l’harmonie à laquelle nous aspirons. Sa Parole résonne en nous comme elle résonne dans l’univers et quand le cosmos trouve harmonie et sérénité, nous trouvons paix et joie.

La Parole touche nos âmes : parce que Saint, Dieu parle à notre âme. Il sait que nous nous savons mortels et pourtant désireux d’immortalité. L’âme n’est pas un ‘esprit errant’ ni une parcelle du divin prisonnière de la matière. Elle fait partie de nous, elle est nous-même dans l’harmonie complète de la personne humaine. Elle aspire de toutes ses forces à la transcendance, à la hauteur, à la vie, à l’éternité. Le Fils parle et l’âme entend. Elle comprend et se met à son école. Elle s’unit à lui pour entrer dans la vie éternelle. Elle dépasse les clivages limités pour l’infini de la Parole éternelle.

La Parole pacifie nos corps : parce que Esprit, Dieu sanctifie nos corps et du coup toutes nos valeurs humaines. Ce corps si décrié ou tant idolâtré, ce corps si faible mais si grand, capable du pire mais destiné à la beauté, corps voulu et béni pour être chemin vers Dieu, par création mais surtout par l’Incarnation du Fils et la force sanctificatrice de la Résurrection. Jésus le Christ rétablit l’harmonie de la personne humaine, destinée toute entière au salut et donc à l’immortalité. Par sa Parole, Dieu crée et recrée, il attire à lui toute la création, purifiée et bénite.

Le Verbe de Dieu a su nous montrer la vérité du Père et l’amour dans l’Esprit Saint. Il restaure les relations par ses paroles de grâce et ses gestes de vie. Il pacifie le cœur, l’âme et le corps de l’homme. Il rétablit la personne humaine dans sa vérité et son harmonie.

  1. 2. Quand la grâce dérange

Il est certain que nous avons des résistances. Nous ne sommes pas prêts à cette évolution car nous entretenons parfois des zones d’ombres et nous nous y complaisons. Même si nos cœurs aspirent à la beauté, nous choisissons la laideur. Nos limites nous plaisent et sont parfois objets de revendication. Nos limites ne sont pas un obstacle quand elles se vivent dans la vérité et l’accueil de la grâce. Le péché, quant à lui, tue la relation et  détruit la paix car il engage la liberté. Le désir se pervertit pour s’ériger en idole ou en temple de l’orgueil.

La Parole dénonce le péché : la Parole met le doigt sur nos errances et notre dévoiement. Elle dénonce nos fausses libertés et les chemins sans issue que nous prenons orgueilleusement. Elle fait mal car elle a raison. Elle suscite notre violence car elle touche les fibres de notre âme en attente d’amour mais enténébrée. Accueillie, la Parole procure le pardon et rétablit l’harmonie. La grâce surabonde là où le péché abonde. L’opération est parfois douloureuse mais elle est nécessaire. Il n’y a que les larmes pour accueillir la miséricorde et s’engager dans le pur amour.

La Parole éclaire nos compromis : la Parole dévoile nos compromis et dénonce nos compromissions. Elle n’est pas mielleuse et ne cherche pas à embellir la laideur ou la tiédeur. Elle tranche et rappelle la vérité. Ceci est bien différent de la recherche sincère du vrai, qui est un chemin de connaissance par la conscience. Ceci est plutôt le dérapage, la dérive, l’accord tendancieux, la démission… pour faire ‘moderne’, pour une paix douteuse, pour la mode, pour l’arrangement à l’amiable. La Parole est entière : vérité, elle donne la lumière ; vie, elle donne sens ; éternelle, elle élève le fini et les limites.

  1. 3. Conclusion : l’état de grâce !

Jésus, dans la synagogue de Nazareth, ne prend pas de gants. Il dit ce que la Parole dit. Il fait ce que la Parole propose. Il s’engage parce qu’il est la Parole, le Verbe de Dieu. S’il tranche, c’est à cause du péché ou des compromis que nous avons intellectualisés et acceptés.

Jésus, le Verbe, n’exprime que la Volonté de Dieu et cette volonté est grâce pour le monde. La parole devient source de grâce et introduit dans la Grâce, la Présence de Dieu, la joie de la relation, la vérité, la communion en la Trinité. « Aujourd’hui, cette parole se réalise » nous dit-il !

P. Francis

 

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ORDINAIRE 3 C

« L’Esprit du Seigneur est sur moi »

(Luc 1, 1-4. 4, 14-21)

Après le temps de la révélation (Noël, Epiphanie, Baptême au Jourdain, signe de Cana en Galilée), Jésus entre prend son chemin vers Jérusalem. Il ‘monte’ à Jérusalem comme le peuple de Dieu, comme les prophètes et les croyants. Il entreprend un périple prophétique qui va le mener au témoignage suprême, au cœur de la nation, à la lumière du Temple, sur les traces de ses prédécesseurs mais avec une nouveauté absolue. Les textes antérieurs nous avaient avisés et même déconcertés : cet enfant de Bethléem est la lumière du monde; cet homme au Jourdain est l’Agneau de Dieu ; cet invité aux noces de Cana est l’Epoux d’Israël. Cet homme est d’origine divine ! Il faudra du temps pour l’accepter et même le verbaliser. Il faudra la lumière de l’Esprit pour le comprendre et y croire. Il faudra le drame de la Croix pour s’y affronter et se purifier. Il faudra la grâce de la Résurrection pour le proclamer et en témoigner. Tout dans la vie de Jésus chante cette merveille des merveilles : Dieu nous aime au point d’envoyer son Fils, de venir lui-même parmi nous, de partager notre humanité pour nous donner sa divinité, de consacrer notre vie pour la vie éternelle dans la communion trinitaire. Jésus va prêcher, témoigner, guérir… toute son œuvre est orientée vers l’annonce, vers l’accomplissement, vers la perfection, vers la  beauté. Il nous révèle notre identité filiale et nous introduit dans une éthique et une attitude filiale. Loin des moralisateurs, il donne liberté dans l’Esprit. Il accomplit les Ecritures.

  1. 1. Animé par l’Esprit !

Comment comprendre la vie de Jésus sans l’Esprit Saint ? L’Esprit est celui qui anime Jésus mais aussi qui le révèle. Il anime Jésus en le reliant au Père. Il révèle Jésus en ouvrant les yeux des croyants (Voyez Elisabeth, Pierre, Nicodème, Zachée…). Sa vie est Révélation. Elle donne l’Esprit et procure la grâce.

Jésus relié au Père : l’Esprit Saint sera le lien permanent de Jésus avec son Père. Il consacre, procure, pousse, anime… Par lui, Jésus est en communion dans l’amour. Quand il parle, c’est le Père qui s’exprime. Quand il guérit, c’est le Père qui agit. Quand il pardonne, c’est le Père qui dit sa miséricorde. Quand il touche, c’est le Père qui réanime sa Création. Par l’Esprit, Jésus devient la pure expression de l’amour du Père pour l’humanité. Il procure la joie de vivre et la sérénité des relations. Au moment de sa prière, on peut voir Jésus s’isoler et rester à prier longuement dans un tête-à-tête profond et un cœur-à-cœur merveilleux. De même pour nous, l’Esprit est notre force et le lien qui nous relie au Père par le Christ dans l’amour. Vivons donc de l’Esprit Saint !

Jésus révélateur du Père : l’Esprit saint sera le révélateur et l’illuminateur. Il donne sa lumière pour comprendre, percevoir, découvrir et accepter dans l’amour. Jésus s’est découvert Fils et l’exprime dans sa relation particulière avec le Père. Etait-il plus facile pour lui de se savoir Fils que pour nous de le reconnaître ? Les tensions religieuses et sa tradition juive ne pouvaient l’orienter dans ce sens. C’est l’Esprit qui lui révèle son identité et du coup, qui révèle Dieu comme Père. Ainsi Jésus ne parlera plus que de « mon Père et votre Père » jusqu’au fameux et définitif « Notre Père ». L’Esprit est l’amour du Père et du Fils, il ne peut que révéler ce mystère dans la lumière. De même pour nous, l’Esprit prie en nous et dit : « Abba » à la suite du Fils. Nous sommes vraiment les enfants de Dieu en Christ. Notre spiritualité en est bouleversée. Notre prière n’en est que plus profonde et joyeuse.

Jésus, sauveur des hommes : l’Esprit Saint va donner la force à Jésus pour sauver l’humanité. Si la volonté divine était de faire de nous des fils/filles, le péché originel avait rompu la relation, le péché actuel a même compliqué les choses. L’Œuvre du Christ passe donc par la Rédemption : sauver l’homme et le remettre en route par l’Incarnation, pardonner et procurer la grâce par la Croix, sanctifier et transfigurer par la Résurrection… C’est « l’année de bienfait » annoncée par Isaïe et assumée par Jésus dans la synagogue de Nazareth. Il sera celui qui annonce la Bonne Nouvelle, et ce jusqu’à mourir. A nous-aussi, l’Esprit donne ses dons sacrés pour vivre en enfants de lumière, dans la connaissance du salut et la sérénité de la grâce, dans l’amour des fils/filles pour leur Père, unis au Fils dont nous sommes le Corps mystique, par la puissance de l’Esprit sanctificateur.

Ainsi, notre vie chrétienne n’est pas une reproduction de l’action de Jésus, elle est un choix libre et conséquent, dans la reconnaissance de notre identité réelle et la grâce de l’Esprit. Comme le Christ, nous sommes fils/filles, comme à lui, le Père nous redit sans cesse : « Tu es mon fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour ». L’aventure spirituelle commencée par le Christ est notre route, personnelle et communautaire, dans la liberté des fils. Elle passe par la croix, elle va vers la gloire.

  1. 2. Accomplissement des Ecritures.

Nous comprenons mieux que Jésus ait accompli les Ecritures. Il les porte à leur achèvement, à leur summum, à leur perfection. Il ne s’agit par de s’enfermer dans le passé mais de considérer le passé avec sagesse. Il ne s’agit pas de vivre dans l’illusion et l’idéalisation mais de construire concrètement le Royaume dans la justice et la vérité. Il ne s’agit pas de se projeter dans l’avenir, il s’agit de vivre maintenant dans l’amour et la communion trinitaire. L’Esprit vient ‘ramasser’ tout ce que nous sommes pour le présenter au Père par les mains du Fils. Jésus a ainsi accompli la volonté de son Père.

Jésus, nouvelle Loi : la loi servait à exprimer la volonté de Dieu et à révéler son amour. Elle peut devenir tyrannique si elle n’est pas reçue dans l’Esprit. La loi de Moïse tentait d’exprimer la Loi Eternelle. Les chercheurs de la loi naturelle tentent la même approche. La loi naturelle ou la loi révélée ont la même source, la Loi Eternelle qui n‘est autre que l’Amour. Jésus nous introduit dans ce mystère par sa propre liberté quant à la loi mais aussi quant à son commandement de l’amour. Tout se résume en lui : il est notre référence ultime, notre norme, notre loi.

Jésus, nouveau Temple : le Temple était le lieu de la rencontre par excellence, lieu de prière et d’offrande. Dieu s’y manifestait. Il reste qu’il restait le signe plus que le lieu propre de la présence divine. On ne peut enfermer Dieu dans un temple de pierre. Jésus, par l’offrande de lui-même, par son amour inconditionnel, par sa relation particulière au Père est notre chemin vers Dieu, notre ‘lieu de rencontre’ véritable, le lieu de notre salut. Il est le Temple Nouveau par qui nous trouvons le Père et en qui nous adorons et rendons grâce. Tout passe par lui désormais, unique intermédiaire, dans l’Esprit Saint.

  1. 3. Conclusion : la foi dans le Fils

L’Esprit révèle qui est Jésus : nous croyons qu’il est le Fils Unique de Dieu pour notre salut et notre bonheur. Il révèle le Père dont nous sommes les enfants de lumière. L’Esprit nous anime dans l’amour. Le salut nous a ouvert le Ciel, l’amour nous ouvre le cœur de la Trinité.

P. Francis

 

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ORDINAIRE 2 C

« Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit »

(Jean 2, 1-11)

Il est symptomatique que le premier signe à Cana, le miracle de l’eau transformée en vin, soit proposé à notre méditation après les célébrations de Noël. Souvenons-nous que ce signe était inclus auparavant dans l’unique fête de la Manifestation (6 janvier), l’Epiphanie, qui regroupait toutes les manifestations de Dieu par le Fils : sa naissance, la venue des Mages, son baptême au Jourdain et son premier miracle. L’Eglise y voyait les signes clairs de la présence divine, la manifestation dans la chair, au monde, à Jean Baptiste et à Israël de la gloire divine. Au-delà du miracle, le signe de Cana est d’une grande importance : il annonce les temps nouveaux, la glorification du Fils, l’amour du Père, la joie dans l’Esprit. Marie y participe à sa façon en ‘provoquant’ Jésus, comme si elle le poussait à accomplir un geste qui le signale comme l’Envoyé, le Bien-aimé, l’Epoux véritable. Jésus, ayant déjà choisi ses disciples, s’engage maintenant dans sa mission, celle de rassembler, de bénir, de pardonner, de proclamer la Bonne Nouvelle. Dieu est l’Epoux. Jésus est le Fils. Il partage la volonté du Père de déverser ses grâces sur l’humanité par la force de l’Esprit. Si tout est effectivement en place, la Résurrection sera la Manifestation la plus sublime et la plus lumineuse de cette nouvelle vie en Christ.  Suivons donc le Fils jusqu’à la croix et traversons la mort pour entrer dans la vie éternelle par sa Résurrection glorieuse. Le cœur du Père est ouvert.

  1. 1. La mission de Jésus.

Parfois on limite la mission de Jésus à une ‘mission de réparation’. Le péché originel ayant tout compromis, il fallait l’intervention de Dieu pour rétablir les liens rompus. C’est vrai. La tendance pécheresse des hommes les ayant écartés de la proximité de Dieu, il fallait un homme sans péché pour retrouver le chemin du Ciel. C’est vrai. La faiblesse de l’homme ayant obscurci son regard porté sur l’infini pour le limiter au fini et à la finitude, il fallait un homme nouveau ouvert à l’invisible et à la transcendance pour traverser nos horizons limités. C’est vrai. Peut-être pourrions-nous aller plus loin et voir dans la mission de Jésus, non seulement une réparation mais un accomplissement de la volonté divine, une manifestation de l’amour paternel, une transfiguration de l’univers et de l’humanité, une Voie vers le cœur de Dieu, une révélation de la communion trinitaire. Au-delà du péché, Dieu ne nous a-t-il pas envoyé un ‘tel rédempteur’ pour nous plonger dans la filiation adoptive ? Rien de moins !

Proclamer la Bonne Nouvelle : cet Evangile, Bonne Nouvelle, est la proclamation du Royaume de Dieu. Dieu, enfin, va établir son Règne où chacun aura sa place et où tous vivront de la solidarité et de l’amour. Jésus est la Bonne Nouvelle car c’est en lui que l’unité est possible et que le Royaume s’inaugure. Il est la Présence divine. Il est la Voix du Père, la Parole de Dieu, la Sagesse éternelle.

Annoncer le pardon : De fait, nous avons besoin de pardon, de réconciliation, de sérénité dans l’amour. Jésus refait le lien rompu, rétablit les ponts brisés, institue une voie salvifique, permet la rencontre et le dialogue. Il est la Vie et la Lumière, le pardon est ainsi une nécessité et une grâce. Il met en lumière la miséricorde et l’amour infini du Père qui procure son Esprit de vérité et de vie. Demander pardon est une responsabilité qui vient de notre dignité humaine. Recevoir le pardon est une grâce qui vient de notre dignité filiale. Dans ces deux mouvements, c’est l’amour trinitaire qui agit, qui guérit, qui restaure et qui lance vers l’avenir. Des voies nouvelles sont ouvertes.

Inviter à la communion : interpelés, pardonnés, nous sommes prêts à la rencontre et cette rencontre est un cœur-à-cœur véritable, un dialogue d’amour, une participation vivifiante, une adhésion inconditionnelle. Par la force de l’Incarnation qui nous a consacrés et la puissance de la Résurrection qui nous a sanctifiés et transfigurés, nous pouvons ‘voir Dieu’, recevoir son amour, partager nos humbles richesses, ouvrir notre cœur et entrer dans la danse éternelle de la Trinité. La communion est possible, c’est la raison de l’Histoire Sainte.

Donner la vie éternelle : appelés à entrer en communion, nous le pouvons par le don de la vie éternelle. Elle nous est obtenue par le Christ, selon la volonté du Père dans la joie de l’Esprit Saint. L’éternité n’est pas un spectacle de contemplation, elle est une communion dans l’amour, au cœur des relations trinitaires et des élans d’amour des Personnes Divines.

La mission de Jésus est bien une mission de restauration mais s’accomplit dans un échange qui fait de nous les membres de son Corps mystique, pour entrer dans le mouvement éternel de l’amour, en Dieu. Mission à partir de l’amour et dans l’amour pour accueillir l’amour et en vivre éternellement !

  1. 2. Les signes de Jésus

Jésus, au cours de sa vie, va poser des gestes, des signes. Concrètement et symboliquement, il agit, il dévoile, il révèle, il entraîne. Par le pardon, il relie. Par le miracle, il rétablit l’ordre défait. Par sa Parole, il redit l’amour. Par sa mort, il déchire les cœurs et les cieux. Par sa Résurrection, il pénètre l’Être et transfigure la matière. Par son Ascension, il divinise le corps. Par son Esprit de Pentecôte, il enflamme le monde et unit au Père. Voyons donc dans les signes de Jésus, une manifestation de l’amour et une révélation de l’intimité divine.

Signes-miracles : la Création a sa propre autonomie mais parfois déraille. Jésus refait l’harmonie originelle et rétablit le dévoyé, l’abimé, le rompu. Voyons dans les miracles une nouvelle création, un geste créateur, un engagement dans l’amour, un soulagement, une sérénité restaurée.

Signes-symboles : la vie humaine a sa propre autonomie mais peut nous aider à comprendre le monde, notre vocation et même la volonté de Dieu. La naissance est symbole de naissance au Ciel, le mariage est signe de l’amour du Christ pour l’Eglise, le banquet est comme une anticipation des joies éternelles, la paternité est expression de la paternité divine… Nous sommes entourés de symboles qui nous relient au Père, par le Fils dans l’Esprit. Jésus a usé de ces signes pour dire ‘quelque chose’ de l’infini, du mystérieux, du voilé. Par ses gestes, il ouvre le regard et le cœur sur l’éternité.

  1. 3. Conclusion : le vin nouveau de la vie nouvelle

Les noces de Cana inaugurent la mission de Jésus. Il sera l’Epoux qui vient introduire l’épouse, l’Eglise, dans l’intimité des relations trinitaires dans la joie de l’amour.

Les noces de Cana, symboliquement, sont expression de la vie nouvelle donnée au croyant qui se désaltère du vin nouveau en Christ. Le Fils donne vie, lumière et la grâce. Nous entrons maintenant dans l’explicitation de sa mission, reflet de son être divin et de sa filiation éternelle. Le plus grand bonheur, c’est que cette filiation divine est nôtre par le baptême « dans l’Esprit et le feu ».

P. Francis

 

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NOTRE DAME D’ARABIE

« La mère de mon Seigneur »

(Luc 1, 39-56)

Depuis quelques années, Marie, sous le vocable de Notre Dame d’Arabie, a été déclarée Patronne des pays du Golfe Persique et donc des deux Vicariats Apostoliques de la région. Elle est la mère et la protectrice des chrétiens expatriés mais aussi une bénédiction pour les autochtones. La statue originale, bénite par Pie XII, est située au Koweït dans une petite église qui est son sanctuaire actuel. Sa fête a été placée le samedi précédent le 2ème dimanche du Temps Ordinaire, et donc après les fêtes de Noël, mais est célébrée solennellement dans toutes les paroisses de la péninsule arabique.

La liturgie proposée pour cette fête est une liturgie joyeuse : Sophonie 3, 14-18 « Exulte de joie, fille de Sion » et Galates 4, 4-7 faisant référence à la plénitude des temps quand « Dieu envoya son Fils, né d’une femme… ». L’Evangile est celui de la Visitation, la rencontre entre deux femmes, bientôt mères, participantes du mystère du salut.

Marie, Mère du Seigneur.

Marie va trouver Elisabeth, enceinte de Jean le Baptiste. Cette rencontre est pleine de foi et d’Esprit Saint. Marie se rend-elle chez sa cousine simplement pour l’aider au terme de sa grossesse ? On loue le caractère généreux de Marie mais cette visite prend une dimension salvifique par sa révélation dans l’Esprit : voici la mère du Seigneur ! Marie porte le Fils de la promesse, Celui qui va sauver Israël, qui va nous introduire dans l’amour du Père, qui va aller jusqu’au bout de l’amour. Après l’Annonciation et avant la Naissance de Jésus à Bethléem, cette Visitation s’inscrit dans le processus de la Révélation de l’identité de l’enfant : en appelant Marie, « la mère de mon Seigneur », Elisabeth participe à l’identification de Jésus comme Fils de Dieu, comme Dieu-parmi-nous. Pouvait-elle, elle la femme du prêtre Zacharie supposée défendre l’authenticité de la foi d’Israël et de l’Alliance, profondément enracinée dans la tradition biblique, proclamer cette nouveauté sans l’inspiration de l’Esprit ? Elle donne à l’enfant à naître le titre de Seigneur, réservé à la majesté divine, au Dieu unique d’Israël. Elle ‘dépasse’ les limites de sa tradition et s’élance dans une profession de foi nouvelle, surprenante, audacieuse, prophétique. De même, l’enfant en elle, exulte de joie à la salutation de Marie. Il participe à cette profession de foi, dans la prolongation de l’Annonciation et du ‘fiat’ de Marie.

Marie, Arche d’Alliance

Dans la tradition orientale, on aime représenter Marie comme l’Arche d’Alliance ou même au milieu du Buisson Ardent du Sinaï. C’est pour expliciter sa participation pleine au mystère de salut, désignant et mettant en avant son fils Jésus. 2 Samuel 6, 11 fait allusion à l’Arche d’Alliance présente 3 mois (comme Marie chez Elisabeth) à Obed Edom. L’Arche contient les Tables de la Loi. Elle est signe de ce lien particulier entre Dieu et son Peuple. Elle accompagne le Peuple dans sa marche vers la Terre Promise puis sera installée dans le Temple de Jérusalem, lieu de rencontre par excellence. Mais voici que par Marie, le Sauveur entre dans le monde. Elle porte Celui qui se révélera le Fils du Très-Haut. Elle porte en elle la Loi de la Nouvelle Alliance, l’unique Intermédiaire entre Dieu et l’humanité, le Rédempteur qui est le Fils. Jésus le Christ est notre Loi, notre Temple, notre Sacrifice, le Chemin de rencontre du Père. Par Lui, le culte nouveau « en Esprit et vérité » est possible. Il donne l’Esprit qui nous introduit dans les relations trinitaires de communion. Ainsi, Marie devient l’Arche d’Alliance : elle ‘porte Celui qui porte tout’, elle protège puis éduquera et enfin laissera partir Celui qui l’a créée et sanctifiée. Elle soutiendra ce fils qui se révèle Fils. Elle assumera la foi d’Israël au moment crucial de la Crucifixion et se réjouira avec toute l’Eglise naissance au moment de la Résurrection et de la Pentecôte. Mère du Fils, elle est fille du Père et temple de l’Esprit. Elle porte tout le mystère trinitaire comme l’Arche portait toute la puissance du Dieu Unique.

Marie, notre Mère.

Sous le vocable de Notre-Dame d’Arabie, nous confions à Marie les millions de chrétiens du Golfe arabique et ses millions d’habitants. Nous demandons sa protection et son intercession pour vivre dans la fidélité et la joie chrétienne, témoins du salut obtenu et de l’amour vécu.

Alors que nous vivons des moments difficiles, nous sommes sûrs de sa présence maternelle.

Alors que nous vivons des restrictions, nous sommes convaincus de la liberté de l’Esprit.

Alors que nous sommes confrontés à l’adversité et à la pression religieuse, nous sommes plongés dans l’amour de la Trinité.

Marie veille sur nous, comme elle veillait sur Jésus. Elle nous protège et nous enseigne les chemins de la vie. Elle nous montre Jésus comme unique Chemin vers le Père dans la force de l’Esprit. Elle vient vers nous comme vers Elisabeth et nous porte son fils comme elle l’a porté au monde. Elle s’efface pour laisser agir Celui qui est Seigneur et Fils du Très haut. Sa présence n’en est que plus évidente.

Cette fête est une action de grâce. Elle nous relie à l’action de grâce éternelle des anges et des saints, des martyrs de ces pays-ci et de nos pays d’origine, des croyants qui se savent aimés et qui essayent, dans l’humilité et la vérité, d’être témoins du Ressuscité.

 

Notre-Dame d’Arabie

Veille sur nous, protège-nous

Sois source de grâce pour nous et les habitants de ces pays

Conduis-nous vers le Père, par le don de ton Fils, avec la puissance de l’Esprit

Que nous soyons témoins à ta suite de la vie donnée, du salut obtenu, de l’amour vécu

Que ta beauté soit notre beauté, ta grâce notre grâce, ton humilité notre humilité

Toi, la mère de notre Seigneur, Arche de l’Alliance Nouvelle, Porte du Ciel

Sanctuaire de la Très Sainte Trinité

 

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BAPTEME DU SEIGNEUR

« C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré »

(Luc 3, 15-16. 21-22)

Ce temps de Noël touche à sa fin. Il aura été plein de merveilles et de joie. Il nous aura emportés dans les secrets du Père par la naissance et la révélation du Fils et la force de l’Esprit Saint. Toutes ces fêtes autour de Noël n’ont qu’un but : affirmer haut et fort l’amour de Dieu pour l’humanité et son engagement réel en notre faveur. Pouvait-il faire plus que de s’incarner, que de partager notre réalité, que de se faire faible ? Pouvait-il faire moins que de nous montrer ainsi son amour et sa tendresse ? Un enfant dans une étable, à la merci des aléas du temps et de l’histoire, des tyrans et des intérêts politiques mais aussi laissé à la tendresse et aux soins de Marie et Joseph, à une éducation humaine qui le portera à reconnaître son origine divine. Noël est une révélation, celle de l’amour du Père par le Fils. L’Epiphanie est une révélation, celle de l’amour du Père par le Fils de tous les hommes. La Baptême de Jésus au Jourdain est une révélation, celle de l’intimité de Dieu, de son identité véritable, de son amour dans la communion trinitaire auquel nous sommes conviés. Jésus entreprend maintenant sa mission : dévoiler le secret du Père, insuffler l’Esprit, proclamer l’amour divin. Pâques nous donnera l’énergie nécessaire pour y plonger et la force nécessaire d’en vivre, jusqu’à la rencontre définitive dans la communion trinitaire.

  1. 1. Révélation trinitaire.

Certainement, les fêtes de Noël ont révélé les secrets de Dieu. Le baptême de Jésus nous porte plus loin puisque le Père parle et l’Esprit descend sur Jésus. Baptême de Jean le Baptiste et donc baptême de pénitence et de conversion, ce rite sera repris par Jésus et élevé vers un plus de qualité et de grâce dans lequel nous découvrons notre vocation filiale et vivons notre mission. Jésus se soumet au baptême de conversion, Lui sans péché, le Pur et la Voix du Père, par solidarité pour cette humanité dont il a pris la chair et partage la faiblesse et la grandeur. Au moment même de ce partage, Dieu se révèle et affirme son amour, le Père parle et s’adresse au Fils, l’Esprit Saint est donné et sera désormais l’Agent de sanctification. Le baptême de Jésus est indéniablement une révélation trinitaire pour notre plus grand bonheur.

La Voix du Père : alors qu’ailleurs le Père s’adresse aux hommes pour présenter son Fils (Mt 3, 17), ici il parle directement à Jésus. Il le reconnaît comme sien et le confirme dans sa mission. Jésus est reconnu par le Père comme son Fils bien-aimé, comme le Fils de sa tendresse, comme une partie de lui-même. Peut-on trouver paroles plus belles et plus touchantes ? Peut-on trouver paroles plus claires dans leur simplicité ? Ces quelques mots ont la force divine et pénètrent le cœur de Jésus. Elles le relient au Père comme à son origine, à sa relation, à sa liberté et à sa dépendance. Paroles divines qui vont propulser le Fils dans l’aventure humaine déjà commencée à l’Incarnation mais qui vont le porter à l’obéissance et au sacrifice. Paroles de tendresse mais aussi d’exigence et d’engament. Paroles qui expriment l’aujourd’hui divin et l’éternité de l’engendrement. Finalement, n’a-t-on pas eu besoin de l’Incarnation pour laisser s’exprimer en mots humains la réalité divine et éternelle de l’amour de Père et du Fils ? Mystère insondable et incroyable !

L’Amour du Fils : alors qu’ailleurs Jésus sort de l’eau quand le Ciel s’ouvre, signe du lien qu’il établit entre le Ciel et la Terre (Mt 3, 16), ici Jésus prie au moment de la révélation. L’acte de solidarité est accompli, il a déjà été baptisé et le peuple est en train de se soumettre au baptême de Jean. Il prie. Il accepte sa mission. Il se met en lien avec le Père dans l’amour et le désir de la volonté divine. La prière de Jésus ‘provoque’ le Père et le fait parler. La communion exprimée dans l’intimité du cœur priant permet la révélation du Père. L’amour humain révèle l’amour divin. Jésus, dans sa prière personnelle et intime, rejoint le Père et le Père se fait alors connaître à tous. Finalement, n’a-t-on pas eu besoin de la prière humaine de Jésus pour que Dieu ‘concède’ à se dire Père ? N’a-t-on pas besoin du Christ pour accueillir la révélation de la paternité divine ?  Mystère insondable et incroyable !

La Présence de l’Esprit Saint : ici comme ailleurs (Mt 3, 16 ; Mc 1, 11 ; Jn 1, 32), l’Esprit prend une apparence corporelle, comme une colombe. Il descend sur Jésus et l’entoure de son amour et de sa force. S’exprime ici la mission de l’Esprit dans la vie de Jésus et dans notre vie : il fait le lien, il relie, il harmonise, il éclaire. L’Esprit donne sa lumière et ouvre l’intelligence. Il ‘pousse’ à la communion et permet la relation. Il ouvre l’esprit à la Bonne Nouvelle et réchauffe nos cœurs entièdis. Alors qu’il est à l’œuvre depuis la création du monde, son rôle s’éclaircit et se manifeste. Finalement, n’a-t-on pas eu besoin de ‘voir’ l’amour du Père et du Fils pour  connaître la personne de l’Esprit Saint ? L’Esprit, présent et actif tout au long de l’histoire du salut, prend enfin sa place et révèle sa personnalité unique au sein de la Trinité. Mystère insondable et incroyable !

La baptême de Jésus, acte de pénitence pour pécheurs et acte de solidarité pour Jésus, devient un moment de lumière et un acte de révélation de l’intimité de Dieu. En effet, ce Dieu Un de l’Ancienne Alliance se manifeste Trine dans la Nouvelle Alliance. Ce sera à Jésus de le dévoiler !

  1. 2. « L’Esprit Saint et le feu ».

Jean le Baptiste assiste à cette épiphanie (manifestation) et désignera l’Agneau de Dieu (Jn 1, 36). Ici, en St Luc, il met en lumière Jésus et annonce sa mission. Il est le précurseur mais aussi l’annonciateur. La révélation divine de ce moment unique le confirme dans sa claire vision. Pouvait-il imaginer l’incroyable ? Incroyable de l’identité du Messie et l’incroyable de sa mission rédemptrice et filiale ? Il semble qu’il ait perçu quelque chose de cela sans pouvoir entrer dans la profondeur du mystère révélé. Bienheureux Jean Baptiste qui entrouvre les portes du Nouveau Testament ! Pauvre Jean Baptiste qui ne peut encore ‘voir’ toute la grandeur de la Révélation en Jésus !

L’Esprit Saint : oui, Jésus baptisera dans l’Esprit, dans l’amour du Père et du Fils, dans la force et la puissance de l’amour. Par l’Esprit, Dieu touchera les cœurs, transformera les corps, éclairera les esprits, sanctifiera les âmes. Par l’Esprit, la Résurrection resplendira comme le Soleil Divin, comme la Lumière Eternelle, comme l’Espérance sans fin, comme la Vérité de l’amour. Par l’Esprit, la communion sera possible dans une filiation acceptée.

Le feu : qui peut désormais nous écarter de l’amour trinitaire ? Qui éteindra le feu qui nous brûle de l’intérieur ? Ce feu de l’amour est allumé en nous et s’épanouira dans la communion trinitaire.  Ce feu, fruit de la rencontre et de la tendresse, se transmet : c’est notre mission. Ce feu, joie de nos cœurs et donneur de sens, se propage. Il se communique comme la tendresse et la fraicheur se communiquent. Ce feu, c’est l’amour de la Trinité pour nous et en nous.

  1. 3. Conclusion : aimés comme le Fils

Le baptême de Jésus est une révélation trinitaire : Dieu appelle Jésus « son Fils » et, par lui, nous appelle ‘fils/filles’. Ses mots de tendresse nous sont adressés : son amour est en nous !

P. Francis

 

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Fourth Sunday in Ordinary Time – C

Readings: Jer 1:4–5, 17–19; Ps 71:1–6, 15–17; 1 Cor 12:31–13:13; Lk 4:21–30

STRIVE FOR THE GREATEST GIFT: LOVE

We are privileged to be called by God, to be his prophets; to proclaim his words to the world. But the gift of prophesy is of no avail, without the gift of love.

Today’s gospel is a window into Jesus’ life. Jesus grew up in atypical Jewish fashion. Learning the trade of his foster father, Joseph. He shared the common experience of family and work. It also indicates that his weekday work led him to worship in a synagogue on the Sabbath.

All four gospels report; that Jesus was rejected by his hometown and home synagogue. All four gospels say that a prophet has no honour in his own hometown. What was the reason? Familiarity! Familiarity breeds contempt! They knew him too well. When they looked at Jesus, they only saw a humble carpenter from a poor family. They did not recognize him as the Son of God.

We too very often, we tend to overlook the positive and good things in others.

The prophets too were rejected! Prophet Elijah had to run away into the mountain where there was no food because the king sought to kill him. Prophet Daniel was put into a cave with lions. Prophet Jeremiah was imprisoned in Jerusalem until the city was destroyed. Human being are more inclined to believe in falsehood than the truth. Eve chose to believe in the lie of the serpent and reject the truth of God’s instruction.

One of Martin Luther’s schoolmasters used to remove his hat when he met his class of small children, pointing out that no one could know what might be included in the group. He would say in this class there might be a future mayor, or chancellor, or doctor, or engineer! We are called to look at each other as God’s work. God doesn’t make junk.

The answer of how to look at God’s work is given in today’s second reading of St Paul to the Corinthians. “If I have all the eloquence of men or of angels, but speak without love, I am simply a gong booming or a cymbals clashing!” May have the gift of prophesy, understanding and knowledge, may have everything, even faith to move mountains, but no love; then I am nothing.

Love: is patient and kind; not jealous, boastful, conceited, rude, selfish, resentful. However it is always ready to: excuse, trust, hope, endure. Love does not come to an end. This is the best way to look at people and to avoid rejecting.

Let our prayer today be:
Lord give us your love:
For sometimes people reject us, and we are tempted to hate.
Lord give us your strength:
For sometimes situations get tough, and we are tempted to give up.
Lord give us your courage:
For sometimes pressure gets heavy and we are tempted to give in.

In today’s Gospel, Jesus is rejected at his own home town Nazareth. Why? Because:

1. Jesus did not behave according to their expectation.

People of Nazareth had only a partial view of Jesus, as the son of Joseph.
– Mere man, like themselves and nothing more
– Saw him grow up like the other boys
– They knew his parents.

They made their judgements from what they had seen and known about Him. They did not look beyond his appearance. Their experience was true- but it was limited. They did not;
– Hear the angels message
– Hear the words of Simeon- light for the nation
– Seen heaven open at his Baptism.
Thus they had a very limited knowledge.

We have so many opportunities to know Jesus well:
– From our parents
– From the sacraments
– From the Word of God and Traditions.

Thus we should be different from the people of Jesus time, we should not have partial views.

2. Jesus did not speak up to their expectation:

The Jews always guarded their God- YWH. They were selfish people with regards to God’s blessings, mercy; that was meant only for them. Did not like God to extent his mercy to Gentiles.

Today Jesus points out two instance where YWH sent His prophets to help the Gentiles:
– Elijah was sent to a Gentile widow
– Elisha, to Naaman the Syrian.

When Jesus pointed out to them of the extension of God’s compassion and mercy to Gentiles, the people of Nazareth became furious and wanted to stone him. They wanted God to behave as they expected Him to behave.
– We cannot bend God’s will to our will
– We have to show God’s mercy to others also, not just to our own people, friends, but to all types.

3. Jesus did not perform according to their expectations.

The people wanted Jesus to perform miracles for them, as a condition to believe in Him. But Jesus did not perform many miracles at Nazareth because of their unbelief. He did not do miracles to satisfy: their yes or their curiosity.
But when someone needed a miraculous healing and approached Him with faith, He healed them; example of Bartimaeus and Centurion servant.
Faith is the secret which unlocks the power of God.

The people of Nazareth were LOSERS, because they rejected Jesus.
May we be the opposite; by knowing Him, living with Jesus and believing in Him in all moments of our life.

The Great Stone Face

In a small town in New England the people waited for the coming of a prophet and holy man, who would look like the features of a stone outcropping in the local hill side. They waited, but no one ever seemed to come, and the village lost hope and spirit. One day an old man of the town died and, as he was laid out, someone noticed that he did look like the face in the hill. He had been with them all the time and they had never recognized him until it was too late! —- Nathaniel Hawthorne



Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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Third Sunday in Ordinary Time – C

Readings: Neh 8:2–6, 10; Ps 19:8–10, 15; 1 Cor 12:12–30; Lk 1:1–4, 4:14–21

Good News to the Poor

One of the popular books that have inspired me a great deal is The Seven Habits of Highly Effective People by Stephen Covey. Supposedly, the book has sold more than 15 million copies in 38 languages since its first publication in 1989. I must say, the book has played an important role in improving my effectivity, and I have used it to train many young people in it. The second habit of highly effective people, according to Stephen Covey is to, “Begin with the End in Mind!” This simply means, having a personal vision of life, setting realistic goals, and even writing out a mission statement.

We are in the beginning of the ordinary time of the liturgical year. Today we are beginning to listen to the Gospel according to Luke. Throughout this year, which is referred to as Year C in liturgical terms, we will listen to the Gospel of Luke. The gospel text of today – specially edited for the occasion – begins with the prologue of the Gospel in which Luke addresses Theophilus and states the purpose of his writing: “so that your Excellency may learn how well founded the teaching is that you have received” (Lk 1:4).

Then the gospel text in today’s liturgy jumps to Luke 4:14, enumerating the beginning of the public ministry of Jesus. Jesus officially begins his mission on earth. He begins with a manifesto. He begins with the end in mind. He borrows his mission statement from the Prophet Isaiah (chapter 61): “The Spirit of the Lord is upon me….” But he personalizes those words. In fact, there is a big difference between the words of Isaiah and that of Jesus, as Jesus makes an addition to the proclamation in his ‘homily’ that follows: “This text is being fulfilled today even while you are listening” (Lk 4:21). Based on this statement, let us reflect on the core of today’s gospel text, which, I think, was also the core of the mission of Jesus here on earth: “To bring the good news to the poor.”

But today I would just reflect on two questions: who are the poor, and what is the good news? I would rather rephrase these questions in a bizarre manner: What does it mean to be poor? And, who is the Good News?

What does it mean to be poor?

The expression ‘poor’ occupies a central place in the Gospel of Luke. Luke’s understanding of the poor is not much different from that of the Old Testament, where the word ‘poor’ was often elaborated as ‘the stranger, the orphan and the widow’ (Deut 24). Yes, the poor are the materially deprived, the destitute, the afflicted – the most vulnerable people of any given society. In line with the repeated theme of the book of Psalms, Luke wants to portray Jesus as one who hears the cry of the poor (Ps 22:24). He has Jesus deliver his ‘Beatitudes’ from the plains (Lk 6:17), and he would have Jesus admire the little offering of the widow (Lk 21:1-3).

Luke also goes beyond the material understanding of the word. Situating himself in a traditional society, he sees women as the poor. The Gospel of Luke is full of stories of women. He would balance almost every man’s story with that of a woman: annunciation to Zechariah is followed by the annunciation to Mary (1:5-38). At the presentation of Jesus in the temple, Luke would bring in two elderly people: Simeon and the 84-year old Anna (Lk 2:25-38). In Chapter 8 Luke has a list of women disciples; in Chapter 15, the story of the man who lost his sheep is followed by the story of the woman who lost her coin. These are but a few examples.

People who are vulnerable are poor. The elderly are poor. Children and youth are poor too. In Lk 18:15-17, Jesus would say, “Let the little children come to me, and do not stop them; for it is to such as these that the kingdom of God belongs.”

People who are afflicted by every kind of infirmity are also poor. In Luke 7, when John the Baptist sends his disciples to find out if Jesus was the Messiah, Jesus tells them, “Go back and tell John what you have seen and heard: the blind see again, the lame walk, those suffering from virulent skin-diseases are cleansed, and the deaf hear, the dead are raised to life, the good news is proclaimed to the poor.”

So, who are the poor? The poor are those who are in need of the help of God; those who are open to the plan of God in their lives; those who are simple hearted; the humble. When Elizabeth hears the ‘good news’ (Lk 1:19) that was announced to Zachariah, she acknowledges that the Lord has removed her humiliation of being barren (Cf. Lk 1:25). When Mary sings her magnificat in the presence of Elizabeth, she would say, “The Lord has looked upon the humiliation of his servant” (Lk 1:48).

In short, being poor simply means being open to God. It is to those who rely on God that the Good News is proclaimed. It is to us that the Good News is proclaimed.

What is the Good News? Or rather, Who is the Good News?

Often we simply say, the Gospels are the Good News. True, but not quite! Or we say, the message of Jesus is the Good News. True, but not quite yet!

If we consider the Good News as a message, then, it is liberty to captives – the experience of freedom from all that binds us including sin; it is healing to the sick – the experience of wholeness; it is the promise of the favorable year (kairos) – the time of Grace. So Good News is not a set of information. It is an experience! Again, the Good News is not just an experience in the abstract. It is the possibility to experience God in the person of Jesus. Jesus Christ is the Good News.

This is what actually stirred the hearts of those listeners in the synagogue, as Jesus said: “This text is being fulfilled today even while you are listening” (Lk 4:21). In other words Jesus was saying, “the times that Isaiah prophesied are here. It is possible to experience the Good News in my person!” This was a bit too hard for the people. Luke continues to tell us, “When they heard this everyone in the synagogue was enraged. They sprang to their feet and hustled him out of the town; and they took him up to the brow of the hill….” (Lk 4:28-29).

Are we ready to be stirred too – stirred to respond to the possibility of experiencing God in the person of Jesus? Let the Good News then become an experience for us today even as we participate in the Eucharist.

Jubilees then and now…..

Introduction: Jubilees are quite a common phenomena among us. We have jubilees for everything. Jubilee of ordinations, weddings, buildings, provinces, etc.. Many a times, these jubilees are not in line with the Biblical pattern of jubilees. Jesus announces a jubilee year in the Gospel. What is a jubilee in the Bible? What is its purpose?

1. A time to rest and respect all. Originated from seventh day (Sabbath) and later to 50th year (the year after grand Sabbath 7 x 7 = 49). Time to bring good news to our poor, workers, animals, and land.
2. A Time of God’s Mercy. God forgives us. It is the year of Grace of God. A time to experience God’s merciful presence.
3. A time of recommitment. We recommit our Christian calling. A new relationship is established with God, people and nature.

Final Punch: I wish to see a priest/nun/ couple who celebrate/s his/her their jubilee by inviting the poor of the locality and eating with them. I wish they become the chief guests of celebration. I wish my jubilee this way.


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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Second Sunday in Ordinary Time – C

Readings: Is 62:1–5; Ps 96:1–3, 7–10; 1 Cor 12:4–11; Jn 2:1–12

God is here: There is abundance! (Jn 2:1-11)

Today we begin the Sundays in Ordinary Time of the liturgical year. This year, generally we would listen to the gospel readings from the Gospel of Luke. However, this Sunday we read from John – as is the case on the 2nd Sundays every year. And the gospel text narrates to us a wonderful and dramatic story of a wedding. What a way to begin this season of the year! And what an amazing way in which Jesus himself begins his public ministry! In the gospel text of today I clearly see two distinct parts – two epochs, in a sense: one, Before Christ; and another, After Christ. The first scene that John paints for us is one of emptiness, and the second, on the contrary, is marked by abundance. And what brings about the difference between two phases is the intervention of Jesus. I would like us to reflect on these two epochs, and see where we ourselves are!

The narration is introduced as happening “On the third day…” (Jn 2:1). John is inviting us to be ready for a theophany – a special revelation of God. But when we examine further to see what actually happened on the ‘first day’ preceding this wedding, we are taken back to a series of events beginning from the first proclamation by John the Baptist (Jn 1:15, 29, 35, 45). The initial series of events happen in four days, and the wedding at Cana takes place on the seventh day (4+3), alluding to the story of creation – now, the new creation! In the Book of Genesis, what was the situation before creation? There was chaos, emptiness and darkness: “Now the earth was a formless void, there was darkness over the deep…” (Gen 1:2). The initial situation at the wedding in Cana, before Jesus revealed himself, was similar to the one in the book of Genesis: marked by emptiness, chaos and gloom.

Before Christ: Emptiness, Chaos and Gloom

“And they ran out of wine, since the wine provided for the feast had all been used…” The marriage feast had ground to a halt! Wine is a symbol of celebration, happiness and mirth. They ran out of wine: they had no joy. There was gloom! The mother of Jesus discerns this situation. “They have no wine” (Jn 2:3), she informs the New Adam. The mother of Jesus is presented here as the New Eve. The first Eve found herself in a situation of abundance in the garden, but she initiated a breakdown of that paradise. The New Woman (Jn 2:4) seems to reverse this situation. She is here in Cana at the beginning of the new creation, she will be there again at Calvary at the climax of the new creation (Jn 19:25).
Back in Cana, “There were six stone water jars standing there, meant for the ablutions that are customary among the Jews: each could hold twenty or thirty gallons” (Jn 2:6). The stone jars had tremendous capacity, but they stood empty. The old religion carried a great promise, but it stood empty. The number of stone water jars was six – one short of seven. Six is a symbol of chaos, imperfection and evil (Rev 13:18). Such was the situation at the wedding feast in Cana. Fortunately, for them and for us, Jesus also there (Jn 2:2) and his mother discerns that his hour had come (Jn 2:4-5). The New Eve believes in the Second Adam! She recognizes him as the Son the God! So Jesus takes over.

After Christ: Abundance, Cosmos and Celebration

Jesus asks the stewards to fill the empty jars with what they have – water. “And they filled them to the brim” (Jn 2:7). There are signs of fullness, but the miracle is not yet. They drew some out and offered it to the president of the feast, “he tasted the water, and it had turned into wine.” In a sense, the transformation takes place as the president drinks the liquid. And it was the best wine! The celebration can resume! There is abundance, order and celebration.

We could attempt to estimate the amount of wine that was there in the six jars at the wedding in Cana: Thirty gallons [times] six jars [times] 3.8 liters = 684 liters!!! A standard bottle of wine in most countries these days is 750 ml. So, in contemporary rendering, that would add up to about 900 bottles of wine! Remember, wine is a symbol of joy, mirth and celebration. And there was plenty of it.

When Jesus would multiply bread on the shores of Galilee, there would be a similar situation (Jn 6). They begin with a situation of scarcity: Philip is realistic, “Two hundred denarii would not buy enough to give them a little piece each” (Jn 6:5). Andrew is able to identify five loaves and two fish (that adds up to seven) and the miracle happens. And they gather 12 baskets full of left-overs!! Elsewhere, Jesus declares: “I have come so that they may have life and have it to the full” (Jn 10:10).

Yes, the presence of Jesus makes all the difference: at the wedding in Cana, at the shores of Galilee, in our own lives! The word of God on this Sunday, at the beginning of the year, invites us to recognize the presence of Jesus in our lives. It invites us to recognize him as the Son of God! Then we will be able to share in the fullness of life: “These are recorded so that you may believe that Jesus is the Christ, the Son of God, and that believing this you may have life through his name” (Jn 20:31).



Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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The Baptism of the Lord – C

Readings:Is 40:1-5, 9-11; Ti 2:11-14, 3:4-7; Lk 3:15-16, 21-22

“You are my Beloved.”

Today’s feast of the Baptism of our Lord we cross several years in the life of Jesus. It is a passing from one Era to a new one. From the Old to a New.

With the Baptism of our Lord, we begin the Ordinary time of the year. From Christmas time to ordinary time of the year. We have the gospel of Luke for the liturgical year too.

In the Lucan story we hear that people were all excited and waiting in expectation. However, he points out that the people expectations were not right. Their preparations were short, as for God it is a long preparation. The long preparation from the OT till that of Jesus. In the person of John the Baptist and his ministry is a culmination of all Old Testaments waiting. Thus, in figure of John the Baptist, the people thought that he was the Messiah, the Christ.

He should however be joined with the personality of Zachariah, Elizabeth, Anna, Simeon and to an extent also Mary, to understand their role as the bridge between the old to the new.

When we look at all the personality of the preparation: Zachariah, Elizabeth, Anna, Simeon, Mary, we need to understand their role as a bridge between the old and the new.

Example of Simeon: when he see Jesus and carries him in his arms and says…now Master you can let your servant go in peace, for my eyes have seen your salvation. This is not simply an old man wanting to die; but by his saying and being there is the hope of all Israel expectation, now my turn is over as you usher in the new era. For your salvation is among us. Crossing into a new era.

The crowd too have misunderstood John the Baptist as the Christ; by his fierce preaching and baptism of repentance that he does. However John tells them that they are wrong. John recognizes his place in salvation history. John is only preparing the way, the signpost pointing to the right one.

In today’s gospel John the Baptist speaks in to them in the present time. I baptize you with water, I am not fit to undo the straps of his sandals. He baptizes with water, a symbol of ancient ritual of conversion and repentance.

What Jesus will do is explained in the future tense.
– He will baptize you with the Holy Spirit and Fire.
– He is the more powerful One (GOD).
– John points to Jesus who is beyond our times too.
– Not Baptism of repentance and conversion, but a one which calls for transformation. That is by fire and Holy Spirit)

Holy Spirit goes back to the very first mentioned in Genesis, creative action of God in the very beginning. The same creative presence from the beginning of time. The Holy Spirit is the new time, time of God.

At the baptism of Jesus two events takes place (are mentioned): one can be Seen and the other one can be Heard.

Seen:
– Descend of the Holy Spirit in the form of a Dove
– Dove (story of Noah) the dove was good news. A second creation, strong and new one. The death action of God has come to an end.
– Second creation story, first one was destroyed with sin.
– Dove on Jesus, a new creation through him
– This is seen: a new creation

Heard:
– A voice is heard. You are my Son the Beloved.
– The one expected by Zachariah, Elizabeth, Anna, Simeon, John the Baptist, Mary, they played a part in the infancy story is no longer expected, but He is among us, one among us. Jesus is the ONE
– Actual person is Jesus, now among us.
– He will now inspire us, transform us, divide us, desire us..
– Some of us will say yes, some will say no, to this offer of God’s presence.
– God’s favor rest on Him.

Arrival of Jesus today as He Begins His Public ministry, one season comes to an end (Christmas time) and another one begins- ordinary time. With the baptism of our Lord, we too are called to live our Baptism life. Take the challenge of our baptism, to live our lives like that of Jesus. That Jesus is among us. To be His beloved son and daughter. This also brings fire.

Baptism of Jesus:
– Spirit and fire
– A challenging one
– A transforming one
– To look at the good we are doing with our lives, the harm we do to our lives.
– To look at our lives
– Voice of God heard as Jesus is the favored one.

Our Baptism:
– We too are called sons and daughters
– We are filled with the Holy Spirit
– We are called to bring this Spirit into our challenging world
– Make it our own baptism too.

REFLECTION 2

On the feast of the Baptism of our Lord, let us in a special way remember the Priest that baptized us and welcomed us into the Holy Church as Sons and daughters of God our Loving Father.

Baptism inaugurated Jesus’ mission.
– Gospels too remind us, that through our baptism, we too are sent on a mission.
– We are not baptized into a stay at home community to enjoy our own gatherings, but to serve Christ in our brothers and sisters.
– Our mission first is to strengthen our own faith, hear the voice of God in our hearts… to help others to hear this voice of God, “You are my Beloved”

I wonder if any of us know or remember the date of our baptism. It is the most important spiritual event in our lives; it marks the beginning of our own journey with Jesus. It begins our Christian story.
– It makes each one of us members of the Body of Christ.
– It should make us feel for the church and all that happens in it.
– Makes us take responsibility, with the Blessed Trinity.

The word, ‘Ephphatha’ (be opened) that is traced on our ears at our baptism, is that we should be able to hear the word of God.
– Heavens have been ‘torn open’
– You have become a new creation and have been clothed in Christ.
– A new beginning, a pure one, one that you have become son and daughter of God.

Baptism of our Lord Jesus
– An act of Humility and solidarity
– Jesus wanted to be like one of us and so joined the line of sinners (though he knew no sin and did not sin)
– Jesus carries the cross of our sins, dies for our sins.

Baptism was the turning point in the life of Jesus. The first moment of decision to end Jesus private life.

Baptism of Jesus reminds us of our identity:
– We become son and daughter of God
– When we dip our fingers at the entrance of the Church, it is to remind us our Baptism. I am a child of God.

Baptism of Jesus reminds us of our mission:
– We need to have knowledge of our mission (study and know our faith)
– To live as children of God in thought, word and deed.
– To build up this kingdom of God here and now.

The feast of Baptism of our Lord must remind us:
– Now you know who you are and whose you are!



Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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The Epiphany of the Lord – C

Readings: Is 60:1-6; Eph 3:2-3a, 5-6; Mt 2:1-12

O Come, Let Us Adore Him

The gifts

Gold, frankincense and myrrh may be thought of as prophesying Jesus’ future. Gold was a gift for kings; frankincense (an ancient air purifier and perfume) was offered to God in Temple worship (Ex. 30:37); and myrrh (an oriental remedy for intestinal worms in infants) was used by the High Priest as an anointing oil (Ex. 30:23) and to prepare bodies for burial. These gifts were not only expensive but portable. Perhaps Joseph sold the gifts to finance the Holy Family’s trip to Egypt. The gifts might have been God’s way of providing for the journey that lay ahead.

The Epiphany can be looked on as a symbol for our pilgrimage through life to Christ. The feast invites us to see ourselves as images of the Magi, a people on a journey to Christ. Today’s gospel also tells us the story of the magi’s encounter with the evil King Herod.

This encounter symbolizes three reactions to Jesus’ birth: hatred, indifference, and adoration

a) A group of people headed by Herod plans to destroy Jesus
b) Another group composed of priests and scribes ignores Jesus
c) The members of a third group — shepherds and the magi — adore Jesus and offer themselves to Him.

A. The destructive group

King Herod considered Jesus a potential threat to his kingship. He was a cruel and selfish king who murdered his mother-in-law, wife, two brothers-in-law and three children on suspicion that they had plotted against him. Later, the Scribes and Pharisees plotted to kill Jesus because he criticized them and tried to reform some of their practices. Today, many oppose Christ and his Church because of their selfish motives, evil ways and unjust lives. Children still have Herods to fear.

B. The group that ignored Christ

The Scribes, Pharisees and the Jewish priests knew that there were nearly 500 prophecies in the Hebrew Scriptures concerning the promised Messiah. They were able to tell Herod the exact time and place of Jesus’ birth. They were in the habit of concluding their reading from the prophets on the Sabbath day by saying, “We shall now pray for the speedy arrival of the Messiah.” Unfortunately, they were more interested in their own selfish gains than in discovering the truth. Hence, they refused to go and see the child Jesus–even though Bethlehem was quite close to Jerusalem. Today many Christians remind us of this group. They practice their religion from selfish motives such as political power, prestige and recognition by society. They ignore Jesus’ teachings in their private lives.

C. The group that adored Jesus and offered Him gifts

This group was composed of the shepherds and the Magi. The shepherds offered the only gifts they had: love, tears of joy, and probably woolen clothes and milk from their sheep. The Magi offered gold, in recognition of Jesus as the king of the Jews; frankincense, in acknowledgment that he was God, and myrrh as a symbol of his human nature.

Messages

1. Let us make sure that we belong to the third group.

a) By worshipping Jesus at Mass with the gold of our love, the myrrh of our humility and the frankincense of our adoration. Let us offer our very selves, promising God that we will use His blessings by doing good to our fellow men.

b) By choosing a better path for our lives. Just as the Magi chose another route to return to their home, let us choose a better way of life, abstaining from proud and impure thoughts, evil habits and selfish behavior and actively doing acts of charity.

c) By becoming the Star, leading others to Jesus, as the star led the Magi to Him. We can remove the darkness of evil around us by being at least like burning candles radiating Jesus’ love by selfless service, unconditional forgiveness and compassionate care.

2. Like the Magi, let us offer Jesus our gifts on this feast of Epiphany.

a) The first gift might be friendship with God. After all, the whole point of Christmas is that God’s son became one of us, to redeem us and call us friends. God wants our friendship in the form of wholehearted love, commitment and devotion.

b) A second gift might be friendship with others expressed by encouraging them by our visits and helping them in their needs.

c) A third gift might be the gift of reconciliation. This is the gift of repairing damaged relationships in and outside our families. Giving it requires honesty, humility, understanding, forgiveness and patience.

d) The fourth gift of this season is the gift of peace: the seeking God’s peace in our own lives through prayer, sacramental life and daily meditation on the Word of God.

There is a 19c English Christmas Carol, Christina Rosetti’s A Christmas Carol, which begins “In the bleak midwinter.”
What can I give him, poor as I am?
If I were a shepherd, I could give a Lamb.
If I were a wise man, I could do my part.
What I can I give Him? [I can] Give Him my heart!

Three groups of people:
• those who have found God and Serve Him
• those who have not yet found God but continue to seek Him
• Those who neither seek not find him.

Mary: listens to the word of God and lived it in their lives.
• They looked up not to the stars but the maker of the stars.
Magi:
• They leave their status, comfort and privileges and followed the start to seek and find the child born in a manager.

To have FOCUS on God.
• If not we will get lost
• Magi looked up and saw the star- found their way
• Looked down and not just lost their way- but went to the wrong king.
• It was not in the palace that they offered their gifts, but at the manger they offered their Gold, Frankincense and Myrrh.
• Like in our studies
– When we do not focus we lose track

Gifts:
What gifts of SELF, VIRTUE AND AS GOOD HUMAN BEING
What is our treasures (Sweet/ electronics…)

The Magi:
• Came by their own way.
– Their own old self, their majesty
• But they went back
– Not just from a different route
– But with a different life style, more simple and humble, more generous.
• Because they:
– FOUND the real KING
– EXPERIENCED Love in simplicity
– WORSHIPPED God the King of Kings.

The same with each one of us. After meeting Jesus, we must be different. Some change in the road of life we take and the person we are.

Christmas = Jesus comes into the world.

Epiphany: His coming is announced to all the world.

Having Jesus (sacraments) we do not use it but others take a lot of advantage.

Having scripture- Jews did not seek Jesus but the Gentiles, who borrowed sacred scripture found and worshipped Jesus.

The shepherds and the Magi were the first missionaries to announce to the others about the Savior of the World

many missionaries do come and visit us and share their stories and experience with us. Why don’t we adopt and pray for some missionary this year, if we are not able to be one.


Fr. Franco Pereira, S.D.B.

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EPIPHANIE

« Quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie »

(Matthieu 2, 1-12)

Les fêtes de Noël nous réjouissent. On est sous le charme de cet enfant qui sait toucher nos cœurs et raviver notre foi. Aujourd’hui, on ajoute les santons des Rois Mages dans la crèche et on met bien en évidence les cadeaux apportés, la joie manifestée, l’adoration des puissants à côté de l’adoration des pauvres. De fait, tous se retrouvent à la crèche et tous expriment leur bonheur d’adorer cet Enfant-Dieu qui annonce les merveilles du Père et prodigue l’Esprit Saint. Les Mages, dont la piété populaire a fait des rois, sont plutôt les chercheurs de vérité, de connaissance, de sérénité. Ils scrutent les astres pour trouver des réponses, pour comprendre leur place dans l’univers, pour participer à l’harmonie cosmique. Ils cherchent la Voie vers l’Infini, la Voix parlant au cœur. Ils cherchent le Créateur. Ils vont trouver la paix dans cet Enfant de Bethléem. Une étoile les conduit à travers leur culture et leur connaissance vers une étable banale et sans pompe. Ils y découvrent l’Etoile véritable, celle qui produit, conduit et éblouit. L’Etoile qui se lève rassemble tout l’univers dans la même adoration : le Créateur se rend présent et dit tout son amour, Dieu-parmi-nous se laisse enfin toucher. Amour est son nom.

  1. 1. Dieu se révèle.

Epiphanie veut dire ‘révélation’. Aurions-nous connu Dieu sans sa révélation ou serions-nous encore en train de nous poser des questions et peut-être d’inventer des solutions ? En effet, l’humanité, depuis toujours, cherche ses origines et le sens de son existence. Depuis toujours, elle tente de répondre à des questions de sens, de signification, de conscience. Elle cherche la vérité et, par elle, la sérénité. Toutes les religions du monde sont des réponses, primitives ou élaborées, à ces questions existentielles, des tentatives pour dépasser l’isolement intersidéral et des pratiques pour ‘maîtriser’ les peurs et angoisses. Dieu devait donc se révéler. Il l’a fait par un peuple choisi, ses prophètes et enfin par le Fils (Eph 3). L’angoisse se change en espérance, la peur en joie, les questions trouvent leurs réponses. La vie et la lumière sont données.

Dieu révèle qui il est : les hommes cherchent qui est Dieu. C’est même encore, semble-t-il, la question la plus posée sur internet. En nous cette trace du divin qui nous appelle, qui nous attire, qui nous élève. La création nous interroge  et nous porte à reconnaître plus grand que nous. La science ne peut répondre au sens et au pourquoi mais elle met sur la voie, elle explicite le comment et s’émerveille de tant d’harmonie et de coïncidences. Seul Dieu pouvait s’approcher et nous dire qui il est. Il aura fallu du temps mais nous avons compris qu’il EST, qu’il est UN, qu’il est TRINE, qu’il est AMOUR. De la première manifestation à Abraham jusqu’au moment capital du Buisson Ardent, nous nous sommes acheminés vers l’accueil de la Lumière pascale en Jésus-Christ.

Dieu révèle son amour : les hommes cherchent l’identité de Dieu, sa consistance et sa relation à l’humanité. C’est même une question fondamentale de comprendre comment l’aborder. En nous cette trace du divin qui appelle à aimer et à être aimés, qui nous aide à dépasser notre peur et qui nous jette dans les bras du Père. Oui, Dieu s’est révélé AMOUR et donc partenaire pour une communion véritable entre égaux. N’est-ce pas formidable de passer de la crainte à la sérénité de l’amour trinitaire, de la soumission à une relation équilibrée et filiale, du devoir religieux à la gratuité de la relation ? Tout cela en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, lien entre le Ciel et la Terre, Voie, Vérité et Lumière. Son Incarnation a permis de rétablir la relation, sa Résurrection nous a obtenu la grâce filiale, son Esprit nous fait crier : « Abba », dans l’amour.

Dieu révèle son dessein : les hommes cherchent la volonté de Dieu pour lui plaire et attirer ses faveurs. C’est même le sens des rites et des cérémonies dites religieuses. En nous cette trace du divin qui nous porte à l’adoration et à la communion. Il ne s’agit pas de plaire, il s’agit d’aimer et donc de vivre, d’exister, de communier. Nos rites chrétiens et nos célébrations, tout en répondant aux besoins anthropologiques du rituel, nous introduisent dans une relation apaisée, une communion recherchée, une adoration unifiée. Nous adorons le Père par le Fils dans l’Esprit, nous rendons grâce à Dieu pour la vie, l’amour et le salut, nous devenons fils/filles dans le Fils par l’Esprit de grâce, nous nous offrons avec le Fils. Le dessein de Dieu est de nous unir à lui dans la communion trinitaire. Pour l’éternité.

Les Mages ont suivi une étoile et ont trouvé un enfant. Pouvaient-ils savoir que cet Enfant est la révélation définitive de Dieu, l’expression ultime de son amour, la magnificence de son Être ? Jésus de Nazareth, le Christ, est le Don de Dieu à l’humanité, la Bonne Nouvelle de l’amour, l’Etoile qui oriente et donne sens à notre vie. Ultime révélation, suprême beauté, Dieu avec nous !

  1. 2. Dieu se manifeste.

L’Epiphanie nous rappelle que Dieu s’est révélé et qu’il s’est manifesté. Il s’est manifesté dans notre histoire et dans notre vie. Notre vie spirituelle en est transformée car on ne peut faire fi d’une telle clarté. L’Incarnation nous enracine dans notre humanité, la Croix nous procure le pardon espéré, la Résurrection nous plonge dans notre dimension surnaturelle, l’Esprit nous propulse dans le cœur de la Trinité. A nous d’accueillir cette grâce !

La création : première étape et étape ‘naturelle’ pour reconnaître le divin, elle nous porte à admirer la grandeur du Créateur et à découvrir sa volonté. Préparation à la rencontre.

L’Incarnation : étape sublime de notre vie spirituelle, elle nous plonge dans la vérité de notre humanité et en fait un chemin vers le Ciel. Le Dieu Un s’est fait chair et nous consacre à lui. Rencontre et unité du divin et de l’humain, possibilité de communion en Christ.

La Résurrection : étape ultime qui donne la grâce, elle fait de nous des fils/filles dans l’Esprit du Fils. Nous entrons dans le cœur de la Trinité, dans la communion authentique, dans un face-à-face éternel. Etape ultime et définitive qui rend possible l’impossible, qui divinise l’humanité, qui nous unit à Dieu dans le respect des autonomies. Rencontre consommée dans l’amour trinitaire.

  1. 3. Conclusion : suivre l’Etoile du matin, le Christ.

Avec les Mages, mettons-nous en route. Le chemin porte à Bethléem, vers un enfant de chez nous qui nous met en relation avec le chez-nous divin.

Avec les Mages, suivons l’étoile. Elle nous porte vers le Fils, révélation du Père et de l’Esprit, dans l’amour.

Avec les Mages, laissons-nous surprendre, dérouter, émerveiller. Nous connaîtrons le vrai Visage de Dieu par le sourire innocent d’un enfant, l’Enfant de la promesse, la véritable Etoile.

P. Francis

 

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